En 2009, Genzebe Dibaba remporte le titre de championne d'Afrique junior du 5 000 m. Cela
lui vaut d’être retenue dans l'équipe d’Éthiopie qui participe aux championnats
du monde de Berlin en remplacement de sa sœur Tirunesh Dibaba qui déclara
forfait sur blessure. Âgée de dix-huit ans seulement, elle atteignit la finale
du 5 000 m et se classa huitième en 15 min 11 s 126.
En 2010, elle poursuivit son ascension. Elle porta son record
personnel du 5 000 m à 14 min 37 s 56 au meeting d’Oslo, et remporta, quelques
jours plus tard, à Moncton, les championnats du monde juniors en 15 min 08 s
06.
En 2011, Genzebe Dibaba porta ses records personnels du 1 500 m à 4
min 05 s 90 et du 5 000 m à 14 min 37 s 56. Elle atteignit la finale du 5 000 m
des championnats du monde de Daegu où elle se classe huitième comme lors de
l'édition précédente.
Son premier succès lors d'un championnat intercontinental senior sur
piste intervint en début de saison 2012 à l'occasion des Championnats du monde
en salle d'Istanbul. Dibaba remporte l'épreuve du 1 500 m en 4 min 05 s 78,
devant la Marocaine Mariem Alaoui Selsouli et la Turque Aslı Çakır. En mai,
Dibaba remporte le 1 500 mètres du meeting de Shanghai (Ligue de Diamant)
et améliore à cette occasion le record d’Éthiopie du 1 500 m en terminant en
3.57.77.
Ce qui surprend c’est que, malgré les déclarations désobligeantes qui
entourent sa progression, la jeune fille s’accroche mordicus à un discours qui
ne semble pas être entendu ou plutôt que l’on écoute avec scepticisme.
L’ambiance délétère qui enveloppe l’athlétisme de haut niveau ne peut conduire
qu’à des réactions n’accordant plus aucune importance à la notion d’effort, de
travail. Réussir une performance de très haut niveau est devenu aujourd’hui
synonyme d’utilisation d’aides répréhensibles.
Dans une interview accordée à un site américain consacré à
l’athlétisme, Genzebe Dibaba évoque une séance d’entrainement de folie pour qui
connait un peu la valeur de l’effort. Une séance qui rebuterait beaucoup
d’hommes avec 5X800 mètres en 2.02 et 2.04 et pour finir un 800 en 1.58, ce qui,
en compétition, l’a placerait dans le Top 10 mondial (seules 7 athlètes ont
couru en moins de 1.59 cette année).
Bien que l’on ne connaisse pas le temps de récupération entre chaque
800 mètres, on comprend un peu mieux, les temps de passage de la course de
Monaco (400 en 60.31, 800 en 2.04.52) et un dernier tour en 59.79.
Contrairement aux autres athlètes de demi-fond féminin qui trouvent
des difficultés à trouver des partenaires d’entrainement de leur niveau (pour
compenser ce handicap, certaines athlètes européennes sont accompagnées à vélo
par leurs entraineurs), Genzebe Dibaba n’a pas ce problème. Elle raconte
qu’elle s’entraîne « avec des hommes, pas du tout avec des
filles ». Un petit peu comme le faisait Hassiba Boulmerka qui
avait pour sparring-partners Ryad Gatte et Tarek Zoghmar. Genzebe explique que
cette approche n’a que des avantages : «du fait de s'entraîner avec
quelqu'un de plus fort, on ne peut que s'améliorer ». Elle précise
que « ce serait difficile maintenant de m'entraîner avec des filles.
D'ailleurs, il n'y en pas vraiment dans mon groupe. C'est sans doute ça qui m'a
amenée à ce niveau ».
Un autre paramètre pourrait expliquer cet exploit chronométrique (et
son 14.11 au 5 000 mètres de Paris). De nombreux athlètes Kenyans sont
originaires des régions d’Eldoret et d’Iten où se préparent de plus en plus les
meilleurs athlètes mondiaux de demi-fond et de fond (T. Makhloufi semble
apprécier ces lieux). Pour l’Ethiopie, c’est Bekoji, un village situé à 200 kilomètres de la capitale Addis-Abeba,
à une altitude de 2 800 mètres, le
lieu de naissance de Dibaba. Bekoji est un
haut lieu de la course à pied éthiopienne comptabilisant 10 records du monde, 8
médailles d’or des jeux olympiques et 32 aux championnats du monde d’athlétisme
et de cross-country.
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