dimanche 9 août 2015

Mouloudia d’Alger, Venez jouer chez mes voisins


La saison 2015-2016 des championnats de football est toute proche. Elle débutera dans quelques jours, à la fin de la semaine. Comme a son habitude, le Mouloudia d’Alger - grand parmi les grands, dont on dit un peu partout qu’il est le premier des clubs algériens, le plus ancien, le plus riche surtout depuis qu’il est repassé sous le parrainage de la première entreprise africaine, le plus gros budget du championnat, l’écurie la plus fournie du pays, le club qui ne « « chasse » que les meilleurs joueurs et les meilleurs entraîneurs ou moins ceux qui font que le club a la plus importante masse salariale que l’on connaisse - fait la « une » de la presse.
A entendre les déclarations tout azimut de quelques dirigeants du club et de joueurs à la réputation bien installée parmi les milliers de Chenaoua appelés à l’aide pour faire passer une pilule bien amère, le Mouloudia se porte mal. Pour lever toute équivoque, entendons-nous bien. L’effectif a été renforcé avec les meilleurs joueurs disponibles, la préparation d’avant-saison n’a été entachée d’aucune difficulté particulière, le système de jeu préconisé par des techniciens du haut du panier semble faire rêver et permettre d’envisager la réalisation des objectifs. Mais, là où le bât blesse c’est que le milliardaire du football algérien ne serait finalement qu’un pauvre hère quémandant, non pas une piécette (il en dispose en quantité quasi-illimitée), un lieu où jouer ses matches. Le Mouloudia est un club SSF (sans stade  fixe).
Le stade tant espéré du « 5 juillet » qui vient de subir des travaux de rénovation-consolidation n’est pas encore tout à fait près pour l’accueillir. La commission d’homologation des stades qui l’a audité récemment n’a pas encore rendu sa décision. Pire encore, le stade olympique d’Alger doit subir d’autres tranches de travaux si le budget n’est pas amputé pour cause de baisse du prix du baril de pétrole. De plus, la FAF désire y faire évoluer en priorité l’équipe nationale lorsque celle-ci disputera ses prochains matchs qualificatifs à l’automne prochain. Pour cet objet de Passion de tous les Algériens, pour ce grand Amour, tout doit être parfait. La pelouse aussi belle et douce, aussi agréable que les tapis de verdure qui ornent les stades emblématiques d’Albion.
A une semaine de la première rencontre, un derby qui l’opposera à son voisin de Belouizdad, le Mouloudia doit se rabattre sur le stade exigu Omar Hamadi de Bologhine qui ne peut recevoir ses dizaines de milliers de supporters. Un stade qui avait été proposé au club, il y a quelques années, et que des dirigeants hautains d’alors, imbus de leurs personnes et de la prétendue aura et puissance du club, avaient méprisé et avaient jeté dans les bras grandement ouverts du frère ennemi, cette USM d’Alger tant haïe qui avait choisi de s’allier à une grande entreprise privée qui su faire de la vieille enceinte sportive de Saint –Eugène, un espace de vie, un camp d’entraînement où une équipe se sent chez elle.
Comble de l’ironie, le Mouloudia aujourd’hui négocie auprès de l’USMA la possibilité d’y recevoir ses adversaires et aussi quelques créneaux horaires pour que ses joueurs puissent s’adapter au contexte d’évolution qui serait défavorable à ses grands joueurs. Aire de jeu aux dimensions réduites, gazon artificiel, contenance insuffisante, le Mouloudia se sent à l’étroit chez leurs voisins.

Les Mouloudéens n’ont pas d’autre choix. Mais, en auraient-t-ils un. La LFP n’a même pas sollicité l’avis des dirigeants. La sécurité ne pourrait pas être totalement assurée, la faute au Village des loisirs qui occupe les aires de stationnement. Les stades de la capitale nécessitent tous une mise à niveau pour être en conformité avec les normes édictées. Pis encore, les stades qui pourraient les recevoir leurs sont interdits. Ou plus exactement, ils se sont interdits les quelques stades disponibles dans un rayon pas trop contraignant. Comment pourrait-il en être autrement quand les dirigeants attisent par leurs déclarations intempestives l’animosité de leurs pairs et que les supporters, par ces comportements d’incivisme que permet la multitude, font naître des réactions négatives conduisant au rejet du Mouloudia et de ce qui s’y rapporte. 

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