La saison 2015-2016 des championnats de football est toute proche.
Elle débutera dans quelques jours, à la fin de la semaine. Comme a son
habitude, le Mouloudia d’Alger - grand parmi les grands, dont on dit un peu
partout qu’il est le premier des clubs algériens, le plus ancien, le plus riche
surtout depuis qu’il est repassé sous le parrainage de la première entreprise
africaine, le plus gros budget du championnat, l’écurie la plus fournie du
pays, le club qui ne « « chasse » que les meilleurs joueurs et
les meilleurs entraîneurs ou moins ceux qui font que le club a la plus
importante masse salariale que l’on connaisse - fait la « une » de la
presse.
A entendre les déclarations tout azimut de quelques dirigeants du club
et de joueurs à la réputation bien installée parmi les milliers de Chenaoua
appelés à l’aide pour faire passer une pilule bien amère, le Mouloudia se porte
mal. Pour lever toute équivoque, entendons-nous bien. L’effectif a été renforcé
avec les meilleurs joueurs disponibles, la préparation d’avant-saison n’a été
entachée d’aucune difficulté particulière, le système de jeu préconisé par des
techniciens du haut du panier semble faire rêver et permettre d’envisager la
réalisation des objectifs. Mais, là où le bât blesse c’est que le milliardaire
du football algérien ne serait finalement qu’un pauvre hère quémandant, non pas
une piécette (il en dispose en quantité quasi-illimitée), un lieu où jouer ses
matches. Le Mouloudia est un club SSF (sans stade fixe).
Le stade tant espéré du « 5 juillet » qui vient de subir des
travaux de rénovation-consolidation n’est pas encore tout à fait près pour
l’accueillir. La commission d’homologation des stades qui l’a audité récemment
n’a pas encore rendu sa décision. Pire encore, le stade olympique d’Alger doit
subir d’autres tranches de travaux si le budget n’est pas amputé pour cause de
baisse du prix du baril de pétrole. De plus, la FAF désire y faire évoluer en
priorité l’équipe nationale lorsque celle-ci disputera ses prochains matchs
qualificatifs à l’automne prochain. Pour cet objet de Passion de tous les
Algériens, pour ce grand Amour, tout doit être parfait. La pelouse aussi belle
et douce, aussi agréable que les tapis de verdure qui ornent les stades
emblématiques d’Albion.
A une semaine de la première rencontre, un derby qui l’opposera à son
voisin de Belouizdad, le Mouloudia doit se rabattre sur le stade exigu Omar
Hamadi de Bologhine qui ne peut recevoir ses dizaines de milliers de
supporters. Un stade qui avait été proposé au club, il y a quelques années, et
que des dirigeants hautains d’alors, imbus de leurs personnes et de la
prétendue aura et puissance du club, avaient méprisé et avaient jeté dans les
bras grandement ouverts du frère ennemi, cette USM d’Alger tant haïe qui avait
choisi de s’allier à une grande entreprise privée qui su faire de la vieille
enceinte sportive de Saint –Eugène, un espace de vie, un camp d’entraînement où
une équipe se sent chez elle.
Comble de l’ironie, le Mouloudia aujourd’hui négocie auprès de l’USMA
la possibilité d’y recevoir ses adversaires et aussi quelques créneaux horaires
pour que ses joueurs puissent s’adapter au contexte d’évolution qui serait
défavorable à ses grands joueurs. Aire de jeu aux dimensions réduites, gazon
artificiel, contenance insuffisante, le Mouloudia se sent à l’étroit chez leurs
voisins.
Les Mouloudéens n’ont pas d’autre choix. Mais, en auraient-t-ils un.
La LFP n’a même pas sollicité l’avis des dirigeants. La sécurité ne pourrait
pas être totalement assurée, la faute au Village des loisirs qui occupe les
aires de stationnement. Les stades de la capitale nécessitent tous une mise à
niveau pour être en conformité avec les normes édictées. Pis encore, les stades
qui pourraient les recevoir leurs sont interdits. Ou plus exactement, ils se
sont interdits les quelques stades disponibles dans un rayon pas trop
contraignant. Comment pourrait-il en être autrement quand les dirigeants
attisent par leurs déclarations intempestives l’animosité de leurs pairs et que
les supporters, par ces comportements d’incivisme que permet la multitude, font
naître des réactions négatives conduisant au rejet du Mouloudia et de ce qui s’y
rapporte.
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