En cette période mercato, les dirigeants des clubs professionnels de
football sont prêts à tout : le meilleur et le pire. Surtout lorsqu’il
s’agit de recruter des joueurs qui, selon eux, sont capables de faire des
miracles pour porter au firmament du football national leurs équipes
agonisantes. Ce ₺tout₺ signifiant essentiellement
proposer, à ₺la prunelle de
leurs yeux ₺, des salaires et
des avantages mirifiques qu’ils savent être incapables de satisfaire passer la
période couverte par les avances sur salaires exigées en préalable à la
signature du contrat.
Le pire se rencontre au moment où, les pseudo-dirigeants s’aperçoivent
(ou lorsque bonnes âmes leur fait prendre conscience) que leurs attentes sont
déçues. Il s’agit alors de se libérer d’un poids gênant ou plutôt de se ₺débarrasser₺ d’un joueur dont on n’a plus que faire. Là aussi, tous les
moyens sont bons y compris les plus machiavéliques, les plus immondes. Nous
noterons que par un curieux hasard, les cas les plus abjects se produisent au
moment d’une transition, lorsqu’un dirigeant supplante un autre ou lorsqu’un
groupe devient dominant et que par la force des choses, la nouvelle direction
doit faire table rase de ce passé qui horripile.
C’est dans ce contexte général, sans équivoque, que nous plaçons une
information publiée par un de nos confrères faisant état de la malheureuse
situation vécue par un joueur (pas très emblématique, il faut le dire) du CS
Constantine. On y apprend de ₺belles₺ choses - narrées par le joueur
lui-même, le qualifié de milieu algéro-sénégalais Elias M’Baye - sur les agissements
(pour le moins méprisables s’ils étaient avérées) des dirigeants du club.
Au départ, le joueur est sollicité par notre confrère pour qu’il fasse
part de son point de vue, sa réaction sur sa non-intégration dans le groupe de
joueurs partis pour un stage de préparation à l’étranger (Tunisie). On apprend
donc incidemment qu’il s’agit d’une forme de sanction prise par le staff suite
au refus du joueur de résilier sans indemnisation son contrat. On pourrait
presque comprendre les dirigeants du CSC. En effet, dans le cadre d’une bonne
gestion des moyens financiers mis à la disposition du club par Tassili
Airlines, actionnaire majoritaire de la SSPA, n’importe quel quidam (supporter)
normalement constitué assimilera sans difficultés que le joueur n’étant pas
retenu pour la saison à venir, ne ₺faisant
pas partie des plans pour la saison 2015-2016₺ ne bénéficie pas de cet avantage. Le joueur le reconnait, il
n’est pas interdit d’entrainement (ce qui pourrait être considéré comme une
entrave à l’exercice de sa profession) puisqu’il doit s’entrainer avec l’équipe
des Espoirs (U21).
Pour bien montrer au joueur qu’il est indéniablement indésirable,
celui-ci déclare à notre confrère que les dirigeants ont mis en œuvre une série
d’actions d’accompagnement consistant à l’obliger à quitter l’hôtel où il est« pris
en charge comme tous les autres joueurs alors que je suis toujours
officiellement sociétaire du CSC ». Cette décision semble avoir
été comprise par M’Baye qui affirme dans détours qu’il s’agit de le « pousser
à accepter de résilier mon contrat ».
Circonstances aggravantes, la décision prise l’a été en plein mois de
Ramadhan. Le joueur - qui n’est certainement pas né de la dernière pluie -
semble posséder un sens de la communication qui n’est pas l’apanage de tous les
joueurs professionnels profitent des circonstances qui lui sont offertes par la
presse sportive nationale pour appuyer là où ça fait mal. Ses propos sont sans
équivoques. Nous les reprenons tels qu’ils ont été publiés : « on
veut non seulement me jeter à la rue, mais aussi me priver de manger et boire
en plein Ramadhan alors que je n’ai pas été payé les trois derniers mois ».
Le joueur connait ses droits (ce n’est pas toujours le cas). Il se dit
prêt à résilier le contrat qui le lie au CSC à condition que « la
direction du CSC me paye les trois mensualités qu’elle me doit »
assortie d’une condition supplémentaire : l’indemnisation. M’Baye, encore une fois, montre qu’il connait
la réglementation : « si c’était moi qui avais décidé de m’en
aller, je ne pense pas que les dirigeants du CSC accepteraient que je parte
sans me plumer ».
A une question de notre confrère qui insiste pour mieux connaitre la
suite des événements et lui demande ce qu’il compte faire après que la direction
du club l’ait sommé de quitter l’hôtel où il est pris en charge totalement,
M’Baye répond que « en attendant que je trouve un arrangement
avec les dirigeants du CSC, je ne vais pas quitter l’hôtel car je n’ai pas où
aller, je vais y rester à mes frais ». Pour bien expliciter sa
situation de SDF et la complexité de sa situation il ajoute pertinemment « si,
bien sûr, la direction de l’hôtel accepte de me prendre en charge à crédit
jusqu’à ce que je perçoive les trois mois de salaires que me doit mon club ».
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