Dans la campagne à l’élection à la présidence de la fédération internationale
d’athlétisme (IAAF) qui aura lieu à Beijing (Pékin) à la veille des
championnats du monde d’athlétisme qui se dérouleront dans la capitale chinoise
nous avons vu que l’un des candidats en lice, le Britannique Lord Sébastian Coe
de Ranmore a fait une promesse électorale qui s’apparente fort à une forme de
corruption consistant à verser aux membres de l’IAAF (les fédérations
nationales) un chèque de 100 000 dollars puisé dans les comptes de la
fédération internationale.
Les premières fédérations ayant salué ce
geste de grand seigneur d’un sujet de Sa Majesté la Reine d’Angleterre sont de
petites fédérations européennes représentants de minuscules Etats dont certains
ont la réputation d’être des paradis fiscaux (Andorre, Chypre, Liechtenstein, Luxembourg,
Malte, Monaco). Mais, les sites qui ont diffusé cette information n’ont établi
aucune relation de causalité. Entre gens du meilleur monde, on ne peut se
permettre de telles suppositions qui mettraient la Grand Bretagne au même
niveau que le Qatar. Il est vrai également qu’il s’agit de l’argent de la
communauté athlétique qu’il faut répartir équitablement. Même si pour cela, il
faut enfreindre les règles du libéralisme et s’encanailler avec les principes
que l’on suppose avoir été un temps, ceux que l’on croit être de l’autre
postulant, Serguei Bubka ressortissant de l’ex-URSS communiste avant de rallier
son pays natal l’Ukraine désireuse de rejoindre les rangs de l’Union européenne
et de l’OTAN.
Le quotidien d’informations générales français « Le Monde »
rapporte que Sergueï Bubka était présent à Paris lors du meeting de Saint Denis
et qu’il avait alors exhibé un témoin de relais frappé de sa devise de
campagne ₺Elever l’athlétisme vers de nouveaux sommets₺ » et qu’il
offrait en « signe d’attachement à sa terre natale », comme offre des
placards et dépliants publicitaires, « une demi-douzaine de napperons
blancs brodés et un petit tableau – mi-peinture mi-canevas – figurant un
bucolique paysage de chez lui ».
Le journaliste remarque aussi que
« sur les pistes d’élan, déjà, l’homme aux 35 records du monde cultivait
cet art de la séduction, cette habileté à prendre l’ascendant sur
l’« adversaire » par une poignée de main ou une attention, inattendues dans le
monde de la compétition ».
Contrairement à Sébastian Coe, Sergueï Bubka, l’ancienne star de la perche
brigue – outre la présidence – l’un des quatre postes de vice-président de
l’IAAF, poste qu’il occupe déjà. A ceux qui pourrait penser que cette double
candidature serait la preuve d’un manque de confiance, l’ancien sauteur à la
perchent explique que son «but
est de faire progresser l’athlétisme » et qu’il ne s’agit pas pour lui de
rechercher « le prestige d’un poste. Ce sport est toute ma vie et, quoi qu’il
arrive, je continuerai à le servir».
Alors que Coe a prévenu qu’il poursuivrait ses activités professionnelles
dans le marketing sportif et la communication s’il était élu, Bubka clame que « diriger
l’athlétisme mondial est un travail à plein temps ». Il déclare aussi « Je
fais ce que je pense nécessaire pour servir un sport qui m’a fait vivre ».
Bubka, candidat malheureux à la présidence du CIO en 2008, promet une vaste
consultation des 213 fédérations nationales sur leurs besoins et leurs moyens
en matière de développement, de compétition, de marketing ou de dopage.
Celle-ci, menée par des représentants de l’IAAF et des groupes de travail,
aboutirait juste avant la tenue du congrès annuel de l’automne 2016 organisé à
Monaco, siège de l’organisation.
Il explique également la vision qu’il a du
fonctionnement de l’IAAF au sein de laquelle « chaque fédération
membre est en quelque sorte actionnaire de l’IAAF ». Au lieu de donner de l’argent
comme compte le faire son adversaire, Bubka déclare que, s’appuyant sur l’individualisation de l’entrainement,« chacune
d’entre elles (les fédérations) mérite un plan de développement sur mesure ».
Bien sur, Sergueï Bubka fait d’autres promesses comme celles de « renforcer les centres régionaux IAAF afin
de préparer les athlètes qui ne disposent pas encore d’infrastructures adaptées
dans leur pays et d’y former leurs coachs grâce à l’expérience internationale
de techniciens ».
Bien qu’attaché à la tradition, Bubka est un homme « de son temps ».
Pour preuve, sa campagne se fait sur Google
Hangouts. Les retours étant encourageants, il est partisan de mettre partout
les nouvelles technologies et s’enthousiasme à « faire entrer les
applications et les tablettes dans les stades ».
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