lundi 30 octobre 2017

Samira Messad (81), Évictions à la tête du client

Le procès-verbal de la réunion du bureau fédéral s’étant tenue le 4 août 2013 note, dans une simplicité effarante ne portant de prime abord à aucune interprétation négative, que « Sur proposition de M. Bouras Ammar, Président de la F.A.A, les membres présents soutiennent à l’unanimité et d’une manière inconditionnelle M. Boubrit Ahmed D.T.N dans ces fonctions ».  

Que cette éviction soit vraie ou un subterfuge, le procès-verbal consacre Amar Bouras en tant que plus fort et premier appui de Boubrit. Amar Bouras a été le promoteur de la motion de soutien. Doit-on (et peut-on) établir un lien entre ce soutien et le fait que Bouraâda est participé à un stage alors qu’il est suspendu ?

Quatre années plus tard, au début de l’année 2017, tout juste après les élections inaugurant le nouveau mandat, Boubrit est relevé de ses fonctions par le président nouvellement élu de la fédération. Les deux hommes se connaissent bien. Le nouveau président appartient à la maison. Président de ligue, relevant du corps des cadres du MJS, il a été le premier vice-président du précédent bureau fédéral. Un de ceux qui accordèrent  au DTN, unanimement et inconditionnellement, leur soutien au mois d’août 2013.

L’éviction arbitraire, d’un cadre nommé par le ministère, par le président de la fédération, sans examen du cas ni délibérations du bureau fédéral, qui plus est, en dépit des règles administratives, fait partie des mœurs de la FAA et d’autres institutions sportives nationales.

En vertu du respect du sacro-saint principe du parallélisme des formes connu de tous et revendiqué par tous, la proposition de mise fin aux fonctions d’un cadre permanent affecté à une fédération doit être formulée auprès du décideur qu’est le ministre de la jeunesse et des sports. Ce principe veut que seul le signataire de la décision de nomination puisse être le signataire de la décision de mise fin aux fonctions.

Un des prédécesseurs de Boubrit au poste de DTN, Ahmed Mahour Bacha pour ne pas le nommer, au tournant du 21ème  siècle, a été une des victimes connues de cette procédure bien rodée de l’éviction arbitraire et unilatérale commise impunément par les présidents de la fédération d’athlétisme qui se sont succédés. Il ne se laissa pas faire. Il fit des pieds et des mains, alertant les autorités et les médias.

Il aurait dû servir d’exemple à tous ceux qui subirent le même sort. Nous dirons que quelque part les sarcasmes qu’il adresse à ses pairs ont, sur ce plan, bien raison d’être, qu’ils sont fondés.

Plus proche de nous, après le retour de la délégation algérienne des jeux olympiques de Rio, donc au cours des   dernières semaines du mandat du président Bouras, le secrétaire général de la FAA, Rezki Azaoun, en subira à son tour les effets.

A l’issue de sa convalescence, il sera démis de ses fonctions avant d’être réintégré formellement par décision du ministère. Pendant quelques mois, il resta en stand-by. Réintégré dans ses fonctions sans avoir rejoint son poste d’affectation

Azaoun fera son retour plus tard dans les bureaux de la fédération. A la veille des élections. Il reviendra  sous la férule de l’Inspection Générale du MJS intervenant à la suite de l’incident dit de « l’ordinateur » vidé de son contenu avant que l’intégralité ne soit miraculeusement restituée.

La conséquence de ce pronunciamiento est que le personnel de la fédération (dont le DTN) fut prié de vider les lieux laissant le secrétaire général seuls aux commandes. On connait aujourd’hui les effets tangibles de cet acte sur la gouvernance sportive. L’athlétisme algérien et le mouvement sportif savent fermer les yeux quand ils le veulent.

Abdelhakim Dib, le président nouvellement élu avait été dans le précédent bureau, le président de la commission des affaires  juridiques de la fédération. Il était le premier concerné par ces histoires biscornues.


Il ne semble pas avoir retenu la leçon inscrite dans le courrier transmis par le secrétaire général du ministère portant à la fois annulation de la décision prise par le  président Bouras et rappel des règles des relations entre une fédération et sa tutelle administrative.  

dimanche 29 octobre 2017

Samira Messad (80), Boubrit prend le pouvoir

La fonction de secrétaire général, laissée provisoirement vacante par Azaoun, est confiée au…DTN, Ahmed Boubrit. Celui-ci est un des cadres permanents affectés par le ministère de la jeunesse et des sports à la fédération algérienne d’athlétisme. A ce titre, il occupait une des fonctions organiques prévus par les statuts  de la fédération algérienne d’athlétisme.

Avec cette nomination, il devient de fait - par la double casquette (de DTN et de secrétaire général par intérim) qu’il porte maintenant - le véritable patron de la fédération algérienne d’athlétisme. Il a la main mise sur les deux piliers fondamentaux de la fédération : le volet technique, c’est-à-dire l’élite nationale et la logistique, la gestion  des moyens, des ressources humaines et financières.

Nous avons vu que dans l’interview par téléphone, diffusée par la chaine de télévision « Annahar TV », alors que se déroulent les championnats du monde d’athlétisme de Pékin, Boubrit disait ne pas être concerné par le cas de dopage, relevé 48 heures plus tôt, de Samira Messad. Selon les déclarations à chaud, cette athlète n’appartenait pas au groupe très restreint des athlètes internationaux et des athlètes de haut niveau disputant les championnats du monde.

Depuis sa nomination en sa qualité de secrétaire général par intérim, Ahmed Boubrit est en charge de ce dossier des plus délicats. De par ses fonctions de DTN, il avait déjà eu à faire face aux multiples rumeurs (vraies ou fausses, cela n’a guère d’importance) qui surgirent à propos des pratiques de dopage qui seraient employées par le très haut niveau algérien. Dans le cadre de ses fonctions,  il se devait de défendre et promouvoir ses représentants de l’athlétisme algérien.

A postériori, on a le sentiment qu’il n’avait pas su (ou pu, la question reste pendante) éviter les commérages que produisirent inévitablement les relations des athlètes algériens avec les groupes controversés d’entraînement étrangers. On ne sort pas indemnes des contacts avec Aden Jama et ses athlètes et des sessions d’entraînements organisées sur les installations de nations sur lesquelles pèsent de forts soupçons de pratiques systématisées de dopage (Kenya, en Ethiopie ou  Maroc). Au contraire, il semble s’y être fourvoyé en connaissance de cause. Il est incontestablement prisonnier du milieu.

Pour Boubrit, cette nomination est comme l’apothéose de sa carrière. Aucun cadre permanent de la fédération n’avait cumulé entre ses mains autant de pouvoir. Il en est à son deuxième mandat à la tête de la DTN. Ces huit années à la tête de l’élite athlétique algérienne ont été mouvementées et peu productives sur le plan des résultats.

Au cours de ces deux mandats, il a affronté, avec l’aide du groupe formé par certains entraîneurs de l’élite nationale que l’on dit proches de la préparation biologique, plusieurs tentatives de destitution. Les noms de ces entraîneurs sont connus du milieu athlétique pour avoir été en relations, à plusieurs reprises, avec Jama ou pour avoir été impliqués dans des affaires scabreuses aux relents de scandales médiatiques. Il était déjà en poste en 2012, lors des contrôles positifs de Réda Megdoud, Zahra Bouras.

L’un d’entre ces entraineurs de haut niveau qu’il côtoie au quotidien (décrit par ses nombreux contradicteurs comme le plus impliqué dans le phénomène du dopage en Algérie) s’enorgueillit, avec l’arrogance qui fait partie de son personnage, dans un commentaire (à une chronique consacrée à ce thème : Sous l’olivier n° 263: La méthode Aden Jama, Pas aussi révolutionnaire qu’elle le parait) publié sur son mur Facebook, d’avoir mis en relation un de ces entraineurs de haut niveau avec Jama.
Ce qui s’en est suivi (participation à des stages financés par la FAA et/ou la CPO en des lieux où la présence de Jama est attestée) est un fait qui ne pouvait être réalisable qu’avec la collaboration du DTN et du secrétaire général de la fédération algérienne d’athlétisme : le premier en entérinant la proposition (les programmes de stage et de compétitions) et le second en actionnant la procédure des dossiers de sortie y afférent.   

Ces tentatives de destitution ne sont pas affabulatoires. L’une d’elles a été enregistrée, dans la forme la plus officielle qui soit,  celle de l’inscription sur le procès-verbal de la réunion du bureau fédéral qui s’est tenue le 04 août 2013. 

jeudi 26 octobre 2017

Samira Messad (79), La FAA décapitée

Ni Mahour Bacha, ni Bouras ne purent alors intervenir, intercéder favorablement en faveur de Larbi Bouraâda et Zahra Bouras. Les contrôles avaient été réalisés à l’étranger. Les dossiers de Zahra Bouras et de Larbi Bouraâda, athlètes internationaux, n’étaient pas traités par la CNAD. Ces deux dossiers échappaient totalement à l’emprise  qu’étaient susceptibles d’exercer certains membres du mouvement sportif national.

Dans la compréhension qu’avait Samira Messad du fonctionnement du système algérien de lutte contre le dopage, la CNAD a prononcé une suspension dont l’application est du ressort, en toute souveraineté, de la fédération.

Samira Messad a affirmé ces derniers mois, sur les réseaux sociaux (à partir de dires recueillis par elle tant à la CNAD  qu’à la fédération algérienne d’athlétisme) que des athlètes de haut niveau auraient été pris dans les filets de la lutte antidopage et auraient bénéficié de l’indulgence fédérale qu’elle sollicitait en vain

Des discussions qu’elle eut avec le président de la FAA, elle comprit cependant qu’elle ne devait rien espérer de lui. Elle ne savait d’ailleurs pas, ne se doutait pas de ce qui se tramait dans son dos. Elle l’apprendra ses dépens. Bien plus tard, une année après, au début de l’année 2017. Plus exactement, au mois de février 2017. Quand il sera trop tard pour faire face sereinement aux intrigues et manigances.

En ce mois de décembre de l’année 2015, lorsqu’est prononcée la sanction de suspension, il faut avoir à l’esprit que la fédération algérienne est quasiment décapitée. Cela on l’oublie trop souvent.

Amar Bouras, le président de la fédération, est débordé par ses nombreuses activités et par les multiples voyages comptabilisés par ses contradicteurs. Son emploi du temps boulimique est accaparé également par sa fonction de président de la commission de la FAA en charge du « parrainage, sponsors et relations extérieures » qui absorberait la majeure partie de son temps. Il est aussi préoccupé par les challenges nationaux de courses sur route et de cross-country dont il a fait les chevaux de bataille de son mandat et le support des actions de sponsoring.

En outre, il est le premier vice-président du comité olympique algérien. Il démissionnera de cette fonction après les jeux olympique de Rio de Janeiro 2016, après avoir dirigé, pendant quelques mois, l’instance olympique et la préparation olympique, en l’absence du président Mustapha Berraf amoindri par un AVC (accident cardio-vasculaire).

Pour faire bonne mesure dans….. la démesure, il aurait été également le conseiller du président de la fédération algérienne de cyclisme dont la traduction en commission de discipline de l’instance olympique fut à l’origine de sa démission. Il fut aussi par ailleurs le manager d’une équipe de coureurs cyclistes. Celle à laquelle aurait appartenu Hichem Chaâbane, le cycliste surpris dopé (à deux reprises, à quelques jours d’intervalle) en 2015.

Les adversaires de Bouras évoquent aussi, lorsqu’ils veulent l’atteindre, les liens spéciaux qu’il entretiendrait avec une agence de communication  présente sur le marché sportif et en athlétisme.

Ces liens nous entraînent inéluctablement au cœur de l’organisation du marathon international d’Alger. Créé, organisé par une autre agence évènementielle ayant pignon sur rue, le marathon international d’Alger avait acquis un succès mérité.

Cette agence, réputée pour son sérieux et son expérience dans l’organisation de courses sahariennes à impact touristique international et l’organisation de stages à destination des équipes professionnelles de football et d’autres disciplines sportives, a été dépossédée de l’organisation du marathon par la fédération. On dit que celle-ci était jalouse à la fois de la réussite échappant au contrôle fédéral et de l’essor international de la course sur route au parcours tracé dans les rues de la capitale.

L’agence de communication proche du président Bouras en a repris l’organisation. Avec l’insuccès que l’on connait. Les reports succèdent aux annulations. En toile de fond à cet déboire, l’absence d’un montage financier conséquent, des prêts consentis par des instances sportives nationales non remboursés ou l’étant avec d’énormes difficultés. C’est aussi, une organisation sur laquelle viendra se greffé l’affaire, déraisonnable à tous points de vue, dite du transpondeur.

A cette même époque, le secrétaire général de la fédération algérienne d’athlétisme, Rezki Azaoun, échappa à une fin funeste. Un infarctus du myocarde pendant le marathon international d’Alger l’avait envoyé sur un lit d’hôpital et l’obligea à délaisser provisoirement ses fonctions.



mercredi 25 octobre 2017

Samira Messad (78), Les fédérations à la source des rumeurs ?

Cet article du code national de la lutte contre le dopage inspiré du code mondial édicté par l’AMA parait avoir prévu la situation que connaissent en Algérie (et en bien d’autres pays) les affaires de dopage comme celles de Samira Messad, de Souad Aït Salem et des cinq cyclistes. Une situation qui est celle  des manquements à l’obligation confidentialité.
Nous devons relever que le commentaire sur l’article 14.1.5 du code national, stipule que la CNAD  doit prévoir, dans ses propres règles antidopage, « des procédures relatives à la protection des informations confidentielles, aux moyens d’investigation et aux sanctions relatives à la    communication inappropriée d’informations confidentielles par un employé ou un mandataire de l’organisation antidopage ».
Il est clair que, du point de vue de cet article 14.1.5, la règle de confidentialité n’est  opposable qu’à la CNAD, à ses activités, à ce qui se passe au sein de ses locaux et dans son groupe de collaborateurs.
La CNAD n’est en aucune façon engagée par les dérèglements, les transgressions pouvant survenir ultérieurement ou en dehors de sa sphère d’intervention, de son périmètre d’activités et de responsabilités directes.
En toute légalité, la CNAD (comme toutes les agences nationales de lutte antidopage de par le monde) ne voit pas au-delà de ses obligations et se comporte en Ponce Pilate se  lavant les mains des errements, des actes et déclarations des autres.
Toutefois, si elle n’est pas responsable des fuites provenant des autres institutions sportives, la CNAD est cependant mise dans l’obligation de s’organiser, de se donner les moyens procéduraux pour   parer aux « fuites » conduisant à ces rumeurs dont nous avons tant parlé et qui fleurissent en quantité quasiment industrielle. Des rumeurs qui, en fin de compte, ternissent sa respectabilité et non celle des fédérations et autres instances sportives non assujetties à ces règles.  
Un examen des dispositions dont elle se serait dotée devrait éclairer les modalités prises pour une  application par les autres acteurs (fédérations, ministère de la jeunesse, comité olympique).
Donc, depuis le 6 décembre, Samira Messad est une athlète dopée et sanctionnée. Comme à toutes les  autres parties, le code national lui accorde la possibilité de déposer un pourvoi devant la commission d’appel  de la CNAD qui est le premier recours possible (en vertu de l’article 13.2.2) pour un athlète de niveau national.
A l’annonce de la sanction de 12 mois de suspension, Samira Messad, abattue par une éventualité qu’elle n’avait pas considéré à sa juste importance, a d’abord tempêté, rué dans les brancards, puis fait des pieds et des mains pour comprendre et ensuite trouver la possibilité de faire effacer la sanction. Une pratique faisant partie des mœurs algériennes. Nous savons que ceux auprès de qui elle s’est informée, qu’elle a contacté l’ont dissuadé de faire appel à la décision.

Amar Bouras, le président de la fédération, a été un de ceux vers lequel elle a été orientée. Pour qu’il lui accorde un éventuel pardon prenant la forme d’un étouffement, une non-application de la sanction prononcée. Le père de Zahra Bouras s’est voilé dans les oripeaux de président respectueux de la réglementation.

Il lui fit connaitre sa position de père outragé par la même infamie infligée à sa fille Zahra. Il lui indiqua qu’il avait été dans l’incapacité, quelques deux années plutôt, de faire changer la décision de suspension de deux ans prononcée. Samira Messad fut éconduite. Sans ménagement comme le montre les commentaires de Bouras sur les réseaux sociaux!

Samira Messad retiendra de ce refus que si la fille du président a été suspendue pendant deux années, elle aurait continué à bénéficier des avantages liés au statut d’athlètes d’élite. Zahra Bouras détenait le titre de championne d’Afrique du 800, prétendait au doublé et à battre le record national de l’icône du demi-fond féminin algérien, Hassiba Boulmerka.

Larbi Bouraâda profita aussi des largesses fédérales. Cet athlète, spécialiste du décathlon, était entraîné par Ahmed Mahour Bacha, l’ami et compagnon de route du président Bouras. Cet entraîneur fut celui de Zahra Bouras avant que n’intervienne une séparation suivie du passage de la spécialiste de 400-800 sous la coupe de son père.  Quelques mois avant le contrôle positif des deux champions.





lundi 23 octobre 2017

Samira Messad (77), Un délai irraisonnable de délibération

Sur le plan de la sémantique, la formule employée par le code national implique une décision rapide puisqu’elle doit être prise « à la fin de l’audition » ou peu de temps après cette audition. Une forme de mise en délibéré qui ne peut, crois-t-on, durer éternellement.
L’extensibilité, l’élasticité de la notion de temps fait partie des habitudes sociales algériennes. On comprendra  donc aisément que deux mois (53 jours) sont équivalents, en tous points de vue, à l’expression « à la fin de l’audition » et représente un délai ultérieur tout  à fait raisonnable quand la décision doit être prise à la fin de l’audition. Dans le cas de Samira Messad le 7 octobre. Une semaine pour délibérer à huis clos et 53 autres jours pour rédiger et finaliser la décision.
Nous devons admettre que ce présumé « délai ultérieur raisonnable » est indispensable, dans la configuration administrative de la prise de décision, pour la production d’un document respectueux de la forme et du fond. Que dire lorsque le document est susceptible (si recours il y a) d’être présenté devant une juridiction d’appel dont, en fin de processus, le TAS (tribunal arbitral sportif).
Nous dirons que, au vu de la qualité formelle de la documentation, le « délai ultérieur raisonnable » a été mis à profit comme il ne se doit pas…dans la perpétuation de la tradition de l’approximation suffisante, du sauver les apparences.
Nous pourrions expliquer la lenteur de la fin de la procédure disciplinaire par de nouvelles investigations entreprises consécutivement à la présentation d’éléments nouveaux au cours des deux séances d’audition. Cela ne semble pas avoir été le cas. Du moins, le compte-rendu des délibérations, les justifications explicatives de la mansuétude de la commission, n’en fait pas mention pour que cela puisse être pris en considération.
Depuis le 26 août, date de la notification du résultat d’analyses anormal, Samira Messad était une athlète soupçonnée de dopage passible d’une suspension incontournable.
A partir du 6 décembre 2015, elle change de statut. Par la décision de la commission de discipline de la CNAD, elle devient une athlète dopée et à ce titre, elle écope d’une suspension d’activité athlétique de 12 mois. Une sanction atténuée comparativement à la sanction prévue par le code national de la lutte contre le dopage et par l’AMA.
Nous avons vu que, dès les premiers jours, le traitement du dossier a fait l’objet de nombreuses anomalies dont la plus importante est celle du lieu intriguant du prélèvement passé étrangement inaperçu de tous. Jusqu’à présent, la majorité des bizarreries  sont imputables à la CNAD.
La question de la sacro-sainte notion de confidentialité est revenue en permanence sur le tapis. Elle est l’objet de l’article 14.1.5 du code national indiquant que les organisations destinataires de ce type d’informations (la fédération en fait partie) « ne devront pas les révéler à des personnes autres que celles ayant besoin de les connaître (…) jusqu’à ce que l’organisation antidopage responsable de la gestion des résultats les ait rendues publiques ».  
Les informations astreintes à la règle de confidentialité sont ciblées à l’article 14.1.3  (« Contenu de la notification d’une violation des règles antidopage ») et 14.1.4 (« Rapports de suivi »). Pour simplification, ces informations sont en étroites relations avec le contenu du dossier remis à la concernée pour présenter sa défense et le procès-verbal de la commission de discipline.
Nous constaterons également que l’entier dossier de l’affaire n’est pas remis à la fédération ou aux autres organisations (IAAF et AMA). Cette remise se fait uniquement que si elles en font la demande expresse, dans les conditions décrites à l’article 14.2.2, delle d’un appel à la décision : « Une organisation antidopage autorisée à faire appel d’une décision reçue en vertu de l’article 14.2.1 peut, dans les 15 jours suivant la réception de la décision, demander une copie de l’intégralité du dossier relatif à cette décision ».

Nous comprenons mieux pourquoi toutes les informations portées par la rumeur sont parcellaires, incomplètes. Hormis la CNAD et le sportif concerné, personne ne dispose de la totalité des informations. La fédération et les autres instances n’en disposant pas, le robinet à fuites est fermé…à la source.

dimanche 22 octobre 2017

Samira Messad (76), Le cirque des inconséquences

Du point de vue du respect de la forme administrative, et de celui de la chaîne de transmission des informations, la fédération algérienne d’athlétisme, destinataire par la voie officielle de la sanction prononcée par la CNAD, ne peut  faire parvenir, à la ligue de Bejaïa ou tout autre structure, que la substance de la décision après que celle-ci ait été divulguée (au moins sur son site) par l’organisme (la CNAD) tenant lieu d’agence nationale de lutte contre le dopage.
Dans le meilleur des cas, dans un courrier adressé à la ligue de Bejaïa pour la tenir informée, la FAA   ne peut indiquer que des informations pratiques (explicatives) sur la conduite à tenir vis-à-vis de l’athlète, en matière de relations et de subordination.     
La notification (reçue par la ligue de Bejaïa) est (cela ne doit pas être écarté de notre compréhension) à l’adresse de Samira Messad. A la lecture du texte de la notification, une copie de la décision n°002/2015 devrait y être jointe. Il n’y a aucune indication des autres destinataires prévus par le Code.
Rien ne nous interdit de supposer (nous le faisons au contraire en toute connaissance de cause, sciemment, avec une certaine malignité, pour souligner une éventuelle incompétence administrative de la fédération qui, à ce moment-là, est confrontée à une crise sur laquelle nous nous pencherons et un chambardement organisationnel) que la ligue de wilaya de Bejaïa a servi, contre son gré, de dernier relais de transmission d’une décision émanant de la CNAD, transitant par la FAA et aboutissant à la fin à Samira Messad. Une explication plausible d’une ouverture malencontreuse (par la ligue de Bejaia insuffisamment informée) du courrier incorrectement adressé.
Les informations, relatives à cet aspect formel qu’est l’ampliation de la décision relevant de la  traçabilité du schéma de communication, insérées dans la copie de la décision n°002/2015, avisent  que les destinataires sont dans l’ordre, le ministère de la jeunesse et des sports, la fédération algérienne de cyclisme et l’AMA (Agence Mondiale Antidopage).
La fédération algérienne d’athlétisme et la fédération internationale d’athlétisme, principales concernées sont exclues du dispositif.
Le remplacement de la « fédération algérienne d’athlétisme » par la « fédération algérienne de cyclisme » et l’absence de la fédération internationale sont certainement dus à ce que nous devons percevoir comme une autre négligence de secrétariat auquel sera, cela ne fait aucun doute, dévolue la responsabilité de l’inattention de l’ensemble des personnes et structures organiques de la CNAD ayant eu à connaitre de cette affaire. 
Nous ne pensons pas que l’écart flagrant que constituerait cette anomalie ait eu une influence réelle   quelconque sur la transmission du courrier au destinataire véritable qu’est la fédération algérienne d’athlétisme.
La notification de résultat d’analyse anormal (le premier document produit et émis par la CNAD pour initier le traitement du cas de dopage de Samira Messad) est parvenue en moins de 72 heures à la Maison des fédérations toute proche, et à des milliers de kilomètres du siège de la CNAD, à Pékin où se disputent les championnats du monde et où se trouvent les principaux dirigeants de la FAA. La réception de la décision de sanction par la fédération algérienne d’athlétisme a certainement été aussi rapide.
Le code national en son article 8 portant sur les « Décisions prises par le comité de discipline antidopage » prévoit en son alinéa 8.3.1 que le comité de discipline antidopage doit rendre une  décision écrite (prise à l’unanimité ou à la majorité des membres) « A la fin de l’audition ou dans un délai ultérieur raisonnable ».
Ce même article stipule, dans un souci de normalisation du contenu, que le document décisionnel doit comporter l’ensemble des motifs ayant conduit à la décision, la période de suspension éventuellement imposée. Il prévoit également qu’une décision de la commission de discipline (qui ne serait pas une application des sanctions maximales prévues) doit être expliquée. Comprendre par-là que l’application des sanctions maximales ne doit pas de l’être. Elle va de soi.

Il est dommageable que la notion pour le moins ambigüe, extensible à volonté, de « délai ultérieur raisonnable » ne soit  pas définie avec plus de rigueur. Mais, nous savons que dans un système bureaucratique à souhait, l’intérêt du citoyen (y compris comme ici justiciable devant les structures disciplinaires) est secondaire devant la volonté de la puissance administrative. 

samedi 21 octobre 2017

Samira Messad (75), La LW Bejaïa impliquée malgré elle

Dans cet imbroglio s’épaississant de plus en plus et qui maintenant fait intervenir un nouvel acteur qui est la ligue de wilaya d’athlétisme de Bejaïa au statut secondaire de figurant, il reste à connaître (pour faire bonne mesure) si la ligue a été tenue destinataire, d’une part d’une lettre d’accompagnement (faisant office de bordereau d’envoi) explicative de l’envoi de la copie de la décision de la commission (et possiblement de la copie du procès-verbal de la réunion que nous pouvons supposer être jointe ainsi que le laisse appréhender, en l’absence d’indication contraire, la lecture de la notification de décision) et si, d’autre part, antérieurement à ce courrier, cette même ligue avait réceptionné une copie de la décision de suspension provisoire.
On objectera certainement dans les hautes sphères du mouvement sportif, habituellement si habiles à prendre la défense de leurs fidèles zélateurs, que pour, ce qui concerne la suspension provisoire, cela n’a pas été le cas.
La période fin août-début septembre (la suspension provisoire prend effet à compter du 26 août) marque la fin de la saison nationale d’athlétisme. L’organisation des championnats nationaux d’Algérie Open en a été le bouquet final. Pour compléter cette thèse dilatoire, nous dirons aussi que le début de l’année est à la fois l’entame de la période de validation des licences et le début de la saison d’athlétisme hivernal.
Deux (02) mois se sont quasiment écoulés depuis la date présumée d’envoi (telle qu’elle devrait être normalement inscrite sur le registre « courrier départ » de la CNAD pour corroborer la conformité des informations se trouvant sur la décision) à son destinataire (Samira Messad) d’une part, et l’inscription de la date de réception de la notification sur le registre « courrier arrivée » de la ligue d’athlétisme, d’autre part!
Incidemment, l’observateur neutre ayant suivi laborieusement notre récit, constatera que cette date est à rapprocher, dans la chronologie des informations relative à cette affaire, de celle du 12 janvier 2016.
Cette date dont l’observateur se souviendra qu’elle est celle du jour où s’est tenue la réunion au cours de laquelle le bureau fédéral a décidé de faire appel (selon la rédaction, pour le moins déplacée si ce n’est scandaleuse, du procès-verbal de réunion) de « faire un recours concernant la suspension appliquée par la CNAD au sujet de la fille dopée (suspension insuffisante) ».
Dans l’organisation administrative, dans le schéma de communication des informations aux ayant-droits, décrit par le code national de la lutte antidopage, la ligue d’athlétisme de Bejaïa ne peut, en aucune manière, être un destinataire direct, formel de la décision prise par la CNAD.
Ce courrier, sur papier-à en-tête de la commission nationale de la lutte contre le dopage, n’a pu lui parvenir que par l’intermédiation de la fédération algérienne d’athlétisme.
Sur ce point, nous nous devons de noter que l’article 8.3.2 du code national indique que la décision « sera remise par la CNAD au sportif ou à l’autre personne, à sa fédération nationale et aux  organisations antidopage  habilitées à faire appel (…)».
Ces parties, dont la liste est restreinte, dotées de la capacité juridique de faire appel, sont définies dans l’article 13 du code.
Ces parties sont, dans l’ordre de citation, le sportif faisant l’objet de la décision portée en appel; l’autre partie impliquée dans l’affaire dans laquelle la décision a été rendue (cette partie est sensée être la fédération nationale d’athlétisme); la fédération internationale compétente; la CNAD ou l’organisation nationale antidopage du pays de résidence de la personne; le Comité International Olympique ou le Comité International Paralympique, lorsque la décision est susceptible d’avoir un effet sur les Jeux Olympiques ou sur les Jeux Paralympiques, notamment les décisions affectant la possibilité d’y participer ; et  l’AMA .

La ligue d’athlétisme de Bejaïa ne fait absolument pas partie de cette liste limitative. Nous conviendrons que la fédération algérienne d’athlétisme est certainement à l’origine de cette infraction à la règle de confidentialité et de la divulgation publique de la sanction qui relève de l’apanage de la CNAD. Elle est doublement fautive si une copie du procès-verbal 002/2015 de la commission de discipline a été effectivement jointe à la notification de sanction.

mercredi 18 octobre 2017

Samira Messad (74), Les autres incohérences de la CNAD

Une lecture minutieuse (découlant de la succession d’étrangetés perceptibles lorsque l’on prête un brin d’attention au contenu de l’ensemble du texte décisionnel et en particulier des éléments qui expliquent, justifient le point de vue du comité) de la décision de la commission de discipline de la CNAD permet de déceler d’autres anomalies, étonnantes dans un document émanant d’une instance disciplinaire, présidée par un juriste, statuant sur le sort, la carrière sportive d’un individu, d’une athlète, serait-ils en marge de la réglementation.
La première bizarrerie porte sur la notification du résultat d’analyse négatif dont la date dans le texte du procès-verbal est le 3 septembre 2015. Il apparait, malheureusement pour la CNAD et sa commission dite de discipline, que la date apposée sur la notification du RAA adressée à l’athlète est celle du 25 août 2015. Un décalage incompréhensible de 10 jours que l’on ne peut expliquer que par un possible mélange de dossiers!
Il est loisible de trouver la seconde extravagance juridico-administrative dans la décision de suspension provisoire dont a écopé Samira Messad.
En effet, dans ce même document qu’est la décision prise par la commission de discipline, dans les attendus qui précèdent la décision proprement dite, la référence à la décision de suspension provisoire n’est  pas datée. Le texte, relatif à ce point particulier de la décision, « Vu la décision de suspension de l’athlète », est suivi d’un blanc.
Cette « interruption du texte » signifie de toute évidence qu’au moment de la rédaction de la décision cette date n’était pas connue, n’était pas à disposition immédiate des juges ou demandait une vérification. Il ne fait pas de doute qu’elle devait être ajoutée ultérieurement et qu’elle ne l’a pas été. Même la secrétaire a été distraite.
Cependant, un peu plus loin, dans le corps de la décision arrêtée par la commission de discipline, le rédacteur  de la décision indique, dans l’article 2, que « la présente décision commence à courir à compter du 26 août date d’effet de la suspension provisoire infligée à l’athlète Messad Samira». La date était donc disponible.
Ces deux anomalies laissent comprendre qu’aucune attention particulière (y compris par la signataire du document) n’a été accordée à la rédaction, lecture, correction  et relecture de cette décision dont la portée, tant pour l’organe décisionnel (qui s’en trouve persiflé pour un fait véniel) que pour l’athlète, n’a pas besoin d’être soulignée.
D’autre part, comme pour dire que la question de dates n’a que peu d’importance, qu’elle n’est en réalité qu’une formalité administrative insignifiante, la décision de la commission de discipline elle-même n’est pas datée.
Le minimum de décorum, de la praxis juridique, qui sied en pareilles circonstances et auxquels on s’attend, est négligé.
Nous constatons que la décision de sanction a été disciplinairement prise au cours d’une séquence temporelle comprenant des moments-clés de la procédure, à savoir la fin de l’audition (7 octobre), le  débat entre les membres de la commission (14 octobre), la rédaction du procès-verbal de réunion (à une date indéterminée) et la notification de sanction (6 décembre 2015) à l’athlète concernée.
Ce laps de temps, imputable à la commission, débute le 14 octobre, jour où se déroulèrent des « débats à huis-clos », la concertation entre les membres de la commission, l’échange de points de vue, d’intimes convictions
C’est également une séquence de 53 jours qui s’achève le 6 décembre 2015 qui correspond à la date figurant sur la décision (n°574/CNAD/2015) adressée à Samira Messad  pour lui notifier la sanction prononcée par la commission de discipline.
Nous observerons, comme pour augmenter la confusion, qu’une copie de cette décision fut réceptionnée par la ligue d’athlétisme de la wilaya de Bejaïa (certainement en tant que structure concernée par l’application de la décision aussi bien pour l’attribution éventuelle d’une licence que pour la participation de l’athlète aux compétitions organisées par cette ligue). Cette copie est enregistrée au courrier arrivée de la ligue à la date du 3 février 2016.

En tant que courrier porteur de sens, cette copie de la décision fait partie d’un processus administratif, prenant source en théorie au niveau de la FAA. Elle est censée être un document rendant exécutoire la décision prise par la CNAD. 

mardi 17 octobre 2017

Samira Messad (73), L’incohérence du jeu des dates

Samira Messad a été frappée  par le nombre de substances prohibées repérées dans ses urines. Trois produits ont été recensés dans le bilan. La liste de ces substances interdites lui a été communiquée dans la notification qu’elle a reçue. Même pour elle, dans les limites de sa compréhension, « la ficelle » est trop grosse.
Dans ses propos souvent à la limite de la cohérence, dans la simplicité inimitable qui est celle de la naïveté, elle en arriva à dire que les trois substances prohibées décelées auraient dû faire d’elle une candidate potentielle à une médaille olympique ou des championnats du monde.
Le désespoir, accompagné de ce qu’elle dit être un acharnement de la part des responsables fédéraux, mène quelquefois à des déclarations frappées par les marques de la dérision de l’athlète qui n’a pas pu acquérir le statut  tant convoité d’internationale.
Le procès-verbal du comité d’audition et de décision n’en retiendra finalement qu’un seul (Nandrolone métabolite 19 Norandrosterone). Nous sommes amenés à spéculer que les deux autres substances furent écartées après un examen complémentaire des résultats d’analyse antérieurs, celui préconisé par le laboratoire de Châtenay-Malabris. Rien dans le procès-verbal de réunion ne peut éclairer une telle supputation.
Lors des auditions, Samira Messad ne put réfuter l’évidence qu’est la présence des substances interdites. Elle nia l’absorption de produits dopants et expliqua avoir consommé de la viande de cheval. Elle justifia (lors de la seconde audience, semble-t-il) son assertion par la présentation d’un document établi par son boucher.
Le procès-verbal de réunion montre sans contestation que les arguments de défense présentés furent acceptés par les membres du comité. Les conditions d’élevage des cheptels et de distribution des viandes (scandales de la décomposition des moutons de l’Aïd El Fitr), nous l’avons montré, sont favorables à une telle attitude de la part des membres de la commission.
Dans l’argumentaire précédant la sanction les membres du comité de discipline de la CNAD, du comité d’audition et de décision accordèrent les circonstances atténuantes à Samira Messad en retenant la contamination d’un aliment et prononça en conséquence une sanction légère : 12 mois de suspension à  compter du 26 août 2015, date d’effet de la suspension provisoire qui lui a été infligée.
Samira Messad s’est plainte, à maintes reprises, du nombre élevé de réunions auxquelles elle aurait été tenue d’assister. Deux documents (en notre possession) indiquent qu’elle a été entendue par le comité d’audition  au minimum à deux reprises.
La première audition eut lieu à une date indéterminée. Certainement durant le mois de septembre 2015.
La seconde fois, elle fut conviée pour le 07 octobre 2015 ainsi qu’en témoigne la convocation lui  ayant été adressée indiquant qu’une « deuxième séance d’audition de la commission de discipline antidopage du CNAD sera organisée ».
La première rencontre n’avait sans doute pas épuisé les questions suscitées par son cas et les réponses apportées demandaient clarification ou présentation de justifications (attestation du boucher ?). Cette convocation précise le lieu (« siège de la CNAD à proximité de la Coupole »), la date (7 octobre 2015) et l’heure (13 heures).
La date du 7 octobre 2015 est également indiquée dans un autre document produit par la CNAD à savoir la décision du comité de discipline n°002/2015. Une décision singulière parce que, contrairement aux règles en usage, elle n’est pas datée.
Nous conviendrons donc, avec un taux élevé de probabilités de réalisation, que la décision de la commission de discipline de la CNAD est postérieure au 14 octobre 2015. Nous verrons qu’elle est comprise dans une séquence temporelle incroyablement longue débutant le 14 octobre 2015 et s’achevant le 6 décembre 2015.
La décision de la commission a en effet été établie sur la base de deux éléments d’information qui sont d’abord la référence au « procès-verbal d’audition (….) du 7 octobre » (seconde réunion de la commission en charge d’examiner le cas Messad) et ensuite aux « débats non publics tenus le 14 octobre 2015 ».

Ces deux données sont inscrites dans les considérants (la justification de la décision imposée par le Code) introduisant la décision n° 002/2015 qui comporte également (il y a lieu de le signaler) des anomalies. 

lundi 16 octobre 2017

Samira Messad (72), L’embrouille commence

La lecture du compte-rendu d’analyses, tel qu’il a été établi par le laboratoire, indique que le prélèvement a été effectué « en compétition », le 1er août 2015, et que le lieu de prélèvement est situé (sans autres indications) en France.
Le procès-verbal du comité d’audition et de décision diverge en indiquant que le contrôle a eu lieu « à Alger le 1er août 2015 à l’issue d’une compétition nationale d’athlétisme ».
La confrontation de ces deux informations s’opposant sur le lieu de prélèvement est le prélude à une remise en cause du contrôle et de la gestion des résultats qui en découle. Avec, c’est le constat que nous devons en tirer, que la lutte antidopage en Algérie est marquée par la légèreté et par beaucoup d’approximations nuisant à la crédibilité du système antidopage national et alimentant la machine à produire la rumeur.  L’adage populaire « il n’y a pas de fumée sans feu » prend du sens et l’ « affaire Samira Messad »  (cette discordance de lieu) pourrait être l’étincelle provocatrice d’un incendie. 
Le compte-rendu d’analyse a été finalisé par le laboratoire le 24 août. Le lendemain, 25 août 2015, la notification de résultat d’analyse anormal est adressée par la CNAD à Samira Messad ainsi qu’à la FAA, l’IAAF, le COA et le MJS, les instances et organisations sportives indiquées dans l’ampliation du courrier.
Le 27 ou 28 août, l’information est connue à la fois de la rédaction sportive de la chaîne de télévision et du DTN se trouvant…… à des milliers de kilomètres d’Alger (sans omettre certainement les locataires de Ben Aknoun et de la place du 1er Mai bien moins lointaines que la capitale chinoise).  
La planète, les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) aidant, est vraiment devenu un gros village élargissant le territoire de la rumeur qui a couru plus vite que n’a pu le faire Skander Athmani, le nouveau recordman d’Algérie du 100 mètres.
Nous préciserons que depuis cette interview du DTN, quelques deux années après le contrôle de Samira Messad devenu douteux, au gré du contexte et des informations litigieuses, en septembre 2017,  le laboratoire de Châtenay-Malabris a fait l’objet du retrait (provisoire) de son accréditation AMA à la suite de la contamination d’un de ses robots  d’analyse saturé par la quantité massive de produits dopants trouvée dans les urines de bodybuilders.
Dissipons tous les malentendus qui pourraient naitre d’une telle information (révélée par la presse sportive internationale) dans l’esprit de certaines personnes bien intentionnées squattant les installations du complexe olympique du « 5 juillet 1962 » et autres hauts lieux du mouvement sportif national.
A notre connaissance, le retrait de l’accréditation du laboratoire de Châtenay-Malabris n’a aucun lien direct avec les résultats des analyses de Samira Messad et ce premier désordre. Le retrait est la conséquence d’une lente dégradation de la réputation du laboratoire.
Le laboratoire rattaché à l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) avait auparavant acquis une notoriété portant largement au-delà des frontières de l’ « Hexagone » en raison de  la qualité de ses prestations et des progrès enregistrés dans le domaine de la recherche et du développement de méthodes nouvelles d’analyse des échantillons soumis à examen.
Cependant, ces dernières années, son mode de gouvernance (dominée par l’instabilité de ses  responsables) était décrié par les experts et les observateurs français eux-mêmes.
Après avoir souligné que le profil stéroïdien a été inscrit dans le système Adams, le laboratoire explique  que « certaines valeurs sont inférieures à la limite de quantification du laboratoire ».
Il note aussi que le profil stéroïdien est « invalide » pour deux raisons : « la présence d’un stéroïde anabolisant » et la « présence de signes de dégradation urinaire ». Pour clarifier cette situation quelque peu ambiguë, le laboratoire recommande « une analyse par GC-C-IRMS (….) s’il s’agit d’un premier contrôle ».

Aucune information n’a été communiquée à propos des suites accordées à cette préconisation d’analyses complémentaires formulée par le laboratoire mu par un souci louable d’affinement des résultats. La CNAD, gestionnaire des résultats anormaux, est restée muette sur le sujet. Nous pouvons donc croire ce que nous voulons. 

dimanche 15 octobre 2017

Samira Messad (71), Le champ de la rumeur s’élargit

Nous observerons que jusqu’à cette déclaration quelque peu déroutante du Directeur Technique National, le nom de Salim Keddar n’avait jamais été cité aussi ouvertement sur la place publique. A notre connaissance, aucun officiel de l’athlétisme national n’avait accolé son nom à une affaire de dopage.
Pourtant, son nom avait été prononcé à maintes reprises. Il avait été véhiculé par des rumeurs qui évoquèrent souvent la présence de ce spécialiste du 1500 mètres dans la liste des athlètes d’une notoriété certaine qui auraient échappé, par un moyen ou un autre (dont les fameuses autorisations à usage thérapeutiques présentées après un résultat d’analyse anormal alors que la qualité d’athlète international impose la remise d’un dossier médical justificatif au moins 30 jours avant la compétition), aux contrôles anti-dopage et qui ne se gênèrent pas pour attribuer sa progression chronométrique phénoménale à l’aide pharmaceutique.
En plus d’avoir été associé aux autres coureurs de demi-fond appartenant à l’élite nationale prétendument en marge de la légalité sportive, Salim Keddar fut le sujet d’au moins deux rumeurs qui circulèrent dans le périmètre du complexe olympique. Deux rumeurs qui le visèrent directement.
La première fut celle qui en fit un des adeptes de  la pratique d’évitements de contrôles anti-dopage.  
La seconde le signala (avec du recul nous dirons que la déclaration de Boubrit a pu être le déclic de cette rumeur) en tant que troisième luron du trio ayant présenté un résultat d’analyse anormal lors des championnats nationaux open du 1er août 2015.
Un trio anonyme jusque-là composé de Samira Messad déclarée positive et à ce titre sanctionnée, d’Abdelghani Bensaadi (le coureur de cross-country et de demi-fond long de Bordj Bou Arreridj dont l’identité est liée, par un procès-verbal de réunion de la FAA, à l’éviction d’un médecin du processus de validation d’AUT) et donc de Salim Keddar.
Ahmed Boubrit précisa également, au cours de cet entretien téléphonique se présentant aujourd’hui avec les attributs de la réfutation d’une partie des déclarations de Messad, que le programme de contrôle anti-dopage retenu pour ces championnats d’Algérie Open d’athlétisme portait sur  les trois premiers des épreuves.
L’athlète prétend pour sa part que le contrôle aurait été un préalable, une condition sine qua non à une sélection pour les championnats maghrébins.
L’intervention radio-télévisée d’Ahmed Boubrit nous conduit à comprendre que les palabres relatées par Samira Messad pourraient ne pas avoir eu lieu, seraient le fruit de son imagination. Ce qui rend encore plus incompréhensible le renvoi (puis le rappel) de Samira Messad de la salle d’attente du centre de prélèvement.
Toutefois, cet épisode met aussi au premier plan, une thèse quelque fois évoquée dans la perspective de la théorie très contemporaine du complot et de manipulations de flacons d’urine. Selon cette thèse, Samira Messad en aurait été la victime, le bouc émissaire destiné à couvrir les activités illicites d’une autre athlète, d’une championne qui ne pourrait être, cela va de soi, qu’une protégée de la fédération.
Le compte-rendu des résultats de l’analyse est anonyme. L’identité de l’athlète n’est pas spécifiée. L’athlète, selon le protocole, est identifié par un numéro de dossier. Le bilan des analyses indique uniquement que les urines examinées appartiennent à un athlète de sexe féminin. Un peu plus loin, dans un commentaire se voulant explication de la présence du produit trouvé (Nandrolone), il exclue l’éventualité de l’utilisation de la pilule contraceptive et/ou d’un état de grossesse, un produit et une situation typiquement féminine.
Seul un examen plus approfondi des résultats (et d’autres analyses) peut valider ou infirmer cette théorie difficile à concevoir.
Le passage à la télévision de Boubrit nous était inconnu. Nous avons été mis dans l’impossibilité de relever que l’affaire Samira Messad a également connu une infraction à la règle de confidentialité. Les deux années écoulées avant les fuites visant Souad Aït Salem et les 5 cyclistes encore anonymes montrent à ceux qui voudraient nier la transgression qu’il s’agit en vérité d’une pratique éculée.

Le 24 août 2015, une vingtaine de jours après ce contrôle réalisé lors d’une compétition et en un lieu suscitant plus tard (et jusqu’à aujourd’hui) des doutes, le laboratoire français accrédité par l’AMA de Châtenay-Malabris, situé dans la région parisienne déclare un résultat anormal d’analyse. 

jeudi 12 octobre 2017

Samira Messad (70), Le DTN parle depuis Pékin

Au cours d’un laps de temps dont il est difficile aujourd’hui de déterminer la durée, Samira Messad est restée éloignée des regards, de la surveillance des techniciens et des accompagnatrices dont la mission première est, selon le protocole que l’on raconte avoir été mis en place, d’empêcher l’utilisation de méthodes ou de produits susceptibles de dissimuler l’usage de substances interdites.
Samira Messad aurait pu faire la sourde oreille, s’esquiver comme cela serait l’habitude prise par certains athlètes de premier plan, faire fi des appels lancés via la sono. Elle a la conscience tranquille. Elle répond donc à cette invitation, elle subit ce contrôle qui, dans son esprit, devait lui ouvrir les portes du paradis des athlètes, lui permettre de rejoindre l’équipe nationale….et l’envoya au contraire en enfer.
Nous devons maintenant actualiser les informations auparavant communiquées et rapporter la version du DTN de l’époque. Ce cadre technique permanent de la fédération en charge de l’élite que Samira Messad ne semble pas beaucoup apprécier. Comme cela semble être le cas de beaucoup d’autres athlètes d’ailleurs. Ramzi Abdenouz et Abdelhamid « Blondin » Zerifi ont eu des différents (rapportés dans de précédentes chroniques) avec lui.
Dans une vidéo que nous avons découverte récemment, Ahmed Boubrit, alors que se déroulaient les championnats du monde d’athlétisme de Pékin (22 au 30 août 2015), a été interviewé, depuis les studios d’Alger (à une date que nous n’avons pu déterminer avec exactitude) par la chaîne de télévision privée «  Annahar TV ».
Néanmoins, nous avons pu déduire de l’échange que l’interview est immédiatement postérieure aux qualifications du 1500 mètres messieurs qui se déroulèrent le 27 août. Dans les heures qui suivirent les séries de cette épreuve.
Au cours de cet entretien téléphonique, Ahmed Boubrit, déclara, confirmant en cela les propos tenus par Samira Messad, que l’athlète, présentée en tant qu’internationale par le journaliste, n’avait pas ce statut qu’on lui accorde volontiers à tort et qu’elle (contrairement à l’affirmation de l’animateur de  l’émission sportive tendant à faire croire qu’elle était présente à Pékin et montrant quelles sont les idées préconçues et les raccourcis et incompréhensions habitant les esprits de beaucoup de journalistes proches géographiquement du royaume national de l’athlétisme) n’était pas membre de la délégation algérienne devant concourir au « Nid d’oiseau ».
Ce n’est pas le cas de Samira Messad, athlète de niveau national présumée coupable de dopage, qui les intéresse mais l’athlète représentative d’une nation qui fait courir, à la recherche de sensationnel au moment où se déroule un l’événement mondial, les championnats du monde d’athlétisme. La consultation de la liste des sélectionnés auraient pu éviter un amalgame déplaisant et une polémique inutile.
Profitant de l’opportunité qui lui était offerte comme sur…. un plateau de télévision, le journaliste chercha également à confirmer la rumeur, présentée en tant qu’information crédible, relative à un probable dopage de Salim Keddar.
Celui-ci, un jeune athlète venu d’Ain Defla, a été le compagnon d’entrainement, (le sparring-partner quasiment inconnu au bataillon des milers algériens de niveau international lorsqu’il rejoignit le champion olympique) de Toufik Makhloufi. Quelques mois plus tard, Salim Keddar sera au cœur de la polémique dite du « billet d’avion » payé, a-t-on dit et écrit, sur les deniers du champion olympique de Londres 2012 pour lui permettre de rejoindre Rio de Janeiro à partir de Paris.
 Cette information sur le prétendu dopage de Salim Keddar est réfutée par le DTN qui justifie sa réponse par l’absence de notification officielle reçue au niveau de la fédération. Comme Ahmed Boubrit, les membres les plus importants, essentiels de l’instance (dont le président) étaient du voyage pékinois. Certains prétendaient  siéger au conseil de l’IAAF et  à occuper une place dans les plus hautes sphères de l’athlétisme mondial (bureau, comité exécutif et commissions) tandis que d’autres étaient là-bas pour encadrer la délégation. Nous avons raconté par ailleurs les mésaventures vécues par quelques athlètes.

 Nous devons reconnaitre que le délai de fuite (la genèse de la rumeur) est vraiment court.  Trois jours séparent la finalisation du rapport d’analyse par le laboratoire (24 août), l’envoi de la notification par la CNAD (25 août) et la diffusion sur les ondes (27 ou 28 août). Nos spéculations sur le temps de formation des rumeurs sont passées de 7 jours à 3 jours.

lundi 9 octobre 2017

Samira Messad (69), De la manipulation dans l’air


Nous devons imaginer que ces substances supposées être dopantes ramenées, selon un ancien président de la fédération algérienne d’athlétisme ayant saisi à ce sujet les pouvoirs publics, dans les bagages de la délégation n’ont certainement pas été acquises pour être seulement conservées dans la boite à pharmacie de la fédération algérienne d’athlétisme. De toute évidence, elles devaient être écoulées d’une manière ou d’une autre. Offertes à des athlètes choisis selon des critères à découvrir, cédées gracieusement à d’autres ou vendues.
A ce niveau de la réflexion, nonobstant toutes les spéculations, nous rappellerons que la loi 13.05, encadrant la pratique sportive en Algérie, interdit la détention, l’offre, la cession, la vente, la prescription, le transport de ce type de substances. Dans la chaîne présumée de distribution délictuelle, l’importation est le premier acte d’un enchaînement répréhensible  la fois par l’éthique et par le droit sportif et pénal.
Nous conviendrons qu’au-delà de la gestion de cette question (sensible à plus d’un titre car mettant au final en cause la compétence et la capacité du département ministériel et la crédibilité des pouvoirs publics) par les organes sportifs situés en première ligne de la lutte contre le dopage, cette « affaire de Moscou » aurait dû parallèlement être confiée au pouvoir judiciaire.
Au lieu du silence pesant (et jusqu’à preuve du contraire favorable au trafic supposé de substances prohibées) qui prévaut sur ce sujet épineux de la part des instances sportives, les services de police et de la justice auraient pu confirmer la dénonciation.
L’implication des services de police aurait été ensuite suivie par les actions prévues par la loi parmi lesquelles ferait partie une plainte supplémentaire introduite par le ministère des Finances (direction générale des Douanes algériennes et Banque d’Algérie) et celui de la Santé pour infractions à la législation des importations de produits soumis à autorisation de mise sur le marché et à la gestion des deniers publics (transfert de chapitres).
Ces mêmes services des ministères de l’Intérieur et de la Justice auraient pu également infirmer la dénonciation permettant ainsi aux instances sportives concernées et ciblées par la déclaration accusatrice d’engager les procédures juridiques liées aux dénonciations calomnieuses.
Que devons-nous retenir de cette « affaire Samira Messad » qui nous tient en haleine et dont la compréhension est rendue difficile par des anomalies flagrantes perceptibles à la lecture de la maigre  documentation à laquelle nous avons eu accès?
Le 1er août 2015, Samira Messad, athlète de Bejaïa, spécialiste des courses de haies (hautes et basses) et accessoirement des épreuves combinées, est une nouvelle fois invitée à se présenter à un contrôle anti-dopage, une obligation (qu’elle a toujours passé sans anicroche ainsi que le remarqua le procès-verbal du comité d’audition et de décision) devenue au fil du temps une formalité.
Ce contrôle du 1er août 2015 se déroule dans des circonstances qui rétrospectivement instillent, font naître le doute dans l’esprit de ceux qui en prennent connaissance, mettent en question la crédibilité des résultats passés, présents et futurs et de la CNAD.
 Samira Messad raconte qu’attendant son tour de livrer ses urines et de remplir les flacons destinés aux échantillons A et B, elle a été libérée de cette obligation après de longs palabres entre les responsables du contrôle et ceux de la fédération. Indécision ou manipulation ?
Samira Messad, présente lors de ces discussions, a retenu le souvenir que le contrôle qu’elle doit subir est lié à l’éventualité d’une sélection qu’elle espère ardemment. Une sélection qui la ferait figurer parmi les membres de l’équipe nationale appelée à concourir lors des championnats  maghrébins d’athlétisme (championnats d’Afrique Zone 1).
Dans un premier temps, il aurait été considéré qu’elle ne fait pas partie de la sélection retenue par la direction technique nationale. Pour cette raison, il lui est demandé de quitter les lieux, à savoir le centre de prélèvement installé dans les vestiaires.
 Après avoir laissé le centre, tandis qu’elle se comporte comme tout athlète ayant achevé les épreuves sur lesquelles elle est engagée (conclues par deux victoires aux 100 mètres haies et aux 400 mètres haies et records personnels améliorés sur les deux distances), qu’elle est félicitée par son entourage, qu’elle discute avec les entraîneurs et dirigeants ayant apprécié ses performances, elle est invitée à revenir et reprendre le processus interrompu. 

dimanche 8 octobre 2017

Samira Messad (68), Retour sur le passé

Afin de mieux appréhender la suite du récit des mésaventures de Samira Messad (les événements liés à l’aggravation de la sanction prononcée par la CNAD), nous résumons le récit historique que les dernières chroniques ont eu tendance à obscurcir. Et à perdre de vue.
Nous admettrons bien volontiers que ces dernières chroniques font digression. Ce sont celles qui se sont penchées sur deux aspects non négligeables de la gestion de la lutte contre le dopage relatifs aux autorisations à usage thérapeutiques et aux infractions flagrantes de la règle de confidentialité que nous avons connu avec chronologiquement parlant avec la divulgation d’informations sur le dopage présumé de Souad Aït Salem puis sur les cinq cas concernant des coureurs cyclistes éventés par la presse. Ces deux parenthèses ont fait perdre de vue le fil de l’histoire abracadabrante de cette spécialiste des haies, de cette athlète dont le talent prometteur s’est éteint affecté par l’irrégularité de son  parcours sportif.
Ces deux thématiques n’ont pas à dire vrai de liens directs avec le cas Samira Messad. De notre point de vue, elles sont pourtant une explication plausible et parfaitement envisageable à toutes ces rumeurs persistantes (qui naissent, disparaissent et reviennent sans sur le tapis) qui font état de nombreux cas dopage qui auraient affectés essentiellement des athlètes internationaux incompréhensiblement passant à travers les mailles du filet. Des champions qui auraient été contrôlés positivement et qui n’auraient pas été sanctionnés (AUT a postériori) ainsi qu’à ces fuites si opportunes qu’elles semblent bien intentionnées.
Ces deux thématiques participent (les plus récalcitrants devront l’admettre) à entretenir la confusion dont  bénéficient des protégés du système sportif national en déroute.
Parmi les raisons évoquées, par ceux qui la connaissent le mieux et la côtoient régulièrement, pour expliquer la progression erratique de Samira Messad, figurent aussi bien une scolarité inaboutie que des conditions de vie des plus précaires, apparues dans son existence depuis le décès de son père alors qu’elle entrait en adolescence, ainsi que les nombreuses blessures dont elle fut par la suite victime, etc. Encore minime, Samira Messad fut surclassée pour faire partie de la sélection nationale scolaire cadettes. C’était l’année de la disparition de son père.
Dans ce contexte très peu propice à la pratique sportive de haut niveau, Samira Messad a cependant trouvé auprès de ses entraîneurs et de ses dirigeants un soutien multiforme, réconfortant qui  permit, ainsi que le note le comité d’audition et de décision de la CNAD, de se construire « un palmarès éloquent ». Ce même comité observe aussi qu’elle « a été à plusieurs reprises contrôlée, mais toujours avec des résultats d’analyse négatifs ». Avant ce contrôle, Samira Messad n’avait pas d’antécédents.
Nous noterons que les chroniques formant la troisième partie de la saga donnent un nouvel éclairage au contexte particulier (portrait de l’athlète), général (contexte dans lequel elle a évolué) ainsi qu’au traitement de l’affaire par la CNAD décrits dans les première et seconde parties.
La description du milieu sportif algérien, l’athlétisme principalement, montre que son approche ne se serait pas aussi valide que le laisse appréhender les apparences qui sont proposées au regard du grand public.
Malgré les satisfactions (titres, médailles et records) qui transparaissent dans les résultats inoubliables offerts par de formidables champions du monde et olympiques, il est difficile de dissimuler que les footballeurs des heures les plus glorieuses du football national (Coupe du monde de 1982 et 1986) sont frappés par la douleur de voir leurs progéniture souffrir de handicaps divers imputés à l’activité de ressortissants des pays du bloc de l’Est.
 L’importation de produits pharmaceutiques (et dopants ?) par la délégation algérienne ayant participé aux championnats du monde d’athlétisme de Moscou (2013), restée non élucidée à ce jour malgré les investigations menées par l’inspection générale du ministère de la jeunesse et des sports et ensuite par la CNAD, prend une autre dimension (très inquiétante et significative du laxisme qui a régné) à la lecture des dispositions de la loi 13.05 dont celle réprimant l’importation de substances prohibées.

Cette importation peut aussi donner du sens à la recrudescence des cas de dopage signalés par la rumeur après les championnats nationaux Open organisés depuis maintenant quatre années. 

mercredi 4 octobre 2017

Samira Messad (66), De la protection des 5 cyclistes dopés

Laissons libre cours à nos pensées. Selon le corpus journalistique, les cyclistes internationaux algériens étaient en stage de préparation (d’une durée d’un mois) à l’étranger lorsque les résultats anormaux ont été connus par la CNAD, lorsque l’information lui est parvenue.
L’article du 12 septembre (qui rapporte les informations relatives à ce stage) indique que les 5 cyclistes seront de retour le lendemain de la parution de l’article (13 septembre). On se surprend en premier lieu à croire que les cinq coureurs incriminés sont l’objet d’un rapatriement anticipé conséquence de la « bombe » qui a explosé sur les hauteurs d’Alger tant à la CNAD qu’au cœur de la fédération de cyclisme. La suite montrera qu’il n’en rien !
Rien ne nous interdit de penser (la lecture de l’article nous y incite au contraire) que les 5 coureurs cyclistes sont revenus au pays avec la délégation de 23 coureurs-stagiaires.
Une partie de cette délégation devait prendre ses dispositions matérielles pour se rendre à Bergen (Norvège) où se disputeront, quelques jours plus tard (du 17 au 24 septembre 2017), les championnats du monde de la discipline. Les concernés par ces championnats auront à peine le temps de défaire puis de refaire leurs bagages.
Le temps de l’escale à Alger est court. Rentrés le 13 septembre, ils remontent dans l’avion pour être présent à Bergen le 17 septembre. Les sportifs de haut niveau sont comme des saltimbanques. Toujours par monts et par vaux.
Outre l’information relative au retour des sportifs dopés, une seconde information (bien que  paraissant secondaire) est à relever. Elle n’apparait pratiquement pas lors de la lecture habituellement rapide que nous avons des articles de presse. Mais, lorsqu’elle est repérée, elle éclaire le contexte délicat, presque inavouable. Ce ne sont pas les 23 cyclistes en préparation sur le sol ibérique qui reprendront l’avion pour se déplacer en Norvège.
On nous apprend que ces championnats du monde connaitront le forfait de l’équipe nationale « seniors » et que la participation algérienne sera limitée à seulement trois jeunes cyclistes (U23). Il ne nous est  malheureusement pas dit si le forfait des seniors est consécutif à la notification adressée aux 5 cyclistes ou si elle a amputé la délégation des U23. La situation (cinq coureurs mis hors course) incite à envisager l’une de ces deux hypothèses.
Le statut des 15 autres stagiaires donnent aussi matière à réflexion que ce soit sur le plan de la planification sportive que sur celui de la gestion des moyens financiers en temps de crise financière. D’autres échéances internationales de l’E.N figurent au calendrier au mois d’octobre. La première compétition internationale prévue est le championnat arabe qui se déroulera au Maroc du 1er au 6 octobre 2017. La suivante est le Tour d’Algérie programmé douze jours plus tard, du 18 au 24 octobre.
Les résultats d’analyse anormaux de cinq sportifs contrôlés le même jour dans la même épreuve sportive ont été connus par la CNAD vers le 15 août. Moins d’une semaine plus tard, la fédération algérienne de cyclisme est normalement informée de cette situation inhabituelle.
Nous remarquerons aussi que les 5 cyclistes concernés n’ont pas été rappelés après que la fédération  eut pris connaissance du résultat anormal (vers le 20 août). Le fonctionnement de cette situation de crise, aux accents d’une certaine normalité disparue des mœurs sportives, aurait voulu que les cinq cyclistes fassent l’objet d’une suspension provisoire prononcée par la fédération algérienne. Une suspension à titre préventif, de simple précaution, préservant les droits de chacun.
Cette précaution qui n’a pas été prise dévoile des velléités de protection de faits indéfendables. Un élément d’appréciation favorisant l’idée diffuse de l’existence d’un système étatique de dopage similaire par bien des aspects à celui découvert en Russie mais s’il n’a pour seul objet de protéger la réputation de l’E.N salie par cette avanie.
Nous observerons néanmoins que décider d’une suspension provisoire prononcée à l’encontre de cinq sportifs de haut niveau et ensuite faire suivre cette décision par leurs rapatriements, injustifiables sans invoquer le prétexte inavouable du dopage à taire tant que la procédure n’a pas aboutie, avait de très fortes chances de conduire à une polémique stérile dans les sphères cycliste, sportive et médiatique déjà enflammées par la guerre des clans entre les partisans du MJS et ceux du COA.


mardi 3 octobre 2017

Samira Messad (65), Zoom sur la machinerie

Cette parenthèse, ce laps de temps de 10 jours, est dictée par le respect scrupuleux du protocole imposé par l’AMA et la CNAD. Elle est constituée impérativement comme réactivité réglementaire accordée aux athlètes désireux de solliciter l’analyse de l’échantillon B.
Pour la CNAD, elle est une sorte de moment précieux, une bénédiction l’autorisant à engager sans pression des recherches sur l’existence éventuelle d’une AUT préalablement validée ou les antécédents des sportifs dont le cas est soumis à examen. Retenons que si la CNAD est bien organisée et outillée, elle n’a guère besoin de cette largesse temporelle.
Nous retiendrons que la période de 10 jours accordée aux sportifs n’a pas d’incidence sur la  chronologie de la fuite d’informations. Cette dernière met simplement à profit le temps « supplémentaire » qui lui est offert pour se disséminer, atteindre- en moins de temps qu’il ne faut pour le dire - les recoins les plus isolés de l’Algérie profonde, que sont les ligues régionales (ou ce qui en tient lieu), les ligues de wilaya, les stades et salles omnisports.
 En l’absence d’indications formalisant la réception effective du courrier (notification), déterminant l’entrée en vigueur de la disposition relative au traitement de l’affaire, le début de cette période  n’est pas connue mais peut cependant être estimée.
C’est à l’achèvement de cette période maximale de 10 jours (déclenchée par la réception de la notification) que débute le statut de sportif allégué dopé. Un laps de temps qui nous mène à début septembre (15 août + 7 jours de délai de courrier + 10 jours pour que les cyclistes se prononcent individuellement sur l’analyse de l’échantillon B).
Pendant ce laps de temps de 10 jours, l’athlète (et son entourage) dispose de la latitude nécessaire pour d’abord tenter de comprendre une situation non-maitrisée, nouvelle et surtout inattendue (y compris dans l’hypothèse d’une contamination souvent invoquée à l’international et en Algérie dans les affaires Bouras et Bouraâda par exemple ou d’un dopage prémédité, planifié ayant mal tourné) et ensuite de trouver les réactions adaptées à travers une recherche d’informations et de parades.
C’est également pendant ce délai de 17 jours (du 15 août à début septembre) que l’on peut placer la fuite que nous imputerons (il est difficile d’envisager une autre possibilité) soit aux services  de la CNAD (secrétariat, comités d’AUT ou comité d’audition et de décision, etc.) en charge de constituer le dossier à traiter soit à la fédération faisant la liaison avec le sportif.
Nous avons vu précédemment que dans le cas d’un contrôle positif en Algérie d’un athlète international, la présentation d’une « AUT a posteriori » n’est plus considérée comme un moyen « exceptionnel » d’explication, de justification d’un fait de dopage avéré.
Dans le paysage sportif algérien, elle est dorénavant à percevoir en tant que tactique de défense admise « naturellement » car faisant partie des mœurs instaurées par les usages et les mœurs sportives nationales.
 Il ne fait plus de doute que cette « AUT a posteriori » participe incontestablement d’une machinerie, d’une machination, d’un complot que (compte tenu de la logistique et des ressources humaines et scientifiques que cela suppose) un athlète non-accompagné ne peut mettre en mouvement.
Ce qui était exception s’étant transformé en règle, des investigations dans les dossiers du « comité d’AUT » et dans toutes les affaires traitées par le « comité d’audition et de sanction » pourraient permettre d’infirmer (ou de confirmer) les soupçons de trafic.
Pour cela, il suffirait simplement d’abord de comparer les résultats d’analyse anormaux transmis par les laboratoires (via le système Adams), les arguments de défense présentés (AUT) et les décisions prises et consignées dans les procès-verbaux. Puis, dans une seconde phase, d’introduire dans l’analyse les informations exogènes, celles liées à l’environnement immédiat de l’athlète.
Nous devons avoir à l’esprit que l’article 2.1 du Code fait de la présence constatée d’un produit prohibé dans l’organisme d’un sportif une preuve décisive du dopage et que le renoncement à l’analyse de l’échantillon B est perçu comme un aveu de culpabilité.

Le barème des sanctions est connu. La « comparution » de l’athlète devant le comité d’audition et de décision n’a qu’un seul objet présentant deux volets : entendre les arguments de défense du sportif et, en fonction de leurs qualités, de lui accorder (ou pas) des circonstances atténuantes.

lundi 2 octobre 2017

Samira Messad (64), Chronologie conjecturelle

L’intrusion des services de police dans cette affaire de dopage de cyclistes et dans le ghetto-forteresse  des sportifs a provoqué une surprise agréable aux yeux des adeptes d’une pratique sportive saine. Mais, il est incontestable que l’intervention policière n’appartient pas au fonctionnement « normal » de la société sportive.  
L’élite sportive, formée par une caste supérieure (où se mêle athlètes internationaux, entraîneurs nationaux et dirigeants) est irriguée par le modèle socio-économique dans lequel elle baigne.
Elle parait avoir exclue de son fonctionnement (les incidents de « la crise de Rio » le démontrent) les règles et les valeurs traditionnelles (bien qu’elles ne fussent  pas parfaites) du mouvement sportif sans lesquelles il y a dilution du respect des normes sociales. Elle y est incitée fortement par les pratiques de l’économie informelle, souterraine et de « bazarisation ». Un système marginal qui se présente en opposition totale avec les principes de la régulation sociétale.
La stupéfaction causée par cette intervention des services de sécurité est d’autant plus grande qu’elle se situe au tout début de la procédure sportive. Sans doute avant même qu’elle n’ait débuté.
Dans la chronologie de cet événement à plus d’un titre surprenant, plusieurs datations chronologiques sont à retenir même si elles ne reposent que sur des conjectures. Malgré les approximations, elles permettent toutefois de poser une tentative de meilleure compréhension d’une situation autrement impensable.
Il est évident que seule la consultation méticuleuse du dossier (dont nous savons qu’elle est impossible sauf pour les organisations habilitées) permettra de lever les hypothèses que nous partageons ici.
La première de ces dates est celle du 21 juillet 2017. C’est la date du contrôle ayant eu lieu à Batna. Une date (et un lieu) que l’on ne connait que parce que le journal nous en informe. Les deux informations acquièrent quasiment le sceau de l’officialité. Elles proviennent d’un quotidien national réputé pour son sérieux, présentant de nombreuses références véhiculées par des parties essentiellement politiques établissant des liens supposés entre le titre et les services de sécurité.
Mais, l’affaire Messad est passée par là et nous invite à entrevoir des surprises….hallucinantes.
Les autres dates sont plus incertaines. Ce sont celles qui doivent être vérifiées en plongeant dans le système Adams.
L’une des étapes suivante de la chronologie conjecturelle de cette affaire devrait nous situer peu de temps avant le 9 septembre, date de la publication du premier article. C’est donc dans ce laps de temps, compris entre le 21 juillet et le 9 septembre (une cinquantaine de jours), que se positionnera la faille, la fuite qui a trouvé un débouché opportun dans la presse.
En nous basant sur la structure chronologique de l’histoire de Samira Messad (à propos de laquelle nous disposons de quelques éléments d’appréciation historiquement datés comprenant la date du prélèvement le 1er août 2015, la finalisation du compte-rendu d’analyses et la transmission à la CNAD le 24 août 2015, l’envoi de la notification par la CNAD à Samira Messad le 25 août 2015) nous pouvons situer la seconde date importante aux alentours du 15 août 2017 (soit un peu plus de 21 jours après le contrôle). Elle devrait correspondre (à quelques jours près) à la date d’envoi du résultat négatif par le laboratoire et à la réception du compte-rendu d’analyses par la CNAD. Ces deux dates ne devraient pas être séparées de plus de 24 heures.
Nous dirons que le compte-rendu d’analyses est parvenu à Alger approximativement trois semaines avant la divulgation de l’information. Pratiquement au milieu de l’espace temporel qui nous préoccupe: trois semaines après le contrôle, trois semaines avant la fuite dans la presse.

C’est à partir de cette date du 15 août que débute la véritable incertitude. La seconde période d’une durée approximative de 21 jours (celle comprise entre le 15 août et le 7 septembre, que nous posons comme date supposée de rédaction et /ou de remise de l’article) comprend obligatoirement une phase (parenthèse) temporelle de 10 jours.