samedi 27 juin 2015

Comité de sauvegarde de la JSK, Lorsque l’informel se veut décisif



Ici même, dans cet espace, nous avons décrit l’univers du football comme étant une constellation gravitant autour d’un soleil : l’équipe fanion, l’équipe professionnelle perçue comme un système. Autour de ce système s’agglomèrent d’autres systèmes (équipes des différentes catégories d’âges, staffs administratif, technique, médical, logistique, dirigeants, supporters, médias, etc.) qui se présentent comme des sous–systèmes du système principal qui est celui qui propose le spectacle et est préalable, indispensable et nécessaire à l’existence des autres systèmes. Chacun d’eux systèmes est composé d’éléments qui agissent, réagissent et interagissent, s’attirent et se repoussent, s’allient et s’opposent.
Si dans l’espace stellaire, la physique et les forces (par exemple gravitationnelles) présentes y sont prépondérantes, dans l’univers footballistique l’aspect juridique, qui détermine l’existence des uns et des autres et régit les relations, est primordial, déterminant. Une conception qui ne nie pas l’existence physique mais accorde une importance incomparablement importante au statut juridique.
Depuis l’annonce médiatique de la démission de « Moh » Cherif Hannachi, le camp des opposants à ce dernier a vu la renaissance d’un groupe se dénommant « comité de sauvegarde » regroupant en son sein d’anciens joueurs et d’anciens dirigeants de la JSK se qualifiant également « d’enfants du club », un mot - valise (ce serait plutôt un groupe de mots) voulant tout dire mais ne signifiant rien en dehors du contexte dans lequel il est utilisé. Plus que la démission de Hannachi espérée depuis longtemps par ce groupe informel, ce sont les commentaires (ou explications) accompagnant l’annonce de démission qui les a fait réagir, eux qui ont pris l’habitude de se faire entendre en fin de championnat, lorsque leurs actions, leurs discours, leurs interventions médiatiques ne sont pas préjudiciables aux résultats de l’ « équipe première ». Ce « comité de sauvegarde » se veut être une opposition constructive. Il ambitionne également et surtout mettre fin au monopole exercé par Hannachi sur le pouvoir de décision au sein de la JSK. Une ambition certes légitime mais vaine en l’absence de cette existence juridique évoquée ci-dessus encadrée par la réglementation sur les clubs sportifs professionnels et les réglementations sur lesquelles s’appuient leurs créations et leurs organisations et fonctionnements.
Ce « comité de sauvegarde » se présente en fait comme toutes les autres structures informelles qui sévissent dans les milieux du football sous les vocables de « sages », « notables », etc., forces actives agissantes certes mais non-décisionnaires pouvant indéniablement impulser une démarche, une perspective, une vision mais ne pouvant les mettre en œuvre car dépourvues des moyens. Ce « comité » est exactement dans la même situation que les supporters ne faisant pas partie d’un comité agréé intégré dans les rouages  fonctionnels du club. Une nébuleuse dans le vide stellaire.
Conçu comme une force de propositions ou d’explication, le « comité de sauvegarde » ne devient opérant que si ses préoccupations sont prises en charge par les instances légales qui dans le cas de la JSK sont l’assemblée générale des actionnaires et les membres du conseil d’administration de la SSPA qui est une société commerciale à objet sportif et n’est pas, et ne peut être l’association, dans laquelle ils pouvaient influer directement par leurs votes en leurs qualités de membres de l’assemblée générale du CSA (club sportif amateur), qui cependant en tant qu’actionnaire fondateur de la société commerciale peut devenir la voie (et la voix) de transmission de leurs doléances auprès des instances légitimes de la SSPA.

L’exigence formulée d’une ouverture du capital social à tous (grand public) n’est légalement pas possible. Elle impliquerait une introduction à la Bourse d’Alger via le respect des conditions draconiennes qui sont imposées et qui ne peuvent être accomplies à l’état actuel de sa situation. En attendant l’ouverture et l’augmentation du capital ne peuvent se réaliser qu’à travers un consensus des actuels actionnaires et la cooptation.        

Taoufik Makhloufi, Il fait encore parler de lui

                

Taoufik Makhloufi, champion olympique du 1 500 mètres aux Jeux Olympiques de Londres (2O12) est  encore à la « Une ». Après une période hivernale déstabilisatrice marquée par une polémique avec les instances sportives nationales (ministère des sports et fédération algérienne d’athlétisme) au sujet de la prise en charge financière d’un stage qui a vu le formalisme administratif prendre le pas sur les considérations techniques et sportives, il fait à nouveau parler de lui dans les milieux sportifs et médiatiques. Malheureusement, le débat n’a pas lieu sur la scène, au grand jour mais dans les loges, les coulisses, dans les vestiaires (pour rester dans le registre sportif) qui, en athlétisme, sont l’équivalent des « cafés de supporters » pour le football.
Depuis l’épisode de la polémique avec l’ancien ministre des sports impliqué malgré lui dans un débat qui n’avait pas lieu d’être si les administrations du ministère et de la FAA avaient été compétentes, c’est une série digne des chaînes de télévisions qui a été entamée. On y trouve un épisode consacré à son choix d’entraineur. Une question qui avait interpellé l’ancien ministre qui ne comprenait pas comment le médaillé olympique avait pu se déplacer aux Etat Unis sans entraineur. L’explication a été fournie un peu plus tard lorsque nous apprîmes que T. Makhloufi comptait rejoindre (avec l’accord de la FAA dans le cadre d’une convention) le groupe d’athlètes entrainés par l’entraineur français Philippe Dupont (entraineur, il y a une décennie et demie, d’Ali Saidi Sief, contrôlé positif et dépossédé de sa médaille des Jeux de Sidney), coach de deux franco-algériens (Mekhissi et Tahri) réputés mondialement sur 3 000 mètres steeple où ils sont des rivaux coriaces de l’armada kenyane et manageur du marathon à la fédération française d’athlétisme. L’Algérien et le « groupe Dupont » étaient en stage sur le même site, à la même époque. Observons que des athlètes de différentes nationalités et de divers groupes d’entrainement peuvent se retrouver sur les mêmes installations et au même moment dans de nombreux pays (Maroc, France, Portugal, Etats Unis, Mexique, Afrique du Sud, Kenya, etc.) en vue de se préparer pour les mêmes compétitions.  
L’épisode suivant est celui de l’absence de l’athlète à la course d’ouverture de la « Diamond League » de Doha initialement prévue dans son programme de préparation aux championnats du monde qui se dérouleront en Chine à la fin du mois d’août. Le prétexte invoqué est celui de la perturbation de la préparation et d’un souci d’un rattrapage du retard accumulé. Pour beaucoup, l’explication est légère. Pourtant, souvenons-nous qu’à la fin du printemps 1992, Nouredinne Morceli, alors en stage de préparation, s’était blessé et  avait raté sa participation aux Jeux Olympiques de Barcelone avant,  quelques semaines plus tard, battre à Rieti (Italie) son premier record du monde du 1 500 mètres.
La polémique autour et sur T. Makhloufi a rebondi à nouveau  avec des propos, des écrits journalistiques et une mise au point de la FAA sur l’hypothèse d’un changement de nationalité sportive du médaillé olympique. Les commentaires sont nombreux, d’autant que les faits (entrainements avec un groupe d’athlètes franco-algériens, passage sous la coupe technique d’un coach français) peuvent être interpréter comme concordants et annonciateurs d’une telle éventualité.
A nouveau, la fédération s’emmêle dans des propos oiseux et vains qui encouragent cette situation qui s’opacifie encore plus. Le changement de nationalité sportive est connu (presque dans le détail) par tous les supporters des « Fennecs » depuis l’adoption – l’instigation de l’Algérie - de la loi dite de Bahamas qui permet à un joueur de foot de changer de « passeport sportif », à sa demandes expresse, pour peu qu’il n’ait pas intégrer une équipe nationale « A ». En athlétisme, la réglementation est plus permissive puisqu’elle permet ce changement à condition de passer 3 « saisons blanches », sans participations à des compétitions internationales organisées sous l’égide de l’IAAF, c'est-à-dire sans championnats continentaux, championnats du monde et Jeux Olympiques. Cette durée peut toutefois être réduite à une « saison blanche » lorsqu’il y a accord entre les deux membres (fédérations) au sujet de la « libération » de l’athlète.
En ce qui concerne T. Makhloufi, l’opposition de la FFA (et des pouvoirs publics qui financent sa préparation et lui octroie un certains nombre d’avantages) équivaut à lui interdire la participation aux Championnats du monde 2015, aux jeux olympiques de 2016 et aux championnats du monde de 2017. Il ne pourrait alors que participer aux meetings, certes fort rémunérateurs, mais ne pourrait enrichir son palmarès par les titres qui comptent. Il suffisait de le dire pour clore le débat !   


Justin Gatlin, Le sprinter buveur de potion magique

                                  

Vendredi soir à Doha, à l’occasion du premier meeting de la « Diamond League » 2015, le sprinter américain Justin Gatlin a démontré qu'à 33 ans, il est plus fort qu’il ne l’a jamais été sur 100m. Il a démarré la saison en fanfare en améliorant de trois centièmes de secondes son record personnel, établi en septembre dernier à Bruxelles (9''77) où il avait établi le neuvième meilleur chrono de l'histoire (9''74,  avec un vent favorable de 0,9m/s).
En récidivant au plus haut niveau, quelques mois plus tard, à l’aube de la saison, Justin Gatlin s’est positionné en tant que plus grand rival du Jamaïcain Usain Bolt pour les Mondiaux de Pékin, à la fin du mois d’août.
À l'issue de la course, Gatlin a avoué avoir relâché son effort lors des derniers mètres, pour soulager un ischio (muscle de la cuisse) douloureux. Il s’est même aventuré à déclarer : «Je sais que je peux aller encore plus vite».
Bien que les années passent, Gatlin, contredisant les données naturelles ou du moins celles qui sont enseignées dans les établissements de formation d’entraineurs les plus réputés, va toujours plus vite. Les résultats de Gatlin, champion olympique du 100 mètres à Athènes (2004) et du double champion du monde (100 et 200 à Helsinki), dérangent. D’autant que son passé n’est pas des plus vertueux.
En 2001, Gatlin était un grand champion en devenir…..sur tous les plans. En effet, lors de championnats juniors des Etats Unis, il se fait remarquer précocement en étant pris par la patrouille des contrôleurs de la lutte antidopage. Positif aux amphétamines. Sanctionné de deux de suspension, sa sanction est réduite à une année !  L’Américain avait pu  démontrer qu’il prenait un médicament pour soigner des troubles de l’attention. Tout est bien qui finit bien …provisoirement.
Cinq ans plus tard, à 24 ans, Justin Gatlin est au plus haut sommet. Il est à nouveau contrôlé positif à la testostérone, juste après avoir couru le 100 mètres en 9''77 à... Doha. Il aurait du être suspendu à vie. Mais, Gatlin collabore avec l’agence américaine de lutte contre le dopage (USADA) et écope d’une suspension à 8 ans, réduite de moitié par la Cour d'arbitrage américaine. Il revient sur les pistes en août 2010, pour devenir, presque cinq ans plus tard, le cinquième homme le plus rapide de l'histoire, derrière Bolt, Gay, Blake et Powell.
Reconnaissons que l’entourage de Gatlin est de toute première qualité dans tous les domaines. En 2006, c’était Trevor Graham qui fit porter le chapeau au kiné qui aurait utilisé une pommade à la testostérone ….avant d’être lui même épinglé, un peu plus tard, dans une affaire de dopage qui fit scandale aux Etats Unis sous le nom de l’ «affaire Balco » dans laquelle furent incriminés quelques noms prestigieux (Marion Jones et son compagnon Tim Montgomery) de l’athlétisme US.  Son actuel entraineur, Denis Mitchell, un autre grand spécialiste de sprint, ancien international de valeur mondiale, est responsable aujourd’hui du relais 4X100 mètres U.S. il a été suspendu à la fin de sa carrière pour un contrôle positif à la… testostérone. A l’époque, pour sa défense, il n’avait pas prétexté un quelconque massage à la pommade, mais des relations sexuelles et un peu trop de bière quelques heures avant son contrôle.
Avec ses 9.74, Gatlin a fait mieux que le Jamaïcain Assafa Powell (anciennement recordman du monde, un athlète suspendu pour dopage ayant purgé sa sanction), détenteur jusqu’alors de la meilleure performance mondiale de l’année (9.84) et a devancé deux athlètes également suspendus pour dopage : l’Américain Michael Rodgers (2ème à Doha en 9.96), suspendu neuf mois après son contrôle positif à un stimulant et le Nigérian naturalisé Qatari en 2010, Femi Ogunode (5ème en 10.04), contrôlé positif à la fin 2011. Après avoir purgé une suspension de deux ans, il est revenu dans le circuit en 2014 en établissant un nouveau record d’Asie du 100 mètres (9.93), lors des Jeux asiatiques, le 28 septembre.
La victoire de Gatlin et la performance réalisée provoque des questions alimentant les suspicions: comment Gatlin peut-il courir plus vite qu'avant? Y-a-t-il évolution technique? A-t-il progressé physiquement? Ou cela est-il la preuve des effets à long terme de la prise de produits interdits?


Démission de Hannachi, Restera-t-il aux manettes ?


LA JSK est en proie à une crise multidimensionnelle née depuis le drame Albert Ebossé selon certains observateurs. Remontant beaucoup plus loin dans le temps, selon d’autres plus proches du club pour en avoir fait partie et se disant en conséquence « enfants du club », porteurs de l’héritage de cette association. Une affaire de famille en somme. Comme celles qui partagent tous les clubs professionnels algériens sans exception.
« Moh » Cherif Hannachi est lui aussi un « enfant du club » et bénéficiait d’une aura particulière entretenue jusqu’à il y a peu par la légitimité (et un bilan partagé avec tant d’autres) historique que l’on met trop souvent en avant pour un maintien indéfini à la tête du club.
Comme cela est devenue une coutume, Hannachi a présenté une démission « médiatique » qui prendra effet après la dernière rencontre du championnat de Ligue 1 saison 2014-2015, c'est-à-dire dans quelques semaines. « Moh » Cherif, comme ses pairs, a pris cette habitude consistant à désamorcer les situations de crise en annonçant via la presse une démission qui satisfait momentanément ses détracteurs-supporters du club et à renier sa décision le calme provisoire revenu.
Usé par un état de santé précaire et par les intrigues à déjouer en permanence (ces fameux complots ourdis par une opposition révulsée par des résultats sportifs en deçà des espérances fondée par près de 45 ans de présence au niveau de l’élite et la constitution d’un palmarès sans égal sur la planète du football algérien), « Moh » Cherif prétend passer le relais après un dernier challenge (maintenir la JSK en Ligue 1) consistant, selon les propos acerbes et virulents des supporters de tous bords et de tous clubs adressés aux joueurs de clubs placés dans des situations similaires, à laisser le club là ou il l’avait trouvé.
Annonçant médiatiquement sa démission sans préciser de quoi il s’agit précisément (on peut supposer qu’il se démet de ses fonctions de président du CA de la SSPA/JSK et donc de premier responsable du club), « Moh » Cherif décrit la période de succession qui débutera sans doute dès le mois de juin.
Les échos qui nous parviennent depuis cette annonce manquent de clarté. Il (« Moh » Cherif) dit que la JSK sera dirigée par un nouveau conseil d’administration et que les nouveaux administrateurs seraient près à venir en aide au club. Certains feraient leurs apparitions dans le paysage de la direction de la JSK. D’ailleurs, « Moh » Cherif Hannachi lance un appel dans leur direction.  Ce qui n’est pas indiqué (cela est sans doute prématuré en l’état actuel de la situation) est la qualité et le statut des nouveaux.
Ce sont eux qui vont décider de l’évolution des faits. S’ils sont actionnaires de la SSPA, la procédure est relativement aisée. Une assemblée générale extraordinaire des associés décidera une modification de la composante du conseil d’administration en désignant en son sein (c'est-à-dire parmi les associés formant l’assemblée générale) ceux qui en feront partie.
Pour ceux qui ne font pas partie de l’assemblée générale, ils pourront obtenir cette qualité en devenant actionnaires de la SSPA. Une possibilité qui leur est offerte par le biais soit d’une cession d’actions par des associés désireux de quitter la SSPA (la cession d’actions et l’entrée du nouvel actionnaire devant être approuvée par l’assemblée générale) soit par une ouverture et/ou augmentation du capital social décidée elle aussi par l’assemblée générale.

Compte tenu de la complexité procédurière de l’ouverture et/ou augmentation du capital et des impératifs de lancement de la prochaine saison sportive (recrutements de joueurs et des membres du staff technique, préparation d’intersaison, engagements, etc.), on peut supposer que l’on se dirigera vers une cession d’actions par le démissionnaire (Hannachi) à moins que celui-ci ne désigne un tiers pour le représenter. Dans ce cas, « Moh » restera aux manettes du club. Sans être en première ligne. 

Recrutements de joueurs, L’A.S.M.Oran a tout faux ?

                                                                                            
Il y a quelques jours, à la veille du derby oranais entre le MCO et l’ASMO, notre attention a été attirée par des déclarations du vice-président de l’ASM Oran, Sadoun Mohamed au surnom sympathique de « Moumouh ». Un personnage d’apparence attachante et qui le devient encore plus lorsqu’on dit de lui qu’il était présent aux côtés de l’équipe de « Medina Djedida » (qui ne fait pas partie des « nouvelles villes » qui s’érigent un partout sur le territoire nationale mais le fut en son temps par rapport aux quartiers populaires d’antan fiefs du Mouloudia d’Oran)  quand elle rencontrait des difficultés pécuniaires. Un comportement qui exprime bien la passion qu’il porte à cette association dont qu’il n’était même pas actionnaire. Un supporter donc. Un vrai !
Nous n’avions pas l’habitude de lire ses déclarations. Ce qui nous a incité à leur accordé un intérêt certain. Après avoir marqué un instant de surprise en apprenant qu’il exerçait dans le club cette fonction qui, tout compte fait est prestigieuse, de vice-président qui en fait un personnage du club, un notable du milieu sportif. Pour nous, il était resté le commanditaire du club sans fonction effective dans le staff dirigeant. Nous avons certainement décroché à un moment de l’intersaison. Mais là n’est pas le plus important.
Ce que dit « Moumouh » inspire simplement notre réflexion. Les propos tenus auraient pu l’être par d’autres responsables sportifs plus habitués à s’exprimer dans les colonnes de la presse. Ses déclarations sont celles d’un supporter fou amoureux de ses couleurs. C’est à ce titre qu’il fustige les joueurs dont le comportement sur le terrain ne serait pas à la hauteur de ses attentes. Il oublie, ou ne prend pas sciemment en compte, comme le font tous les supporters de tous les clubs, que les comportements de mercenaires affichés sont la conséquence du mode de gestion des clubs ou plutôt des pratiques dignes de maquignonnages et du non-respect des règles du droit du travail et des engagements contractés. Un groupe de joueurs respectés sera certainement respectueux des convenances.
De son point de vue, ce comportement des joueurs serait lié aux démarches déstabilisatrices de débauchage entreprises par certains présidents de clubs (ou leurs représentants ou agents). Pour « Moumouh », ce genre de pratiques devrait être interdit par respect à son club. Selon ses propos, « il faut laisser la saison s’achever avant de prendre attache avec les joueurs ». Puis, comme pour confirmer à ceux qui ne le sauraient pas que le football s’inspire d’une série de bas étage (mais aussi que la confiance ne règne pas dans ce milieu), il avoue posséder des enregistrements téléphoniques (les joueurs seraient espionnés) qu’il menace de dévoiler.
Sans y paraitre, c’est une double question qui est enclenchée par « Moumouh ». La première sur le thème sensible revenant à chaque fin de saison (et même en cours) porte sur la libération des joueurs. Alors que la seconde concerne la période réglementaire de prise de contacts avec les joueurs. Pour la première, le statut du joueur, tel que conçu par la FIFA, a le mérite de la clarté : « Un contrat entre un joueur professionnel et un club peut prendre fin uniquement à son échéance ou d’un commun accord » (art 13). Quant à la seconde, elle est aussi sans équivoque : « Un club désirant signer un contrat avec un joueur professionnel est tenu d’en informer le club actuel du joueur par écrit avant d’entamer toute négociation avec le joueur » (art18.3).
Nous noterons cependant qu’une disposition accorde à un joueur en fin de contrat la possibilité de prospection et de signer un nouveau contrat avant l’expiration du contrat en cours : « Un joueur professionnel n’est libre de conclure un contrat avec un autre club que si son contrat avec son club actuel a expiré ou expirera dans les six mois. Toute infraction à cette disposition est soumise aux sanctions appropriées » (art 18.3). On voit bien que les proclamations des dirigeants des clubs professionnels ne sont pas toutes véridiques ou du moins manque de précisions.

Nous remarqueront également que « Moumouh » (ceci est valable pour tous les autres dirigeants) a retenu l’alinéa 5 de l’article 17 (« Seront sanctionnées toutes les personnes soumises aux Statuts et règlements de la FIFA (officiels de clubs, agents de joueurs, joueurs, etc.) qui agissent de façon à inciter à une rupture de contrat entre un joueur professionnel et un club, en vue de faciliter le transfert d’un joueur ») qui s’applique aux « ruptures de contrats sans juste cause ».

mardi 23 juin 2015

Fonds de soutien aux clubs professionnels, Pour tout sauf les salaires


Il y a quelques semaines, à la fin du mois d’avril, un décret exécutif instituant un Fonds spécial de soutien par l’Etat aux clubs professionnels de football a été publié au Journal officiel. Ce fonds sera géré, cela va de soit, par le ministère chargé des sports.
Le décret définit les apports à ce fond (c'est-à-dire la nature des ressources et leur provenance) et l’utilisation qui doit en être faite. On apprend que ce fonds sera alimenté en premier lieu par une dotation du budget de l’Etat et que les autres recettes de ce fonds spécial seront celles qui découleront d’abord de la vente des billets d’entrée aux stades puis de la conclusion de contrats de sponsoring tant par les structures nationales (fédération algérienne de football et ses représentations sportives que sont les équipes nationales) et les équipes de clubs.
Les recettes du fonds (hors dotation de l’Etat) sont constituées par un pourcentage (1 %) des revenus générés par les recettes des stades abritant des rencontres de l’équipe nationale ainsi que des rencontres disputées par les clubs professionnels de football. Il s’y ajoute également un autre pourcentage (2%) des revenus de sponsoring de la fédération algérienne de football et de l’équipe nationale ainsi que contrats de sponsoring conclus par les clubs professionnels de football. L’élite du football national participera donc au fonctionnement de ce fonds.
La destination des fonds versés aux clubs professionnels est aussi identifiée. Ils serviront à prendre en charge les dépenses d’investissements des clubs qui sont de deux ordres : le financement des frais préliminaires (études) engagés en vue de la réalisation de centres d’entraînement et du financement (à hauteur de 100%) du coût de la réalisation de ces mêmes centres d’entraînement. On y ajoutera (toujours dans le cadre des investissements) l’acquisition d’autobus autorisant une certaine autonomie, une certaine mobilité aux équipes. En conclusion, l’Etat prend en charge totalement le coût de la réalisation des centres d’entrainement qui seront mis à la disposition des clubs professionnels et celui des moyens de transport terrestre.
L’Etat participe, via le fonds, à la prise en charge d’un deuxième chapitre qui est celui d’une partie des frais de fonctionnement des clubs. Il s’agit essentiellement des dépenses qui sont engagées par les clubs à l’occasion des matchs nécessitant  des décaissements pour couvrir les frais de déplacement (50%) des équipes par avion, sur les vols domestiques, à l’occasion des compétitions sportives se disputant sur le territoire national (disputés à « l’extérieur ») d’une part, et de la prise en charge (toujours à hauteur de 50% ) des frais de déplacement du club professionnel lorsqu’il est appelé à participer à des rencontres sportives disputées à l’étranger au titre des compétitions continentales, régionales et mondiales.
Par ailleurs, une partie de l’aide apportée par l’Etat aux clubs professionnels par le biais de ce fonds spécial de soutien est destinée à  la prise en charge des frais d’hébergement des joueurs des jeunes catégories à l’occasion des déplacements au titre des compétitions locales. Les pouvoirs publics rémunèrent également un entraîneur qui est mis à disposition pour chaque équipe de jeunes du club professionnel.
Il financera le fonds de roulement du club professionnel de football. Le montant annuel versé par le fonds aux clubs professionnels a été fixé à 25 millions de dinars  (2.5 milliards de centimes), à titre exceptionnel, pendant quatre ans à compter de 2015. Il est précisé que 50% (1.5 milliard de centimes) de ce montant doit être consacré au chapitre formation définit comme étant  « l’encadrement, la formation et la création d’écoles et de centres de formation et de publicité ainsi qu’au perfectionnement des connaissances des encadreurs de clubs sportifs ».

Les clubs sportifs sont tenus de respecter ces conditions dans la dépense de l’aide de l’Etat qu’ils recevront à travers ce Fonds.   

Rachid Mekhloufi, L’ «"Equipe" lui rend hommage un 8 mai



Rachid Mekhloufi, celui que l’on considère comme le «  footballeur des deux rives » de la Méditerranée pour avoir émerveillé les passionnés du ballon rond (et les autres) de la planète foot et fait partie des équipes nationales française et algérienne, comme un génie, un feu follet de la balle et certainement le plus doué et le plus attachant des footballeurs algériens est sorti de l’ombre dans laquelle il est confinée à l’occasion d’un article que lui a consacré la référence du journalisme sportif de langue française : « L’Equipe ». Un article d’une page correspondant à deux pages de nos tabloïds
Nul n’a relevé que cet article est le plus bel hommage qui puisse être accordé à un joueur de football algérien jouissant d’un très grand respect au Nord et au Sud de la « Mare Nostrum », cette mer que les Romains avaient fait leur. Pourtant, Rachid Mekhloufi aurait pu ne pas voir son talent reconnu par les Français. Lui, le ₺Stéphanois₺ venu de Sétif, un jeune joueur prometteur et promis aux plus grandes destinées qui a fait faux bond à l’équipe de France se préparant à disputer la Coupe du Monde de 1958 pour rejoindre ce qui deviendra l’équipe du FLN, l’équipe représentative des moudjahidine et des fellagas, des rebelles algériens montés au maquis pour lutter contre le système colonial.
Des hommages, le vénérable Rachid Mekhloufi en a reçu tout au long de sa carrière de joueur, d’entraineur et de dirigeant. Ici et surtout ailleurs. Mais, celui-là est le plus grand. Un hommage des adversaires d’hier, d’il y a plus d’un demi-siècle signifiant que quelque part, une page nostalgique a été tournée. Mais, pour Rachid, elle l’a été dès le recouvrement de la souveraineté nationale avec un retour dans les rangs des « Verts » de Saint Etienne tout en portant le maillot des « Verts » d’Algérie.
Le gamin de Sétif revient donc dans les pages d’un grand quotidien sportif à l’occasion d’un 8 mai, date symbolique d’une double commémoration d’un 70ème  anniversaire. Celui sur la rive Nord du retour de la paix après plusieurs années de combat et la défaite des nazis. Mais, aussi sur la rive Sud, celui des massacres de Sétif, Kherrata et Guelma.
Rachid Mekhloufi est un moudjahid dans l’âme. Un éducateur comme le furent ses pairs et ses ainés combattants et politiciens. Son combat il l’a mené des années durant balle au pied ou sifflet (signe distinctif des entraineurs) aux lèvres. L’éducation est la chose la plus importante qui soit. Avec des mots simples, il le dit : « Quand tu as des joueurs qui ont quelque chose dans la tête, tu peux leur faire réussir et comprendre beaucoup de choses. Mais quand ils ne savent pas dire deux mots de suite et que l’argent leur tourne la tête, c’est un malheur. C’est pour ça qu’il n’est pas question de pinailler avec l’école et l’éducation ». Nous comprenons qu’il soit déçu par ce qu’il voit sur les terrains d’aujourd’hui.
La France avait été traumatisée par le départ incompréhensible de Makhloufi, Aribi, Kermali (joueurs professionnels formés à Sétif), Maouche, Zitouni, Boumezrag, etc. dont le statut social était meilleur que celui de la majorité de leurs compatriotes du « bled ». Elle l’est toujours. Chaque joueur franco-algérien qui rejoint l’équipe des « Fennecs » est ressenti comme un autre outrage ravivant des souvenirs, des douleurs qui malgré les ans ne veulent pas s’effacer. Les similitudes sont si nombreuses. La question identitaire demeure posée.

Le choix de Rachid Mekhloufi est connu, accepté, respecté. Ceux des Franco-algériens l’est moins. Encore une similitude même si Rachid Mekhloufi observe qu’ils ne sont ni tout à fait Français, ni tout à fait Algérien, rendant le choix encore plus difficile. Il ne pouvait ne pas évoquer le cas de Nabil Fekir dont il comprend le choix «à partir du moment où il est né en France, qu’il y habite et y joue» mais dont l’hésitation lui a déplu. Il dira à ce sujet «  Ça n’a été que du marchandage » avant d’ajouter « on n’a pas le droit de marchander son pays ». Il aurait pu ajouter quelque soit le pays choisi. Rachid Mekhloufi ne l’a pas fait mais a du le penser.

ASO. Chleff, La contractualisation des jeunes


Dans quelques jours, le temps d’achever les dernières journées du championnat de football, les dirigeants des clubs vont se mettre en  chasse…..des meilleurs joueurs et des entraineurs. Ceux capables de porter sur le chemin de la gloire les équipes dont ils porteront les couleurs. Nous devrions dire officiellement puisque la chasse (pardon le mercato) n’est pas encore ouverte par la Ligue. Mais qu’importe. Pour l’heure, on avance en terrain couvert pour ne pas être pris en faute. On lance l’hameçon en direction des proies….faciles que l’on veut duper. Parce que c’est aussi cela le mercato : faire des promesses que l’on ne pourra pas tenir. Des salaires faramineux, des avantages à ne plus savoir qu’en faire. Avec un budget virtuel.
Cette année, la prolongation des contrats des joueurs que l’on veut conserver a déjà commencé. Mais, comme toujours, on a attendu la fin de la compétition et l’approche de la fin des contrats qui arriveront à expiration dans quelques semaines. Toujours le dernier moment. Pour donner du temps au temps et permettre au mektoub de s’exprimer en toute liberté et prouver à nouveau que l’indécision et l’imprévision règnent en maitre synonyme d’absence de véritable projet sportif pour les clubs et de plan de carrière pour les joueurs.
Selon une règle non écrite mais bien intégrée par toutes les parties (joueurs, dirigeants, agents), la durée des contrats sera la plus courte possible, la durée minimale permise par la réglementation. Dans le football algérien, plus qu’ailleurs, la mobilité est facteur, ou du moins de tentatives, d’enrichissement.
Dans ce contexte très volatil, l’idée de l’ASO Chleff de contractualiser un noyau de jeunes joueurs, semble novatrice et annonce la promesse d’une stabilisation des effectifs des équipes des « petites catégories » (cadets, juniors, espoirs), la fidélisation de ces jeunes pousses ainsi que la mise en place d’une philosophie qui reste à découvrir.  Un mode de gouvernance qui fait rêver. Il est vrai également que le succès des moins de 17 ans en Coupe d’Algérie a été une incitation certaine à tenter de conserver de jeunes talents qui ne demandent qu’à s’exprimer. A Chleff ou ailleurs.
L’école de Chleff n’a jamais eu la même dimension médiatique que celle que l’on accorde généralement à l’USM El Harrach ou à l’ASM Oran. Pourtant, elle le mérite autant. Par contre, la stabilité de l’encadrement technique a toujours été la caractéristique majeure vantée.  Ces deux éléments pourraient féconds.
Il semblerait que les dirigeants veuillent stabiliser les deux effectifs essentiels de l’équipe : les joueurs et les techniciens. Un projet fort difficile à réaliser mais prometteur…. d’excellence dans les résultats…..dans les trois années (à cinq années, durée des contrats) à venir. Un challenge qui n’a pour l’instant été formulé en ces termes mais perceptible et consolidable via le projet de centre régional de football dont on parle beaucoup.
Nous remarquerons que le projet chélifien est moins ambitieux que celui (l’Académie du PAC) mis en place, depuis quelques années déjà, par le Paradou des frères Zetchi puis qu’il maintient l’organisation actuelle des équipes par catégories d’âges existant dans tous les clubs, formant des techniciens du ballon et ne concourt pas à la formation générale des jeunes footballeurs.
Mais, il n’empêche qu’il permet, avec les moyens du bord trop souvent dérisoires réservés à ce compartiment du club, la reconnaissance des qualités footballistiques (le défaut naturel de l’architecture sportive algérienne), d’éviter la déperdition des meilleurs joueurs locaux et la mise en œuvre à terme d’un projet de jeu propre (et immédiatement reconnaissable) à l’équipe.  

Sur le plan économique, la contractualisation des jeunes joueurs devrait déboucher, si la question est bien gérée, de rentabiliser les efforts consentis en faisant bénéficier le club des indemnités de formation et de solidarité que s’efforcent de réglementer les instances nationales (FAF et LPF). Une source de revenus qui pourrait ne plus être négligeable. Ceci est une autre question qui relève de l’administration du club.

CA Bordj Bou Arreridj, Dénonciation éhontée des administrateurs


A Bordj Bou Arreridj,  certains groupes gravitant autour du CABBA, une équipe de Ligue 2 plus connue sous, dans les milieux footballistiques de la  capitale algérienne de l’électronique, en tant que le « Ahly » ne laisse pas indifférent. C’est du moins l’impression donnée par les relations périodiques qui sont faites par la presse sportive nationale populaire qui trouve régulièrement propension à remplir ses colonnes par les difficultés rencontrées par cette équipe qui fut grande pour avoir joué parmi l’élite nationale avant de rétrograder l’été dernier en compagnie de l’équipe voisine de la JSM Béjaïa. Une équipe qui ambitionnait de « remonter » rapidement en Ligue 1 après un séjour le plus bref possible mais pourrait rater son objectif en restant une année supplémentaire dans le deuxième niveau professionnel.
En de telles circonstances, les dirigeants sportifs ne perçoivent (ou ne mettent en avant) que les données sportives du projet : faire remonter le club à tout prix, recruter les joueurs et l’entraineur capables de réaliser l’objectif quelles que soient les dépenses à engager. Notons qu’ils sont dans une configuration où ils considèrent que tout le monde est dans la même disposition d’esprit, que l’argent est disponible à profusion et qu’il suffit de demander. D’ailleurs, l’aide de l’Etat via les autorités locales a de tout temps était un substitut à l’incurie des dirigeants. Leurs désirs sont des ordres. Le club est la vitrine de la cité, à soutenir, à porter, à supporter quoiqu’il en coûte. Un reliquat  (dans les modes de pensée) des dispositions réglementairement antérieures des pratiques de l’Etat providence ainsi que des caractéristiques d’un Etat en situation de précarité.
Lorsque le « professionnalisme » est un mode de gestion imposé et que les dirigeants sportifs n’ont pas les moyens financiers de leurs ambitions, ils doivent se tourner vers des amoureux de l’équipe pouvant subvenir à leurs besoins, à leurs attentes. Sauf que ceux-ci n’ont pas toujours les reins suffisamment solides pour gérer des ambitions aussi grandes et aussi dispendieuses que peut être le football lorsqu’il est mis entre les mains d’amoureux, de passionnés sans limites. Par ailleurs, à Bordj Bou Arreridj, les commanditaires (« les financeurs ») du football, ne sont pas des néophytes dans les domaines des finances, du droit et de la gouvernance des entreprises. Une explication à leur réussite dans le domaine des affaires et dans l’industrie. Un univers différent de celui du commerce ou des services.
L’appartenance à l’assemblée générale des actionnaires (donc associés, copropriétaires du club sportif professionnel) et au conseil d’administration de la SSPA en font sur le plan juridique des gestionnaires, des gérants, des décideurs en dernière instance. Ils ne sont pas des dirigeants du quotidien, un rôle dévolu aux employés (salariés ou non) du club quelque soit la place occupée dans la structure hiérarchique. Les actionnaires et administrateurs n’ont pas d’obligation de présence permanente dans le club (aux entrainements par exemple). Ils n’ont pas aussi la responsabilité de s’intéresser en permanence aux menus faits et gestes qui rythment la vie de l’association commerciale sportive.
Leur mission fondamentale et essentielle est d’examiner les comptes remis périodiquement par les dirigeants réels, de leur demander de justifier leur gestion des fonds mis à leurs dispositions. L’AG et le CA sont des organes de contrôle (périodiques) de la gestion et non des intervenants dans la gestion directe.
Les actionnaires (et les administrateurs) ne sont pas des pourvoyeurs de fonds par excellence. Ils ont cette fonction en dernier ressort. N’étant pas des mécènes, ils ne sont pas des caisses dans lesquelles il est possible de se servir au gré de responsables de clubs ayant pris des engagements démesurés. Ils ne renflouent l’entreprise (si nécessaire et si « le jeu en vaut la peine ») qu’en fin d’exercice comptable, à l’heure des bilans quand il faut (ce qui ne devrait pas être une habitude) solder, équilibrer les comptes sociaux. L’apport des fonds par les associés ne doit pas être une routine. Dans le cas contraire, il n’existe qu’une seule solution : la liquidation de la SSPA.            



Sponsoring ou ouverture du capital, Un choix politiquement important


Le monde du football se présente comme une constellation stellaire. Avec un soleil autour duquel tourne une myriade de planètes et de lunes. Mais, aussi des astéroïdes. Le soleil est bien évidemment l’équipe de joueurs qui évolue dans les paliers de la ligue 1 ou 2, parée du statut d’équipe professionnelle, qui aspire ou repousse, selon les époques et les situations, les groupes (staff technique et médical, administration, logistique, supporters et médias) qui gravitent autour d’elle.
Une étude systémique du « professionnalisme à l’algérienne » montrerait que les médias (ou du moins ceux qui occupent une place prépondérante sur le marché) forment un miroir qui déforme la compréhension des lecteurs en rapportant des affirmations orientées vers la réalisation de desseins diversifiés et à découvrir pour chaque cas étudié individuellement. 
« Moh » Cherif Hannachi, le chairman de la JSK, continue à faire parler de lui. Pas toujours en bien. Les relations qu’il entretient avec les uns et les autres ont pris un tour dans lequel il faut mieux ne pas s’immiscer tant le débat s’est abaissé au niveau des caniveaux et empeste une atmosphère délétère ressemblant très vaguement aux discussions des cafés du commerce ou de supporters où l’hystérie remplace la raison.
Cependant, certains voulant participer à l’hallali, achever la « bête blessée » (une expression imagée, empruntée au registre de la chasse à courre, pour décrire une équipe en grande difficulté) répandent des élucubrations dénaturant les fonctions premières (information et formation des lecteurs) de l’univers de la presse.  
Des journalistes lui ont reproché de privilégier la voie du « sponsoring » à celle de l’ « ouverture du capital ». Un choix qui semble incompréhensible mais pourtant, du point de vue de la gouvernance du club, parfaitement justifié.
La société sportive par actions (le club professionnel) est une personne morale qui, à l’instar des sociétés commerciales (au-delà de ses missions et activités statutairement définies), doit dégager des bénéfices. Le capital social initial minimum est déterminé par la loi. Normalement, Il augmente avec l’incorporation des bénéfices réalisés (réserves). Anormalement, il diminue avec la déduction des pertes  pendant toute la durée de vie de l’entreprise sportive.
En théorie, le club se veut pérenne. L’actionnariat se caractérise par une stabilité relative. Les actionnaires (détenteurs d’actions, d’une part du capital) sont associés, copropriétaires de la société sportive pendant la durée de vie de la société, à moins qu’ils n’en décident autrement et procèdent à la cession des actions qui leur appartiennent. La cession des actions et la venue d’un nouvel actionnaire doivent être validées par les associés. La vente des actions et l’arrivée du nouvel actionnaire sont consubstantielles à l’accord préalable des actionnaires. La société sportive est un « club fermé et privé » dont l’entrée est interdite à qui ne répond pas à certaines conditions de fréquentabilité, d’intégration au groupe d’actionnaires, de partage de certains points de vue ou idées, etc.  Celui qui ne ressemble pas aux actionnaires ne peut être accepté. L’argent oui. Mais, pas de n’importe qui !
L’ouverture du capital se résume stricto sensu en l’acceptation d’argent apporté par un ou plusieurs actionnaires et donc à l’entrée dans le capital de nouveaux intervenants. Le capital peut être maintenu au même niveau ou augmenté. Mais, ce qui est le plus important c’est que l’ouverture du capital a pour conséquence une diminution des pouvoirs détenus par les actionnaires initiaux et du poids qu’ils représentent au moment d’une prise de décision.
L’augmentation du capital qui est sous-entendue dans l’ouverture du capital n’est pas synonyme de bonne santé financière.

En privilégiant le « sponsoring » à l’ « ouverture du capital », « Moh » Cherif Hannachi fait un choix pertinent. Il ne diminue pas de son pouvoir, ne « fait pas entrer le loup dans la bergerie ». En augmentant les recettes, il  préjuge d’un bilan positif (recettes supérieures aux dépenses) permettant de dégager des bénéfices et d’augmenter à terme le capital social sans modification de l’actionnariat. « Moh » Chérif Hannachi est plus roué qu’on ne le croit.     

Relations clubs - Administration, La JSM Béjaïa confirme le modèle algérien


                                                                                                                                     
La semaine dernière s’est achevée sur un fait lié au monde du football rapporté comme si de rien n’était, comme un fait divers sportif, une information sans importance, par la presse sportive nationale. Une information qui, si elle concerne un club (la JSM Béjaïa) en proie à une crise indescriptible et incompréhensible, traduit en réalité le mode de fonctionnement des clubs sportifs algériens, ces SSPA supports de la promotion du professionnalisme imposé par les instances sportives internationale (FIFA et CAF pour ce qui concerne l’Afrique).
Dans leur vision du monde sportif, ces instances sportives ont privilégié, sous l’impulsion du libéralisme (l’idéologie dominante dans les pays occidentaux avec pour pivot la Suisse) la primauté du marché comme moteur du développement de la pratique de la discipline sportive qu’elles régissent sur une aire géographique (Europe, Amériques, Asie, Océanie) définie par sa richesse économique où la régulation par les pouvoirs publics (les Etats) est quasiment inexistante, remplacée par un équilibrage via « les mains invisibles » et les puissances d’argent.
La JSM Béjaïa, club professionnel algérien par excellence, - après une embellie d’environ une décennie – connait une période de remous et de déstabilisation qui l’ont conduit des cimes du football algérien (elle est détentrice d’une Coupe d’Algérie, de participations aux compétitions continentales signe qu’elle a fait partie de l’élite footballistique) à une relégation en Ligue 2 où elle tente d’échapper à une seconde relégation consécutive qui la conduirait en « Division Nationale Amateur », l’excluant ainsi du monde des professionnels.
Au lancement du professionnalisme, la JSM Béjaïa a présenté un des modèles possibles de la mise en place de ce mode de gestion et de fonctionnement du football. Elle a fait partie, dès les premiers mois, de ces clubs qui ont ouvert très rapidement leur capital social en le portant à plusieurs milliards de centimes contrairement à la majorité des clubs qui se sont contraints à respecter la limite juridique minimale par un souci de restreindre la dispersion du pouvoir de décision en des mains amicales, d’éviter l’éparpillement.
Comme toutes les entreprises du secteur privé algérien et bon nombre d’institutions, le fonctionnement des SSPA est par essence paternaliste et gérontocrate. L’état de faiblesse du dirigeant entraine un émoustillement des appétits de pouvoirs et la naissance puis l’attisement des rivalités internes. C’est dans ce cycle de dégradation et de décadence que s’est retrouvée la JSMB avec la remise en cause de Boualem Tiab et consorts précédée par la détérioration de l’état de santé du patriarche qui avait porté pendant des années un club qui avait été petit parmi les petits.
La fratrie des Tiab avait su gérer le club, selon la formule consacrée, « en bon père de famille ». Le rapprochement avec les autorités locales faisait partie des outils de bonne gestion en vue d’une élévation de standing permettant, ainsi à tout un chacun,  un bon retour sur investissements valorisé non pas par des gains financiers mais par une exposition médiatique de qualité.
La situation gravissime de la JSMB (elle joue sa survie sportive en Ligue 2 et son existence en tant que club) a conduit les dirigeants, les sages et la amoureux du club à se tourner vers les autorités locales en tant que dernier recours, en solution ultime au péril né de la discorde régnant au sein, dit-on, du conseil d’administration de la SSPA.

Alors que les difficultés se font pressantes (comme dans nombre de clubs), c’est la périphérie (supporters, anciens dirigeants, anciens joueurs, les fameux « sages et amoureux », les dirigeants du CSA) qui interfère à nouveau après avoir été à l’œuvre dans l’orientation donnée en début de saison. Dans l’impossibilité d’agir légalement, ces mains visibles ne peuvent trouver une aide salvatrice (surtout lorsqu’elle est d’ordre financier, ce qu’elle est trop souvent) qu’auprès des pouvoirs publics, signant ainsi un retour sous l’aile bienfaisante de l’Etat régulateur et démontrant ainsi l’incapacité des forces populaires à se prendre en charge. 

Infrastructures sportives, MCA, le géant SDF

                                                                                                                             

Il est impossible de réfuter la grandeur médiatique, historique et sportive du Mouloudia d’Alger. Le tenterai-t-on que ses dizaines, ses centaines de milliers de supporters, les Chenaoua, seraient  là pour un rappel à l’ordre. Le Mouloudia est porté en effet par un mouvement populaire insondable qui en fait un véritable groupe social. Il est vrai aussi que le MCA, dans sa dimension multidisciplinaire, a été – pendant la vingtaine d’années qu’a duré la Réforme sportive - une somme d’équipes nationales-bis. Avant de connaitre la scission et la naissance du Groupement sportif des Pétroliers, repreneur de toutes les disciplines sportives (sports collectifs, sports individuels, sports de combat) indésirables, au moment de la sécession de la section  football souhaitant revenir au statut antérieur du club, celui de ce fameux « sport civil » perçu par les dirigeants, anciens et nouveaux nourris à la mamelle d’une histoire riche par ses exploits, comme un moyen de recouvrement de son passé.
Le MCA a marqué le mouvement sportif national de son empreinte. Avec des périodes de domination, étalées pendant un quart de siècle, marquées par d’innombrables consécrations nationales et internationales. Le parrainage de la compagnie pétrolière nationale figurant parmi les « majors » du secteur d’activité, une des plus grandes entreprises africaines  a été d’un apport incontestable permettant grâce aux énormes moyens financiers mis à la disposition du club de ratisser toutes les graines de champions apparaissant sur tout le territoire national. C’est cette aide que les dirigeants du MCA d’hier ont rejeté pour retrouver, ce qui à leurs yeux était le plus important : la liberté de gérer à leurs guise ce monument du sport algérien apportant une exposition médiatique inouïe.
Le Mouloudia des Pétroliers d’Alger bénéficiait d’un soutien matériel, organisationnel et financier incomparable. Pendant ces années fastueuses, le MPA était  (toutes proportions gardées) dans le paysage sportif algérien, l’équivalent du Paris Saint Germain actuel, du Barça ou du Réal. Un rouleau compresseur s’appropriant l’élite sportive du pays.
Sur le plan des infrastructures, le MPA jouissait alors à son gré de celles mises à sa disposition par l’Etat et des démembrements et la compagnie pétrolière. L’association sportive vivait sur un grand pied. Les besoins à peine exprimée étaient satisfaits.
L’avènement des clubs sportifs amateurs puis des SSPA (avant la reprise par Sonatrach) a fait du Mouloudia un club comme un autre, obligé de faire feux de tous bois pour survivre, de rameuter ses sympathisants financièrement aisés pour tenir un rang historique valeureux mais sans patrimoine matériel.
Le Mouloudia ne dispose pas d’installations sportives. Même lorsqu’il eut l’opportunité de se voir octroyer la jouissance du stade de Bologhine, il laissa son rival de toujours (l’USMA) s’en emparer. Le Mouloudia se voyait grand, très grand  et les installations de Saint Eugène, étaient, pour les dirigeants de l’époque, indignes de son statut et de l’attraction exercée sur le public.
La conséquence est que le Mouloudia d’aujourd’hui, revenu dans le giron de Sonatrach est dépourvu du strict minimum nécessaire à un fonctionnement relativement correct de son équipe-phare. Elle erre de stade en stade. Surtout en période de disette et quand les Chenaoua expriment leur colère après des résultats insatisfaisant et d’un jeu insipide. Le Mouloudia est un géant aux pieds d’argile, un géant sans domicile fixe, un SDF. Tous les clubs d’Algérie sont dans la même situation. Quelques uns cependant possèdent des biens propres. Tous sont des « pro » à la mentalité amateur. Un seul peut échapper à cette stigmatisation. Un petit club qui a flirté avec les honneurs de la Nationale 1 avant de rejoindre l’enfer de la division nationale amateur et d’accéder avant la fin de la saison en cours en Ligue 2.

Le PAC est le seul et unique à posséder un centre de formation où est hébergée son Académie du football financé sur fonds propres et fournisseur de jeunes athlète de talents à quelques équipes européennes et nationales. L’équipe du Paradou n’a pas attendu (ou quémandé, comme le font si bien les présidents de clubs) l’aide de l’Etat pour se lancer dans la vraie voie du professionnalisme. Ce n’est pas encore la « Massia » ou la « Mestalla ». Loin s’en faut. Mais, il faut bien un début à tout. Un début que le Mouloudia n’a pas su saisir.          

Grands stades, Dépenses somptuaires inutiles !


                                                                                                                               

L’argent du pétrole coule à flots. Tant que la rente pétrolière sera disponible (même avec les restrictions qu’impose le recul foudroyant du prix du baril), les « techniciens » du sport, ces fameux experts que l’on retrouve dans les institutions administratives du mouvement sportif national auront de grands projets ou du moins ils entérineront, adopteront, adosseront les projets somptuaires des dirigeants des associations sportives  proches de leurs sous mais généreux avec ceux de l’Etat et des contribuables.
C’est notre point de vue  sur ces fameux projets de « grands stades » qui fleurissent un peu partout à travers le pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et bien sur au Centre où les projets de ce type seront pléthore.  Partout, à Oran, Tizi Ouzou, Constantine, Sétif on annonce, à grands renfort de trompettes, la réalisation de nouveaux stades pouvant accueillir 50 000 spectateurs. Même Béjaïa, qui devait être dotée d’un stade de 30 000 places, s’est trouvée à l’étroit et aurait obtenu des pouvoirs publics la construction d’un stade de 40 000 places.
Ces « grands stades », s’inscrivent dans la ligne des grands projets, des projets d’infrastructures de prestige où ils rejoignent les projets de grandes mosquées dont se dotent les chefs lieux de wilaya. Comme toujours, ce sont les apparences qui sont mises au devant. Pour convaincre les « décideurs » enclins à adopter les points de vue des représentants auto-désignés de la masse populaire, il est fait appel à des situations exceptionnelles, à quelques rencontres-chocs ayant connu une saturation des enceintes sportives, d’incidents  conséquences d’une organisation inadéquate, d’une inadaptation d’infrastructures dépassées où une majorité de resquilleurs occupent les gradins aux dépens de ceux qui ont payé leurs tickets d’entrée.
On oublie de dire que ces situations exceptionnelles sont rares et que, lors de la majorité des rencontres, les stades sont vides. L’affluence fluctue avec les résultats. Les équipes se valent dans la médiocrité, luttent dans le même temps pour le titre ou l’accession et pour la rétrogradation. Il est cependant vrai qu’une dynamique de victoires attirent les supporters et qu’une spirale de défaites les fait déserter les stades.
Mais les statistiques des affluences sont inexistantes. Même si le nombre de tickets vendus pourrait être disponible, il n’est pas divulgué entrainant des polémiques sans fin entre les gestionnaires des stades et les dirigeants de clubs sur le thème du montant de la recette à verser ou à percevoir.
Suite à des surcouts liés aux dépassements des délais de réalisation et d’études précipitées et de ce fait immatures, les couts sont faramineux, supérieurs (en millions d’euros) à ceux de stades de même contenance construits dans d’autres pays du bassin méditerranéen. Des pays dont la population est supérieure à celle de notre pays et qui malgré cela, arrivent difficilement à les remplir régulièrement. Comme nos enceintes sportives de 15 000 et 20 000 places ne sont pas régulièrement remplies. Il s’agit en fait, quelquefois cela est avoué, de se préparer à postuler à l’organisation de manifestations sportives internationales de haut niveau qui ne nous sont pas attribuées.
Les projets de stades sont disproportionnés. Si les grands stades de 40 000 et 50 000 places sont l’apanage de grandes villes où il est vrai (cela ne doit pas être complètement occulté) une certaine masse populaire suit les rencontres, les autres chefs-lieux de wilayas souhaitent eux aussi héberger leurs équipes de « Nationale 2 » (professionnelle et amateurs)  dans de grands stades, de dimensions plus réduites certes mais toujours plus imposants que ceux existants mais aux affluences elles aussi réduites.
On comprend que la rentabilisation de ces infrastructures gigantesques par la billetterie est plus qu’aléatoire à raison de deux rencontres (en moyenne) par mois et qu’il faille utiliser d’autres moyens pour réduire un déficit perceptible dès la conception du projet.

Sauf que la « rentabilisation » d’une infrastructure sportive se détermine par l’importance de la pratique, du niveau de développement du sport, du nombre de rencontres qui se jouent sur un terrain, de la quantité de champions qui en ont émergés. Et que ces infrastructures imposantes et couteuses (dans la réalisation et la maintenance-entretien) sont réservées pour la frime, la parade, les apparences.           

M.O. Béjaïa, La Coupe qui marque…l’Histoire


                                                                                                                               
Après seulement deux saisons en Ligue 1, le Mouloudia de Béjaïa, avec 18 mois seulement de préparation sous la coupe d’Abdelkader Amrani  (vainqueur pour la troisième fois de cette compétition-couperet)  remporte son premier titre majeur (la Coupe d’Algérie) après une rencontre inédite dans les annales du football algérien face au RC Arbaâ, une équipe de la Mitidja ayant accédé en même temps que le M.O.B. parmi l’élite du football national.
Pour les « Crabes », les supporters du club populaire de la capitale des Hammadites, ce titre revêt une saveur particulière. Ils ont rejoint dans le palmarès, leurs voisins et rivaux irréductibles de la JSM Béjaïa qui se l’était approprié en 2008 et qui cette saison évolue en Ligue 2, alors que leur équipe favorite est encore concernée par la conquête du titre de champion.
On comprend donc que leur joie soit démultipliée. Bien que la rivalité entre les deux galeries soit intense, elle n’est pas aussi systématique et mesquine que l’on aurait tendance à le croire. Dans les moments de liesse, les plus irréductibles savent faire la part des choses en encourageant l’ « autre » équipe, en se déplaçant et en se mêlant avec les supporters, en partageant ces moments de bonheur fugace. Un phénomène qui n’est pas aussi anodin qu’il le parait. Un peu comme si les Chenaoua se plaçaient aux côtés des supporters de l’USMA ou les Sanafirs auprès des Mocistes, etc.
Malgré les dérapages et les égarements verbaux de quelques supporters zélés pendant les jours qui ont précédés la finale, il a été remarquable de noter que les dirigeants du club se sont comportés non pas comme des représentants de la cité historique mais de toute une région, d’un arrière pays sans lequel elle ne serait pas ce qu’elle est. La répartition et la gratuité des billets d’entrée au stade Tchaker est révélatrice de cet état d’esprit, de la communion qui anime les cœurs que l’on soit de la ville, de la « vallée de la Soummam », qui a fourni de nombreux joueurs de qualité aux deux grandes équipes de la wilaya, ou du Sahel, cette bande littorale Est, réputée pour ses plages (Tichy, Aokas, Souk El Tenine, etc.), qui conduit vers Kherrata.
Cité multimillénaire, Béjaïa est aussi au carrefour de deux couloirs géographiques porteurs séculaires d’Histoire, de populations refusant de plier devant les invasions. Kherrata, symbole de la ville-martyr du 8 mai 1945, s’allie à Ifri-Ouzellaguen du 20 août 1956, du congrès et de la plate-forme de la Soummam (moments forts de la guerre de libération) mais aussi à Tazmalt, Akbou, Sidi Aïch, El Kseur ou encore Amizour, marqueurs de la pensée ouverte vers d’autres horizons.     
La victoire du MOB s’inscrit dans la longue lignée des exploits des associations sportives de la wilaya. Sidi Aïch et Akbou prenaient part au championnat national de division 2 des années 80 et les équipes de volley ball (féminines et masculines) de Béjaïa et d’El Kseur rivalisaient déjà en ce temps-là  avec les ténors nationaux, africains et arabes  de « la balle au filet ». Les collégiennes d’Ifri-Ouzellaguen passionnées de « la petite balle » jouée sur des terrains impropres à la pratique sportive s’embarquaient pour l’Afrique.
Bien avant, depuis et avant la proclamation de l’Indépendance, les pugilistes faisaient tourner en bourrique leurs adversaires. Et, plus tard, vint Soraya Haddad et tant d’athlètes qui firent et font honneur aux couleurs nationales. 
Pourraient-on oublier l’athlétisme bougiote qui submerge l’athlétisme national en s’accaparant près de la moitie des places du « Top 20 » par clubs dont une deuxième derrière l’inabordable GSP. Sans compter la deuxième place aux classements des ligues.

La victoire du MOB couronne une période historique. Mais, elle est aussi, le symbole d’une wilaya sportive où la pratique multidisciplinaire n’est pas un vain mot. Y compris dans les bourgades les plus reculées et malgré l’absence de moyens.      

Salaires des joueurs, Chicoto and c°



Mohamed Chicoto est un joueur recruté l’été dernier par l’ASM Oran. Un joueur nigérien qui ne s’est pas trop fait remarquer par ses exploits sportifs bien qu’il ait été retenu pour faire partie de l’équipe nationale de son pays et qu’il ait participé à trois éditions de la Coupe d’Afrique des Nations. Comme tous les joueurs de football, Chicoto n’a pas été exempté de la phase d’adaptation et d’intégration à sa nouvelle équipe, à sa manière de jouer, à l’organisation de son nouveau club. Une phase qui est commune à tous les joueurs y compris les plus grands qui se retrouvent en outre en pays étrangers, dans des sociétés dont les règles de vie sont différentes de celles du pays d’où l’on vient et où communiquer n’est pas toujours aisé.
Comme beaucoup de ses pairs, les joueurs algériens et les joueurs étrangers évoluant dans le championnat professionnel de football, Chicoto a bénéficié d’une avance correspondant à trois mois de salaires qu’il a été tout heureux d’empocher. Un pactole qui laissait présager, pour ce joueur subsaharien (l’observation est tout aussi valable pour un joueur algérien), le paradis. Mohamed Chicoto s’est retrouvé exactement dans la situation de dépaysement qui serait celle d’un joueur algérien qui s’expatrierait pour jouer en Tunisie, en Egypte, en Turquie, dans un des pays des Balkans, etc., et s’engagerait dans un football véritablement professionnel (ou du moins plus professionnel que celui que l’on vient de quitter) et où la rémunération serait, semble-t-il plus conséquente, parce que perçue dans une monnaie convertible ou aisément convertible.
Pour son malheur, Chicoto n’a pas eu le temps d’exprimer son talent, de montrer sa valeur footballistique. Préparation estivale, quelques matchs d’application et amicaux et une sélection ave son équipe nationale qui lui vaut de revenir à Oran, à l’ASMO, avec une blessure. Un contexte des plus perturbateurs pour un joueur à la recherche de ses repères. Une situation qui s’aggrave avec la non-perception de salaires, modifie les attentes, les perspectives et les projets. Heureusement, tous les autres joueurs sont concernés ce qui  atténue un tant soit peu la colère, le sentiment de révolte qui gronde au fond de l’esprit.
Mohamed Chicoto ne fait pas de vagues. Il retient son amertume. Fais comme les autres. Il attend le versement des salaires qui … s’éternise. Pendant 6 mois, il ne voit rein venir. Rien qui ressemble à ne subvention, à un apport d’argent frais par des sponsors. Rien de rien, toujours rien ! Jusqu’au jour, où il apprend incidemment qu’une partie de ses coéquipiers a perçu quelques mensualités.      
Mohamed ne comprends pas que ses dirigeants n’aient pas pensé à faire un geste envers lui, l’expatrié ne disposant d’aucune autre ressource dans le pays. Le mettre simplement dans le groupe des premiers payés. Puisqu’il y a plusieurs groupes, une sorte hiérarchisation des prioritaires. Il s’est senti dans la peau d’un mendiant quémandant quelques sous pour survivre alors que dans les comptes du club des millions par centaines auraient du être versé dans son propre compte. Un mendiant sans le sou dormant sur un tas de billets virtuels. D’un immigrant clandestin qui doit se faire petit.
Mohamed a rué dans les brancards, a fait entendre sa voix, a réclamé son argent. Rien de plus, l’argent qu’on lui doit. Des confrères ont sauté sur l’opportunité offerte pour médiatiser le sujet et fustiger les dirigeants de l’ASMO. En partie à juste raison. Mais, aussi avec des intentions inavouées et inavouables de nuire à l’association et au joueur, invoquant sa blessure, le désir de libérer à la fin de la saison, etc. Des pratiques de bas étage que l’on met en avant lorsque l’on veut dénouer un contrat qui dérange.
Mohamed Chicoto a su garder raison. Pas trop de bruit, pas de propos inconsidérés. Réduisant à néant les vaticinations journalistiques, il a vu la solution dans la saisie de la chambre de résolution des litiges quoiqu’il lui en coûte. Une menace (ou une réalité) qui n’avait pas besoin d’être brandie

Finalement, les dirigeants de l’équipe oranaise se sont fait entendre. Chicoto sera payé avec le second groupe. Tout est bien qui finit bien. Mais, à nouveau, ils (les dirigeants) ont été piégés pour n’avoir pas su communiquer avec leurs propres joueurs.  

Les "manipulateurs", On en trouve à profusion


Il ne se passe pas un jour sans que l’on évoque dans la presse sportive des histoires de….manipulation ayant lieu dans ce microcosme qu’est le football algérien. Il faut entendre par là que des responsables de clubs sportifs professionnels (le phénomène pourrait aussi être étendu à l’ensemble du mouvement sportif national), rencontrant des difficultés économique, relationnelles, organisationnelles ou de résultats - en d’autres temps, lorsque tout va bien ou du moins en présente les apparences ou que les difficultés ne sont pas (ou ne doivent pas être) médiatisées -  visent des personnes dont  le seul objectif serait de leur faire du mal, de leur nuire, de leurs créer des problèmes avec généralement les supporters ou avec les autorités sportives, ou cherchent à les supplanter.
La manipulation₺, dont il est question dans leurs déclarations reprises par les médias, seraient une forme insidieuse ou pas d’incitation à perturber le bon fonctionnement des clubs ou du moins dans ce qui, dans l’optique des dirigeants en poste, est considéré comme le bon fonctionnement. Notons que dans les deux cas (les dirigeants d’une part, et ceux qui sont présentés comme des opposants₺ d’autre part) tentent de circonvenir les foules, d’ameuter les supporters, de les regrouper autour d’eux pour renforcer les rangs de leurs partisans.
Pratiquement tous les dirigeants ont été confrontés à ces manipulations, à ces tentatives de les faire tomber de leurs perchoirs  sur lesquels ils se sont hisser, si l’on en croit leurs adversaires, par des manœuvres qui tiennent à ce même registre manipulatoire. Façon de dire qu’ils sont parvenus à s’assoir sur le fauteuil présidentiel en procédant de la même manière. C’est vrai qu’ils ont tous été à la bonne école. Une école où il n’existe pas de bancs ou d’amphithéâtre, qui est celle de la vie et des affaires où ….tous les bons coups sont permis pourvus qu’ils provoquent la réussite. N’oublions pas non plus que ces dirigeants sont proches des notables politiques. Le microcosme ne peut que reproduire que ce qui est à l’œuvre dans la société.
C’est cela qui pourrait éclairer certains glissements, comme ceux qui voient les responsables de clubs se heurter de front avec leurs alliés d’hier, ceux qui les ont aidé à prendre les rênes du club, à poser les pieds dans l’antichambre du pouvoir local, à obtenir une fenêtre d’exposition médiatique ouvrant les portes d’un univers encore plus vaste que celui de la gestion d’un club considéré comme un tremplin pour atteindre des honneurs encore plus somptuaires dans le monde de l’économie ou mieux encore dans celui de la politique via des mandats nationaux.
Ce sont ces alliances de circonstances, qui sont le plus souvent des mésalliances, qui expliqueraient que certains responsables de clubs (pas obligatoirement le président) engagent, suite à des divergences d’intérêts, des rapports de force avec ceux qui, dans leurs stratégies de prise de pouvoir, n’étaient que des forces supplétives. Les amis d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui et les alliés demain dans un monde…. où la roue tourne.
Dans ce cadre, ce seront des attaques qui seront portées contre les supporters (ou leur représentation présente ou la plus virulente ou la plus représentative) qui ne seraient pas (ou plus) en phase avec le pouvoir sportif en place ou qui ne joueraient plus leurs rôles d’organisation de soutien, d’organisations satellitaires dans lesquelles  on les a incorporé en vue de réaliser le projet vers lequel on tend.
Les dirigeants du mouvement sportif, dont la vitrine est le football professionnel, ont tendance à omettre de prendre en compte, dans leurs pratiques de gestion à court terme, le fait que le monde sportif n’est guère différent de la société qui l’enveloppe, qu’en plus de s’y insérer, de le copier, de le mimer, il est aussi traversé par les mêmes courants de pensées et d’idées.  Des courants qui pourraient être révolutionnaires.  


Gestion financière des clubs "pro", Tassili ouvre-t-elle la voie à la rigueur ?


                                                                                                                           
Le conseil d’administration de la société sportive par actions (SSPA)/CSC s’est réuni à la fin de la semaine dernière. L’actionnaire principal a pris son temps pour tenir une réunion à laquelle poussé avec force  l’ « élite » des supporters, une caste dont la composition varie en fonction de celle de la classe dirigeante. Cette « élite » des supporters étant formée par l’opposition aux dirigeants en place, dans une sorte de mouvement de balancier où ceux qui ne détiennent pas le pouvoir au sein du club sont à la tête des opposants et donc de la masse des supporters. Remarquons que ce schéma peut être généralisé à l’ensemble des clubs professionnels algériens. Le véritable supporter, celui qui grille au soleil ou grelotte de froid dans les tribunes n’est que très rarement présent dans cette aristocratie des supporters, si ce n’est à titre de faire-valoir, de supplétifs, de piétaille faisant nombre dans un système de démocratie de façade.
LA décision du conseil (en fait les représentants de Tassili Airlines, actionnaire principal de la SSPA) a été de dégager la rondelette somme de 15 milliards de centimes  au titre du budget de l’année 2015. Cet apport de l’associé principal, selon les informations circulant à ce sujet, sera débloqué en trois tranches. La première serait de 9 milliards et sera versée dans les jours à venir. Elle permettra de régulariser les salaires de joueurs, de permettre le fonctionnement de la société et de régler les dettes en instance de paiement.
Le solde (6 milliards) sera versé en deux tranches. Une partie (3.5 milliards) est destinée à la participation de la SSPA au mercato estival, au recrutement de joueurs qui formeront l’équipe jouant la saison 2015-2016 de la Ligue 1. En fait, on peut supposer que ce montant servira à payer les primes de signatures ou autres avances sur salaires. La destination de la seconde tranche du solde (2.5 milliards) n’est pas connue. Elle servira certainement au fonctionnement du club.
La dotation au budget de l’exercice 2015 par Tassili représente un peu moins de la moitié du montant qui aurait été sollicité par les dirigeants du club qui ont estimé que les dépenses au cours de cette année civile devraient atteindre 35 milliards de centimes.  
La logique voudrait que, maintenant ou plus tard, dans un souci de clarté financière et éthique, les dirigeants de la SSPA qui sont (on ne peut l’ignorer totalement ou en faire abstraction) d’anciens dirigeants-supporters du CSC se retournent vers les autres actionnaires de la SSPA (dont le CSA) pour qu’ils s’alignent sur la démarche de Tassili Airlines et complètent cet apport de fonds par un montant total qui soit égal au tiers (5 milliards) de la participation de la compagnie aérienne au budget de la SSPA, chacun en fonction du nombre d’actions détenues.
De toute évidence, la SSPA/CSC aura à adapter, ajuster sa gestion à ce montant  (15 milliards + 5 milliards), de prévoir un équilibre budgétaire. Cela signifie entre autre qu’elle aura à revoir sa politique de recrutement, la grille des salaires (et avantages accordés) à verser aux joueurs et aux salariés ainsi que globalement le train de vie du club.
Il est bien sur possible de passer outre à cette limite, d’être ambitieux, de maintenir le budget à hauteur de 35 milliards. Cela impliquerait pour les dirigeants du club de s’engager dans une démarche dynamique et non attentiste consistant à  trouver d’autres  ressources financières, de se mettre à la recherche de sponsors, de faire appel aux dons de mécènes, d’anticiper les recettes aux guichets en fidélisant les supporters par la vente de cartes d’abonnements, de se lancer dans le merchandising, d’inclure les subventions, etc.

Ils auront également à prévoir un supplément de recettes qui puissent permettent à la SSPA de fonctionner harmonieusement au début de l’année 2016 (un trimestre ou plus) en assurant en particulier les salaires des joueurs, pierre angulaire du club. Car, malheureusement pour la SSPA/CSC (et pour l’ensemble du mouvement sportif) l’année civile ne correspond pas à l’année sportive.