Il y a quelques jours, à la veille du derby oranais entre le MCO et
l’ASMO, notre attention a été attirée par des déclarations du vice-président de
l’ASM Oran, Sadoun Mohamed au surnom sympathique de « Moumouh ». Un
personnage d’apparence attachante et qui le devient encore plus lorsqu’on dit
de lui qu’il était présent aux côtés de l’équipe de « Medina
Djedida » (qui ne fait pas partie des « nouvelles villes » qui
s’érigent un partout sur le territoire nationale mais le fut en son temps par
rapport aux quartiers populaires d’antan fiefs du Mouloudia d’Oran) quand elle rencontrait des difficultés
pécuniaires. Un comportement qui exprime bien la passion qu’il porte à cette
association dont qu’il n’était même pas actionnaire. Un supporter donc. Un
vrai !
Nous n’avions pas l’habitude de lire ses déclarations. Ce qui nous a
incité à leur accordé un intérêt certain. Après avoir marqué un instant de
surprise en apprenant qu’il exerçait dans le club cette fonction qui, tout
compte fait est prestigieuse, de vice-président qui en fait un personnage du
club, un notable du milieu sportif. Pour nous, il était resté le commanditaire
du club sans fonction effective dans le staff dirigeant. Nous avons
certainement décroché à un moment de l’intersaison. Mais là n’est pas le plus
important.
Ce que dit « Moumouh » inspire simplement notre réflexion.
Les propos tenus auraient pu l’être par d’autres responsables sportifs plus
habitués à s’exprimer dans les colonnes de la presse. Ses déclarations sont
celles d’un supporter fou amoureux de ses couleurs. C’est à ce titre qu’il
fustige les joueurs dont le comportement sur le terrain ne serait pas à la
hauteur de ses attentes. Il oublie, ou ne prend pas sciemment en compte, comme
le font tous les supporters de tous les clubs, que les comportements de
mercenaires affichés sont la conséquence du mode de gestion des clubs ou plutôt
des pratiques dignes de maquignonnages et du non-respect des règles du droit du
travail et des engagements contractés. Un groupe de joueurs respectés sera
certainement respectueux des convenances.
De son point de vue, ce comportement des joueurs serait lié aux
démarches déstabilisatrices de débauchage entreprises par certains présidents
de clubs (ou leurs représentants ou agents). Pour « Moumouh », ce
genre de pratiques devrait être interdit par respect à son club. Selon ses
propos, « il faut laisser la saison s’achever avant de prendre attache avec les
joueurs ». Puis, comme pour confirmer à ceux qui ne le sauraient
pas que le football s’inspire d’une série de bas étage (mais aussi que la
confiance ne règne pas dans ce milieu), il avoue posséder des enregistrements
téléphoniques (les joueurs seraient espionnés) qu’il menace de dévoiler.
Sans y paraitre, c’est une
double question qui est enclenchée par « Moumouh ». La première sur
le thème sensible revenant à chaque fin de saison (et même en cours) porte sur
la libération des joueurs. Alors que la seconde concerne la période
réglementaire de prise de contacts avec les joueurs. Pour la première, le
statut du joueur, tel que conçu par la FIFA, a le mérite de la clarté : « Un
contrat entre un joueur professionnel et un club peut prendre fin uniquement à
son échéance ou d’un commun accord » (art 13). Quant à la seconde,
elle est aussi sans équivoque : « Un club désirant signer un contrat avec un joueur
professionnel est tenu d’en informer le club actuel du joueur par écrit avant
d’entamer toute négociation avec le joueur » (art18.3).
Nous
noterons cependant qu’une disposition accorde à un joueur en fin de contrat la
possibilité de prospection et de signer un nouveau contrat avant l’expiration
du contrat en cours : « Un joueur professionnel n’est libre de
conclure un contrat avec un autre club que si son contrat avec son club actuel
a expiré ou expirera dans les six mois. Toute infraction à cette disposition
est soumise aux sanctions appropriées » (art 18.3). On voit bien que les proclamations des
dirigeants des clubs professionnels ne sont pas toutes véridiques ou du moins
manque de précisions.
Nous remarqueront également
que « Moumouh » (ceci est valable pour tous les autres dirigeants) a
retenu l’alinéa 5 de l’article 17 (« Seront sanctionnées toutes les personnes
soumises aux Statuts et règlements de la FIFA (officiels de clubs, agents de
joueurs, joueurs, etc.) qui agissent de façon à inciter à une rupture de
contrat entre un joueur professionnel et un club, en vue de faciliter le
transfert d’un joueur ») qui s’applique aux « ruptures de contrats
sans juste cause ».
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