Il ne se passe pas un
jour sans que l’on évoque dans la presse sportive des histoires de….manipulation
ayant lieu dans ce microcosme qu’est le football algérien. Il faut entendre par
là que des responsables de clubs sportifs professionnels (le phénomène pourrait
aussi être étendu à l’ensemble du mouvement sportif national), rencontrant des
difficultés économique, relationnelles, organisationnelles ou de résultats - en
d’autres temps, lorsque tout va bien ou du moins en présente les apparences ou
que les difficultés ne sont pas (ou ne doivent pas être) médiatisées - visent des personnes dont le seul objectif serait de leur faire du mal,
de leur nuire, de leurs créer des problèmes avec généralement les supporters ou
avec les autorités sportives, ou cherchent à les supplanter.
La ₺manipulation₺, dont il est question dans leurs
déclarations reprises par les médias, seraient une forme insidieuse ou pas
d’incitation à perturber le bon fonctionnement des clubs ou du moins dans ce
qui, dans l’optique des dirigeants en poste, est considéré comme le bon
fonctionnement. Notons que dans les deux cas (les dirigeants d’une part, et
ceux qui sont présentés comme des ₺opposants₺ d’autre part) tentent de
circonvenir les foules,
d’ameuter les supporters, de les regrouper autour d’eux pour renforcer les
rangs de leurs partisans.
Pratiquement tous les
dirigeants ont été confrontés à ces ₺manipulations₺, à ces tentatives de les faire tomber de leurs
perchoirs sur lesquels ils se sont
hisser, si l’on en croit leurs adversaires, par des manœuvres qui tiennent à ce
même registre manipulatoire. Façon de dire qu’ils sont parvenus à s’assoir sur
le fauteuil présidentiel en procédant de la même manière. C’est vrai qu’ils ont
tous été à la bonne école. Une école où il n’existe pas de bancs ou
d’amphithéâtre, qui est celle de la vie et des affaires où ….tous les bons
coups sont permis pourvus qu’ils provoquent la réussite. N’oublions pas non
plus que ces dirigeants sont proches des notables politiques. Le microcosme ne
peut que reproduire que ce qui est à l’œuvre dans la société.
C’est cela qui
pourrait éclairer certains glissements, comme ceux qui voient les responsables
de clubs se heurter de front avec leurs alliés d’hier, ceux qui les ont aidé à
prendre les rênes du club, à poser les pieds dans l’antichambre du pouvoir
local, à obtenir une fenêtre d’exposition médiatique ouvrant les portes d’un
univers encore plus vaste que celui de la gestion d’un club considéré comme un
tremplin pour atteindre des honneurs encore plus somptuaires dans le monde de
l’économie ou mieux encore dans celui de la politique via des mandats
nationaux.
Ce sont ces alliances
de circonstances, qui sont le plus souvent des mésalliances, qui expliqueraient
que certains responsables de clubs (pas obligatoirement le président) engagent,
suite à des divergences d’intérêts, des rapports de force avec ceux qui, dans
leurs stratégies de prise de pouvoir, n’étaient que des forces supplétives. Les
amis d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui et les alliés demain dans un monde….
où la roue tourne.
Dans ce cadre, ce
seront des attaques qui seront portées contre les supporters (ou leur
représentation présente ou la plus virulente ou la plus représentative) qui ne
seraient pas (ou plus) en phase avec le pouvoir sportif en place ou qui ne
joueraient plus leurs rôles d’organisation de soutien, d’organisations
satellitaires dans lesquelles on les a
incorporé en vue de réaliser le projet vers lequel on tend.
Les dirigeants du
mouvement sportif, dont la vitrine est le football professionnel, ont tendance
à omettre de prendre en compte, dans leurs pratiques de gestion à court terme,
le fait que le monde sportif n’est guère différent de la société qui
l’enveloppe, qu’en plus de s’y insérer, de le copier, de le mimer, il est aussi
traversé par les mêmes courants de pensées et d’idées. Des courants qui pourraient être
révolutionnaires.
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