Il est impossible de
réfuter la grandeur médiatique, historique et sportive du Mouloudia d’Alger. Le
tenterai-t-on que ses dizaines, ses centaines de milliers de supporters, les
Chenaoua, seraient là pour un rappel à
l’ordre. Le Mouloudia est porté en effet par un mouvement populaire insondable
qui en fait un véritable groupe social. Il est vrai aussi que le MCA, dans sa
dimension multidisciplinaire, a été – pendant la vingtaine d’années qu’a duré
la Réforme sportive - une somme d’équipes nationales-bis. Avant de connaitre la
scission et la naissance du Groupement sportif des Pétroliers, repreneur de
toutes les disciplines sportives (sports collectifs, sports individuels, sports
de combat) indésirables, au moment de la sécession de la section football souhaitant revenir au statut
antérieur du club, celui de ce fameux « sport civil » perçu par les
dirigeants, anciens et nouveaux nourris à la mamelle d’une histoire riche par
ses exploits, comme un moyen de recouvrement de son passé.
Le MCA a marqué le
mouvement sportif national de son empreinte. Avec des périodes de domination,
étalées pendant un quart de siècle, marquées par d’innombrables consécrations
nationales et internationales. Le parrainage de la compagnie pétrolière
nationale figurant parmi les « majors » du secteur d’activité, une
des plus grandes entreprises africaines a
été d’un apport incontestable permettant grâce aux énormes moyens financiers
mis à la disposition du club de ratisser toutes les graines de champions
apparaissant sur tout le territoire national. C’est cette aide que les dirigeants
du MCA d’hier ont rejeté pour retrouver, ce qui à leurs yeux était le plus
important : la liberté de gérer à leurs guise ce monument du sport
algérien apportant une exposition médiatique inouïe.
Le Mouloudia des
Pétroliers d’Alger bénéficiait d’un soutien matériel, organisationnel et
financier incomparable. Pendant ces années fastueuses, le MPA était (toutes proportions gardées) dans le paysage
sportif algérien, l’équivalent du Paris Saint Germain actuel, du Barça ou du
Réal. Un rouleau compresseur s’appropriant l’élite sportive du pays.
Sur le plan des
infrastructures, le MPA jouissait alors à son gré de celles mises à sa
disposition par l’Etat et des démembrements et la compagnie pétrolière.
L’association sportive vivait sur un grand pied. Les besoins à peine exprimée
étaient satisfaits.
L’avènement des clubs
sportifs amateurs puis des SSPA (avant la reprise par Sonatrach) a fait du
Mouloudia un club comme un autre, obligé de faire feux de tous bois pour
survivre, de rameuter ses sympathisants financièrement aisés pour tenir un rang
historique valeureux mais sans patrimoine matériel.
Le Mouloudia ne
dispose pas d’installations sportives. Même lorsqu’il eut l’opportunité de se
voir octroyer la jouissance du stade de Bologhine, il laissa son rival de toujours
(l’USMA) s’en emparer. Le Mouloudia se voyait grand, très grand et les installations de Saint Eugène,
étaient, pour les dirigeants de l’époque, indignes de son statut et de
l’attraction exercée sur le public.
La conséquence est que
le Mouloudia d’aujourd’hui, revenu dans le giron de Sonatrach est dépourvu du
strict minimum nécessaire à un fonctionnement relativement correct de son
équipe-phare. Elle erre de stade en stade. Surtout en période de disette et
quand les Chenaoua expriment leur colère après des résultats insatisfaisant et
d’un jeu insipide. Le Mouloudia est un géant aux pieds d’argile, un géant sans
domicile fixe, un SDF. Tous les clubs d’Algérie sont dans la même situation.
Quelques uns cependant possèdent des biens propres. Tous sont des « pro »
à la mentalité amateur. Un seul peut échapper à cette stigmatisation. Un petit
club qui a flirté avec les honneurs de la Nationale 1 avant de rejoindre
l’enfer de la division nationale amateur et d’accéder avant la fin de la saison
en cours en Ligue 2.
Le PAC est le seul et
unique à posséder un centre de formation où est hébergée son Académie du
football financé sur fonds propres et fournisseur de jeunes athlète de talents
à quelques équipes européennes et nationales. L’équipe du Paradou n’a pas attendu
(ou quémandé, comme le font si bien les présidents de clubs) l’aide de l’Etat
pour se lancer dans la vraie voie du professionnalisme. Ce n’est pas encore la
« Massia » ou la « Mestalla ». Loin s’en faut. Mais, il
faut bien un début à tout. Un début que le Mouloudia n’a pas su saisir.
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