Le monde du football
se présente comme une constellation stellaire. Avec un soleil autour duquel
tourne une myriade de planètes et de lunes. Mais, aussi des astéroïdes. Le
soleil est bien évidemment l’équipe de joueurs qui évolue dans les paliers de
la ligue 1 ou 2, parée du statut d’équipe professionnelle, qui aspire ou
repousse, selon les époques et les situations, les groupes (staff technique et
médical, administration, logistique, supporters et médias) qui gravitent autour
d’elle.
Une étude systémique
du « professionnalisme à l’algérienne » montrerait que les médias (ou
du moins ceux qui occupent une place prépondérante sur le marché) forment un
miroir qui déforme la compréhension des lecteurs en rapportant des affirmations
orientées vers la réalisation de desseins diversifiés et à découvrir pour
chaque cas étudié individuellement.
« Moh »
Cherif Hannachi, le chairman de la JSK, continue à faire parler de lui. Pas
toujours en bien. Les relations qu’il entretient avec les uns et les autres ont
pris un tour dans lequel il faut mieux ne pas s’immiscer tant le débat s’est
abaissé au niveau des caniveaux et empeste une atmosphère délétère ressemblant
très vaguement aux discussions des cafés du commerce ou de supporters où
l’hystérie remplace la raison.
Cependant, certains
voulant participer à l’hallali, achever la « bête blessée » (une
expression imagée, empruntée au registre de la chasse à courre, pour décrire
une équipe en grande difficulté) répandent des élucubrations dénaturant les
fonctions premières (information et formation des lecteurs) de l’univers de la
presse.
Des journalistes lui
ont reproché de privilégier la voie du « sponsoring » à celle de
l’ « ouverture du capital ». Un choix qui semble
incompréhensible mais pourtant, du point de vue de la gouvernance du club,
parfaitement justifié.
La société sportive
par actions (le club professionnel) est une personne morale qui, à l’instar des
sociétés commerciales (au-delà de ses missions et activités statutairement
définies), doit dégager des bénéfices. Le capital social initial minimum est
déterminé par la loi. Normalement, Il augmente avec l’incorporation des
bénéfices réalisés (réserves). Anormalement, il diminue avec la déduction des
pertes pendant toute la durée de vie de
l’entreprise sportive.
En théorie, le club se
veut pérenne. L’actionnariat se caractérise par une stabilité relative. Les
actionnaires (détenteurs d’actions, d’une part du capital) sont associés,
copropriétaires de la société sportive pendant la durée de vie de la société, à
moins qu’ils n’en décident autrement et procèdent à la cession des actions qui
leur appartiennent. La cession des actions et la venue d’un nouvel actionnaire
doivent être validées par les associés. La vente des actions et l’arrivée du
nouvel actionnaire sont consubstantielles à l’accord préalable des
actionnaires. La société sportive est un « club fermé et privé » dont
l’entrée est interdite à qui ne répond pas à certaines conditions de
fréquentabilité, d’intégration au groupe d’actionnaires, de partage de certains
points de vue ou idées, etc. Celui qui
ne ressemble pas aux actionnaires ne peut être accepté. L’argent oui. Mais, pas
de n’importe qui !
L’ouverture du capital
se résume stricto sensu en l’acceptation d’argent apporté par un ou plusieurs
actionnaires et donc à l’entrée dans le capital de nouveaux intervenants. Le
capital peut être maintenu au même niveau ou augmenté. Mais, ce qui est le plus
important c’est que l’ouverture du capital a pour conséquence une diminution
des pouvoirs détenus par les actionnaires initiaux et du poids qu’ils
représentent au moment d’une prise de décision.
L’augmentation du
capital qui est sous-entendue dans l’ouverture du capital n’est pas synonyme de
bonne santé financière.
En privilégiant le
« sponsoring » à l’ « ouverture du capital »,
« Moh » Cherif Hannachi fait un choix pertinent. Il ne diminue pas de
son pouvoir, ne « fait pas entrer le loup dans la bergerie ». En
augmentant les recettes, il préjuge d’un
bilan positif (recettes supérieures aux dépenses) permettant de dégager des
bénéfices et d’augmenter à terme le capital social sans modification de
l’actionnariat. « Moh » Chérif Hannachi est plus roué qu’on ne le
croit.
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