mardi 23 juin 2015

Relations clubs - Administration, La JSM Béjaïa confirme le modèle algérien


                                                                                                                                     
La semaine dernière s’est achevée sur un fait lié au monde du football rapporté comme si de rien n’était, comme un fait divers sportif, une information sans importance, par la presse sportive nationale. Une information qui, si elle concerne un club (la JSM Béjaïa) en proie à une crise indescriptible et incompréhensible, traduit en réalité le mode de fonctionnement des clubs sportifs algériens, ces SSPA supports de la promotion du professionnalisme imposé par les instances sportives internationale (FIFA et CAF pour ce qui concerne l’Afrique).
Dans leur vision du monde sportif, ces instances sportives ont privilégié, sous l’impulsion du libéralisme (l’idéologie dominante dans les pays occidentaux avec pour pivot la Suisse) la primauté du marché comme moteur du développement de la pratique de la discipline sportive qu’elles régissent sur une aire géographique (Europe, Amériques, Asie, Océanie) définie par sa richesse économique où la régulation par les pouvoirs publics (les Etats) est quasiment inexistante, remplacée par un équilibrage via « les mains invisibles » et les puissances d’argent.
La JSM Béjaïa, club professionnel algérien par excellence, - après une embellie d’environ une décennie – connait une période de remous et de déstabilisation qui l’ont conduit des cimes du football algérien (elle est détentrice d’une Coupe d’Algérie, de participations aux compétitions continentales signe qu’elle a fait partie de l’élite footballistique) à une relégation en Ligue 2 où elle tente d’échapper à une seconde relégation consécutive qui la conduirait en « Division Nationale Amateur », l’excluant ainsi du monde des professionnels.
Au lancement du professionnalisme, la JSM Béjaïa a présenté un des modèles possibles de la mise en place de ce mode de gestion et de fonctionnement du football. Elle a fait partie, dès les premiers mois, de ces clubs qui ont ouvert très rapidement leur capital social en le portant à plusieurs milliards de centimes contrairement à la majorité des clubs qui se sont contraints à respecter la limite juridique minimale par un souci de restreindre la dispersion du pouvoir de décision en des mains amicales, d’éviter l’éparpillement.
Comme toutes les entreprises du secteur privé algérien et bon nombre d’institutions, le fonctionnement des SSPA est par essence paternaliste et gérontocrate. L’état de faiblesse du dirigeant entraine un émoustillement des appétits de pouvoirs et la naissance puis l’attisement des rivalités internes. C’est dans ce cycle de dégradation et de décadence que s’est retrouvée la JSMB avec la remise en cause de Boualem Tiab et consorts précédée par la détérioration de l’état de santé du patriarche qui avait porté pendant des années un club qui avait été petit parmi les petits.
La fratrie des Tiab avait su gérer le club, selon la formule consacrée, « en bon père de famille ». Le rapprochement avec les autorités locales faisait partie des outils de bonne gestion en vue d’une élévation de standing permettant, ainsi à tout un chacun,  un bon retour sur investissements valorisé non pas par des gains financiers mais par une exposition médiatique de qualité.
La situation gravissime de la JSMB (elle joue sa survie sportive en Ligue 2 et son existence en tant que club) a conduit les dirigeants, les sages et la amoureux du club à se tourner vers les autorités locales en tant que dernier recours, en solution ultime au péril né de la discorde régnant au sein, dit-on, du conseil d’administration de la SSPA.

Alors que les difficultés se font pressantes (comme dans nombre de clubs), c’est la périphérie (supporters, anciens dirigeants, anciens joueurs, les fameux « sages et amoureux », les dirigeants du CSA) qui interfère à nouveau après avoir été à l’œuvre dans l’orientation donnée en début de saison. Dans l’impossibilité d’agir légalement, ces mains visibles ne peuvent trouver une aide salvatrice (surtout lorsqu’elle est d’ordre financier, ce qu’elle est trop souvent) qu’auprès des pouvoirs publics, signant ainsi un retour sous l’aile bienfaisante de l’Etat régulateur et démontrant ainsi l’incapacité des forces populaires à se prendre en charge. 

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