vendredi 15 janvier 2016

Binationalité, Une semaine de débats et de polémiques


M
ême si le débat a commencé il y a bien longtemps - depuis en fait que l’Algérie récupère, par moisson entière,  de jeunes  joueurs de football  professionnels pour les intégrer dans son équipe nationale qui dispute les compétitions du niveau le plus élevé de la hiérarchie mondiale (Coupe du monde) et continentale (championnat d’Afrique des Nations), celles qui marquent le plus intensément les esprits et émotionnellement les supporters - la semaine qui vient de s’écouler a été animée à propos de cette bi-nationalité, un sujet  qui excite tout le monde, ici et ailleurs.
Depuis plusieurs semaines, en fait depuis les attentats du « vendredi 13 », une journée maléfique si l’on en croit les superstitions, les autorités politiques françaises, les hommes politiques de tous bord, la population française sont branchées, si l’on peut s’exprimer ainsi, sur la déchéance de la nationalité des binationaux, auteurs ou complices d’actes portant atteinte aux fondements de la société de la France. Un artifice juridique et constitutionnel considérée le moyen adéquat pour que la « France blanche et chrétienne », pourtant critiquée un moment, ne fasse sa réapparition dans les discours d’une formation politique qui, sous ses oripeaux humanistes, a servi et soutenu, sans émotion ni pitié aucune, les intérêts colonialistes et pré-djihadistes qu’ils prétendent aujourd’hui combattre et cherchent aujourd’hui à se débarrasser de ses éléments qui, sur les plans culturels, religieux surtout, font tâche.
Chez nous, en Algérie, me dois-je de préciser, puisque, avec ce débat transfrontalier, cette notion est devenue ambigüe, avec ce « chez nous » qui peut se trouver aussi bien ici que là-bas (en France pour la plus grande majorité, en Italie, en Espagne ou en Grande Bretagne ou cers pays lointains où conduisent les filières d’émigration, ouvertes pendant la décennie rouge, que sont le Canada ou ces Etats Unis d’Amérique offrant sa  « green cart», instrument d’une émigration régulière maitrisée en fonction de ses besoins économiques, la polémique politicienne fait rage autour de cet article 51 (devenu sujet incontournable  de discussions depuis  qu’un responsable de parti, possiblement impliqué dans non pas deux nationalités mais dans trois) ait contesté la proposition présidentielle de révision de la Loi fondamentale du pays qui récuse aux binationaux le droit d’occuper des fonctions importantes dans les institutions administratives et politiques du pays.
Le tennis de table fut un moyen de rencontre entre deux puissances économiques et politiques mondiales. C’est sans doute ce jeu, ce sport (fait d’envois et de renvois interminables et rapides de la petite balle) qui accroitra le fossé entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée occidentale. En football (et dans d’autre disciplines sportives), le recours aux binationaux, à cheval sur deux nations, deux cultures, deux mentalités, véritables produits d’un métissage inabouti, sont le butin à s’approprier. Pour les uns , ils sont la représentation symbolique du  désir inavoué  de démonter la qualité d’une politique d’intégration sociale constamment manquée suite à des dérapages et autres lapsus linguistiques significatifs d’un refus d’’accommodation des inévitables incidents de parcours qui marquent indéniablement le processus d’assimilation ( ?) de ces intrus massivement arrivés sur le territoire quand les leurs ont été détruits au nom de l’ingérence humanitaire.   
Pour l’autre partie, l’aspect représentatif est aussi indubitablement présent. Ils sont les artifices qui permettent à certains de parader dans les colonnes des journaux et les plateaux de télévision. Présentant les résultats obtenus sous le sceau d’une perception nationalistes souverainistes, ils font appel, comme dans la sphère économique, à l’importation de sportifs importés affublés du label « made in Bladi ».

De jeunes joueurs (Benzia, Ounas, Mechach,etc.), à peine apparus à la périphérie de la planète football professionnel, ayant tout juste signés leurs premiers contrats ou disputés quelques minutes de leurs premières rencontres de haut niveau, toujours en formation, sont annoncés dans le sein des sein, l’équipe nationale A, celle des Verts et des Fennecs dont ces pré-adultes savent pertinemment qu’ils en sont encore loin car n’ayant pas encore fait leurs preuves sur le terrain. Une occasion pour certains leaders d’opinion de faire entendre leurs voix (dans un sens et dans l’autre) quand les intéressés n’ont même pas touché leur premier salaire, leur première prime.     

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