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ahfoud Kerbadj, président de la Ligue de football professionnel (LFP),
a annoncé, il y a maintenant plus d’une
semaine qu’un accord avait été conclu avec la CNAS (caisse nationale
d’assurance sociale) pour le payement par la LFP des cotisations sociales
impayés des joueurs de football sur la base d’un salaire forfaitaire de 120 000
DA. Il avait à l’occasion précisé que les dettes des clubs vis-à-vis de la CNAS
seront prises en charge par la Ligue par une procédure devenue, à force d’avoir
été pratiquée, un mode rituel de résolution des contentieux financiers des
clubs algériens, consistant en une déduction de leur quote-part des droits de
retransmissions télévisées à percevoir. Par cette action, la LFP se substitue à
nouveau aux SSPA et apurerait une situation contentieuse qui a débuté avec
l’instauration du professionnalisme.
Il avait aussi, pour confirmer son rôle de roue de secours que sont
devenues les instances nationales du football algérien, ajouté qu’à partir du « 1er
janvier 2016, les clubs professionnels
doivent honorer leurs engagements vis-à-vis de la Cnas sur la base d'un salaire
forfaitaire de 270 000 DA/mois ». Nos confrères d’un quotidien
national rapportent, que, selon une source non identifiée, qu’il n’en serait
rien et que le représentant de la CNAS, présent lors d’une réunion regroupant
le département ministériels du travail et des affaires sociales et celui de la
jeunesse et des sports ainsi que le représentant de la FAF, a refusé que le
calcul des cotisations dues se fasse sur la base d’un salaire forfaitaire de
120 000 DA qui n’est pas un indicateur fiable des salaires réellement versés.
Devant ce que l’on présente comme un revirement, la FAF (qui prétend se désister de la
subvention des pouvoirs publics) s’est abstenue de signer l’accord et aurait réclamé
un allégement de la note à régulariser qui est pourtant le résultat de
l’inconséquence des dirigeants des clubs professionnels initiateurs de la
surenchère salariale. Pour les dirigeants du football, la solution passe par
deux niveaux salariaux. Le premier qui permettrait d’apurer le passif serait de
seulement 120 000 dinars, le second, applicable avec le nouvel exercice
comptable serait porté à 270 000 dinars. Les
parties en présence se sont quittées en se donnant rendez vous pour une autre
rencontre afin de tenter de trouver un
compromis qui puisse les satisfaire et serait mis en œuvre au mois de février.
Dans l’esprit des dirigeants du football, les clubs professionnels
doivent être assistés totalement et perpétuellement par les pouvoirs publics.
Les nombreux avantages accordés jusqu’à présent, dans le cadre de
l’investissement (exonération fiscale), du fonds d’aide au fonctionnement des
clubs professionnels, de la réalisation future (assiette foncière, frais
préliminaires, réalisation, etc.) des centres de préparation, semblent être
insuffisants. Le raisonnement de ces responsables de clubs (dont beaucoup dirigent
des entreprises des secteurs public et privé habituées à l’assistanat) ne prend
pas en considération qu’eux-mêmes ou leurs représentants élaborent un système
de plafonnement des salaires qui, selon les premiers bruits, les limiteraient à
1, 2 millions de dinars.
De son côté, la CNAS ne peut admettre (ce qui se conçoit d’ailleurs
très bien) que l’obligation légale de déclaration des salaires ne soit pas en
conformité avec les rémunérations réelles publiquement et ostensiblement
affichées. Ce qui serait une acceptation juridique légalisée de la
transgression de lois applicables à tous les travailleurs. Les salaires payés
au noir seraient, pour les joueurs les mieux considérés, le double ou le triple
et même le quadruple des salaires déclarés.
Pour ce qui nous concernent, nous noterons que ces plafonnements des
assiettes de cotisations sociales, tout en réduisant les ressources actuelles
des organismes d’assurances sociales (CNAS et CNR) diminuent également les
charges futures (remboursements des frais médicaux, prestations d’assurances
sociales, pensions de retraite) à hauteur des cotisations déclarées et
réellement versés. La conséquence de ces plafonnements envisagés (quelque soit
le niveau finalement retenu) seront désavantageux pour les joueurs qui ne
pourront prétendre aux avantages sociaux qu’à hauteur de leurs cotisations et
ne percevront malheureusement qu’une partie dérisoire de leurs salaires en cas
de blessures et d’arrêts de travail. Ils seront encore les dindons de la
farce ! des esclaves,-gladiateur des temps modernes.
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