I
|
l y a quelques jours, en début de semaine, nous avions ressenti un
malaise infini et indéfinissable en constituant et en compulsant le corpus sur le
mercato hivernal et la part (et les formes) que prenait le RC Arbaâ dans ce
dossier. Cela nous avait incité à rédiger une chronique intitulée « Mercato
et RCA, Dans la lignée des ₺cartoons₺ de Tom et Jerry »
qui se voulait à la fois une synthèse de ce qui était publié et un coup de
gueule à propos d’un sentiment de dérive.
Les informations relatives à la question des plaintes déposées, par
une demi-équipe d’éléments considérés par la majorité des observateurs comme
essentiels dans la composition de la formation de l’Arbaâ , auprès de la
commission de résolution des litiges nous avaient laissé perplexes. Bien que
dans cet univers du football le nombre de joueurs n’ayant pas perçu leurs
salaires soit important (le président de la FAF, dans sa récente conférence de
presse, évoque quelques 130 cas à l’étude au niveau de la CRL), le nombre de
plaintes émanant des joueurs du RCA nous a semblé effarant avant que nous
revienne le souvenir d’autres clubs (sans idée de tenir d’une comptabilité)
ayant connu une vague semblable (USM Bel Abbés, ASO Chleff, RC Relizane). L’embarras
provenait de certaines ambiguïtés que nous avions pu déceler dans le rapport de
situation fait par nos confrères couvrant l’actualité de différentes équipes (Arbaâ,
Alger, Sétif, Tizi Ouzou, etc. ) impliquées, à un titre ou à un autre dans les
mouvements de joueurs, ces mutations qui s’activent , deux fois par an, pendant
les deux mercato, avec une frénésie non dissimulée. Nous avions in petto pesté
contre des relations qui, toutes, sans aucune exception, n’auraient pas permis
à une poule de retrouver ses poussins.
Globalement, les règles sont connues. Un joueur n’ayant pas perçu ses
salaires pendant une période de 3 mois est en droit de saisir la CRL et d’ouvrir
droit, par l’entremise d’une décision prononcée par cette instance de la FAF, à
la fois sa libération (le droit de s’engager avec un autre club et de rompre
réglementairement le contrat) et de percevoir les salaires dus.
Les instances du football (FAF, LFP et CRL) ont décidé (cette décision
a été médiatisée et les concernés en ont pris acte, du moins nous le supposons) que,
contrairement aux habitudes ancrées dans l’esprit des joueurs algériens, les
plaintes pourraient être déposées dès que le délai de 3 mois sans salaire
aurait été atteint (se référer également à la plainte déposée par Medjani
auprès de l’a FIFA). Cette décision est confortée par une autre qui stipule
(toujours selon les responsables de la FAF) que les litiges salariaux relevant
de l’exercice (saison précédente) ne sont pas considérés par la CRL. Une autre
manière d’apurer les situations litigieuses. Par ailleurs, il est constaté et
affirmé que cette décision extrême n’est pas mise en œuvre puisque les
instances footballistiques privilégient les solutions de conciliation (inciter
les clubs à payer les joueurs) plutôt que de trancher dans le vif :
apprendre aux dirigeants de clubs à respecter leurs engagements et inciter les
joueurs à défendre leurs droits.
Sue ce plan-là (celui de la réglementation) la
situation a le mérite de la clarté. Si ce n’est que la majorité des clubs sont en
retard de paiement et que leurs joueurs se retiennent de saisir la CRL pour
préserver les relations avec le club employeur et également percevoir la
totalité de leurs salaires dont une partie ne pourrait pas être payée s’ils faisaient appel à cette structure.
C’est ce sentimentalisme ambiant qui profite aux
clubs qui bénéficient de l’annulation des salaires antérieurs dus (du moins
l’exclusion de l’examen de cette partie de la plainte), de la possibilité de
payer par un chèque (de garantie) ou par un prélèvement sur les droits de
retransmission télévisée à venir, et s’arrogent le droit de procéder à la
cession des droits de contrat négociés via une mutation vers un autre club
puisque la relation est définitivement détériorée.
Avec la bénédiction de la CRL, les dirigeants de
clubs jouaient gagnant sur tous les tableaux à tous les coups. Une explication
vraisemblable à la démission du président de la CRL, otage de ces pratiques (habilement
menées par les dirigeants de clubs) et du consentement des joueurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire