samedi 16 janvier 2016

Recrutement d’ex pros, La nouvelle folie du foot algérien

L
e mercato qui s’achève confirme malheureusement une des tendance du football professionnel algérien. Celle qui consiste à faire appel, pour renforcer des équipes peinant à trouver leurs places dans la hiérarchie nationale ou un standing se délitant, à avoir recours aux anciennes gloires du football algériens
Après Mansouri et Bezzaz qui, quoiqu’on en dise, ont achevé (ou achève) en beauté, un parcours professionnel des plus exemplaires, ce sont Ziani, Djebbour, Matmour et bien d’autres qui ont  été cités pour rejoindre (dans le cadre d’une pige) quelques unes des équipes les plus huppées et les plus (prétendument) solides financièrement  du pays.
Nous comprenons (il ne faut pas le cacher) que ces joueurs (et bien d’autres) aient des fourmis dans les jambes et, comme beaucoup d’autres en Europe et ailleurs, estiment qu’ils peuvent apporter un petit quelque chose supplémentaire (en plus de leurs exploits passés sur les terrains de foot de la planète) au football algérien en pleine déroute. Nous concevons également qu’ils aient à l’esprit l’intention de gagner quelques  millions d’euros (ou milliards de centimes algériens) supplémentaires en jouant à un jeu de pousse-ballon qui ne fut jamais le leur mais auquel il s’adapte rapidement en échange d’un regain de notoriété à un âge où l’on est encore vif et vigoureux mais pas tout à fait apte (bien que de nombreux exemples prouvent le contraire) à pratiquer le très haut niveau et à être au diapason des exigences de ce métier.
Le football national algérien, (celui de la Ligue 1 en particulier) dont le niveau coïncide plus ou moins à celui du championnat dit de « Nationale » en France ou au CFA (Championnat de France Amateur), correspondant au 3ème et 4ème  niveaux de la hiérarchie footballistique française, desquels sont issus la majorité des joueurs binationaux qui remplissent les rangs des effectifs de l’élite algérienne, est une bonne voie de sortie, de préretraite. Ils sont cahin-caha (nous devons l’admettre) des supports de savoir faire, d’exemples d’une pratique véritablement professionnelle qui ne peut être acquise autrement que par le partage générationnel puisque le système ne prend pas en charge les plus jeunes dont on reconnait le talent et le potentiel.
Ce qui nous dérange, c’est le retour anticipé de joueurs qui se voient attribués la qualité de « joueurs  professionnels » après un séjour raté dans un des championnats du Golfe (ou ailleurs) auquel ils n’ont pu s’adapter pour différentes raisons qu’il faudrait élucider mais parmi lesquelles figurent sans doute  la mauvaise qualité de la préparation mentale et physique ou l’inadaptation à une pratique professionnelle réelle. Faisant partie de la pseudo-élite algérienne en raison du parcours de leurs équipes dans les compétitions continentales, de quelques actions ou gestes techniques attractifs, ils se sont lancés (à l’instigation d’agents de joueurs malicieux) dans cette aventure professionnelle inachevée. Ils reviennent au pays pour toucher des salaires importants, à la hauteur de celui perçu dans des pays au niveau de vie plus élevé.
La dernière des tendances des dirigeants, acculés à tous les expédients pour redorer les couleurs aujourd’hui usurpées de leurs clubs,  est de se tourner vers des joueurs pros méritants ce qualificatifs dont las capacités physiques ont été réduites par des blessures graves, ayant entrainé des interventions chirurgicales lourdes, nécessitant de ce fait une rééducation fonctionnelle longue et pénible qui n’est pas totalement achevée lorsqu’ils rejoignent leurs nouvelles équipes à la recherche de locomotives.
C’est dans un contexte particulier  où ces joueurs ne sont pas encore prêts à retrouver les stades et à montrer ce dont ils ont encore capables que l’on appâte les supporters et les propriétaires dont l’attente est évidemment déçue. Aoudia à l’USMA, Meghni au CSC sont les victimes actuelles de cette publicité mensongère. Djabou en sera la prochaine. Donnons le temps de retrouver la plénitude leurs moyens qui nous ont enchantés.    

  


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