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‘univers du football professionnel algérien, nous l’avons vu ici même,
pourrait être représenté caricaturalement dans cet espace littéraire que sont
les fables. Il pourrait aussi s’épanouir dans d’autres univers culturels en
particulier dans ce quatrième art qui est celui de l’expression sur les
planches des comportements sociaux extrêmes dignes de figurer dans le
répertoire du théâtre des boulevards parisiens qui poussent la dérision à des
niveaux difficiles à atteindre mais que pourtant on retrouve dans le théâtre
populaire algérien naissant durant la période coloniale et après. Mahiedinne
Bachtarzy, Kateb Yacine, Tiouri, Abdelkader Alloula, Kaci Tizi Ouzou et tant
d’autres parmi les auteurs, metteurs en scène et comédiens auraient pu y
dévoiler et exprimer l’immensité de leurs talents.
La reprise par une femme politique nationale d’une expression
populaire fort en vogue pour désigner des situations tragico-comiques (« Bled
Mickey ») nous interpelle et nous conduit à estimer que le
football professionnel pourrait bien faire l’objet de bandes dessinées, de
« comics » ou de « cartoons » dans la tradition
justement de Mickey Mouse, de Donald, de
Popeye ou pour rejoindre le monde
contemporain envahi par le télévision des dessins animés du genre de « Tom
et Jerry » qu’affectionne tant les bambins scolarisés ou non
et les enfants de sept à soixante dix sept ans.
Le RC Arbaâ, club professionnel de la Mitidja, aux portes d’Alger a
recensé l’ensemble des conditions qui pourrait bien la conduire, à l’ issue de
la saison sportive en cours, à
emprunter l’ascenseur pour retourner en
Ligue 2 d’où elle a été promue, il y a une petite poignée d’années, et à peut être
quitter le monde du football professionnel.
Pourtant, la saison précédente a été plus qu’honorable pour un nouveau
promu avec un classement en championnat flatteur et la participation à la
finale de la Coupe d’Algérie. Présidé par un ancien joueur professionnel (à
l’étranger qui plus est), agent de joueur connaissant le dessous des cartes, le
club a vécu un passage à vide lorsque son leader s’est mis en stand by, a
disparu des radars, laissant le club en plan avant de revenir….. constater les
dégâts. Accumulation de dettes, joueurs non payés et démotivés, quatre
entraîneurs en un semestre, frictions entre les dirigeants, démission
collective, accusations de tous autres, intrigues et…… une flopée de joueurs
qui veulent quitter le navire sabordé.
Le RCA a alimenté les colonnes de la presse sportive et a permis à la
commission de résolution des litiges (CRL) de ne pas chômer et de monter les
travers de cette entité et de tous ceux qui papillonnent autour : joueurs
et dirigeants. La quintessence des litiges s’est retrouvée à l’Arbaâ comme si
les alchimistes (de l’âge d’or musulman et ceux de la période médiévale
européenne) à la recherche de la miraculeuse pierre philosophale transmutant le
vil plomb en or, s’y étaient rencontrés franchissant l’espace et le temps. La
connaissance du fonctionnement du football national des uns et la triste
ignorance des autres a enfanté ce que nous avons eu sous les yeux. Un club
incapable, depuis des mois, de payer ses joueurs dont le président, acculé dans
ses derniers retranchements, présente, à la demande expresse de la CRL, des
chèques de banque garantissant le règlement d’une partie (un mois de salaire)
de la dette salariale des joueurs qui se sont plaints et qui, parce qu’ils ne
répondaient pas à leurs doléances, ont été refusés et leur a valu de
formaliser, sur tapis vert, leur libération.
Un joueur, auréolé de son statut d’international titré et donc dans la
logique du football algérien devenu gourmand, chercha à obtenir sa libération
pour rejoindre un club plus huppé, transigea sur ses droits (plus d’un milliard
de centimes), abandonna plusieurs mois de salaire, négocia avec tous ceux qui
le courtisait, signa un précontrat avec l’un d’entre eux (en infraction avec la
réglementation nationale et internationale qui n’autorise pas l’établissement
d’une nouvelle relation professionnelle tant que la précédente n’a pas été
apurée) et empocha (raconte-t-on) une avance avant d’avoir retrouvé sa liberté puis contracta, avec la bénédiction du président du
club quitté, dans un troisième club avec lequel il avait rompu quelque temps
plus tôt. Et, évidemment, le début d’une nouvelle polémique.
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