dimanche 10 janvier 2016

Mercato et RCA, Dans la lignée des « cartoons » de Tom et Jerry


L
‘univers du football professionnel algérien, nous l’avons vu ici même, pourrait être représenté caricaturalement dans cet espace littéraire que sont les fables. Il pourrait aussi s’épanouir dans d’autres univers culturels en particulier dans ce quatrième art qui est celui de l’expression sur les planches des comportements sociaux extrêmes dignes de figurer dans le répertoire du théâtre des boulevards parisiens qui poussent la dérision à des niveaux difficiles à atteindre mais que pourtant on retrouve dans le théâtre populaire algérien naissant durant la période coloniale et après. Mahiedinne Bachtarzy, Kateb Yacine, Tiouri, Abdelkader Alloula, Kaci Tizi Ouzou et tant d’autres parmi les auteurs, metteurs en scène et comédiens auraient pu y dévoiler et exprimer l’immensité de leurs talents.
La reprise par une femme politique nationale d’une expression populaire fort en vogue pour désigner des situations tragico-comiques (« Bled Mickey ») nous interpelle et nous conduit à estimer que le football professionnel pourrait bien faire l’objet de bandes dessinées, de « comics » ou de « cartoons » dans la tradition justement de Mickey Mouse, de Donald,  de Popeye  ou pour rejoindre le monde contemporain envahi par le télévision des dessins animés du genre de « Tom et Jerry » qu’affectionne tant les bambins scolarisés ou non et les enfants de sept à soixante dix sept ans.
Le RC Arbaâ, club professionnel de la Mitidja, aux portes d’Alger a recensé l’ensemble des conditions qui pourrait bien la conduire, à l’ issue de la saison sportive en cours,  à emprunter  l’ascenseur pour retourner en Ligue 2 d’où elle a été promue, il y a une petite poignée d’années, et à peut être quitter le monde du football professionnel.
Pourtant, la saison précédente a été plus qu’honorable pour un nouveau promu avec un classement en championnat flatteur et la participation à la finale de la Coupe d’Algérie. Présidé par un ancien joueur professionnel (à l’étranger qui plus est), agent de joueur connaissant le dessous des cartes, le club a vécu un passage à vide lorsque son leader s’est mis en stand by, a disparu des radars, laissant le club en plan avant de revenir….. constater les dégâts. Accumulation de dettes, joueurs non payés et démotivés, quatre entraîneurs en un semestre, frictions entre les dirigeants, démission collective, accusations de tous autres, intrigues et…… une flopée de joueurs qui veulent quitter le navire sabordé.
Le RCA a alimenté les colonnes de la presse sportive et a permis à la commission de résolution des litiges (CRL) de ne pas chômer et de monter les travers de cette entité et de tous ceux qui papillonnent autour : joueurs et dirigeants. La quintessence des litiges s’est retrouvée à l’Arbaâ comme si les alchimistes (de l’âge d’or musulman et ceux de la période médiévale européenne) à la recherche de la miraculeuse pierre philosophale transmutant le vil plomb en or, s’y étaient rencontrés franchissant l’espace et le temps. La connaissance du fonctionnement du football national des uns et la triste ignorance des autres a enfanté ce que nous avons eu sous les yeux. Un club incapable, depuis des mois, de payer ses joueurs dont le président, acculé dans ses derniers retranchements, présente, à la demande expresse de la CRL, des chèques de banque garantissant le règlement d’une partie (un mois de salaire) de la dette salariale des joueurs qui se sont plaints et qui, parce qu’ils ne répondaient pas à leurs doléances, ont été refusés et leur a valu de formaliser, sur tapis vert, leur libération.

Un joueur, auréolé de son statut d’international titré et donc dans la logique du football algérien devenu gourmand, chercha à obtenir sa libération pour rejoindre un club plus huppé, transigea sur ses droits (plus d’un milliard de centimes), abandonna plusieurs mois de salaire, négocia avec tous ceux qui le courtisait, signa un précontrat avec l’un d’entre eux (en infraction avec la réglementation nationale et internationale qui n’autorise pas l’établissement d’une nouvelle relation professionnelle tant que la précédente n’a pas été apurée) et empocha (raconte-t-on) une avance avant d’avoir  retrouvé sa liberté puis  contracta, avec la bénédiction du président du club quitté, dans un troisième club avec lequel il avait rompu quelque temps plus tôt. Et, évidemment, le début d’une nouvelle polémique.          

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