mardi 31 mai 2016

Clins d’œil sur l’athlétisme (5), La preuve par Tarebhat

L
a compilation des performances réalisées par les athlètes français et les athlètes étrangers détenteurs d’une licence sportive délivrée sous  l’égide de la fédération française d’athlétisme permet lors de la consultation de s’introduire dans une base de données, certes incomplète, mais proposant (ce qui n’est pas rien) le profil succinct de tous les athlètes répertoriés.
Abdelhamid Zerifi, un Franco-algérien licencié dans le Sud de la France (Montpellier), ayant participé (sur invitation de l’IAAF) aux séries du 3 000 mètres steeple des championnats du monde de Pékin (2015) est dans la boite depuis 2003. Depuis sa première licence. La base de données révèle sur son compte une série de petites informations telles que les meilleures performances de chaque année au cours de chacune des épreuves auxquelles il a participé, les clubs dont il a fait partie. Son profil retient et exploite toutes les informations contenues dans la « boite noire ». Les participations/sélections aux championnats continentaux, mondiaux, olympiques, les titres, les records, le palmarès, etc. ne figurent pas. Le profil (exclusivement statistique) est insuffisant.
La fédération algérienne d’athlétisme malheureusement empêtrée dans une gestion à la petite semaine, en plus d’ avoir remis en service son site internet nécessitant une mise à jour après qu’il ait  été abandonné (le squelettique « Top 10 2014 » ne fait pas partie du service proposé), diffuse, via sa page Facebook, quasi quotidiennement, des informations sur les activités des athlètes algériens concourant à l’étranger.
Ne soyons pas totalement négatif, malgré toutes les critiques qui pourraient être formulées à ce sujet, cette page apporte un plus au néant préexistant. Cependant, il ne faut pas pousser grand-mère dans les orties. C’est ainsi qu’un meeting classé « nationale 2 » par la fédération française devient meeting international. Sans doute parce que des Algériens (et des Marocains s’inscrivant dans le même mode de gestion) y prennent part. Avec d’autres étrangers (Suisses, Allemands, Belges, Espagnols, Soudanais, etc.) de même valeur. Ne soyons pas dupes, les meilleurs Français, Espagnols, Algériens sont ailleurs, en « Diamond League » ou « World Challenge ».
En Algérie, le ridicule ne tue pas. Dans le milieu de l’athlétisme surtout.  Il y a une dizaine de jour, l’espoir du demi-fond Bilal Tarebhat (20 ans) s’était plaint de ne pas être poussé dans ses derniers retranchements dans les compétitions auxquelles il avait participé au pays où, dit-il, les coureurs de demi-fond seraient plus tentés par la victoire que par les performances.
Quelques jours plus tard, il remporta un 3 000 mètres à Pézenas (dans le Sud de la France) en réalisant un chrono de 8.10.62. Toute honte bue, la FAA, dans le communiqué publié, donne le bâton pour le battre. Elle indique qu’il a devancé deux Marocains (8.12.09 et 8.24.65), après qu’il eut  couru seul en tête de la course disputée (il faut le préciser pour montrer l’inanité des propos tenus)  sans lièvre.
Dans une autre information, toujours diffusée par la FAA, on apprend que le hurdler spécialiste du 400 mètres haies, Malek Lahoulou a remporté sa seconde course disputée en Turquie en la courant en 50.41. Lui aussi, déjà retenu pour participer aux championnats d’Afrique, éprouve le besoin de participer à des courses d’un bon niveau. Son terrain de chasse est la Turquie qu’il doit délaisser pour soigner des adducteurs douloureux et se préparer à courir en Suisse, le 6 juin prochain.
Pendant ce temps, un de ses rivaux nationaux, Saber Boukemouche, était revenu de France (où il avait disputé et remporté en 50.01 le 400 haies des championnats de France interclubs nationale 2) pour courir le même épreuve du championnat régional « open » en 50.16 devant le junior constantinois Amir Boucetta qui rata de peu les minima qualificatifs pour les championnats du monde U 20 en courant en 53.48 (minima 53.20).
Au 1 500 mètres, quatre algériens étaient engagés dans deux meetings (Lyon et Pézenas). A Lyon, (National 2) la valeur montante du demi-fond algérien, Ali Messaoudi déjà qualifié pour les championnats méditerranéens U23 (3 000 mètres steeple) a réalisé les minima en réalisant 3.41.59 en occupant la quatrième place d’une course remportée par un autre Algérien Abderrahmane Anou (3.39.69), installé depuis le début de la saison à Montpellier.
 Le même jour à Pézenas (National 1), Amine Cheniti et Abdelhamid Zerifi (résident dans la région et venu en voisin) étaient alignés sur le 1 500 m inscrit au programme et se sont classés respectivement 3ème  et 4ème (3.43.98 et 3.44.80) d’une course gagnée en 3.43.65.

En résumé, les athlètes réalisent à l’étranger des performances qu’ils auraient pu réussir à Alger ou à Bejaia. Y’a comme un défaut ! 

lundi 30 mai 2016

Clins d’œil sur l’athlétisme (3), Incitation à la prostitution sportive

L
athlétisme est une affaire de duos s’ajoutant les uns aux autres. Des paires démultipliées à l’infini. En autant de couples qu’il y a d’entraîneurs et d’athlètes. Chaque athlète ayant une relation particulière avec « son » entraîneur, même s’il n’est qu’un élément parmi tant d’autres d’un groupe d’entraînement.
Le club est lui aussi un repaire de groupes, de duos multiples s’ajoutant les uns aux autres dans une identité commune matérialisée par la couleur d’un maillot, d’un écusson apposé sur un survêtement. Cet alignement de groupes se transforme en un empilement constitutif des ligues de wilaya qui, dans un espace géographique déterminé et par empilement successif, donnent les ligues régionales et in fine les fédérations qui s’agrègent, en tout bout du processus national, en un comité olympique national et, dans le contexte international, dans des confédérations continentales et une fédération internationale.
Qu’avons-nous décrit, si ce n’est une structuration du mouvement sportif hyper connue de tous et en même temps oubliée ? Une structure composée de binômes s’attirant et/ou se repoussant comme le font des atomes dans une molécule. Chaque niveau de la structure est sensée satisfaire aux besoins du niveau inférieur, lui permettre de donner sa pleine mesure.
A la base du système, la paire athlète-entraîneur est une relation particulière basée sur la satisfaction mutuelle se traduisant par la jouissance née d’un record (serait-il simplement personnel, le « PB » des instances sportives internationales, invisible dans les annales de la discipline mais éternellement mémorisé dans la mémoire de son auteur) pour l’athlète et l’expression d’un travail bien fait pour l’entraîneur qui n’a pas l’impression d’avoir perdu son temps à conseiller « son » athlète, que l’effort intellectuel (celui de l’athlète est plus somatique) consenti n’a pas été vain.
La satisfaction existe également à tous les niveaux de la structure (clubs, ligues, fédération). Sans avoir la même intensité émotionnelle. La satisfaction d’une réussite collective démultipliée par le nombre de réussites individuelles, le nombre de médailles décrochées. Il s’y ajoute normalement aussi, le sentiment d’avoir su gérer au mieux les deniers publics à disposition, d’avoir donné à tous les moyens de se surpasser, de ne pas avoir laissé en retrait un athlète ou un duo.
Une structure administrative de soutien à la pratique sportive est comptable, lors de la reddition annuelle des comptes devant les membres de son assemblée générale et des autorités publiques qui la finance, non seulement d’une bonne gestion comptable et administrative (qui en est le premier critère), mais aussi de la rentabilité des fonds reçus. Une rentabilité qui se manifeste, en plus du nombre de titres et de médailles remportées (et de la classification des clubs en découlant), dans l’évolution des effectifs et du niveau de performance de chacun des athlètes qui ne peuvent se situer dans la hiérarchie nationale, en l’absence d’un système de classification de la performance, que par rapport aux records nationaux de chaque catégorie d’âge et à l’insuffisant « Top 10 » ou encore en fonction de la dernière édition des championnats nationaux.
Les courants migratoires saisonniers des athlètes (pour des stages de préparation et pour des compétitions) vers la rive Nord de la Méditerranée permettent à la Fédération de se désengager de ce volet de son activité et de s’enfermer dans une forme de misérabilisme qui nuit à la respectabilité des athlètes obligés de quémander, d’accepter de maigres avantages (frais de séjour, primes ou indemnités dérisoires, prises en charge éventuelles du billet d’avion) pour se donner une visibilité qui leur est refusée sur le territoire national, pour se préparer dans des conditions qui ne sont pas toujours mirobolantes mais incomparables avec celles qui ne leur sont même pas offertes par les clubs, par les ligues et la fédération.
Souvenons-nous simplement de ce stage hivernal des jeunes talents organisé par la fédération (en prévision des championnats arabes juniors et des championnats du monde de la catégorie) au stade de Souk El Tenine (wilaya de Béjaïa) avec hébergement-restauration dans une auberge de jeunesse de  Ziama Mansouriah (wilaya de Jijel) à trente kilomètres à parcourir sur la RN 43, réputée pour sa dangerosité matérialisée par sa sinuosité, son étroitesse et les multiples chutes de transport de personnes (cars et fourgons) et de marchandises dans la mer. Et dire que Souk El Tenine est une station balnéaire renommée pour ses camps de vacances et son hôtellerie touristique au même titre que les localités voisines (Aokas et Tichy), à respectivement 10 et 20 kilomètres par une voie rapide. Une absurdité quand on sait que Souk El Tenine accueille les compétitions nationales jeunes.

dimanche 29 mai 2016

Clins d'oeil sur l’athlétisme (2), Le haut niveau fait défaut

E
xiste-t-il parmi les observateurs du mouvement sportif, une personne qui puisse nier que l’athlétisme est un sport individuel ? Certainement pas ! A moins, il faut en convenir, que l’on fasse état que ce sport se pratique quelque fois en équipe de clubs et que pratiquement toujours cette pratique s’exerce sous les couleurs des clubs dont l’on est adhérent.
Il est également incontestable que d’autres débatteurs feront valoir que cette perception est celle de la mise en valeur d’un aspect anecdotique consistant en la fusion d’efforts individuels dans une compétition où le collectif est mis sur le devant de la scène. Et de citer ces compétitions interclubs qui, quelques jours par an, réunissent dans une ambiance de folie et festive, des sportifs dont les épreuves de prédilection sont aussi différentes que le sont les courses, les sauts et les lancers dans leurs diversités et le large éventail d’épreuves proposé par la réglementation. 
L’athlétisme est un sport individuel se pratiquant en groupe, dans une communion d’efforts individuels rejaillissant sur une communauté. C’est aussi, au jour le jour, dans ce quotidien qui n’est pas toujours gai, la rencontre d’individus partageant le même effort, les mêmes souffrances physiques et morales. Celles imposées par la nature humaine, transcendées par la présence des autres pour que chacun puisse arriver à ses limites.
L’athlétisme algérien a été fort de cette solidarité. Il y a bien longtemps, en ce temps que seuls les quinquagénaires et quadragénaires peuvent connaître. La période bénie par les dieux du stade qui a précédé la venue de Hassiba (Boulmerka) et Noureddine (Morceli) lorsque les meilleurs crossmen, coureurs de demi-fond se retrouvaient chaque jour du côté du Golf de Delly Ibrahim, pour se frotter les uns aux autres, se motiver mutuellement et s’affirmer ensemble au niveau international.
Depuis l’athlétisme national a versé dans l’individualisme forcené, dans la formation de groupes restreints à la hiérarchie bien marquée, si cloisonnés que plus rien ne semble exister autour d’eux. L’athlète-phare du groupe est le meilleur de sa spécialité, comme l’est son entraîneur, son kiné, son club au-delà des mers, etc. Chacun fait à sa guise. Personne pour mettre le holà à une dérive (qui emporte la discipline vers la profondeur des abimes), pour réguler des activités qui virent vers l’opportunisme.
Les championnats de France interclubs ont montré, même à ceux qui s’obstinent à ne pas voir, que l’absurdité extrême a été atteinte sous le parrainage bienveillant de la FAA qui s’enorgueillit des performances des athlètes des sélections nationales réalisées dans des joutes qui, de prime abord, ne les concerne pas et qui auraient pu l’être sur un stade algérien si l’éparpillement n’avait été consenti.
Le même week-end, deux des jeunes spécialistes du 400  mètres (Malek Lahoulou et Saber Boukemouche) décrochent les minima de participation (50.20) aux championnats d’Afrique qui se disputeront dans deux semaines à Durban (Afrique du Sud). Dimanche 22 mai, Saber Boukemouche participe à Lille aux championnats de France Elite et gagne sa course en 50.01. Le lendemain, lundi 23 mai, Malek Lahoulou finit second d’un meeting à Mersin (Turquie) en 50.08.
Les tablettes du « Top 10 2015 » montre que trois athlètes algériens ont, sur cette distance du 400 mètres haies, courus en moins de 50.00 : Lahoulou Malek (24 ans, 48.67), Rahmani Miloud (33 ans, 49.24) et Saber Boukemouche (24 ans, 49.43). On ajoutera pour bien faire deux jeunes listés à moins de 53.00 : Khedim Sid Ali (21 ans, 52.45) et le junior Boucetta Amir (19 ans, 52.91). Entre ces deux groupes de valeur montante, Goubeiner Mohamed (28 ans, 52.17, leader national de l’épreuve en 2012 avec  50.69).

Au cours du même weekend, le dimanche 22 mai, Constantine accueillait un challenge de demi-fond. Le seul meeting organisé par un club et non par une ligue. Une compétition essentiellement composée d’épreuves de demi-fond en faveur de trois catégories d’âges (cadets, juniors et seniors) (et quelques épreuves de sauts et de sprint pour les spécialistes de la cité) qui a abandonné ses prétentions initiales de meeting international. Trop d’embuches se sont dressés sur ses pas. Avec cette année, une participation algéroise réduite à sa plus simple expression. Les athlètes ayant sans doute préféré participer à la journée programmée pour le 24 mai (deux jours après Constantine).

samedi 28 mai 2016

Clins d’œil sur l’athlétisme, La fédération encourage les migrations

I
 l y a quelque temps, nous avions incidemment signalé la participation de deux athlètes féminines de demi-fond à des compétitions françaises alors que sur le territoire national étaient organisées des cross-countries inscrits au challenge national de la disciple. Un challenge richement doté par des sponsors ayant bien voulu accompagner l’athlétisme dans son essor matérialisé par la réussite de Toufik Makhloufi auréolée par le titre de champion olympique  du 1 500 mètres et des performances chronométriques rapportées par la presse.
Des sponsors dont la contribution financière correspond approximativement au tiers du budget de la fédération. Un apport qui assure globalement le coût des compétitions sur route et les cross-countries et en particulier le chapitre consacré aux primes de résultats correspondant, pour une seule course et pour le vainqueur, au salaire mensuel d’un cadre de l’administration ou d’entreprises publiques (médecin, ingénieur).
Si la participation d’une des athlètes valait la peine du déplacement (il s’agissait d’un cross regroupant l’élite française) et permettait une confrontation avec une concurrence de niveau égal ou supérieur à celui de l’Algérienne (elle domine très largement ses compatriotes et n’est que très rarement mise en difficulté), la présence de la seconde à une compétition de club prêtait à équivoque. Si ce n’est que le cross était organisé par le club dont elle est membre.
On peut supposer qu’en contrepartie de la délivrance d’une licence (et subsidiairement de quelques autres avantages), elle fut dans l’obligation d’accepter quelques conditions dont la présence à des courses importantes aux yeux des dirigeants du club et pour le club lui-même (position dans la hiérarchie des clubs français), à des actions de promotion. Licenciée dans un club de la région marseillaise, on comprend mieux qu’elle ait pu concourir (en prélude aux campagnes internationales, aux championnats arabes, d’Afrique, etc.) dans quelques meetings français de bon niveau disséminés dans tout l’hexagone qui obtiennent médiatiquement parlant le statut de meetings internationaux alors qu’ils ne sont que des meetings nationaux à participation internationale……détournée. Des meetings dénués de la reconnaissance officielle  accordée par les labels concédés par les confédérations et à un niveau plus élevé par l’IAAF (World challenge, Diamond League). Les athlètes sont effectivement de nationalité étrangère (les athlètes algériens, marocains, tunisiens, djiboutiens, etc. sont concernés par cette pratique) tout en étant français du point de vue de l’administration sportive car détenteurs d’une licence française.   
Ce qui semblait être un épiphénomène de l’athlétisme algérien moderne est en réalité un fait bien installé dans les mœurs actuelles. Son importance a été dévoilée par la FAA, via sa page Facebook, médiatisant les résultats des athlètes algériens ayant participé aux interclubs français. Une participation qui fut certes bénéfique pour quelques athlètes ayant décroché les minima de participation à quelques championnats internationaux (méditerranéens des U23, d’Afrique).
Comme par hasard, le même week-end, était organisé à Constantine, un challenge de demi-fond, organisé par le club créé par Hassiba Boulmerka, la championne du monde et olympique du 1 500 mètres, native de la ville. Un meeting voulant promouvoir les courses de demi-fond dont elle fut un temps la reine mondiale. Un meeting en butte à mille tracasseries dont le désintérêt des autorités locales, l’impuissance de la ligue et le dédain de la fédération. Une compétition dont l’édition 2015 ne fut pas aidée financièrement par la FAA et dont la composition du  tableau des concurrents fut perturbée par l’indisponibilité (avec la bénédiction fédérale) des meilleurs athlètes algériens lesquels s’étaient envolés, comme un vol de moineaux, le printemps venu,  pour écumer les courses françaises et européennes.

L’athlétisme algérien, malgré les apparences, est déstructuré. Le rôle attribué par les pouvoirs publics en matière de régulation, organisation, promotion, développement de la discipline a été oublié. Le slogan de liberté fondé sur l’individualisme forcené a pris le pas et s’est mué en un autre qui fait appel à la débrouillardise, le moteur des pratiques informelles qui minent le fonctionnement normal de la société. Le comité olympique prend en charge les minimes et cadets (jeux de la jeunesse obligent) et l’élite nationale concernée par les jeux olympiques. Les clubs, autant que faire se peut, avec toutes difficultés résultant de la faiblesse des subventions et de l’absence de sponsors, de l’entre deux. Quant à la fédération, elle s’occupe principalement des courses sur route. Avec un budget de 27 milliards de centimes.  

jeudi 26 mai 2016

Préparation olympique (25), Victoires ou chronos, l’éternel dilemme

A
vec la présente chronique de la série sur la « Préparation olympique », nous sommes entré de plain-pied (et sur la pointe des pieds) dans l’univers de la communication télévisuelle. L’univers des interminables séries télévisées américaines, des « mousselsalat » égyptiennes, syriennes, turques précédées dans le temps par les « novellas »  brésiliennes puis mexicaines, toutes à l’eau de rose au grand bonheur de nos moitiés qui en oublient le diner qui mijote sur le feu. Des séries qui envahissent nos écrans de télévisions depuis l’époque où les écrans plasma, LCD et LED n’avaient pas encore fait leurs apparitions dans nos foyers.
Ceci est la 25ème chronique. Une de plus que la norme à laquelle nous ont habitués les feuilletons égrenant saison (de 24 épisodes) après saison. Reconnaissons-le, nous sommes encore bien éloignés des « NCIS », « Stargate », « Docteur House », « Bones » ou de « X files ». Des univers pleins de mystères à décrypter à la manière de Sherlock Holmes. Pourtant, nous nous en approchons.
Comment tourner la page lassante des relations tumultueuses entre des entraîneurs d’athlétisme et le comité olympique algérien en laissant une porte ouverte sur les péripéties d’un été qui s’annonce chaud. Une question risquant de nous envoyer en consultation de psychiatrie.
La page officielle Facebook de la FAA y contribuera certainement avec tous ces athlètes algériens de quelque valeur dispersés sur les stades d’Europe abritant des meetings de second ordre, dits dans le jargon (et la classification)  de l’IAAF et des confédérations continentales, meetings nationaux à participation étrangère. Des meetings figurant aux calendriers des fédérations nationales dont le niveau de participation est rehaussé par des athlètes d’autres pays tentant de se faire un nom dans le milieu en encaissant au passage de petits cachets ou en essayant de signer une licence dans les clubs locaux.
Abdelmalek Lahoulou, celui qui indirectement a permis de lancer la saison « Préparation olympique », vadrouillera depuis Compiègne dans toutes l’Europe avec des incursions en Allemagne et en Turquie dans l’espoir d’y trouver des adversaires à sa hauteur. A Alger, il a pourtant deux rivaux (l’expérimenté Miloud Rahmani, 33 ans, et Saber Boukemouche, 23 ans) dont le niveau de performance (49.24 et 49.43) n’est guère éloigné du sien (48.67).
Les marcheurs, qui étaient en stage de préparation en altitude à Tikjda, étaient eux en terre allemande en quête des minimas pour Durban et surtout pour Rio. En effet, leurs performances précédentes n’ont pas été homologuées par la FAA.
Bilal Tarebhat, un jeune coureur de demi-fond fraichement émoulu des rangs des juniors (20 ans dans un mois) sera, selon la fédération, aligné sur le 5 000 mètres (où il aura pour compagnon et adversaire le champion d’Algérie de cross-country, Mohamed Merbouhi) d’un meeting qui se déroulera le 28 mai à Lyon. Une compétition qui sera riche de la participation algérienne avec 4 coureurs alignés sur le 1 500 mètres : Takyeddine Hedili,  Ali Messaoudi (8.34 au 3 000 mètres steeple dernièrement), Abdelhamid Zerifi (8.31.08 en 2015, également au 3 000 steeple) et Amine Cheniti (3.49 au 1 500, en Allemagne et 3.43.89 aux championnats de France interclubs Elite , il y a quelques jours). Notons que Hedili et Cheniti ne figurent pas dans le « top 10 » 2015 des courses de demi-fond.
Le communiqué de la fédération où la confusion s’est confortablement installé fait dire à Tarebhat (7ème performer national du 10 000 mètres en 2015 en 30.56.72)  que « c’est sa première sortie de niveau cette année » tout en rappelant qu’ « il a déjà participé à quatre épreuves à Alger et Batna sans pour autant réussir des très bons chronos à l’exception de celui du 10 000 m », une distance  sur laquelle, dit-il «  j’ai réalisé les minima des championnats méditerranéens en 29.54 contre 30.15 ».

Tarebhat est un des grands espoirs du demi-fond algérien. Un de ceux qui, après quelques sélections en équipe nationale junior, a assimilé le discours de ses aînés. C’est avec une pertinence certaine qu’il observe que, en ce début de saison, les courses auxquelles il a participé en Algérie (en précisant bien pour les auditeurs-lecteurs qui ne maîtriseraient pas la langue qui se pratique dans les milieux nationaux de l’athlétisme algérien) «étaient tactiques » et que « le plus important c’était de gagner et non pas de faire un bon temps». Le chrono étant réservé pour les épreuves à l’étranger.

mercredi 25 mai 2016

Préparation olympique (24), A boire et à manger

D
es informations nous ont été communiquées par des sources crédibles, habituellement dignes de confiance. Des informations que - en d’autres circonstances que celles d’un déballage public du linge sale, de pratiques aux contours délictueux qu’il est malheureusement difficiles à prouver, à corroborer sans que ne soient entreprises des investigations approfondies dans les dossiers comptables, dans ces dossiers de sortie qui mettent en émoi les dirigeants de l’athlétisme et du mouvement olympique – auraient méritées de notre part une plus grande attention. Ces informations émanent de personnes qui ont pourtant une connaissance des mœurs de l’athlétisme algérien et qui, pour des raisons restant à élucider (même si nous en avons une idée), se sont éloignés du circuit.
En d’autres temps, nous n’y aurions pas fait allusion parce que les déclarations que nous avons reçues ne sont pas, de notre point de vue, spontanées. N’ont pas également été sollicitées. Ne sont pas intervenues inopinément au cours d’un entretien. Des informations données en « off » et qui par conséquent ne peuvent être divulguées.
Pour nous, le risque de participer à la manipulation de l’information était très important. Ainsi que nous l’a montré la proximité que nous avons eue avec l’athlétisme, ses entraîneurs et ses dirigeants, où nous avons perçu que c’était une pratique plus courante qu’on ne le suppose. Il faut dire que les leaders de l’athlétisme ont été à bonne école, celle qui régit son environnement.
L’univers de l’athlétisme est cloisonné, enfermé dans des organigrammes qui limitent les droits de regards sur certains dossiers par le biais des prérogatives qui sont attribuées aux responsables. Mahour Bacha (encore lui) rappela, il y a quelques années, que les cadres permanents des fédérations sont l’objet d’une nomination ministérielle sur proposition fédérale résumée techniquement sur proposition du président de la fédération et des membres choisis pour l’accomplissement de son mandat.
Mahour Bacha n’avait pas dit que c’est un système qui, si l’on devait s’aventurer dans les sciences politiques, s’apparente au « système des dépouilles » en vigueur aux Etats Unis. Celui de la liste, une sorte de vente concomitante d’élus et de responsables administratifs et techniques. Une organisation sociale qui permet au responsable élu (ou nommé) de s’entourer de sa smala, de ses proches, de ceux qui partagent la même idéologie et ont les mêmes réflexes pour revisiter le diwan (le cabinet) des beys, des deys et autres aghas ottomans.  Un diwan en attente d’enfoncer un poignard dans le dos du raïs, patron-pilote du bateau corsaire.
Il est évident que la loi du silence, (l’omerta maffieuse s’affirmant en tant que devoir de réserve) règne dans ce type d’organisation. Jusqu’à ce que l’individu, par ses actes et ses propos s’inscrivant en opposition (ou en simple contradiction momentanée sur un sujet donné) avec la doxa, en soit exclu et devienne, l’expression est à la mode, « un lanceur d’alerte ». Celui qui dévoile les défauts, les dysfonctionnements de l’organisation.
 L’information qui nous avait été fournie concernait l’organisation de ces stages de préparations se déroulant à l’étranger. L’ « affaire Lahoulou » a prouvé, si cela devait l’être (l’entraineur et le kiné rejoignant le lieu du stage après l’athlète et le quittant avant lui sans informer les autorités fédérales) que leur gestion était très aléatoire et leur suivi inexistant.
Le premier niveau de contrôle (la DTN et ensuite la fédération) a été, il faut en convenir à partir des informations qui ont circulé, complétement déconnecté de la réalité. La vigilance (ou plutôt le hasard qui fait, dit-on, si bien les choses) d’une autre structure de contrôle (de suivi ?) a posteriori a permis la constatation de l’anomalie. Une constatation qui, par les effets de causalité provoqués par les catastrophes, a dévoilé d’autres sujets propices à d’autres bizarreries et à discussion.
Les sommes débloquées pour la complémentation alimentaire, les soins et les locations de véhicules (qui seraient devenus des chapitres incontournables dans tous les dossiers de sortie) montrent qu’il y a à boire et à manger. Au point d’ergoter sur les sommes allouées et de se déchirer à pleines dents pour quelques euros de plus.

Ces dossiers de sortie sont enveloppés par un brouillard épais, par des nuages de fumée ne permettant pas de distinguer le vrai du faux. Le cloisonnement des structures de contrôles, l’irrespect des procédures de remises des dossiers et de justifications des dépenses, les délais extensibles, etc. n’autorisent certainement pas une gestion administrative et financière acceptable qui, nous semble-t-il, en est encore au stade du traitement manuel n’exploitant pas les possibilités offertes par la gestion informatique des données.

mardi 24 mai 2016

Préparation olympique (23), Le mystère Bettiche

U
n article de notre confrère Mohamed Zemmour, un des « chevaliers de la plume », un de ceux qui ont l’athlétisme chevillé au corps et ont beaucoup fait pour cette discipline, a été repris par la page Facebook de la « Fédération algérienne d’athlétisme " officiel" ». Un intitulé qui démontre bien la facilité de création de comptes Facebook.
On pourrait presque dire que chaque administrateur, chaque chargé de la communication, chaque attaché de presse se dote de son propre outil de travail qui n’a plus d’existence ni légale ni fonctionnelle lorsqu’il est appelé à quitter la fonction. Une fonction éphémère qui conduit à la prolifération des pages Facebook et à l’entretien de la confusion médiatique qui s’ajoute, comme si cela était insuffisant, à la confusion organique.
« Fédération algérienne d’athlétisme " officiel" » nous a semblé être la page, la voie et la voix, qui aujourd’hui diffuse l’information fédérale officielle par le biais de ce réseau social. Bien attendu, juste après le site officiel de la fédération qui pour notre grand bonheur et notre sérénité, vient de reprendre service et publie également cet article. Un site qui a connu une longue pause et aujourd’hui fait doublon. Reconnaissons-le qu’il est plus facile d’utilisation. Lorsqu’il sera à niveau.
Dans cet article, notre confrère évoque les projets immédiats d’Amina Bettiche, la spécialiste algérienne de l’épreuve du 3 000 mètres steeple (auteure d’un chrono de 9.29.20, le 17 juin 2014 à Ostrava) qui se entamera sa campagne précompétitive, en participant dès la mi-juin au meeting de Stockholm. Une rencontre d’athlétisme (inscrite en tant que dernier meeting de la première partie du calendrier de la « Diamond League ») qui sera suivie de trois autres compétitions de moindre notoriété, dont deux sur le sol espagnol : Sollentuna, le 26 juin et Barcelone, cinq jours plus tard, le 1er juillet 2016).
A partir du 16 juin, elle sera donc en quête des minimas de participation aux jeux olympiques de Rio (9.45) à réussir en moins de 20 jours (impérativement avant le 11 juillet). La saison dernière, elle avait été légèrement en retrait avec son 9.36.10 (25 août 2015 dans la première série des championnats du monde de Pékin qu’elle termina à la 5ème place) sur la distance lui permettant d’occuper la 38ème  place du ranking IAAF.
Pour sa compétition inaugurale de la saison 2015-2016, Bettiche ne sera pas dans le groupe où figure l’Ethiopienne Genzebe Dibaba qui la veille (15 juin) s’alignera sur le 3 000 mètres du meeting de Monaco (également inscrit de au calendrier de la « Diamond League » pour tenter de remporter une troisième victoire consécutive au stade Louis II et certainement réalisé une performance de haut niveau qu’elle a l’habitude de nous gratifier.
Entraînée par Adem Djamaa, depuis le début de l’année, elle a quelques chances de la côtoyer pour le reste de la saison antérieure aux J.O. alors qu’il est sous-entendu qu’elles se sont entraînées de concert pendant 75 jours. Depuis son retour au pays (il y a un mois environ), Amina Bettiche, descendue des Hauts Plateaux éthiopiens (2 300 mètres), s’entraîne (selon un programme tracé par son coach) du côté des Hauts Plateaux de Bordj Bou Arreridj et s’apprêtait, au moment de la diffusion de l’article, à prendre part à un second stage à l’étranger (débutant le 20 mai), à Barcelone où Djamaa a installé sa base européenne d’entrainement (ce qui explique la programmation des deux meetings en Espagne) où se trouveront tous les champions qu’il entraîne.  .
L’article de notre confrère laisse comprendre qu’Amina Bettiche n’est pas dans les meilleures dispositions. Omettant d’évoquer la séparation de Bettiche et de son ancien entraîneur (Mohamed Salem), il est laissé entrevoir qu’en rejoignant Djamaa, elle en a profité pour en premier lieu soigner une « blessure de fatigue ». Des soins qui furent un préalable avant qu’elle ne puisse s’engager dans ce qui est qualifié d’ « important travail de mise à niveau » afin de « récupérer en terme physique le retard accusé en début de saison ».

Notre confrère ne s’est pas trop attardé sur la « blessure de fatigue » de Bettiche. Une blessure dissimulée (jusqu’à cet article) et qui est donc passée inaperçue. Une blessure dont la gravité n’est pas indiquée, qui n’est pas datée et soulève nombre d’interrogations. 

lundi 23 mai 2016

Préparation olympique (22), Jumelages de stages

D
epuis notre ermitage confortable sous cet olivier éloigné des centres de décisions et des dissensions, il est quasiment impossible de vérifier toutes les informations qui nous parviennent. Toutes les sources (nous alimentant régulièrement et de manière accrue ces derniers temps) nous incitent à penser que nous avons touché des sujets sensibles intéressant diablement nos lecteurs. De surcroit, ces sources nous donnent l’impression désagréable d’être impliquées dans les frasques de l’athlétisme. Ou de l’avoir été.
A un titre ou à un autre, elles ont fait partie d’un bureau fédéral, de la fédération, du système. Bien que prises individuellement ces sources soient respectables, les enjeux que l’on perçoit en arrière-plan, en filigrane écornent leurs crédibilités. Le bourbier se transforme en de véritables sables mouvants. Chaque élément d’information (elle n’est jamais complète) reçu est une véritable bombe (à neutrons) pouvant  exploser au visage, si l’on n’y prête attention.
Toutes paraissent grotesques, invraisemblables et le restent jusqu’à ce que vous en ayez confirmation indirecte et encore une fois incomplète. Les recoupements auxquels il est possible de procéder ne sont jamais décisifs. Ce ne sont que des tendances qui toutefois laissent supposer l’existence d’une embrouille.
Les réseaux sociaux, les articles des confrères, les informations officielles diffusées par les organisations obligent (malgré la démultiplication des sources et en raison de cette fragilité des témoignages) à avancer sur la pointe des pieds, l’œil et l’esprit aux aguets afin d’explorer l’horizon et éviter les champs de mines.
Les flux d’informations parvenant de la fédération algérienne d’athlétisme ont laissé d’abord penser que Malek Lahoulou, au centre de cette affaire qui (pour nous et surtout par facilité) porte son nom même s’il n’est pas directement concerné par les faits, bénéficie d’un nouveau stage de préparation qui, après son retour récent de Doha, l’envoie à Compiègne, dans la région parisienne. Une ville que Jeanne d’Arc, Pucelle d’Orléans, contribua à rendre célèbre.
Une ville lui servant (avec les athlètes qui l’accompagnent) de base de rayonnement à travers l’Europe (France, Allemagne, Turquie) en vue de participer à quelques meetings s’inscrivant dans sa quête des minimas pour les Jeux Olympiques. Ses résultats de l’année 2015 n’étant apparemment pas pris en considération. A moins que, selon la formule protocolaire, habituelle en pareilles circonstances, faisant partie des traditions d’instabilités fédérales, ils ne nécessitent confirmation avant le 11 juillet 2016. On ne sait trop car la FAA n’a pas (à notre connaissance) communiqué sur le sujet tout en s’étant alignée sur les minimas retenus par l’IAAF/CIO et en revenant sur les minimas qu’elle avait un temps imposé !
Nous ne le dirons jamais assez, l’actuelle fédération est le royaume de la confusion dont on se demande si elle est le produit de l’incompétence ou si elle est entretenue à bon escient.
Le premier exemple que nous pourrions citer est celui de ce stage de préparation de Compiègne dont on se surprend à s’interroger s’il s’agit d’un stage fédéral, ministériel, olympique ou tout simplement de club tant l’information publiée sur Facebook (page FAA « officiel ») est équivoque.
Sans raison particulière, le grand communicateur fédéral nous indique qu’il s’agit d’un stage concernant les athlètes internationaux licenciés au GSP en quête des minimas pour les championnats d’Afrique et pour les jeux olympiques. Une information qui en elle-même est intéressante mais ne répond pas aux canons de l’information de la FAA qui avait gommé, lors de la publication de la liste des athlètes juniors retenus pour les championnats arabes de la catégorie, le nom des clubs auxquels les jeunes talents appartiennent. Une manière adroite de dissimuler aussi ( ?) l’ascendant pris sur l’athlétisme national (dans les catégories jeunes) par les athlètes de la wilaya de Bejaïa monopolisant les médailles de vermeil algériennes.

Toutefois, nous relierons cette information anodine du stage à Compiègne à une rumeur circulant « mal-ta-propos » (sic) qui signale que des entraîneurs nationaux organiseraient, à la même période, sur un même lieu, deux stages différents : un stage de l’élite nationale (fédéral ? olympique ?) et un stage de club. L’élément commun aux dossiers de sortie à ces deux stages étant le(s) entraîneur(s) figurant dans les deux dossiers. Comme nous le précisons, il ne s’agit que d’une rumeur certainement propagée par de mauvaises langues….permettant à  l’imagination d’emprunter des chemins détournés et escarpés. 

dimanche 22 mai 2016

Préparation olympique (21), Les leurres de la "fédé"

Le vendredi 6 mai, en début de soirée, la page Facebook « Fédération algérienne d’athlétisme Officiel » annonçait fièrement que l’athlète Yacine Hathat avait raté de peu les minima de participation du 800 mètres des jeux olympiques qui se dérouleront au début du mois d’août prochain à Rio de Janeiro (Brésil). Un ratage annonciateur d’une envolée chronométrique. Ne l’oublions pas ce chrono a été réalisé au tout début de la saison estivale
Selon l’information diffusée par la FAA, le coureur qui se prépare pour le 1 500 mètres  des compétitions internationales aurait réalisé 1.46.06 alors que la participation aux jeux olympiques est conditionnée par un 1.46.00. Une performance impitoyablement exigée par l’IAAF lorsque, comme en tennis, on ne veut pas dépendre d’une « wild-carte », une invitation des organisateurs pour boucler la « start-list » et ne pas être le convive qui vient s’assoir à la table et éviter le superstitieux et maléfique chiffre treize.
En athlétisme, envahi par la communication à outrance profitant de l’image donnée par les stars, des champions aux performances quasi-inaccessibles pour le commun des mortels, il serait déplaisant que, sous le regard des caméras des télévisions de la planète rassemblées, quelques couloirs ne soient pas occupés. Diantre, nous ne sommes pas dans une compétition départementale pour permettre un tel impair.
Les observateurs de l’athlétisme algérien auront certainement remarqué que Toufik Makhloufi (champion olympique 2012 du 1500 des jeux olympiques de Londres) s’alignera sur le 800 mètres des championnats d’Afrique (Durban, Afrique du Sud) et que Yacine Hathat, plus connu pour ses performances sur 800 (2ème performer algérien 2015 avec 1.45.79), courra le 1 500 (3.36.54 en 2015 ; record personnel 3.35.68 en 2014). A croire la fédération (ou plus exactement le chargé de la communication) et Amar Benida, son entraîneur, l’objectif de Hathat serait cette année sur 1 500 mètres. 
L’information indique également que Yacine Hathat a occupé la 3ème place du 800 mètres de la 1ère étape du circuit des meetings de très haut niveau organisés sous la tutelle de l’IAAF, la « Diamond League ». Yacine Hathat y a été devancé par un athlète Qatari, Abdalla Abubakar Haydar (1.45.28) le Kenyan Nicholas Kiplangat Kipkoech (1.45.56). Des chronos plus qu’honorables que les participants sont, au niveau international, des seconds couteaux.
Contacté par la fédération et prié de commenter ce résultat, Amar Benida a déclaré que « Hathat est actuellement à la recherche de son rythme » et qu’il devrait être « au top avec les prochains rendez-vous de la Ligue de diamant ». Amar Benida avait alors spécifié qu’il s’agissait des meetings devant se dérouler aujourd’hui (22 mai) à Rabat (Maroc) et le 6 juin prochain à Oslo (Norvège).
L’information de la FAA affirme que Yacine Hathat a participé au 800 mètres du meeting de Doha, relevant de la du prestigieux circuit dénommé « Diamond League » regroupant les 14 plus importantes compétitions d’athlétisme dite  d’ « un jour ». Des compétitions richement dotées et aux plateaux des plus relevés. Le must de l’athlétisme mondial  juste après les jeux olympiques et les championnats du monde.
 Il s’avère en fait que la course du 800 mètres n’était pas inscrite dans le programme des épreuves validées permettant aux athlètes, en fonction de leurs classements, d’engranger des points au titre du classement final autorisant les meilleurs à empocher un beau diamant qui donne son nom à la « Diamond League ».
La course à laquelle a participé Hathat n’était qu’une épreuve de remplissage du programme, une épreuve définie par l’IAAF comme « une épreuve locale ». Ce qui signifie dans le contexte du challenge qu’il s’agissait d’une épreuve secondaire, d’accompagnement de la « Diamond League ». Une course qui n’est cependant pas dévalorisée ni dévalorisante au vu des performances des trois premiers) qui a permis à Abdalla de réaliser son record personnel et Hattat de s’en approcher de 27 centièmes. Ce qui n’était pas le cas à Rabat où le 800 est inscrit au programme et distribue des points.

Nous noterons que le statut de cette course ne permet pas (ce qui pour l’heure est le plus gênant)  à Yacine Hathat (il en est de même pour ses deux adversaires Qatari et Kenyan) de figurer au ranking de l’IAAF (arrêté au 20 mai 2016) dont avec son chrono il occuperait la 23ème place. 

samedi 21 mai 2016

Préparation olympique (20), Pour quelques euros de plus

L
a guerre médiatique et facebookienne continue à faire rage entre, d’une part le comité olympique algérien, représenté par son président et le président de la commission de la préparation olympique, et d’autre part Ahmed Mahour Bacha. Ce dernier s’est placé sur le devant de la scène en se substituant aux entraîneurs des athlètes de l’élite nationale. Ceux-ci se sont mis en retrait et ont rejoint (ou s’apprêtent à le faire) les lieux des derniers stages de préparation olympique (démontrant ainsi que la préparation se poursuit sans trop de heurts). Les véritables motifs du conflit (glissant inéluctablement vers des discours indignes de la prétendue respectabilité des antagonistes, tant les atteintes à la vie privée des uns et des autres sont nombreuses, supplantant ostensiblement les arguments compréhensibles et crédibles) apparaissent progressivement.
Ainsi que nous le subodorions, ce déballage public répulsif est centré quasi-exclusivement sur la question d’argent matérialisé par les beaux billets en devises étrangères circulant dans les pays européens et accessoirement sur le reste de la planète : l’euro. Des billets qui excitent le désir inextinguible de possession expliquant par ricochets la fuite des entraîneurs et des athlètes. Certains indices, depuis le début de cette « crise de la préparation olympique », laissaient penser que c’est le partage du matelas en devises étrangères qui était l’objet de cette dispute entre grands seigneurs de l’athlétisme. Une dispute que l’on apparentera à celle de commensaux convoitant les biens d’un maître à la fortune inépuisable. Chacun voulant sa part. La plus conséquente possible. La dimension sportive du partage de la rente pétrolière.
Très loin du champ de bataille, nous avions eu écho que la « bonne gouvernance », la « gestion des fonds publics » se traduisaient, en des termes moins pompeux par « surfacturations », « fausses factures » et « frais de location de véhicules ». Répondant aux fuites discursives initiées par le clan olympien et aux propositions faites à certains journalistes de pouvoir consulter les dossiers de sortie (ou propositions litigieuses), Mahour Bacha met quelques documents à la disposition de « ses amis Facebook » et des autres. Des fac-similés qui pourraient gêner ses contradicteurs.
Jouant sur cette corde sensible qu’est la possibilité de pouvoir faire apparaitre La Vérité aux yeux du commun, les responsables du COA ont, jusqu’à présent, seulement brandi la menace de divulguer des informations susceptibles de détériorer l’image de Mahour Bacha. Une image dont on sait qu’elle n’est pas très belle (affaire du dopage de Zahra Bouras et de Larbi Bourraâda). Une image (et un conflit) qui n’intéresse quasiment personne en dehors des milieux de l’athlétisme et secondairement sportif.
Au-delà de la sphère sportive, les relations entre Mahour Bacha, Brahmia et tous les intervenants de cette préparation olympique animeront quelques discussions. Le temps d’un café ou d’un repas festif. Avant d’être oublié jusqu’aux Jeux et les résultats obtenus.
Mahour Bacha, tentant de revenir dans le circuit dont il a manifestement été écarté, a beaucoup moins de scrupules. Il ne s’est pas gêné d’entrouvrir la boite de Pandore et de diffuser quelques documents qui pourraient soutenir sa démarche contestataire et ébrécher le statut de Brahmia qui, par le passé, n’aurait pas été aussi rigoureux sur certains détails.
Dans le camp de la préparation olympique, les documents sont disponibles à profusion, sans trop de recherches, quelque fois posés sur un bureau en attendant d’être traités ou d’être archivés lorsque  les jeux seront achevés. Il suffit de puiser et de les présenter à qui voudrait en profiter.
Mahour Bacha n’a pas attendu la fin des salamalecs et invectives qui annoncent habituellement l’entrée en guerre. Il a mis à exécution son intention en plaçant sur le marché de l’information des documents recueillis il y a bien des années (ce qui laisserait à envisager une action préméditée de longue date) ou remis par des partisans encore en place au sein de la fédération algérienne d’athlétisme.
Un scénario de film d’espionnage, avec la constitution d’un réseau de photocopieurs dormants, écrit par un pool de scénaristes ayant une connaissance assez approfondie de ces intrigues aujourd’hui dénoncées pour avoir mis le doigt dans le pot et goûté au miel.

Au final, une histoire de 10 euros/jour qui, sans les tracas et embrouilles d’hier, auraient pu être négociés sans fracas.   

jeudi 19 mai 2016

Préparation olympique (19), Mieux comprendre le passé de Bourraâda

L
arbi Bourraâda nous semble bien esseulé dans la tempête qui frappe les sphères médiatique, athlétique et olympique. Abandonné de tous, par son entraîneur dont on ne sait pas réellement qui il est, par les institutions sportives qui se déchirent autour de sa préparation olympique et évidemment ceux qui l’ont mis au pilori à la suite de son affaire de dopage.
Larbi Bourraâda appartient à la catégorie d’athlètes pour lesquels la réussite sportive est l’unique voie de sortie honorable dans une société où il est plus facile de rejoindre les rangs de la délinquance que d’atteindre la réussite quand bien même on détiendrait des diplômes universitaires. Même en sport, en athlétisme et autres sports individuels, la réussite est liée à ces aides diverses disponibles, pas toujours accessibles.
Larbi Bourraâda serait, selon le portrait qui en est tracé par ceux qui l’approchent quotidiennement (et ne sont pas excessivement marqués par les préjugés liés pour beaucoup à l’image donnée par Ahmed Mahour Bacha), un véritable bourreau de travail doté d’une volonté et d’une capacité de travail indescriptibles. Un champion qui, sur ce plan, n’aurait rien à envier à Hassiba Boulmerka, Ali Sidi Sief ou Toufik Makhloufi, natif  comme lui de Souk Ahras. Son espoir ? Les rejoindre sur les podiums olympiques. Sa seule et unique ambition pour les jeux olympiques qui se disputeront en août prochain. Un exploit qui ne pourra effacer les marques du déshonneur qui le poursuit depuis juin 2012. Depuis un acte entouré de tant de mystères.
Larbi Bourraâda, (comme Milady, personnage des « Trois mousquetaires », le roman de cape et d’épée d’Alexandre Dumas, ex-épouse d’Athos, espionne du duc de Buckingham) porte le signe de l’infamie marqué au fer sur son épaule. Le signe des condamnés au bagne par la justice royale. Les instances sportives internationales l’ont surpris en infraction avec les règles d’une pratique éthique du sport, utilisateur d’un produit interdit depuis plus d’un quart de siècle au moment des faits. Le même produit (le stanolozol) qui avait réduit à néant la carrière de Ben Johnson, le sprinter canadien.  
Cette affaire de dopage a laissé un goût d’amertume. Contrairement à Zahra Bouras qui (à la même époque, fut contrôlée positive, à l’issue de deux meetings disputés en France, par le laboratoire de Chatenay-Malabry) qui laissa la procédure disciplinaire se poursuivre sans objections avant d’incriminer Mahour Bacha dans la presse, Larbi Bourraâda demanda l’analyse de l’échantillon B. Tous deux furent suspendus pendant deux ans (juin 2012-juin 2014). Z. Bouras et L. Bourraâda avaient été entraînés par le même entraîneur. Mais, quelques mois (février) avant ces contrôles positifs (début juin),  Zahra Bouras était allée s’entraîner avec son père.
Dans un communiqué transmis à l’APS, Mahour Bacha avait alors assumé son « entière et pleine responsabilité » et avait déclaré qu’« en aucun cas les deux athlètes ne doivent être tenus pour responsables de cette situation ».
Il avait également dédouané les deux athlètes en précisant que les deux athlètes « n’ont eu à aucun moment recours à une automédication » et que tous les produits et autres compléments alimentaires consommés par les athlètes ont toujours été proposés par ses soins. Pour sa propre défense, il avait ajouté que « ce sont des produits connus, ne figurant et n’ayant jamais figuré sur une quelconque liste de produits interdits. Ils ont toujours été utilisés par tous mes athlètes et n’ont jamais fait l’objet d’un contrôle positif ».
Il affirmait également que les deux athlètes avaient antérieurement subis des contrôles négatifs attestant « que les produits utilisés n’étaient en aucun cas des produits dopants »
Soupçonnant la consommation d’un produit contaminé par le stanolozol,  l’entraîneur avait demandé à la FAA « d’ouvrir une enquête, en envoyant tous les produits utilisés par l’ensemble de nos athlètes aux laboratoires de Paris et Cologne afin d’en contrôler l’exacte composition ».
A notre connaissance, la fédération algérienne d’athlétisme, pourtant présidée par Amar Bouras, n’a pas daigné communiquer à ce sujet en laissant planer la suspicion sur les deux athlètes qui subirent leurs sanctions jusqu’au dernier jour tout en bénéficiant, avons-nous compris, d’une aide fédérale.

Certains de leurs détracteurs ont observé qu’à partir de cet incident, les relations entre Bouras et Mahour Bacha ont commencé à se distendre dans la sphère de l’athlétisme tout en restant assez fortes dans les milieux cyclistes, une discipline où, au niveau international, le dopage est partie prenante et qui a vu la constatation d’un cas en Algérie. 

mercredi 18 mai 2016

Préparation olympique (18), Bourraâda, au cœur d’un maelstrom

L
a préparation olympique, plus que toutes les autres préparations aux compétitions mondiales, est liée aux questions monétaires. Aux beaux billets verts des Etats-Unis ou européens qui font tourner des têtes dont on dit pourtant qu’elles sont les plus solides du pays. Surtout ces coupures qui, sans faire de bruit, sans se faire remarquer, passent les frontières, dans le cadre de missions, de délégations officielles, se transforment en investissements dans la pierre ou en placements dans les paradis fiscaux.
On ne connaitra sans soute jamais le montant exact de la préparation olympique 2016. Le recollement, la consolidation (la commission de préparation olympique n’est pas la seule structure susceptible de financer cette préparation même si on lui a collé tous les stages possibles et imaginables) des sommes dépensées pour cette préparation olympique n’est pas la première préoccupation des décideurs, n’appartient à leurs schémas de pensées. Nous n’avons pas connaissance d’audits financiers et comptables portant sur les préparations des jeux olympiques (ou compétitions de haut niveau) antérieurs.
Même le montant annoncé par le président du COA nous semble loin de la réalité. Le montant débloqué par le ministère de la jeunesse et des sports serait de 31 milliards de centimes. La moitié de ce montant aurait déjà été décaissée « en attendant le reste qui est en instance d’affectation ». Le budget réel serait plus élevé puisque, selon les déclarations du premier responsable du COA, qui reconnait ce fait, « il faudra ajouter les moyens financiers dégagés par le COA et ses sponsors, mais aussi le CIO». La destination de cet argent a été précisée, il « est pour faire la préparation et non pour autre chose » et plus précisément « aux athlètes qui peuvent remporter des médailles ».
Larbi Bourraâda est l’athlète qui est au cœur du maelstrom déclenché par cette préparation olympique qui prend des contours difficiles à cerner à travers les déclarations des uns et des autres. Au moment où les différents intervenants sont en ébullition, en confrontation médiatique, il déclare à l’agence nationale de presse qu’il continue à s’entraîner durement à Alger et attends « l’enveloppe financière de la part du comité olympique pour entamer ma préparation en Espagne et au Portugal ». Incompréhensiblement, alors qu’il espère le déblocage de cette enveloppe, celle-ci serait à sa disposition attendant d’être retirée. Un montant variant, selon les sources, entre 32 000 et 40 000 dollars.
Bourraâda semble sûr de lui, ambitieux même : « Je vise le podium olympique à Rio, au vu de mon niveau et de mes performances ces deux dernières années. Je suis certain de pouvoir réaliser un exploit, mais j'ai besoin de sérénité et de concentration totale sans aucune dispersion ». Sauf qu’il ne dispose ni de l’une ni de l’autre et se dit inquiet quant à la réalisation de son programme concocté par son entraîneur, Mohamed Hocine, dont on dit qu’il fut celui de Baya Rahouli.
Le statut de Mohamed Hocine prête aussi à confusion. Comme tout ce qui est lié à la préparation de Bourraâda. Selon Mahour Bacha, il ne serait qu’un assistant chargé des sauts. La FAA, reprenant sans commentaire l’information diffusée par l’APS indiquant que Mohamed Hocine est l’entraineur de Bourraâda, ne s’insurge pas et entretient la confusion qui nait dans les esprits.
Mahour Bacha, sur sa page Facebook, avoue l’existence d’un diffèrent (normal et surmontable) avec l’athlète. Il semblerait, à l’analyse des éléments d’informations disponibles, que ce différent serait apparu avec le forfait des championnats du monde indoor et la publication d’un commentaire attribué à Mahour Bacha, accompagnant un article de presse sur ce sujet.
Ce commentaire, à la fois très facétieux et déplacé (compte tenu des circonstances) lie ce forfait à l’utilisation du meldonium, nouveau produit dopant apparu en début d’année. On comprend que Bourraâda n’ait pas apprécié d’être ainsi torpillé par son propre entraîneur qui, pour se dédouaner, fit paraitre un avertissement sur sa « page officielle ». Malheureusement, Ahmed Mahour Bacha, à ce que l’on raconte, serait réputé pour ce type de pratique destinée à décontenancer les gêneurs.
Bourraâda bien sûr n’a pas apprécié cet épisode qui lui rappelle de très mauvais souvenirs. En 2012, sa progression a été interrompue par un contrôle antidopage positif sur lequel il ne s’est jamais (à notre connaissance) exprimé. A ce que nous savons, il ne serait pas du genre à épancher ses états d’âmes dans les journaux.


mardi 17 mai 2016

Préparation olympique (17), 40 000 dollars en attente

La situation, qui règne à la fois au sein de la fédération algérienne d’athlétisme qui a essuyé ce que certains considèrent comme un camouflet (en n’occupant que la troisième place aux classements des médailles des championnats arabes juniors qui se sont déroulés à Tlemcen du 5 au 8 mai) et au comité olympique algérien, via les relations entre les entraîneurs de l’élite et la commission de préparation olympique, ne pouvait être sereine. Nous avons tenté d’en appréhender quelques motifs dont nous pouvons assurer qu’ils ne sont pas limitatifs.
La préparation des athlètes de haut niveau a toujours été tendancieuse, orientée vers certains athlètes par les entraîneurs de cette fameuse élite nationale. Une pratique qui n’est pas récente et nous oblige à nous remémorer cette expression, devenue célèbre et rituelle, prononcée par Hassiba Boulmerka, juste après les jeux olympiques de Séoul (1988) de « carte gagnante ».
On connait la carrière de cette athlète et d’Azzedine Brahmi qui sut lui aussi en bénéficier sous la coupe d’Amar Bouras dont les athlètes qu’il coacha par la suite n’eurent pas de carrière aussi prestigieuse. Il en est de même pour Ahmed Mahour Bacha qui sut donner à l’athlétisme algérien Yasmina Azzizi (5ème des championnats du monde de Tokyo en 1991, année faste s’il en est avec la consécration de Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli et donc Azzedine Brahmi) puis Larbi Bourraâda (5ème également, toujours dans les épreuves combinées, aux championnats du monde de Pékin).
Les détracteurs de cet entraîneur ne se gênent pas pour rappeler que Bourraâda a vu sa carrière sportive suspendue pour dopage pendant deux années et surtout que, pendant un quart de siècle, Mahour Bacha s’était échiné à briser la carrière des athlètes qui, présentant des dispositions, lui avaient été confiés. Jalousie de rivaux mais un discours sonnant pourtant si vrai. Les bilans des dernières décennies ne sont pas en sa faveur.
Malgré tout cela, le comité olympique algérien, connaissant ces dessous et bien d’autres encore, n’a plus apparemment totale confiance d’autant qu’Amar Brahmia y siège et dirige la préparation olympique. Il semblerait que les exigences de Mahour Bacha soient un tant soit peu excessives et que le passif historique les rendent exagérées surtout lorsque des rendez-vous sportifs, pour des raisons à décrypter, ont été ratés. Le forfait de Bourraâda aux derniers championnats du monde en salle, suite à une blessure au dos, en fait partie.
Quoiqu’il en soit, malgré toutes les réticences, lors de la conférence de presse du 26 avril, le président du COA a annoncé que l’athlète participera à un stage à l’étranger et que 40 000 dollars avaient été dégagés. Une phrase rapportée par nos confrères laisse penser cependant à l’existence d’une embrouille. Quarante-huit heures avant la conférence de presse, il aurait rencontré le candidat déclaré au podium du décathlon, en présence de Nouria Benida-Merah, et l’aurait  informé que « 40 000 dollars, dégagés par le COA, attendent toujours qu'il vienne les prendre pour poursuivre sa préparation à l'étranger ». Une façon très protocolaire de lui dire que 40 000 dollars seraient à sa disposition depuis quelques temps et que ni lui ni son entraineur ne se seraient manifestés pour en prendre possession et que si retard il y a dans la préparation la faute leur en incomberait.
Par ailleurs, le président du COA donna l’impression que l’institution olympique avait accompli ce qui est humainement possible en informant Bourraâda que « le Comité olympique américain est disposé à le recevoir et à le prendre en charge dans n'importe quel centre de préparation aux USA ».
Une autre phrase du président du COA laisse pensif. Mais, de son point de vue de gestionnaire des deniers publics, elle est compréhensible et en même temps lourde de sens : « On ne jette pas l’argent par les fenêtres. La bonne gouvernance est de mise ». Entre 40 000 dollars disponible et un stage de préparation à la charge des Américains, il est évident que la CPO penche pour le second volet de l’alternative. La question de la domiciliation des stages revient sur la table.


lundi 16 mai 2016

Préparation olympique (16), Le pouvoir de l’autorité olympique

L’intervention du président du COA  a permis, lors de la conférence de presse qu’il a animée en date du 26 avril dernier, d’affirmer la position de cette organisation sportive. Sa réaction, lorsqu’on l’insère dans le contexte général, n’est pas très éloignée de celle qu’auraient pu avoir les pouvoirs publics s’ils avaient été saisis de cette situation qui fait désordre dans un environnement économique et politique fragile (marqué par l’état de santé déficient du premier magistrat) dans lequel les décideurs cherchent marquer leur territoire dans une succession de plus en plus prévisible. 
Le président du COA n’a pas caché qu’il était informé de la réunion que devait tenir les entraîneurs et même de la décision qui devait être prise par eux. Une confirmation de la déclaration de Mahour Bacha puisque, selon le président du COA, l’issue de la réunion programmée (devancée, si l’on croit l’entraîneur récalcitrant) était de « décider de ne plus travailler avec le COA ».
La réaction du président du comité olympique s’inscrit en droite ligne dans le sentiment d’agacement que l’on peut ressentir lorsqu’un grain de sable, un événement imprévu vient perturber le déroulement d’une mécanique organisationnelle donnant l’impression de fonctionner correctement. Son « Qu'ils aillent voir un autre comité olympique » est typique et significatif de l’irritation animant, du moins nous le supposons, un haut responsable de l’Etat algérien acculé dans ses derniers retranchements et tenant absolument à montrer son autorité et faire valoir ses prérogatives.
De plus, pour clarifier ce qui devait l’être, il rappela que « En tout cas, toute inscription d'un athlète algérien aux Jeux ne peut être faite que par le COA ». Apostrophant ceux qui auraient tendance à l’oublier, il les convia à se souvenir de son statut dans le dispositif et affirma sans détours que « c'est moi qui signe le document » (d’inscription pris en considération par les organisateurs). Cela a au moins le mérite de la clarté et de mettre les points sur les « i ».
 Au sujet des préoccupations des deux principaux représentants de l’athlétisme national, ceux sur qui reposent les chances de ramener des médailles (Larbi Bourraâda et Toufik Makhloufi), qui rencontreraient des difficultés et se seraient vu refuser des stages à l’étranger, le président du COA a réfuté un conflit qui serait né d’un refus de la CPO.
Il a annoncé, en appelant au témoignage de Nouria Benida-Merah (la championne olympique 2000 du 1 500 mètres) que le dernier stage  à l’étranger de Bourraâda, se préparant normalement à Alger, serait financé par un sponsor  qui serait à la fois celui du COA et celui de l’athlète. Il indiquait que « les athlètes sont satisfaits et ils se préparent dans les meilleures conditions», il s’est refusé à « gérer les sautes d’humeur des uns et des autres en cette période préolympique ».
Comme nous l’avons supposé précédemment au sujet de Malek Lahoulou, le spectacle donné par l’athlétisme aurait pu être évité si… certaines règles de vie en société avaient été respectées. Si les relations avec les instances sportives (Fédération, COA) avaient été empreintes de sérénité et si…. La liste des « si » est longue.
Aux journalistes présents, le président du COA dit qu’il avait été en contact téléphonique, deux jours plus tôt (donc le 24 avril) avec Toufik Makhloufi (en stage de préparation en Afrique du Sud avec son coach et certainement le groupe d’athlètes français managés par Philippe Dupont au titre de sa fonction au sein de la fédération française d’athlétisme) et que Makhloufi lui avait part de son désir de prolonger (de 15 jours) son stage dans ce pays et qu’en conséquence « l'argent nécessaire à la prise en charge de cette prolongation va lui être acheminé dans les plus brefs délais».
Nous noterons cependant qu’il s’agit, dans ce cas, d’une communication, d’une relation (que nous dirons privilégiée) entre le président du COA (ordonnateur de la préparation olympique) et d’un athlète au statut également particulier puisque dernier champion olympique algérien (Londres 2012) et sérieux candidat (avec la possible éviction des coureurs kenyans) à la conservation de son titre. Une relation qui n’est sans doute  pas celle de Lahoulou, de son staff devant obligatoirement en référer à la fédération et à la CPO.


dimanche 15 mai 2016

Préparation olympique (15), Dans les dents des fédérations

A
   la fin du mois d’avril, le président du comité olympique a animé, au siège de l’instance olympique algérienne, en collaboration avec les deux coprésidents de la commission controversée de préparation olympique (Amar Brahmia et Abdelmadjid Djebab, directeur des sports au MJS) une conférence de presse. C’est elle qui a mis le feu aux poudres et déplacé sur la place publique un conflit qui couvait depuis quelque temps entre des entraineurs d’athlétisme (dont Mahour Bacha) et la CPO.
Bien sur les questions logistiques (tenues, transport, etc.) ont été abordées mais n’ont pas été l’essentiel de cette rencontre avec les médias à 100 jours de l’ouverture des jeux olympiques. On y a appris (du moins ceux qui étaient présents avec pour mission de rapporter au grand public) que la délégation algérienne sera quantitativement la plus importante (avec 62 athlètes déjà sélectionnés et un nombre indéterminé en attente de réalisation des critères de qualification en athlétisme, volley-ball, haltérophilie, judo) depuis la première participation à cette compétition, en 1964, au lendemain de l’Indépendance. Une présence qui fut symbolique avec un seul athlète, le gymnaste Mohamed Lazhari (Hamani).
Sur ce plan tout semble prêt. On connait le montant du budget de la préparation (31 milliards de centimes), le détail de la dotation vestimentaire des membres de la délégation. On a appris que les footballeurs (ou plus exactement leurs dirigeants qui veulent toujours se démarquer des autres) voyageront dans le même avion que le reste de la délégation algérienne, porteront au village olympique la tenue officielle et qu’ils joueront leurs matchs avec la tenue de leur sponsor. Quant au désir, fortement exprimé par le président de la FAF juste après le tirage au sort, de ne pas loger son équipe U23 au village olympique, où les conditions lui semblaient indignes du standing des joueurs, il n’a pas été entendu. Ils partageront le sort commun. Le souhait de singularité a été refusé par les autorités olympiques nationales décidant en dernier ressort.
Privilégiant la partie qui est sur le terrain (athlètes et surtout entraîneurs), nous n’en avions pas évoqué jusqu’à présent la perception qu’avait le COA de l’agitation provoquée par certains entraîneurs d’athlétisme. Proposant un discours liminaire dont les ficelles sont connues, le président du COA a déclaré que « le Comité olympique algérien est à la disposition de tout athlète ou entraîneur qui se heurte à des problèmes, surtout lorsqu'il s'agit de préparation olympique » avant de préciser qu’il y avait « une question de logique à respecter qui touche à la bonne gouvernance ». Une déclaration très consensuelle, passe-partout que l’on pourra trouva dans n’importe quel secteur de l’activité humaine.
Il semblerait que cette logique ait pour ambition de freiner certains comportements antérieurs et présents (que nous considérons fortement ancrés dans les mentalités) qui font que « parce qu'on est un athlète (…) on se croit tout permis ». Cette remise à plat doit permettre à un athlète de recevoir l’aide qui doit lui être apportée « dans un cadre organisé ».  On comprend que la révolution dans préparation olympique menée par Amar Brahmia (passé de l’autre côté de la barrière) soit très mal vue. En sa qualité d’entraîneur, il avait et aurait eu les mêmes réactions que ses confrères. Des réactions que ses nouvelles fonctions ne lui permettent plus.
La rationalisation des dépenses, la justification des dépenses, le rappel de la procédure de traitement des dossiers et des recours (CPO, président du COA et finalement ministre de la jeunesse et des sports) ont été rappelés en tant que crédo de la préparation 2016.

La fédération algérienne d’athlétisme, la structure dont relève les entraîneurs entrés en rébellion, n’est pas sortie indemne. Alors qu’elle s’est positionnée en spectatrice, en totale neutralité, comme si elle n’était pas concernée par les remous occasionnés par les préoccupations de 17 entraîneurs, le président du COA a marqué le territoire de chacun. Il dit à ce sujet que « ces acteurs (ndlr : les entraîneurs) activent dans un cadre placé sous la tutelle d'une Fédération, celle de l'athlétisme, dont le président est le vice-président du COA » et que celle-ci doit « assumer ses responsabilités et de faire en sorte que ces problèmes soient surmonté »