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xiste-t-il parmi les observateurs du mouvement sportif, une personne
qui puisse nier que l’athlétisme est un sport individuel ? Certainement
pas ! A moins, il faut en convenir, que l’on fasse état que ce sport se
pratique quelque fois en équipe de clubs et que pratiquement toujours cette
pratique s’exerce sous les couleurs des clubs dont l’on est adhérent.
Il est également incontestable que d’autres débatteurs feront valoir que
cette perception est celle de la mise en valeur d’un aspect anecdotique
consistant en la fusion d’efforts individuels dans une compétition où le
collectif est mis sur le devant de la scène. Et de citer ces compétitions
interclubs qui, quelques jours par an, réunissent dans une ambiance de folie et
festive, des sportifs dont les épreuves de prédilection sont aussi différentes
que le sont les courses, les sauts et les lancers dans leurs diversités et le
large éventail d’épreuves proposé par la réglementation.
L’athlétisme est un sport individuel se pratiquant en groupe, dans une
communion d’efforts individuels rejaillissant sur une communauté. C’est aussi,
au jour le jour, dans ce quotidien qui n’est pas toujours gai, la rencontre
d’individus partageant le même effort, les mêmes souffrances physiques et
morales. Celles imposées par la nature humaine, transcendées par la présence
des autres pour que chacun puisse arriver à ses limites.
L’athlétisme algérien a été fort de cette solidarité. Il y a bien
longtemps, en ce temps que seuls les quinquagénaires et quadragénaires peuvent
connaître. La période bénie par les dieux du stade qui a précédé la venue de
Hassiba (Boulmerka) et Noureddine (Morceli) lorsque les meilleurs crossmen,
coureurs de demi-fond se retrouvaient chaque jour du côté du Golf de Delly
Ibrahim, pour se frotter les uns aux autres, se motiver mutuellement et
s’affirmer ensemble au niveau international.
Depuis l’athlétisme national a versé dans l’individualisme forcené,
dans la formation de groupes restreints à la hiérarchie bien marquée, si
cloisonnés que plus rien ne semble exister autour d’eux. L’athlète-phare du
groupe est le meilleur de sa spécialité, comme l’est son entraîneur, son kiné,
son club au-delà des mers, etc. Chacun fait à sa guise. Personne pour mettre le
holà à une dérive (qui emporte la discipline vers la profondeur des abimes),
pour réguler des activités qui virent vers l’opportunisme.
Les championnats de France interclubs ont montré, même à ceux qui
s’obstinent à ne pas voir, que l’absurdité extrême a été atteinte sous le
parrainage bienveillant de la FAA qui s’enorgueillit des performances des
athlètes des sélections nationales réalisées dans des joutes qui, de prime
abord, ne les concerne pas et qui auraient pu l’être sur un stade algérien si
l’éparpillement n’avait été consenti.
Le même week-end, deux des jeunes spécialistes du 400 mètres (Malek Lahoulou et Saber Boukemouche)
décrochent les minima de participation (50.20) aux championnats d’Afrique qui
se disputeront dans deux semaines à Durban (Afrique du Sud). Dimanche 22 mai,
Saber Boukemouche participe à Lille aux championnats de France Elite et gagne
sa course en 50.01. Le lendemain, lundi 23 mai, Malek Lahoulou finit second
d’un meeting à Mersin (Turquie) en 50.08.
Les tablettes du « Top 10 2015 » montre que
trois athlètes algériens ont, sur cette distance du 400 mètres haies, courus en
moins de 50.00 : Lahoulou Malek (24 ans, 48.67), Rahmani Miloud (33 ans,
49.24) et Saber Boukemouche (24 ans, 49.43). On ajoutera pour bien faire deux
jeunes listés à moins de 53.00 : Khedim Sid Ali (21 ans, 52.45) et le
junior Boucetta Amir (19 ans, 52.91). Entre ces deux groupes de valeur
montante, Goubeiner Mohamed (28 ans, 52.17, leader national de l’épreuve en
2012 avec 50.69).
Au cours du même weekend, le dimanche 22 mai, Constantine accueillait
un challenge de demi-fond. Le seul meeting organisé par un club et non par une
ligue. Une compétition essentiellement composée d’épreuves de demi-fond en
faveur de trois catégories d’âges (cadets, juniors et seniors) (et quelques
épreuves de sauts et de sprint pour les spécialistes de la cité) qui a
abandonné ses prétentions initiales de meeting international. Trop d’embuches
se sont dressés sur ses pas. Avec cette année, une participation algéroise
réduite à sa plus simple expression. Les athlètes ayant sans doute préféré
participer à la journée programmée pour le 24 mai (deux jours après
Constantine).
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