samedi 21 mai 2016

Préparation olympique (20), Pour quelques euros de plus

L
a guerre médiatique et facebookienne continue à faire rage entre, d’une part le comité olympique algérien, représenté par son président et le président de la commission de la préparation olympique, et d’autre part Ahmed Mahour Bacha. Ce dernier s’est placé sur le devant de la scène en se substituant aux entraîneurs des athlètes de l’élite nationale. Ceux-ci se sont mis en retrait et ont rejoint (ou s’apprêtent à le faire) les lieux des derniers stages de préparation olympique (démontrant ainsi que la préparation se poursuit sans trop de heurts). Les véritables motifs du conflit (glissant inéluctablement vers des discours indignes de la prétendue respectabilité des antagonistes, tant les atteintes à la vie privée des uns et des autres sont nombreuses, supplantant ostensiblement les arguments compréhensibles et crédibles) apparaissent progressivement.
Ainsi que nous le subodorions, ce déballage public répulsif est centré quasi-exclusivement sur la question d’argent matérialisé par les beaux billets en devises étrangères circulant dans les pays européens et accessoirement sur le reste de la planète : l’euro. Des billets qui excitent le désir inextinguible de possession expliquant par ricochets la fuite des entraîneurs et des athlètes. Certains indices, depuis le début de cette « crise de la préparation olympique », laissaient penser que c’est le partage du matelas en devises étrangères qui était l’objet de cette dispute entre grands seigneurs de l’athlétisme. Une dispute que l’on apparentera à celle de commensaux convoitant les biens d’un maître à la fortune inépuisable. Chacun voulant sa part. La plus conséquente possible. La dimension sportive du partage de la rente pétrolière.
Très loin du champ de bataille, nous avions eu écho que la « bonne gouvernance », la « gestion des fonds publics » se traduisaient, en des termes moins pompeux par « surfacturations », « fausses factures » et « frais de location de véhicules ». Répondant aux fuites discursives initiées par le clan olympien et aux propositions faites à certains journalistes de pouvoir consulter les dossiers de sortie (ou propositions litigieuses), Mahour Bacha met quelques documents à la disposition de « ses amis Facebook » et des autres. Des fac-similés qui pourraient gêner ses contradicteurs.
Jouant sur cette corde sensible qu’est la possibilité de pouvoir faire apparaitre La Vérité aux yeux du commun, les responsables du COA ont, jusqu’à présent, seulement brandi la menace de divulguer des informations susceptibles de détériorer l’image de Mahour Bacha. Une image dont on sait qu’elle n’est pas très belle (affaire du dopage de Zahra Bouras et de Larbi Bourraâda). Une image (et un conflit) qui n’intéresse quasiment personne en dehors des milieux de l’athlétisme et secondairement sportif.
Au-delà de la sphère sportive, les relations entre Mahour Bacha, Brahmia et tous les intervenants de cette préparation olympique animeront quelques discussions. Le temps d’un café ou d’un repas festif. Avant d’être oublié jusqu’aux Jeux et les résultats obtenus.
Mahour Bacha, tentant de revenir dans le circuit dont il a manifestement été écarté, a beaucoup moins de scrupules. Il ne s’est pas gêné d’entrouvrir la boite de Pandore et de diffuser quelques documents qui pourraient soutenir sa démarche contestataire et ébrécher le statut de Brahmia qui, par le passé, n’aurait pas été aussi rigoureux sur certains détails.
Dans le camp de la préparation olympique, les documents sont disponibles à profusion, sans trop de recherches, quelque fois posés sur un bureau en attendant d’être traités ou d’être archivés lorsque  les jeux seront achevés. Il suffit de puiser et de les présenter à qui voudrait en profiter.
Mahour Bacha n’a pas attendu la fin des salamalecs et invectives qui annoncent habituellement l’entrée en guerre. Il a mis à exécution son intention en plaçant sur le marché de l’information des documents recueillis il y a bien des années (ce qui laisserait à envisager une action préméditée de longue date) ou remis par des partisans encore en place au sein de la fédération algérienne d’athlétisme.
Un scénario de film d’espionnage, avec la constitution d’un réseau de photocopieurs dormants, écrit par un pool de scénaristes ayant une connaissance assez approfondie de ces intrigues aujourd’hui dénoncées pour avoir mis le doigt dans le pot et goûté au miel.

Au final, une histoire de 10 euros/jour qui, sans les tracas et embrouilles d’hier, auraient pu être négociés sans fracas.   

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