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a guerre médiatique et facebookienne continue à faire rage entre,
d’une part le comité olympique algérien, représenté par son président et le
président de la commission de la préparation olympique, et d’autre part Ahmed
Mahour Bacha. Ce dernier s’est placé sur le devant de la scène en se
substituant aux entraîneurs des athlètes de l’élite nationale. Ceux-ci se sont
mis en retrait et ont rejoint (ou s’apprêtent à le faire) les lieux des
derniers stages de préparation olympique (démontrant ainsi que la préparation se
poursuit sans trop de heurts). Les véritables motifs du conflit (glissant
inéluctablement vers des discours indignes de la prétendue respectabilité des
antagonistes, tant les atteintes à la vie privée des uns et des autres sont
nombreuses, supplantant ostensiblement les arguments compréhensibles et
crédibles) apparaissent progressivement.
Ainsi que nous le subodorions, ce déballage public répulsif est centré
quasi-exclusivement sur la question d’argent matérialisé par les beaux billets
en devises étrangères circulant dans les pays européens et accessoirement sur
le reste de la planète : l’euro. Des billets qui excitent le désir
inextinguible de possession expliquant par ricochets la fuite des entraîneurs
et des athlètes. Certains indices, depuis le début de cette « crise
de la préparation olympique », laissaient penser que c’est le
partage du matelas en devises étrangères qui était l’objet de cette dispute entre
grands seigneurs de l’athlétisme. Une dispute que l’on apparentera à celle de
commensaux convoitant les biens d’un maître à la fortune inépuisable. Chacun
voulant sa part. La plus conséquente possible. La dimension sportive du partage
de la rente pétrolière.
Très loin du champ de bataille, nous avions eu écho que la « bonne
gouvernance », la « gestion des fonds publics »
se traduisaient, en des termes moins pompeux par « surfacturations »,
« fausses factures » et « frais de location
de véhicules ». Répondant aux fuites discursives initiées par le
clan olympien et aux propositions faites à certains journalistes de pouvoir
consulter les dossiers de sortie (ou propositions litigieuses), Mahour Bacha
met quelques documents à la disposition de « ses amis Facebook »
et des autres. Des fac-similés qui pourraient gêner ses contradicteurs.
Jouant sur cette corde sensible qu’est la possibilité de pouvoir faire
apparaitre La Vérité aux yeux du commun, les responsables du COA ont, jusqu’à
présent, seulement brandi la menace de divulguer des informations susceptibles
de détériorer l’image de Mahour Bacha. Une image dont on sait qu’elle n’est pas
très belle (affaire du dopage de Zahra Bouras et de Larbi Bourraâda). Une image
(et un conflit) qui n’intéresse quasiment personne en dehors des milieux de
l’athlétisme et secondairement sportif.
Au-delà de la sphère sportive, les relations entre Mahour Bacha,
Brahmia et tous les intervenants de cette préparation olympique animeront
quelques discussions. Le temps d’un café ou d’un repas festif. Avant d’être
oublié jusqu’aux Jeux et les résultats obtenus.
Mahour Bacha, tentant de revenir dans le circuit dont il a manifestement
été écarté, a beaucoup moins de scrupules. Il ne s’est pas gêné d’entrouvrir la
boite de Pandore et de diffuser quelques documents qui pourraient soutenir sa
démarche contestataire et ébrécher le statut de Brahmia qui, par le passé,
n’aurait pas été aussi rigoureux sur certains détails.
Dans le camp de la préparation olympique, les documents sont
disponibles à profusion, sans trop de recherches, quelque fois posés sur un
bureau en attendant d’être traités ou d’être archivés lorsque les jeux seront achevés. Il suffit de puiser
et de les présenter à qui voudrait en profiter.
Mahour Bacha n’a pas attendu la fin des salamalecs et invectives qui
annoncent habituellement l’entrée en guerre. Il a mis à exécution son intention
en plaçant sur le marché de l’information des documents recueillis il y a bien
des années (ce qui laisserait à envisager une action préméditée de longue date)
ou remis par des partisans encore en place au sein de la fédération algérienne
d’athlétisme.
Un scénario de film d’espionnage, avec la constitution d’un réseau de
photocopieurs dormants, écrit par un pool de scénaristes ayant une connaissance
assez approfondie de ces intrigues aujourd’hui dénoncées pour avoir mis le
doigt dans le pot et goûté au miel.
Au final, une histoire de 10 euros/jour qui, sans les tracas et
embrouilles d’hier, auraient pu être négociés sans fracas.
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