La situation, qui règne à la fois au sein de la fédération algérienne
d’athlétisme qui a essuyé ce que certains considèrent comme un camouflet (en
n’occupant que la troisième place aux classements des médailles des
championnats arabes juniors qui se sont déroulés à Tlemcen du 5 au 8 mai) et au
comité olympique algérien, via les relations entre les entraîneurs de l’élite
et la commission de préparation olympique, ne pouvait être sereine. Nous avons
tenté d’en appréhender quelques motifs dont nous pouvons assurer qu’ils ne sont
pas limitatifs.
La préparation des athlètes de haut niveau a toujours été
tendancieuse, orientée vers certains athlètes par les entraîneurs de cette
fameuse élite nationale. Une pratique qui n’est pas récente et nous oblige à
nous remémorer cette expression, devenue célèbre et rituelle, prononcée par
Hassiba Boulmerka, juste après les jeux olympiques de Séoul (1988) de « carte
gagnante ».
On connait la carrière de cette athlète et d’Azzedine Brahmi qui sut
lui aussi en bénéficier sous la coupe d’Amar Bouras dont les athlètes qu’il
coacha par la suite n’eurent pas de carrière aussi prestigieuse. Il en est de
même pour Ahmed Mahour Bacha qui sut donner à l’athlétisme algérien Yasmina
Azzizi (5ème des championnats du monde de Tokyo en 1991, année faste
s’il en est avec la consécration de Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli et
donc Azzedine Brahmi) puis Larbi Bourraâda (5ème également, toujours
dans les épreuves combinées, aux championnats du monde de Pékin).
Les détracteurs de cet entraîneur ne se gênent pas pour rappeler que
Bourraâda a vu sa carrière sportive suspendue pour dopage pendant deux années
et surtout que, pendant un quart de siècle, Mahour Bacha s’était échiné à briser
la carrière des athlètes qui, présentant des dispositions, lui avaient été
confiés. Jalousie de rivaux mais un discours sonnant pourtant si vrai. Les
bilans des dernières décennies ne sont pas en sa faveur.
Malgré tout cela, le comité olympique algérien, connaissant ces
dessous et bien d’autres encore, n’a plus apparemment totale confiance d’autant
qu’Amar Brahmia y siège et dirige la préparation olympique. Il semblerait que
les exigences de Mahour Bacha soient un tant soit peu excessives et que le
passif historique les rendent exagérées surtout lorsque des rendez-vous
sportifs, pour des raisons à décrypter, ont été ratés. Le forfait de Bourraâda aux
derniers championnats du monde en salle, suite à une blessure au dos, en fait
partie.
Quoiqu’il en soit, malgré toutes les réticences, lors de la conférence
de presse du 26 avril, le président du COA a annoncé que l’athlète participera
à un stage à l’étranger et que 40 000 dollars avaient été dégagés. Une
phrase rapportée par nos confrères laisse penser cependant à l’existence d’une
embrouille. Quarante-huit heures avant la conférence de presse, il aurait
rencontré le candidat déclaré au podium du décathlon, en présence de Nouria
Benida-Merah, et l’aurait informé que « 40 000
dollars, dégagés par le COA, attendent toujours qu'il vienne les prendre pour
poursuivre sa préparation à l'étranger ». Une façon très
protocolaire de lui dire que 40 000 dollars seraient à sa disposition
depuis quelques temps et que ni lui ni son entraineur ne se seraient manifestés
pour en prendre possession et que si retard il y a dans la préparation la faute
leur en incomberait.
Par ailleurs, le président du COA donna l’impression que l’institution
olympique avait accompli ce qui est humainement possible en informant Bourraâda
que « le Comité olympique américain est disposé à le recevoir et à
le prendre en charge dans n'importe quel centre de préparation aux USA ».
Une autre phrase du président du COA laisse pensif. Mais, de son point
de vue de gestionnaire des deniers publics, elle est compréhensible et en même
temps lourde de sens : « On ne jette pas l’argent par les fenêtres.
La bonne gouvernance est de mise ». Entre 40 000 dollars
disponible et un stage de préparation à la charge des Américains, il est
évident que la CPO penche pour le second volet de l’alternative. La question de
la domiciliation des stages revient sur la table.
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