mercredi 18 mai 2016

Préparation olympique (18), Bourraâda, au cœur d’un maelstrom

L
a préparation olympique, plus que toutes les autres préparations aux compétitions mondiales, est liée aux questions monétaires. Aux beaux billets verts des Etats-Unis ou européens qui font tourner des têtes dont on dit pourtant qu’elles sont les plus solides du pays. Surtout ces coupures qui, sans faire de bruit, sans se faire remarquer, passent les frontières, dans le cadre de missions, de délégations officielles, se transforment en investissements dans la pierre ou en placements dans les paradis fiscaux.
On ne connaitra sans soute jamais le montant exact de la préparation olympique 2016. Le recollement, la consolidation (la commission de préparation olympique n’est pas la seule structure susceptible de financer cette préparation même si on lui a collé tous les stages possibles et imaginables) des sommes dépensées pour cette préparation olympique n’est pas la première préoccupation des décideurs, n’appartient à leurs schémas de pensées. Nous n’avons pas connaissance d’audits financiers et comptables portant sur les préparations des jeux olympiques (ou compétitions de haut niveau) antérieurs.
Même le montant annoncé par le président du COA nous semble loin de la réalité. Le montant débloqué par le ministère de la jeunesse et des sports serait de 31 milliards de centimes. La moitié de ce montant aurait déjà été décaissée « en attendant le reste qui est en instance d’affectation ». Le budget réel serait plus élevé puisque, selon les déclarations du premier responsable du COA, qui reconnait ce fait, « il faudra ajouter les moyens financiers dégagés par le COA et ses sponsors, mais aussi le CIO». La destination de cet argent a été précisée, il « est pour faire la préparation et non pour autre chose » et plus précisément « aux athlètes qui peuvent remporter des médailles ».
Larbi Bourraâda est l’athlète qui est au cœur du maelstrom déclenché par cette préparation olympique qui prend des contours difficiles à cerner à travers les déclarations des uns et des autres. Au moment où les différents intervenants sont en ébullition, en confrontation médiatique, il déclare à l’agence nationale de presse qu’il continue à s’entraîner durement à Alger et attends « l’enveloppe financière de la part du comité olympique pour entamer ma préparation en Espagne et au Portugal ». Incompréhensiblement, alors qu’il espère le déblocage de cette enveloppe, celle-ci serait à sa disposition attendant d’être retirée. Un montant variant, selon les sources, entre 32 000 et 40 000 dollars.
Bourraâda semble sûr de lui, ambitieux même : « Je vise le podium olympique à Rio, au vu de mon niveau et de mes performances ces deux dernières années. Je suis certain de pouvoir réaliser un exploit, mais j'ai besoin de sérénité et de concentration totale sans aucune dispersion ». Sauf qu’il ne dispose ni de l’une ni de l’autre et se dit inquiet quant à la réalisation de son programme concocté par son entraîneur, Mohamed Hocine, dont on dit qu’il fut celui de Baya Rahouli.
Le statut de Mohamed Hocine prête aussi à confusion. Comme tout ce qui est lié à la préparation de Bourraâda. Selon Mahour Bacha, il ne serait qu’un assistant chargé des sauts. La FAA, reprenant sans commentaire l’information diffusée par l’APS indiquant que Mohamed Hocine est l’entraineur de Bourraâda, ne s’insurge pas et entretient la confusion qui nait dans les esprits.
Mahour Bacha, sur sa page Facebook, avoue l’existence d’un diffèrent (normal et surmontable) avec l’athlète. Il semblerait, à l’analyse des éléments d’informations disponibles, que ce différent serait apparu avec le forfait des championnats du monde indoor et la publication d’un commentaire attribué à Mahour Bacha, accompagnant un article de presse sur ce sujet.
Ce commentaire, à la fois très facétieux et déplacé (compte tenu des circonstances) lie ce forfait à l’utilisation du meldonium, nouveau produit dopant apparu en début d’année. On comprend que Bourraâda n’ait pas apprécié d’être ainsi torpillé par son propre entraîneur qui, pour se dédouaner, fit paraitre un avertissement sur sa « page officielle ». Malheureusement, Ahmed Mahour Bacha, à ce que l’on raconte, serait réputé pour ce type de pratique destinée à décontenancer les gêneurs.
Bourraâda bien sûr n’a pas apprécié cet épisode qui lui rappelle de très mauvais souvenirs. En 2012, sa progression a été interrompue par un contrôle antidopage positif sur lequel il ne s’est jamais (à notre connaissance) exprimé. A ce que nous savons, il ne serait pas du genre à épancher ses états d’âmes dans les journaux.


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