dimanche 15 mai 2016

Préparation olympique (15), Dans les dents des fédérations

A
   la fin du mois d’avril, le président du comité olympique a animé, au siège de l’instance olympique algérienne, en collaboration avec les deux coprésidents de la commission controversée de préparation olympique (Amar Brahmia et Abdelmadjid Djebab, directeur des sports au MJS) une conférence de presse. C’est elle qui a mis le feu aux poudres et déplacé sur la place publique un conflit qui couvait depuis quelque temps entre des entraineurs d’athlétisme (dont Mahour Bacha) et la CPO.
Bien sur les questions logistiques (tenues, transport, etc.) ont été abordées mais n’ont pas été l’essentiel de cette rencontre avec les médias à 100 jours de l’ouverture des jeux olympiques. On y a appris (du moins ceux qui étaient présents avec pour mission de rapporter au grand public) que la délégation algérienne sera quantitativement la plus importante (avec 62 athlètes déjà sélectionnés et un nombre indéterminé en attente de réalisation des critères de qualification en athlétisme, volley-ball, haltérophilie, judo) depuis la première participation à cette compétition, en 1964, au lendemain de l’Indépendance. Une présence qui fut symbolique avec un seul athlète, le gymnaste Mohamed Lazhari (Hamani).
Sur ce plan tout semble prêt. On connait le montant du budget de la préparation (31 milliards de centimes), le détail de la dotation vestimentaire des membres de la délégation. On a appris que les footballeurs (ou plus exactement leurs dirigeants qui veulent toujours se démarquer des autres) voyageront dans le même avion que le reste de la délégation algérienne, porteront au village olympique la tenue officielle et qu’ils joueront leurs matchs avec la tenue de leur sponsor. Quant au désir, fortement exprimé par le président de la FAF juste après le tirage au sort, de ne pas loger son équipe U23 au village olympique, où les conditions lui semblaient indignes du standing des joueurs, il n’a pas été entendu. Ils partageront le sort commun. Le souhait de singularité a été refusé par les autorités olympiques nationales décidant en dernier ressort.
Privilégiant la partie qui est sur le terrain (athlètes et surtout entraîneurs), nous n’en avions pas évoqué jusqu’à présent la perception qu’avait le COA de l’agitation provoquée par certains entraîneurs d’athlétisme. Proposant un discours liminaire dont les ficelles sont connues, le président du COA a déclaré que « le Comité olympique algérien est à la disposition de tout athlète ou entraîneur qui se heurte à des problèmes, surtout lorsqu'il s'agit de préparation olympique » avant de préciser qu’il y avait « une question de logique à respecter qui touche à la bonne gouvernance ». Une déclaration très consensuelle, passe-partout que l’on pourra trouva dans n’importe quel secteur de l’activité humaine.
Il semblerait que cette logique ait pour ambition de freiner certains comportements antérieurs et présents (que nous considérons fortement ancrés dans les mentalités) qui font que « parce qu'on est un athlète (…) on se croit tout permis ». Cette remise à plat doit permettre à un athlète de recevoir l’aide qui doit lui être apportée « dans un cadre organisé ».  On comprend que la révolution dans préparation olympique menée par Amar Brahmia (passé de l’autre côté de la barrière) soit très mal vue. En sa qualité d’entraîneur, il avait et aurait eu les mêmes réactions que ses confrères. Des réactions que ses nouvelles fonctions ne lui permettent plus.
La rationalisation des dépenses, la justification des dépenses, le rappel de la procédure de traitement des dossiers et des recours (CPO, président du COA et finalement ministre de la jeunesse et des sports) ont été rappelés en tant que crédo de la préparation 2016.

La fédération algérienne d’athlétisme, la structure dont relève les entraîneurs entrés en rébellion, n’est pas sortie indemne. Alors qu’elle s’est positionnée en spectatrice, en totale neutralité, comme si elle n’était pas concernée par les remous occasionnés par les préoccupations de 17 entraîneurs, le président du COA a marqué le territoire de chacun. Il dit à ce sujet que « ces acteurs (ndlr : les entraîneurs) activent dans un cadre placé sous la tutelle d'une Fédération, celle de l'athlétisme, dont le président est le vice-président du COA » et que celle-ci doit « assumer ses responsabilités et de faire en sorte que ces problèmes soient surmonté »

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