jeudi 19 mai 2016

Préparation olympique (19), Mieux comprendre le passé de Bourraâda

L
arbi Bourraâda nous semble bien esseulé dans la tempête qui frappe les sphères médiatique, athlétique et olympique. Abandonné de tous, par son entraîneur dont on ne sait pas réellement qui il est, par les institutions sportives qui se déchirent autour de sa préparation olympique et évidemment ceux qui l’ont mis au pilori à la suite de son affaire de dopage.
Larbi Bourraâda appartient à la catégorie d’athlètes pour lesquels la réussite sportive est l’unique voie de sortie honorable dans une société où il est plus facile de rejoindre les rangs de la délinquance que d’atteindre la réussite quand bien même on détiendrait des diplômes universitaires. Même en sport, en athlétisme et autres sports individuels, la réussite est liée à ces aides diverses disponibles, pas toujours accessibles.
Larbi Bourraâda serait, selon le portrait qui en est tracé par ceux qui l’approchent quotidiennement (et ne sont pas excessivement marqués par les préjugés liés pour beaucoup à l’image donnée par Ahmed Mahour Bacha), un véritable bourreau de travail doté d’une volonté et d’une capacité de travail indescriptibles. Un champion qui, sur ce plan, n’aurait rien à envier à Hassiba Boulmerka, Ali Sidi Sief ou Toufik Makhloufi, natif  comme lui de Souk Ahras. Son espoir ? Les rejoindre sur les podiums olympiques. Sa seule et unique ambition pour les jeux olympiques qui se disputeront en août prochain. Un exploit qui ne pourra effacer les marques du déshonneur qui le poursuit depuis juin 2012. Depuis un acte entouré de tant de mystères.
Larbi Bourraâda, (comme Milady, personnage des « Trois mousquetaires », le roman de cape et d’épée d’Alexandre Dumas, ex-épouse d’Athos, espionne du duc de Buckingham) porte le signe de l’infamie marqué au fer sur son épaule. Le signe des condamnés au bagne par la justice royale. Les instances sportives internationales l’ont surpris en infraction avec les règles d’une pratique éthique du sport, utilisateur d’un produit interdit depuis plus d’un quart de siècle au moment des faits. Le même produit (le stanolozol) qui avait réduit à néant la carrière de Ben Johnson, le sprinter canadien.  
Cette affaire de dopage a laissé un goût d’amertume. Contrairement à Zahra Bouras qui (à la même époque, fut contrôlée positive, à l’issue de deux meetings disputés en France, par le laboratoire de Chatenay-Malabry) qui laissa la procédure disciplinaire se poursuivre sans objections avant d’incriminer Mahour Bacha dans la presse, Larbi Bourraâda demanda l’analyse de l’échantillon B. Tous deux furent suspendus pendant deux ans (juin 2012-juin 2014). Z. Bouras et L. Bourraâda avaient été entraînés par le même entraîneur. Mais, quelques mois (février) avant ces contrôles positifs (début juin),  Zahra Bouras était allée s’entraîner avec son père.
Dans un communiqué transmis à l’APS, Mahour Bacha avait alors assumé son « entière et pleine responsabilité » et avait déclaré qu’« en aucun cas les deux athlètes ne doivent être tenus pour responsables de cette situation ».
Il avait également dédouané les deux athlètes en précisant que les deux athlètes « n’ont eu à aucun moment recours à une automédication » et que tous les produits et autres compléments alimentaires consommés par les athlètes ont toujours été proposés par ses soins. Pour sa propre défense, il avait ajouté que « ce sont des produits connus, ne figurant et n’ayant jamais figuré sur une quelconque liste de produits interdits. Ils ont toujours été utilisés par tous mes athlètes et n’ont jamais fait l’objet d’un contrôle positif ».
Il affirmait également que les deux athlètes avaient antérieurement subis des contrôles négatifs attestant « que les produits utilisés n’étaient en aucun cas des produits dopants »
Soupçonnant la consommation d’un produit contaminé par le stanolozol,  l’entraîneur avait demandé à la FAA « d’ouvrir une enquête, en envoyant tous les produits utilisés par l’ensemble de nos athlètes aux laboratoires de Paris et Cologne afin d’en contrôler l’exacte composition ».
A notre connaissance, la fédération algérienne d’athlétisme, pourtant présidée par Amar Bouras, n’a pas daigné communiquer à ce sujet en laissant planer la suspicion sur les deux athlètes qui subirent leurs sanctions jusqu’au dernier jour tout en bénéficiant, avons-nous compris, d’une aide fédérale.

Certains de leurs détracteurs ont observé qu’à partir de cet incident, les relations entre Bouras et Mahour Bacha ont commencé à se distendre dans la sphère de l’athlétisme tout en restant assez fortes dans les milieux cyclistes, une discipline où, au niveau international, le dopage est partie prenante et qui a vu la constatation d’un cas en Algérie. 

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