lundi 29 août 2016

Jeux olympiques. Polémiques/ Les contours du déballage médiatique


Mohamed Ghozali, il y a quelques jours, en vigile, en gardien du temple (athlétique), lassé par le déballage nauséeux se répandant à l’infini et se métastasant sur les réseaux sociaux repris sans discernement par certains titres de la presse nationale avides de sensationnel, a poussé ce qui peut être interprété comme un signal d’alarme.
Certains agitateurs-nés, très à l’aise aux alentours du stade annexe du 5 juillet où ils opèrent depuis des décennies, déroutés d’avoir raté des objectifs présomptueux de médailles promis aux instances sportives et politiques et au peuple en quête d’espoirs multiformes, ont repris du service en s’appropriant avec une expertise de bon aloi dont il est à remarquer que les mécanismes, la stratégie et les tactiques, ont été précédemment rodés dans des escarmouches communicationnelles envahissant les réseaux sociaux.
L’athlétisme algérien, à l’image des groupes sociaux, repose sur des piliers fondateurs indéracinables. Ils ont pour nom Ammar Brahmia (qui a su se caser, ses compétences indéniables aidant, dans les coursives du mouvement olympique algérien où il occupe une position non négligeable), Ammar Bouras qui occupe présentement le fauteuil de président de la fédération algérienne d’athlétisme (et celui de premier vice-président du COA) et se fait discret en attendant la fin de son mandat qui interviendra dans quelques mois. Il avait bien évidemment l’intime (et faible) espoir de le conserver (le fauteuil), le temps d’une autre olympiade qui viendrait s’ajouter à celle agonisante (et un demi mandat antérieur à celui-ci) et d’occuper celui qui lui a échappé (lors du congrès de Pékin 2015) au sein du bureau de l’IAAF - et Ahmed Mahour Bacha qui de ce trio est le plus mal loti, lui qui n’a pas su organiquement se positionner et surtout n’a pas été très apprécié comme il l’aurait souhaité là où il est passé.
Comme toutes les familles, la « famille de l’athlétisme algérien » est divisée lorsqu’il faut partager un héritage qu’ils n’ont pas su féconder. Si les deux Ammar (Brahmia et Bouras) ont su, à divers degrés, faire fructifier la renommée acquise à travers les résultats des athlètes qu’ils ont dirigé (essentiellement Morceli pour l’un, Boulmerka pour l’autre sans compter d’autres athlètes d’un niveau international appréciable), Ahmed Mahour Bacha n’a pour palmarès que deux places de finalistes en championnats du monde (Yasmina Azzizi en 1991 et Bourraâda en 2015) et la récente place du même Larbi Bourraâda en finale du décathlon olympique. Là encore, il est en retrait.
En outre, une comparaison de leurs carrières respectives d’athlète montre que ses titres d’excellence (champion et recordman d’Afrique de décathlon et/ou de javelot), bien que meilleurs que ceux de Bouras (niveau régional en demi-fond), ne sont pas comparables à ceux de Brahmia, outsider international sur 800 et 1500 de son temps, deux courses qui parlent au cœur et à la mémoire des Algériens et à ses bagages universitaires (on évoqua longtemps un double magister en droit et EPS) qui le firent sortir du lot.
Nos trois compères trainent des casseroles que l’Histoire de l’athlétisme a enregistrées. Des amitiés politiques (et des alliances systémiques) décriées pour l’un, des cas de dopage avérés ou supposés pour nos trois lascars. Les passionnés d’athlétisme, les anciens athlètes, les entraîneurs d’hier et d’aujourd’hui, les dirigeants en poste ou retirés, évincés des fonctions qu’ils occupaient savent pertinemment que si l’athlétisme national s’agite autour de ces trois pivots, il en existe d’autres qui savent s’immiscer adroitement dans les interstices délaissés.
Autour de ces "marqueurs" actuels de l’athlétisme cherchant à se placer en prévision des prochaines assemblées générales dont la plus importante de toute est l’assemblée générale élective, volètent sans aucune discrétion, de l’un à l’autre, une multitude de papillons, d’essaims d’abeilles et de guêpes en quête d’un futur pollen à butiner lorsque le moment sera venu.
Dans les polémiques actuelles toutes sans exception initiées par Ahmed Mahour Bacha et consorts, exploitées à juste titre par les "marqueurs", prétendants à la présidence fédérale, employant la technique de guérilla, des incursions guerrières, les deux Ammar sont en position défensive soumis à des tirs de barrage de l’artillerie lourde. Les deux Ammar, en position de responsabilité sportive, ont les mains liées par le droit de réserve inhérent à leurs positions respectives.
Ammar Bouras a été réduit au silence par son ancien compagnon de route. Celui-ci a su faire de lui un allié précieux et silencieux (presque un complice) en faisant venir à Rio  (au frais de la fédération) son acolyte (Mohamed Hocine) pour être présent aux côtés de Bourraâda. Mais, Bouras avait été déjà circonvenu lorsqu’il a dû abandonner ses velléités de rébellion dès l’épisode qui l’avait vu négliger sa propre fille. Celle-ci fut contrôlée positive dans ce qui pourrait être un acte revanchard de dépit qui eut pour victime collatérale Larbi Bourraâda.
Brahmia, lui aussi est impliqué dans beaucoup de controverses. Comme Mahour Bacha (sanctionné à deux reprises par les plus hautes instances sportives du pays), elles ont commencé très tôt. Au début des années 80, quand il fut suspendu par les instances sportives de l’époque avant d’être repêché en accomplissant son service militaire ce qui le mis hors de portée de la réglementation sportive civile avec un titre de champion du monde militaire du 800 déjà au Brésil. Pour l’heure, Brahmia (connaissant très bien les rouages) retient les coups.

De temps à autre, lorsqu’il est personnellement concerné, il lance un "jab" pour tenir à distance ses adversaires. Issu du même milieu, marqué par les mêmes tares que ses adversaires, son capital-expérience des jeux et des manœuvres de coulisses est plus fécond. Il est allé à une bonne école qui n’est pas celle du Sato. Ce qui explique qu’il soit, jusqu’à maintenant, passé à travers les gouttes. 

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