« A mon avis », a déclaré Bouraâda avant de monter dans
l’avion qui le ramena à Alger, « quand un athlète a des dispositions pour
faire de bons résultats, il devrait bénéficier de tous les moyens nécessaires
pour gagner des médailles». En
disant cela, Larbi Bouraâda traduit par des mots ce qui lui a été susurré tant
de fois. Il croit fermement (car auréolé de la 5ème place décrochée aux
championnats du monde de Pékin) appartenir à cette catégorie particulière
d’athlètes à laquelle la nation reconnaissante devrait accorder toute son
attention.
C’est cette croyance (profondément ancrée dans son esprit), proche de la mégalomanie
qui le fait appartenir au niveau de l’excellence athlétique algérienne. Ils (lui
et son entraîneur) revendiquent (on ne le dira jamais assez souvent) le même
statut, les mêmes avantages matériels, logistiques, etc. que Makhloufi. Sans
avoir gagné une seule médaille mondiale ou olympique. Sans avoir fait ses
preuves ailleurs que dans les laboratoires.
« Deux à trois ans de préparation ». A en croire
notre Larbi national, ex-candidat à une médaille de bronze, sa préparation pour
les jeux de Rio aurait dû débuter en 2014 ou mieux en 2013. En la circonstance,
Bouraâda nous semble frappé d’amnésie.
En juin 2012, il a été sanctionné d’une suspension de deux années
s’achevant en juin 2014. Deux saisons de préparation auraient donc été perdues
à cause…… (il ne le dit pas) de « produits contaminées »
que lui aurait injectés son entraîneur. Ne disons rien.
Bouraâda ne dit pas (cela aurait été d’une élégance et d’une honnêteté
rares mais il préférable d’oublier ce qui déplait) que le retard dans la préparation lui incombe
ainsi qu’à son entraineur. Personne ne l’a obligé à se doper. A ne pas
s’interroger sur les injections qu’il recevait.
Mais, peut-on sérieusement lui reprocher de s’être plié à la volonté de
son entraîneur alors que Zahra Bouras (diplômée de l’enseignement supérieur et
fille de l’actuel président de la FAA) acceptait, elle aussi, cette situation abracadabrante?
Malgré (ainsi qu’elle le déclara dans les semaines qui suivirent le contrôle
positif) les signes physiques et hormonaux visibles ! Que dire alors des
échos peu rassurants, des « médisances » qui parvenaient
quotidiennement à leurs oreilles.
L’amnésie de Bouraâda est sélective. Il n’est pas le seul. La
réglementation internationale ne permet pas, à un athlète sanctionné pour
violation des règles de dopage, l’utilisation des installations sportives, de
s’approcher du milieu sportif. Un sanctionné pour dopage est un paria. Il est hors-jeu
lorsqu’on joue au football ou hors
champs si on est au contact des NTIC.
Une lecture des procès-verbaux 2013 de la FAA (donc sous la présidence
Bouras) indique que Bouraâda a été convié à participer (son nom figure sur la
liste des athlètes) à un stage de préparation à Leverkusen (Allemagne), sous la coupe de Mahour Bacha. Suite aux
désagréments provoqués par cette situation plus que délicate, Bouraâda aurait
postérieurement participé clandestinement à d’autres stages. Conséquence de ce
cafouillage, le président de la FAA aurait reçu de l’IAAF (informée par une âme
sensible au respect de la réglementation) une « mise en garde ». Et,
le site fédéral a été ensuite purgé. Les copies des PDF existent chez quelques personnes
qui les conservent précieusement.
Surprise ! Alors que l’on s’attendait à une attaque en règle de la
CPO, ennemie déclarée de son coach, c’est la fédération qui est clouée au
pilori. Bouraâda, sans prendre de gants, s’attaque à la FAA en disant, suite à
une question posée : «C’est en effet le rôle d’une fédération de
satisfaire toutes ces exigences ».
Bouraâda n’a même pas un peu de reconnaissance pour ce qu’elle a fait
pour lui, les transgressions à la réglementation qui ont été commises. Il lui
en faut plus, toujours plus. Lui ou son entraîneur ? On ne sait !
Le discours qu’il tient par la suite étonne. On sent qu’il ne lui
appartient pas. Trop bien rodé pour une personne qui n’a pas ses marques avec
la presse. Trop d’agressivité aussi. Une agressivité bien compréhensible pour
un athlète à qui on a fait croire qu’il serait médaillé, qui a véritablement
cru en ses chances et surtout s’est entraîné comme un forcené. La déception
l’a-t-elle fait parler ?
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