dimanche 15 janvier 2017

Zhor Guidouche, Dans le rôle du traitre

Comme les séries télévisées à succès, notre chronique « Polémiques » est devenue une saga. Les développements ont allongé, plus que de raison ou plus exactement plus que ce que nous avions prévu au départ, notre récit narratif sur la « Crise de Rio », qui est à la fois une analyse et tentative de compréhension de ce qui s’est déroulé au cours du printemps et de l’été olympique.
La saga « Polémiques » peut être appréhendée (en l’état actuel des choses) comme un conte (traditionnel, folklorique, fantastique, etc.), comme un récit  susceptible de postuler à une analyse structurale telle que mise en place par les analystes du discours. Un récit où la typologie des actants, (ceux qui participent à l’action) et qui, comme dans les contes, fait apparaitre des personnages (animaux, végétaux, objets divers) relevant de l’anthropomorphisme.
Dans la « Crise de Rio », ces actants sont la voiture officielle, les taxis de Zerifi et Bouraâda, la cryothérapie, la Técarthérapie, l’avion spécial, etc. Ce sont des éléments importants de la compréhension des événements dont certains ont été sciemment écartés du champ de vision et du champ d’analyse ponctuelle que l’on voudrait restreindre.
On retrouve dans cette saga des personnages centraux (Ahmed Mahour Bacha et Amar Bouras d’une part et Amar Brahmia d’autre part). Des personnages qui conduisent les événements, que l’on retrouve constamment. Ils sont le fil rouge de la narration. Les héros (et anti-héros) de l’histoire et des histoires à… dormir debout.
A leurs côtés, on peut distinguer des « guest-stars », des personnages qui font des apparitions furtives certes qui, dans le récit présent, sont secondaires tout en occupant sur un autre plan, dans un autre récit, dans une autre série, des rôles importants, centraux.
Dans « Polémiques », on pourrait classer dans cette catégorie aussi bien le président du comité olympique (Mustapha Berraf) que le DTN de la FAA (Ahmed Boubrit) que l’on retrouve dans beaucoup de séquences narratives préjudiciables au fonctionnement des délégations. 
Au fil des chroniques publiées (des épisodes), des personnages secondaires sont devenus importants. Beaucoup pourraient être des personnages essentiels dans d’autres chroniques. Dans la « Crise de Rio », ces acteurs aux statuts évolutifs ont été Abdelhamid « Blondin » Zerrifi, Abderrahmane Anou, Salim Keddar. Il y a également avec un autre statut Larbi Bouraâda  et enfin…… Toufik Makhloufi.
Chacun apporte à sa manière des éléments de compréhension des événements que l’on a pu déceler, découvrir pendant la préparation olympique et pendant les jeux olympiques de Rio 2016. A travers les articles publiés dans les médias et les reportages télévisés diffusés sur chaînes privées idéologiquement marquées  par l’opposition mécanique au système.
Dans notre narration, Zhor Guidouche est apparue incidemment. Elle n’avait pas été retenue dans la distribution initiale des rôles, dans le casting narratif. Il se trouve qu’elle a été citée dans une déclaration d’Ahmed Mahour Bacha en tant que protagoniste (mineure mais opportune) de l’incident dit de « la voiture officielle ». Elle est donc devenue (nous dirons presque par intrusion), avec la modification du scénario de base, une figurante. C’est elle, en tant que membre du COA, qui règle la course du taxi transportant Larbi Bouraâda à la clinique italienne de Técarthérapie. Après une escale irrationnelle au village olympique et une perte de temps à……attendre Godot.
Ceci étant établi, nous avons apporté comme information supplémentaire (mais non nécessaire) que Zhor a été sanctionné par le Comité olympique à son retour à Alger. Le texte n’appartenant plus à son auteur dès sa publication, beaucoup ont établi un lien entre le paiement du taxi et la sanction. Ce rapprochement leur appartient en propre. Nous n’en assumons pas la responsabilité.
Irrité par cette relation de causalité (de cause à effet) apparente, un commentateur (sur les réseaux sociaux) de la chronique a apporté sa contribution, son rectificatif dont nous dirons qu’il est le bienvenu puisque s’inscrivant dans le postulat de départ ou la chronique est un espace ouvert de débat.
Cette contribution ou ce rectificatif (c’est selon), par l’apport d’informations non révélées précédemment par la presse, sans y paraître,  conforte - dans un de ces actes inconscients (ou du subconscient, qui ne l’oublions pas est un indicateur d’énonciation à travers les marques qu’il produit dans le texte, dans la déclaration, dans le propos du commentateur- la thèse de la conspiration que nous avions quelques difficultés à établir et à assurer. Un complot qui visait à première vue Toufik Makhloufi. Un complot visant à déstabiliser la délégation algérienne en quête de médaille olympique mais dont les effets pervers apparaissent à un moment où les jeux sont faits, à l’heure d’engager la bataille finale, la grande bataille médiatique, de l’hallali. Le gibier étant le COA et la CPO.
La thèse conspirationniste que nous avons développé s’appuie sur une relation faite par un membre de la délégation olympique algérienne. Une personne ayant pris  part aux faits que nous relation ci-après. Le jour de la finale du 1500 mètres, des membres de la délégation on eut vent d’une tentative de récidive de la situation de confusion racontée par ailleurs qui devait entourer l’utilisation de la voiture affectée à Makhloufi pour la circonstance. L’incident Bouraâda a eu lieu deux jours plutôt. Il est frais dans les esprits.
La narration qui nous a été faite nous a fait penser à ces films où apparaissent le président des Etats Unis et son escorte du « Secret Service » : échanges téléphoniques constants, garde du corps accompagnant le champion dans ses moindres déplacements, en zone mixte, au stade pendant la séance de décrassage. Intérieurement, nous avons souri. Il ne manquait que l’accompagnement jusqu’à la porte de de ces lieux où même les Rois se rendent seuls, à Rio au lieu réservé pour la récupération de l’urine à analyser. Tout l’arsenal des mesures de protection pour empêcher l’acte redouté avait été mis en œuvre pour éviter l’incident médiatique qui ……était en préparation au village olympique.
Nous préciserons que ce commentateur semble appartenir au « clan diabolique » dont il prend régulièrement la défense. Ceci n’a pas d’importance particulière puisqu’il apporte un point de vue contradictoire sur une thématique sur un sujet attirant fortement les lecteurs ainsi que nous avons pu le constater statistiquement. La polémique, la mise en cause de certains personnages (mineurs et surtout important) est formidablement attractive.
Contrairement à beaucoup, ce contradicteur avance sous le couvert d’un pseudonyme et d’un discours  destiné à le masquer aux regards des Autres. Une démarche qui est (de notoriété publique) celle  du leader, du porte-parole, de l’homme d’action de ce clan (il ne serait pas le concepteur).
Ce contradicteur (gare à la désinformation et à la manipulation) indique que Zhor Guidouche n’a pas été traduite devant la commission de discipline pour les faits rapportés dans notre chronique. En fait, le grief qui lui est reproché est d’avoir facilité l’entrée d’une équipe de télévision privée (en conflit avec le COA) dans la chambre de Toufik Makhloufi. Au village olympique. Nos lecteurs doivent reconnaitre que la comparution de Zhor Guidouche devant les instances olympiques pour avoir seulement réglé un taxi aurait été des plus condamnables.
En raison de cette aide apportée à l’adversaire, il lui aurait été reproché de s’être ingérée dans des attributions qui ne seraient pas les siennes : les relations avec la presse. 
 Zhor Guidouche (dans la traduction du récit de notre commentateur), dans le rôle du traitre, avait introduit les « terroristes » là où on ne les attendait pas. Dans la chambre du médaillé d’argent. La suite est connue. Ce sont les déclarations tenues par Makhloufi à l’encontre des responsables sportifs dont ceux de la fédération. Des déclarations sibyllines qu’il faudra décortiquées en les replaçant dans le contexte particulier des jeux de Rio et du contexte englobant de la totalité de l’olympiade.
Le commentateur poursuit en affirmant (avec la forfanterie de celui qui aurait assisté à l’incident rapporté et la délectation à raconter un moment inédit) que le président du COA aurait reproché à Zhor Guidouche son acte. En public, dit-il. Avec des éclats de voix, devant les sportifs, les dirigeants et les …..  journalistes  présents sur place qui, à notre connaissance, n’en ont pas fait état.
La thèse du complot subodoré devient de plus en plus convaincante. Le renvoi de la voiture officielle par Mahour Bacha, le paiement de la course du taxi de Bouraâda par Zhor Guidouche, la tentative de reproduction confortent ce point de vue.
Pour mieux comprendre  ce contexte délirant inapproprié à la motivation de l’ensemble de la délégation à obtenir les résultats attendus d’eux, pour mieux appréhender l’ambiance délétère, empoisonnée qui enveloppe, depuis des mois (si ce n’est des années) la participation algérienne aux jeux olympiques, un rapide flash-back est indispensable.
Il faut pour cela remonter  à une réunion (ce n’est qu’un élément d’une chaîne d’incidents) entre le COA et les représentants de la FAA. Une réunion de travail à laquelle Zhor Guidouche à participer en prenant frontalement le partie de la fédération d’athlétisme. Une séance de travail dont nous ne connaissons pas l’ordre du jour ni l’ensemble des personnes qui y ont pris part (la proximité avec le « clan diabolique » aurait été fortement marquée) mais qui aurait vu monter le ton s’élever plus qu’il ne l’aurait dû. Du moins entre des personnes mures, censées être au service du sport algérien depuis des décennies. Une tension si intense que l’on est amené à supposer qu’elle fut un des facteurs à l’origine de l’accident cardio-vasculaire qui frappa quelques jours plus tard le président du COA.
Nous nous donnons la possibilité d’établir un parallèle avec l’accident de santé (infarctus du myocarde) qui frappa (quelques mois plus tôt) le secrétaire général de la FAA (récalcitrant selon le « clan diabolique ») qui, après sa convalescence, fut limogé unilatéralement par le président de la fédération algérienne d’athlétisme avant d’être réintégré dans ses fonctions par le ministère de la jeunesse et des sports.
Il faudrait peut-être aussi intégrer à cette thèse du complot deux autres incidents qui ont eu lieu après le retour de Rio : la traduction du président de la fédération algérienne de cyclisme devant le bureau du COA et la démission de ce même bureau du premier président, le président de la FAA, Amar Bouras. Deux moments forts qui ne sont pas l’épilogue.

Nous l’avons dit Zhor Guidouche était pour nous un personnage mineur de « la Crise de Rio ». Le commentaire reçu nous incite à revoir notre point de vue et à considérer la possibilité qu’elle soit impliquée dans le complot depuis le début de l’année (ou même avant)  et qu’elle en est un rouage important. On comprend alors mieux son comportement au Brésil. Reste à savoir si la conspiration ne dépasse pas le milieu de l’athlétisme et si les enjeux ne sont pas autres.

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