Lorsque l’on analyse la trajectoire de Makhloufi et de
Bouraâda et les polémiques qu’ils trainent, l’entourage des deux athlètes n’est
pas exonéré de tout reproche. Leurs proches ont montré leur incompétence et
leur incapacité à monter la structure d’accompagnement de leurs poulains dans
un contexte de libéralisation économique et juridique permettant le
professionnalisme prévu par la législation nationale.
Les entraîneurs, les dirigeants sont restés enfermés dans les
dogmes du…. socialisme spécifique se parant de quelques attributs de
l’économie de marché. Des attributs (sponsoring des opérateurs économiques
publics et maintenant privés) qui, nous avons cru comprendre, ont été laissés,
quant à leurs utilisations, à la libre appréciation des entourages des athlètes.
Des fonds publics pour une utilisation privée. Avec une remise au goût du jour
des critiques qui ont accompagnées la carrière de manager de Brahmia.
Le temps s’écoulant inexorablement, l’être humain à tendance
à oublier. On attribue, le titre de champion olympique et tous les honneurs à
Aden Djamaa en occultant (grâce à cette passivité qui nait de la paresse
intellectuelle) que, en cette année olympique 2012, les records personnels de
Makhloufi (autre élément d’évaluation de la progression et de la valorisation
d’un athlète) ont été établis au mois d’avril. Avant le changement
d’entraîneur.
Nous connaissons tous le raccourci discursif qui a cours dans
les milieux de l’athlétisme. Celui qui fait qu’en signalant un chrono on omette
les centièmes et les dixièmes de secondes. Lorsqu’il rejoint Aden, Makhloufi avait
déjà été chronométré à 1.43 au 800 et à 3.30 au 1500. Des chronos qui résonnent
élogieusement dans l’esprit des observateurs.
Avant d’intégrer son nouveau groupe d’entraînement, Toufik
Makhloufi a nettement progressé. Le titre de champion d’Afrique et les chronos
pour les entraîneurs algériens (Brahmia ou un autre entraîneur). Le titre
olympique (plus marquant, plus glorieux) pour Aden qui récupère le travail fait
sous la houlette des Algériens. Car, il
faut en convenir, ce n’est pas en trois-quatre mois que l’on progresse. Surtout
pas avec le coaching d’Aden dont nous verrons plus tard (dans une autre
situation) l’approche relationnelle avec les athlètes. Le chrono n’est pas le
titre !
En 2012, le profil sportif de Makhloufi a mué. Courant
régulièrement sur les deux distances (800 et 1500), il s’est orienté
progressivement vers le 1 500. Sur 800, la progression se compte en
dixièmes. Sur 1 500 par secondes entières.
Notons également que dans l’esprit des sportifs installés devant la
télé, le 1 500 est plus évocateur. Porteur de titres mondiaux et
olympiques.
Le changement de groupe d’entraînement est incontestablement
une forme de reconnaissance internationale des capacités de Makhloufi. Le
groupe du coach d’origine somalienne regroupe quelques-uns des meilleurs
coureurs mondiaux de moyenne distance. Mieux, il recrute parmi les espoirs de
la course de demi-fond.
Le « groupe Aden », rejoint par
Toufik Makhloufi à la fin du printemps 2012, est un groupe d’entraînement
controversé. Aussi dérangeant que peut l’être le « groupe Alberto
Salazar » du « Nike Oregon Project ». De
ces deux groupes émanent les relents très forts de pratiques litigieuses.
Le piratage de la base de données de l’AMA (juste après les
JO de Rio) montrera que les athlètes du « NOP » sont
des adeptes des AUT (Autorisation à usage thérapeutique de produits
médicamenteux interdits aux sportifs) considérés comme une forme légalisée de
dopage. Quant à Aden, un des athlètes qu’il entraîna (Hamza Driouch) a été
suspendu en raison d’anomalies sur son PBA (passeport biologique d’athlète). D’autres
athlètes qui furent proches du groupe (entraînés à distance) ont également été
suspendus.
C’est certainement cette appartenance à un groupe sulfureux
(marginal à tous points de vue) qui a donné naissance aux commentaires acerbes
qui ont accompagné la médaille olympique de 2012.
0n y ajoutera pour bien faire, la gestion désastreuse de sa
participation aux courses du 800 et du 1500 olympiques. Une conduite qui a
conduit à enrichir le lot de médisances médiatiques internationales. Une
gestion catastrophique, aléatoire que l’on a imputé à l’encadrement fédéral
mais qui pourrait (à la lecture des péripéties ayant accompagné sa
participation aux jeux de Rio et à d’autres manifestations sportives sous les
couleurs nationales) être le résultat de l’ascendant qu’il a pris sur tous les
gestionnaires du sport. Le président de la fédération n’a-t-il pas déclaré (toute
honte bue) que Makhloufi est ingérable ?
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