A l’intérieur de nos frontières, Toufik Makhloufi est comme
Pharaon. Les questions qui égratignent mondialement son image sont taboues.
Comme toutes les allusions négatives qui, dans les cercles de l’athlétisme
planétaire, il y a un quart de siècle, visées Hassiba Boulmerka et Noureddine
Morceli.
La presse internationale est impitoyable. Depuis 2012, depuis
qu’il a rejoint Aden et surtout depuis qu’il a remporté la médaille olympique
aux jeux de Londres, elle l’a dans le viseur. Ce n’est pas Makhloufi l’athlète
algérien qui est particulièrement visé. Il appartient comme les autres athlètes
coachés par Aden Jama et comme ceux appartenant au « groupe Salazar »,
les coureurs kenyans, marocains ou russes à la confrérie suspecte même s’ils
sont innocents de ce dont on les accuse. Les présomptions de culpabilité sont
très, trop fortes.
Cette presse internationale affirme que Toufik Makhloufi,
avant l’intervention policière et douanière de Sabadell, dans un hôtel de la
périphérie de Barcelone, ayant conduit à l’incarcération puis au placement sous
contrôle judiciaire (pour possession de produits interdits) d’Aden Jama (en
compagnie d’un athlète et d’un kiné marocain), a été approché par
l’investigateur en chef de l’IAAF pour des informations sur les pratiques de
Jama.
Au cours des investigations préliminaires de l’IAAF qui
aboutiront à l’opération coup de poings fortement médiatisée de Sabadell, Makhloufi
n’a rien dévoilé de particulier sur ce qu’il aurait pu voir durant la période
passée avec le groupe. On raconte même qu’il fut réticent à rencontrer et à
s’entretenir avec l’enquêteur. Un comportement qui fut mal apprécié et
considéré comme un refus de collaboration avec les autorités planétaires de
l’athlétisme et de la lutte contre le dopage. Nous raconterons plus tard les
fondements du déclenchement de l’ « opération Rial »
qui ne le concerne pas directement.
Makhloufi quitte le « groupe Aden » sans
fracas. Pendant quelques temps, il reste sans entraineur. Le départ du « groupe
Brahmia » s’était fait également sans éclats de
voix…..médiatiquement audibles. Il a pourtant laissé des séquelles que l’on
ressentira plus tard. Aux jeux olympiques de Rio.
Après avoir quitté Aden, Makhloufi bricole. Il n’a pas
d’entraîneur attitré. Avant de revenir se mettre temporairement sous la coupe
de l’entraîneur de Souk Ahras qui lui avait mis le pied à l’étrier. Makhloufi
qui a quitté Aden n’est pas retourné au bercail, sous la coupe de l’ancien
staff. Dans le « groupe Brahmia ». Il est cependant
licencié au GSP. La rupture entre le « groupe Brahmia »
et Makhloufi est irréversible.
C’est cet entraîneur (Ali Redjimi mis en avant) qui recevra (a-t-on
avancé) les éloges de ce Philippe Dupont qui, quelques mois plus tard, devint
le coach de Makhloufi. C’est à lui que le manager du demi-fond français
(certainement sur la foi des discussions qu’il a eu avec Makhloufi) aurait
attribué le chrono de 3.30 du printemps 2012. Une paternité contestée.
Nous sommes à la fin de l’année 2014. Makhloufi a retrouvé,
après une année 2013 sans résultats probants (3.36.3. au 1500), un peu
d’allant. A nouveau, il fait partie de l’élite mondiale (1.43.53 au 800 et
3.30.40 au 1500). Ces chronos sont attribués à Aden. La collaboration s’achève
avec la saison sportive.
Les championnats du monde de Pékin sont à l’horizon. Pour
Makhloufi, la mécanique administrative, la logistique connait quelques
grincements. La fédération, le comité olympique, le ministère sont donnés défaillants.
Les désirs de plus en plus impératifs, les (prétendues) exigences de Makhloufi (l’aura
de la médaille d’or olympique ?) ne peuvent être satisfaits. D’autant que
ces trois institutions se tirent dans les pattes. Aucune coordination. Absence
de concertation. Chacun pour soi. Chaque institution veut s’approprier l’image
des lauriers olympiques.
Ce qui se dit (Makhloufi l’exprimera maladroitement dans une
interview accordée en fin d’année 2014) c’est que les décideurs sportifs
auraient refusé que Redjimi ait en charge la préparation technique des
championnats du monde. Il ne répondrait pas aux critères retenus par ces décideurs sportifs.
En conséquence, il ne peut accompagner Makhloufi pour encadrer
un stage à l’étranger. Les 3.30 au 1 500 mètres ne sont pas comptabilisés
à son avantage. Parions qu’il s’agit d’une histoire de diplômes. Le dossier de
sortie étant initié par la FAA, nous pouvons supposer que c’est le DTN (Ahmed
Boubrit) qui mit son véto.
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