mardi 24 janvier 2017

Polémiques (91), Makhloufi sans entraîneur


A l’intérieur de nos frontières, Toufik Makhloufi est comme Pharaon. Les questions qui égratignent mondialement son image sont taboues. Comme toutes les allusions négatives qui, dans les cercles de l’athlétisme planétaire, il y a un quart de siècle, visées Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli.
La presse internationale est impitoyable. Depuis 2012, depuis qu’il a rejoint Aden et surtout depuis qu’il a remporté la médaille olympique aux jeux de Londres, elle l’a dans le viseur. Ce n’est pas Makhloufi l’athlète algérien qui est particulièrement visé. Il appartient comme les autres athlètes coachés par Aden Jama et comme ceux appartenant au « groupe Salazar », les coureurs kenyans, marocains ou russes à la confrérie suspecte même s’ils sont innocents de ce dont on les accuse. Les présomptions de culpabilité sont très, trop fortes.
Cette presse internationale affirme que Toufik Makhloufi, avant l’intervention policière et douanière de Sabadell, dans un hôtel de la périphérie de Barcelone, ayant conduit à l’incarcération puis au placement sous contrôle judiciaire (pour possession de produits interdits) d’Aden Jama (en compagnie d’un athlète et d’un kiné marocain), a été approché par l’investigateur en chef de l’IAAF pour des informations sur les pratiques de Jama.
Au cours des investigations préliminaires de l’IAAF qui aboutiront à l’opération coup de poings fortement médiatisée de Sabadell, Makhloufi n’a rien dévoilé de particulier sur ce qu’il aurait pu voir durant la période passée avec le groupe. On raconte même qu’il fut réticent à rencontrer et à s’entretenir avec l’enquêteur. Un comportement qui fut mal apprécié et considéré comme un refus de collaboration avec les autorités planétaires de l’athlétisme et de la lutte contre le dopage. Nous raconterons plus tard les fondements du déclenchement de l’ « opération Rial » qui ne le concerne pas directement.
Makhloufi quitte le « groupe Aden » sans fracas. Pendant quelques temps, il reste sans entraineur. Le départ du « groupe Brahmia » s’était fait également sans éclats de voix…..médiatiquement audibles. Il a pourtant laissé des séquelles que l’on ressentira plus tard. Aux jeux olympiques de Rio.
Après avoir quitté Aden, Makhloufi bricole. Il n’a pas d’entraîneur attitré. Avant de revenir se mettre temporairement sous la coupe de l’entraîneur de Souk Ahras qui lui avait mis le pied à l’étrier. Makhloufi qui a quitté Aden n’est pas retourné au bercail, sous la coupe de l’ancien staff. Dans le « groupe Brahmia ». Il est cependant licencié au GSP. La rupture entre le « groupe Brahmia » et Makhloufi est irréversible.
C’est cet entraîneur (Ali Redjimi mis en avant) qui recevra (a-t-on avancé) les éloges de ce Philippe Dupont qui, quelques mois plus tard, devint le coach de Makhloufi. C’est à lui que le manager du demi-fond français (certainement sur la foi des discussions qu’il a eu avec Makhloufi) aurait attribué le chrono de 3.30 du printemps 2012. Une paternité contestée.
Nous sommes à la fin de l’année 2014. Makhloufi a retrouvé, après une année 2013 sans résultats probants (3.36.3. au 1500), un peu d’allant. A nouveau, il fait partie de l’élite mondiale (1.43.53 au 800 et 3.30.40 au 1500). Ces chronos sont attribués à Aden. La collaboration s’achève avec la saison sportive.
Les championnats du monde de Pékin sont à l’horizon. Pour Makhloufi, la mécanique administrative, la logistique connait quelques grincements. La fédération, le comité olympique, le ministère sont donnés défaillants. Les désirs de plus en plus impératifs, les (prétendues) exigences de Makhloufi (l’aura de la médaille d’or olympique ?) ne peuvent être satisfaits. D’autant que ces trois institutions se tirent dans les pattes. Aucune coordination. Absence de concertation. Chacun pour soi. Chaque institution veut s’approprier l’image des lauriers olympiques. 
Ce qui se dit (Makhloufi l’exprimera maladroitement dans une interview accordée en fin d’année 2014) c’est que les décideurs sportifs auraient refusé que Redjimi ait en charge la préparation technique des championnats du monde. Il ne répondrait pas aux critères  retenus par ces décideurs sportifs.

En conséquence, il ne peut accompagner Makhloufi pour encadrer un stage à l’étranger. Les 3.30 au 1 500 mètres ne sont pas comptabilisés à son avantage. Parions qu’il s’agit d’une histoire de diplômes. Le dossier de sortie étant initié par la FAA, nous pouvons supposer que c’est le DTN (Ahmed Boubrit) qui  mit son véto. 

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