L’athlétisme algérien évolue dans un brouillard très épais.
Les informations (jamais officielles) qui circulent s’appuient sur des rumeurs
et bien entendu sur leurs contraires. Chacun apporte son grain à moudre au
moulin. Chacun en fonction de ses intérêts quelques fois mesquins.
L’une de ces rumeurs rapporta que l’entraîneur pressenti par
la fédération aurait pu être Amar Benida, l’époux et entraîneur de Nouria
Benida-Merah, la championne du 1 500 mètres des jeux olympiques de Sidney
(2000). Lui-même ancien coureur de 1 500, en charge de l’élite nationale
du demi-fond (Hathat et Belferrar qui seront sélectionnés pour les JO de Rio 2016). Un proche des rouages fédéraux.
Amar Benida sera, avec le DTN, un des protagonistes passifs
de l’incident dit de « la voiture officielle » qui eut
lieu à Rio après les épreuves de la première journée du décathlon auquel
participait Larbi Bouraâda. Cette voiture qui devait accompagner le
décathlonien à la clinique italienne de Técarthérapie et conduisit à une
polémique médiatique qui restera longtemps dans les annales de l’athlétisme
algérien bien malade. Amar Benida est également réputé proche d’Ahmed Mahour
Bacha.
Benida ou pas Benida, peu importe. Makhloufi est seul pendant
quelques mois. Il passa outre au véto fédéral et à la position d’attente
ministérielle (le dossier de sortie étant concrétisé par le MJS) et s’envola
pour les Etats Unis en compagnie d’un kiné et de deux sparring-partners dont
Halli Nacereddine, un athlète résidant alors dans les pays scandinaves qui
traversa comme une comète l’espace athlétique algérien. A l’instar de nombreux
espoirs du demi-fond.
L’après-Londres (la saison 2013) peut être considérée comme
une saison blanche. Toufik Makhloufi a été affaibli sans que l’on sache
véritablement quelle en est la cause.
Une « maladie » qui a interrompu sa préparation,
entravé sa progression chronométrique, ses ambitions et a engendré de fortes
suspicions.
On ne peut pas côtoyer
le Diable sans que cela n’ait un effet sur le regard que portent sur vous
ces Autres prêts à bondir au moindre
faux pas! Certains de ses contradicteurs (parmi les plus hardis) ont évoqué une
année sabbatique pour…cause de désintoxication, élimination de son organisme des
produits qu’il aurait ingurgité. Champion olympique en titre, il est devenu un
coureur à suivre de près, avec un marquage à la culotte comme disent les
footballeurs. Le système Adams est là pour le traquer.
Tous les commérages qui ont eu cours ont été facilités par
l’absence d’une politique de communication fédérale bancale. Une situation
préjudiciable au champion démontrant à nouveau l’incapacité de l’instance à
protéger son champion, son héros. La politique de l’autruche : s’enfoncer
la tête dans le sable pour ne pas voir le danger.
Nous constaterons malheureusement que la fédération ne
pouvait décemment pas combattre de telles allusions puisque le président de la
fédération a été compromis indirectement (par le biais de sa fille et de son
meilleur ami) dans l’affaire du dopage de juin 2012. Elle n’aurait pas été
crédible.
Certains indices laissent croire que, pendant son escapade
américaine, Makhloufi reçu une aide symbolique d’Abderrahmane Morceli, devenu
entraîneur en chef de l’équipe de cross-country du Riverside Collège où étudia
et s’entraîna son frère, le champion du monde et olympique du 1500, Noureddine
Morceli. Une certitude, c’est qu’au fil de la diminution des ressources
financières de Makhloufi qui investit, dit-il dans l’interview, dans ce stage
ses économies, le groupe de départ s’amenuisa. Les partenaires algériens
d’entrainement quittèrent le stage. Aux Etats Unis, le petit groupe n’avait pas
d’entraîneur pour superviser le travail effectué, la réalisation du programme.
C’est à cette période que Makhloufi rencontra le groupe
d’athlètes français coachés par Philippe Dupont. Le groupe Makhloufi et le
groupe français étaient en stage à Albuquerque que Noureddine Morceli fit
connaitre en Algérie. Ils (Makhloufi et ces mêmes athlètes français, cette
fois-ci accompagnés de leur mentor) raffermiront leurs liens plus tard au cours
d’un autre stage à Font Romeu, le centre de préparation en altitude français.
C’est lors de ce stage américain que semble avoir émergée
l’idée de la future collaboration. Une idée qui fut confortée par les bonnes
relations qu’entretenaient Makhloufi et les coureurs de demi-fond français
d’origine algérienne. Plus tard, Makhloufi dira aussi qu’il avait choisi Dupont
parce qu’il connaissait la mentalité des athlètes algériens.
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