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nes des premières gloires de l’athlétisme national, un international
de lancers ayant su allier le sport et ces études universitaires que tous les
parents souhaitent à leur progéniture - des études scientifiques éloignées
(mais pouvant par certains aspects et spécialités en être proches) des
sciences, technologie et méthodologie du sport, devenues la voie royale des
sportifs d’un certain niveau - avant qu’il ne devienne dirigeant puis président de fédérations
sportives, commentant une de nos précédentes chroniques (de la série « Sport
en mutation ») s’est indigné à la fois de la gabegie qui fait loi
dans ce système sportif national dépecé et de l’indigence du patrimoine
immobilier (infrastructurel) des équipes mythiques du football-roi.
Parmi ces clubs, il cite le MCA financé à perte par la compagnie pétrolière nationale
(Sonatrach). Club omnisports, antichambre des équipes nationales (toutes
disciplines sportives confondues) auquel nous avons, dans cette chronique,
attribué l’épithète, sous forme d’acronyme, de « SSF »
(sans stade fixe) pour illustrer cette situation qui lui vaut en permanence
(depuis presque deux décennies) d’être en quête d’un stade pour abriter ses
rencontres sportives hebdomadaires. L’effet négatif de cette mégalomanie
égocentriste qui l’anime et a conduit ses dirigeants à dédaigner les stades d’hier
pour le « complexe olympique du 5 juillet »
devenu l’antre de l’équipe nationale après les travaux de réhabilitation qui
suivirent des décès accidentels de supporters.
Tous les autres clubs ont su, bon gré mal gré, s’adapter à la
situation nouvelle en s’appropriant sous différentes formes juridiques dont
celles (pour répondre aux exigences de ce cahier de charge prétendument imposé
aux SSPA) de la concession ou de la jouissance des installations sportives
publiques. Dans ce contexte, l’absence de clubs rivaux de même envergure permet
aux clubs de l’intérieur du pays de bénéficier d’une priorité certaine que nul
ne peut contredire.
Depuis le « redressement révolutionnaire » de
1965, les réalisations d’infrastructures sportives ont été nombreuses. Souvent
les constructions, les réhabilitations et les extensions d’installations
existantes ont été déterminées par
l’organisation d’événements sportifs de grande importance (jeux méditerranéens,
jeux africains, championnats d’Afrique). En fait, cette manière d’agir n’a rien
d’exceptionnel puisque ce type de politique est
usité par toutes les nations
lorsqu’il s’agit d’offrir une image de modernisme aux touristes sportifs.
La « Réforme sportive », sous tendue par
l’idéologie « socialiste spécifique », encadrée par des
institutions ayant porté à son summum
une idée de la Planification érigée en dogme, a permis aux grandes villes de
disposer de stades (et de salles) modernes
en des temps où les conditions de vie de la population n’encourageaient pas la
pratique sportive et que le « PAP » (plan
anti-pénuries) de la gouvernance Chadli
introduisait la société de consommation et parallèlement libérait le terrain
devant les sociétés d’importations étatiques, ancêtres des sociétés d’import-
import de statut privé constituées en une maffia dont les actions néfastes pour
l’économie et les finances nationales ont été médiatisées ces dernières
semaines par la presse.
La libéralisation économique et politique a ouvert le champ (lorsque
le pays eut retrouvé l’aisance financière portée par l’augmentation sidérale
des prix des hydrocarbures) à une politique débridée de couverture du
territoire national en infrastructures sportives lourdes, souvent
surdimensionnées par rapport aux besoins des populations. Comme de bien
entendu, priorité fut donnée aux stades de football. Par ailleurs, les
installations ont été envisagées sous l’angle de la compétition et non d’une
pratique éducative, ludique ou de préservation de la santé. Aux antipodes d’une
politique de socialisation du sport. Mal gérés, mal entretenus, les offices
publics des grandes villes (il faut le préciser), comptant essentiellement sur
la manne financière étatique et les aides multiformes des collectivités locales
(en particulier à l’approche d’un événement sportif attirant les autorités
locales et les représentants de la presse nationale puisque les écrits des correspondants locaux « embeded »
n’ont aucun impact) taxent impitoyablement les sportifs du week-end désireux de
« bruler quelques calories et de retrouver un souffle perdu »
pendant que des centaines de milliers de resquilleurs ont entrée libre.
La gestion des projets de réalisation d’infrastructures répond aux
mêmes principes et mêmes insouciances qui président à la vie de tous les
projets (insuffisance de maturité, non-respect des délais de réalisation et
évidemment dépassement des autorisations de programme) et accompagnent
l’ensemble des projets publics sujets à tant de scandales médiatiques et
judiciaires.
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