mardi 1 mars 2016

Sport en mutation (6), Le professionnalisme pour solution

L
e football en voie de professionnalisation puis professionnel, tel qu’il est perçu depuis une vingtaine d’années par beaucoup d’opérateurs économiques nationaux qui ont l’investi, est - à de rares exceptions près - la chasse gardée d’hommes d’affaires en quête de l’exposition médiatique qu’offre sans retenue une presse sportive avide de sensationnel. Ni sponsors ni mécènes, ils sont pour beaucoup sur la ligne de départ d’une course aux marchés et contrats publics et autres avantages. Faire partie du Conseil d’Administration d’une SSPA ouvre des portes qui autrement resteraient closes ou à peine entre-ouvertes. Sans compter cette notoriété qui a conduit certains d’entre eux à des fonctions électives dans les assemblées populaires. La « presse people foot », dont il faut reconnaitre qu’elle est totalement dépourvue d’états d’âme, pendant les périodes de crise financière périodiquement rencontrées par les emblématiques clubs locaux, a mis en avant les pressions exercées par les représentants locaux de l’Etat sur les hommes d’affaires actionnaires des SSPA et de leurs pairs industriels bénéficiaires d’avantages étatiques pour partager les dettes accumulées et renflouer les caisses. L’histoire toute récente du professionnalisme montre que le football professionnel à l’algérienne tel qu’il se décline actuellement est à la convergence de la politique locale et des affaires dont quelques -unes semblent avoir pris naissance dans la sphère informelle.
Les « mutins » du mouvement sportifs, ces dirigeants et athlètes des « sports co » prétendant boycotter les rencontres de leurs championnats respectifs n’auront sans doute pas gain de cause auprès des pouvoirs publics. Ils ont trouvé pourtant des alliés de première importance avec l’athlétisme, la boxe et le judo. Des disciplines sportives dont le palmarès continental, régional, mondial et olympique rend insignifiant celui du football.  Force restera de toute évidence à la réglementation ! Le long processus de résolution du « conflit » se poursuivra indéfiniment jusque, la lassitude aidant,  les représentants des sports collectifs et individuels ne reviennent plus à la table des négociations.
Les arguments des négociateurs du mouvement sportif ne seront guère entendus par ceux qui furent peut être, à un moment donné, leurs pairs (ou leurs condisciples) partageant les mêmes soucis et les mêmes rèves. Le passage dans le rang des pouvoirs publics change les hommes et la perception que l’on a de l’univers sportif. La passion d’hier et d’avant-hier pèse peu devant les principes juridiques que les dirigeants de clubs ne peuvent discuter. Le conditionnement idéologique fait incontestablement son œuvre. L’éducation reçue successivement à l’école et à l’université, l’ambiance des salles de sports sont à l’opposé de celles des stades de football et de ces tribunes et gradins dont les occupants sont issus de l’ «école de la rue » sublimée par les comportements individuels et collectifs façonnés dans les arcanes de la sphère économique informelle, un milieu où la débrouillardise prend le pas sur toute autre considération et qui est, comme le montre les opérations d’éradication du commerce informel engagées ces dernières années, un chancre impossible à extirper.
Sans compter que cette manifestation de dépit n’a aucun impact populaire. Les passionnés sont certainement nombreux mais les supporters et les hooligans qui accompagnent si massivement le football sont bien rares. La pression populaire qui habituellement incite les pouvoirs publics à amender ses positions lorsque la rue footballistique et ses supplétifs gronde est nulle.
La solution existe pourtant. Il s’agit pour les sports collectifs de s’engager résolument dans la voie du professionnalisme et que les associations les plus représentatives se constituent en SSPA. Cependant l’aventure risque d’être rebutante. Le football et ses folies des grandeurs, sa mégalomanie, ses projets irréalistes est passé par là détruisant sur son passage les nobles idéaux de morale, de respect des règles que les disciplines mineures véhiculent. Sans compter la crédibilité qui aurait pu  être accordée à ces dirigeants et sportifs  (perdue et difficile à reconstruire) si leurs disciplines avaient été la locomotive de l’aventure professionnelle

Le songe est réalisable…..loin de la capitale qui depuis l’indépendance s’est accaparée de ses sports, leur a donné ses plus beaux fleurons et leurs lettres de noblesse et….. ne peut plus subvenir à leurs besoins.   

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