samedi 5 mars 2016

Lutte contre le dopage, Quand on veut tuer son chien…..


C
‘est de la froide et belle Scandinavie que nous vient le dernier fait saillant de la lutte contre le dopage que mène, avec fortes convictions,  l’agence mondiale contre le dopage (AMA), une de ces institutions internationales qui régissent le fonctionnement du monde et qui, dans son domaine d’activité, se comporte en tant que gendarme universel et en censeur des…..mœurs sportives ayant viré dans l’amoralité.
Il est maintenant avéré qu’un grand nombre de disciplines sportives sont rongées par ce fléau qu’est ce dopage qui serait (avec un peu d’exagération) une pratique antédiluvienne sensée donner des forces aux héros des contes mythiques qui, dans toutes les contrées de la planète (on commencera bien évidemment avec la potion magique du druide Panoramix dans laquelle est tombée ce brave, bon, gros et naïf d’Obelix) et tous ces nectars des Dieux qui accompagnent les récits des mythologies. Y compris l’hydromel des Saxons, Celtes et autres Vikings.
Dans cette monarchie à la fois libérale et sociale, ce cas de dopage fait tâche. Tout y semblait pour le mieux. Dans cette péninsule du Nord de l’Europe, une telle trahison aux nobles et belles règles sportives est impensable. Les populations de ces contrées qui s’étendent vers l’Est et le Nord de la France sont, selon une idée qui fait partie de nos imaginaires méditerranéens, disciplinés et respectueux de la loi et des normes sociales. 
Cela ferait aussi partie du tréfonds des mentalités dans l’idyllique Royaume uni (patrie du fair-play) et au sein de la fédération de 50 états, exemples de la démocratie et du marché libre tenus dans le creux de « la main invisible » où les grands laboratoires pharmaceutiques (sans lesquels il n’y aurait pas dopage) tiennent le haut du pavé. Des nations à la puissance économique incontestable jouant habilement sur les concepts de « globalisation »-« mondialisation » et surtout sur ceux d’ « avantages comparatifs » prônés par les idéologies libérales et néo-libérales pensées et formulées par leurs « thinks-thanks » d’hier et d’aujourd’hui.
Dans le domaine restreint du sport, ce ne sont pas les marchandises et les matières premières qui sont au cœur de la course aux médailles et de l’émigration sélective, mais des êtres humains dont les aptitudes seraient supérieures à la norme. L’athlète surprise par un contrôle, Abeba Aregawi, championne du monde du 1 500 mètres en 2013 (Moscou), sous les couleurs suédoises après avoir terminé à la 4ème place du 1 500 m des jeux olympiques de Londres avec la représentation son pays natal, ne s’intègre pas dans les courants migratoires de populations que l’on recense habituellement. Ceux qui font que les coureurs Marocains prennent les nationalités française, espagnole ou belge. Pas de liens historiques, religieux, culturels ou mêmes climatiques entre son Ethiopie natale et son pays d’adoption, la Suède. On aurait eu plutôt tendance, via ces raccourcis qui naissent de rapprochements hâtifs, à la voir se diriger du côté de l’Italie (ancienne puissance colonisatrice) ou Israël qui mis en place un pont aérien pour faciliter l’émigration des ethnies hébraïques d’Ethiopie.
Incriminée dans l’utilisation d’un produit récemment prohibé (début de l’année) par l’AMA, Abeba Aregawi (en attente des résultats de l’analyse de l’échantillon « B » et suspendue provisoirement) est considérée quasiment comme une criminelle récidiviste.  Pourtant ce n’est que son premier contrôle positif.
On peut penser que les premiers commentaires publiés dans la presse française participent des réactions « nationalistes » qui accompagnent l’arrivée massive  des migrants venus du Sud qui enflamme les esprits sur un fond de xénophobie. On retient en premier lieu sa naturalisation par la voie du mariage (à blanc (?), selon les indiscrétions de la presse) avec un Suédois d’origine éthiopienne. Un mariage contracté en 2009, rompu quelques mois après la naturalisation et suivi d’un autre mariage avec un champion éthiopien de marathon. On passe très rapidement sur la facilité avec laquelle elle a obtenu le changement de nationalité sportive (la fédération éthiopienne ne s’y est pas opposée) et l’implication directe de la fédération suédoise.
Pour renforcer les arrière-pensées, on fait état de fausses déclarations quant à sa résidence sur le sol suédois. On feint de ne pas savoir que les athlètes de l’élite de ce pays (pauvre parmi les plus pauvres) passent la majorité de leur temps à errer de pays en pays, de centres d’entrainement en centres d’entrainement comme la majorité de leurs adversaires (Kenyans, Erythréens, Yéménites, Européens, etc.) qui ont fait de l’athlétisme le moyen de gagner leurs vies.

Pour compléter cette enquête journalistique préliminaire et stigmatiser un peu plus l’athlète, on indique qu’elle serait redevable de 1 000 ou 1 200 euros pour la période 2009 à 2013. Elle est donc une délinquante fiscale.

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