samedi 19 mars 2016

Jeunes talents (2), L’impossible comparaison

A
insi que nous  l’indiquions dans notre précédente chronique, c’est à notre corps défendant que nous avons médiatisé les péripéties qui marquent une carrière naissante de champion (nous l’espérons) en devenir. La proximité tue et parasite. Triki fait partie des quelques athlètes constantinois  (contemporains) de talents (Skander Djamil Athmani, Souhir Bouali) que nous avons eu le bonheur de rencontrer au hasard de rares virées à ce « stade d’athlétisme » de Constantine qui ne donne plus envie de s’y rendre pour différentes raisons dont le comportement du personnel du complexe sportif, une structure qui rackette les masters et laisse dépérir les installations annexes (salle de musculation, piste, aires d’élan), la participation réduite aux compétitions, un corps d’officiels plus important que celui des athlètes et des médisances à ne plus en finir. Nous noterons que le contexte dans lequel évolue Triki est commun à beaucoup de jeunes champions.
Nous l’avons vu sauter. Nous avons discuté, sur beaucoup de ces aspects qui déterminent l’athlète, avec son entraineur (Talhi Azzedine) et son compère de l’équipe nationale (des années 80) Bachir Messikh et avec son père, qui était encore en vie (Yasser était alors cadet). Nous revenions alors, après avoir pris nos distances pendant une vingtaine d’années, à la presse (locale et régionale) et à l’athlétisme.
Les athlètes d’hier et d’avant-hier (entraineurs et dirigeants d’aujourd’hui) n’ont pas cessé de vanter les qualités de leurs athlètes. Comme au bon vieux temps où les entraîneurs de tous les horizons et les athlètes d’Oran, Tlemcen, Alger, Annaba nous racontaient leurs espoirs et leurs déboires. Des informations d’apparence futiles mais si signifiantes.  
Triki a donc été une exception et le restera sans doute. A moins que….nous soyons plus présent sur les événements athlétiques, à la découverte de la génération montante d’athlètes, d’entraineurs et de dirigeants, occasion de retrouver quelques-uns des « anciens » partageant des informations, « leurs » informations sur les réseaux sociaux. Des informations qui, malheureusement, pour celui qui est assis « Sous l’olivier », un verre de thé à proximité de la main, sont certes bien insuffisantes pour comprendre les jeunes (et leurs entraineurs) mais si riches par rapport au site de la FAA incapable de compiler autre chose qu’un « Top  10 Open » et une « classification des clubs ». L’incertitude est partout présente dans cette œuvre qui fut titanesque avec les moyens technologiques rudimentaires d’antan et qui pourrait être aisée avec les NTIC.
Nous devons toutefois reconnaitre que le site de la FAA est d’une richesse remarquable, disponible, peu envahissant   mais souffre de la compartimentation des informations nées de la diversité des activités regroupées en challenges nationaux rémunérateurs. Mais, si pour les compétitions hors stade (cross-country, courses sur route et épreuves de marche sur route) la normalisation des informations est quasiment impossible compte tenu de leurs spécificités (en matière de  distances, de dénivellation, de conditions climatiques qui n’autorisent pas la comparaison entre les chronos réalisés) conduisant de facto à l’impossibilité matérielle de réaliser une base de données fiables. Il n’en est pas de même pour les épreuves d’athlétisme où toutes les conditions d’homologation des performances sont réglementées universellement. Le site répond au seul souci d’information immédiate (mais cependant temporellement décalée puisque pris de vitesse par les facebookers).
Il semblerait en fait que en dehors du cadre des compétitions placées directement sous l’autorité ou la supervision directe de la fédération (Grand Prix FAA, Journées jeunes talents, championnats nationaux) aucune compétition organisée par les ligues de wilayas et les inexistantes ligues régionales (ces conseils de coordination régionale exerçant hors du cadre légal puisque sans statuts) ne trouve grâce aux yeux des statisticiens de la fédération comme si des doutes existaient quant aux capacités (ou qualifications) à organiser dans les normes une rencontre sportive.      
Les archives-papier de la FAA (si elles n’ont pas disparu d’une fédération dépourvu de siège) contenaient pourtant des milliers de résultats, de performances sur tous ces athlètes dont on ne parle plus, qui pourtant ont animé et marqué à tous les niveaux (wilayas, régions, etc.) l’athlétisme national. Elles ont  laissé la place libre à la mémoire vieillissante des acteurs d’hier dont beaucoup sont en retrait, aux souvenirs des uns et des autres dans un univers où les structures organiques de la discipline ne proposent aucune référence numérique sérieuse aux jeunes athlètes (à leurs entraineurs, à leurs dirigeants) avides  de se situer par rapport à leurs prédécesseurs et à leurs rivaux de maintenant

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