jeudi 6 octobre 2016

Polémiques (27), Rencontre surprenante avec N. Morceli


Dès les débuts de la relation entre Morceli et Brahmia, des rumeurs sont nées. Elles continuent d’ailleurs de resurgir lorsque l’on parle de cette relation ou surtout des rapports qui plus tard se sont établis entre les athlètes qui succèderont à Morceli et leur manager. Pour le dire crûment, ainsi que le raconte aussi bien ses détracteurs que ceux qui n’apprécient pas beaucoup le duo du « groupe Bouras », Brahmia auraient escroqué les athlètes dont il gérait les intérêts.
Y avait-il un brin de vérité dans cette relation ? Nous n’en savons rien. La rumeur qui était parvenue jusqu’à nous, à plusieurs centaines de kilomètres du stade annexe, devait être vraiment forte. Amar Brahmia nous en apporta la preuve après la finale du « Grand Prix IAAF-Mobil ».
Jusqu’à cette date du 20 septembre 1991, nous n’avions pas de véritables contacts avec le DTS du Mouloudia. Ni plus, ni moins qu’avec tant d’autres entraîneurs. Des salutations, des poignées de main comme il s’en distribue des centaines sur un stade lors d’une compétition quand on retrouve une personne que l’on vous a présentée et que vous ne pouvez ignorer quand vous la rencontrez à nouveau lors de la compétition suivante. Le respect des règles de la politesse. Rien de bien marquant. Ni dans un sens, ni dans l’autre. De notre point de vue, dans notre découverte de l’univers de l’athlétisme algérien qui avait dépassé, depuis quelques mois, les frontières de l’Est algérien, la priorité que nous nous étions assignée était faire ample connaissance avec les athlètes. Les entraîneurs et les dirigeants de clubs passaient au second plan.
C’est dans le courant de l’après-midi du 19 septembre 1991 que nous avons rencontré le « groupe Brahmia ». En fait ce jour-là, c’était un trio : le duo Morceli (Noureddine et Abderrahmane), accompagné de Brahmia, sortait de l’ascenseur. C’était après la rencontre avec le « groupe Bouras ». 
La rencontre fut surprenante sur tous les plans. Noureddine était installé aux Etats Unis depuis la fin de l’année 1988. Nous l’avions rencontré brièvement aux championnats d’Algérie Open de 1989 qui avaient vu le junior qu’il était battre les meilleurs coureurs algériens de 1500 mètres. Puis, (sans aucune certitude) aux championnats maghrébins d’Alger 1990. Ce ne furent certainement pas des rencontres qui auraient dû marquer son esprit.
Pourtant, en nous apercevant, Noureddine, à la stupéfaction générale - celle essentiellement des athlètes Américains (dont Michael Johnson et Florence Griffith-Joyner) occupés bruyamment à des jeux de société, Jamaïcains (Merlene Ottey) ou Roumaines - vint vers nous tout souriant et les bras grands ouverts.
Aujourd’hui encore, cette scène est pour nous incompréhensible. C’est certainement pour cela que nous en avons encore le souvenir. Etrangement, Abderrahmane Morceli et Amar Brahmia, bien que souriants, étaient eux aussi étonnés par ce comportement inexplicable (et à ce jour inexpliqué) du récent champion du monde. Une année plus, tard, après l’échec des Jeux Olympiques de Barcelone, Noureddine nous surprendra à nouveau par un autre accueil dépassant en chaleur humaine celui de l’ « Hôtel Expo ». Cette fois-ci, à Alger.
Le trio quittant l’hôtel réservé par les organisateurs à l’intention des athlètes et de leurs accompagnateurs pour se rendre à l’ « Hôtel Princès Sophia » où l’équipementier-sponsor du champion (Nike) avait mis des chambres à sa disposition, nous ne revîmes Amar Brahmia (qui nous intéresse le plus dans le cadre de cette chronique) que le lendemain matin, lorsque l’ancien coureur, en compagnie de son ami et ancien adversaire John Bicourt (8.22 au 3000 mètres steeple, participations aux jeux olympiques de Munich et Montréal, alors consultant pour une chaîne de télévision britannique), nous invita à courir le « petit mile » (course mise au programme en prélude aux épreuves du « Grand Prix IAAF-Mobil » à destination des entraîneurs, managers, dirigeants et journalistes permettant aussi de tester le matériel électronique) dont nous avait publié les résultats à l’occasion du 25ème anniversaire de la course.

Nous ne reverrons Amar Brahmia qu’à une heure tardive de la nuit dans les couloirs de l’ « Hôtel Expo » où le manager était à l’œuvre.

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