La cryothérapie (ou les soins
prodigués aux sportifs par le biais du froid) fait partie de la littérature
sportive depuis très longtemps. Un moyen de récupération des efforts fournis,
d’empêcher les courbatures et tant d’autres effets négatifs de l’entraînement
intensif qui est celui imposé au sportif de haut niveau. Des effets qui
pourraient perturber sa préparation, l’empêcher de réaliser son programme
d’entraînement ou lui occasionner des blessures qui retarderaient sa
progression.
La cryothérapie appartient à la
légende non pas urbaine mais athlétique. Elle fait partie des mythes
réparateurs véhiculés depuis des siècles dans des contrées, des civilisations
pourtant séparées par la distance et le temps.
Il y a un demi-siècle, lorsque
nous épluchions les articles publiés dans la presse spécialisée et dans les
magazines (très rares) qui trouvaient périodiquement place sur les étals, nous
avons souvenir que les entraîneurs préconisaient différentes méthodes pour
éliminer la fatigue. On ne parlait pas encore de toxiques et autres lactates
qui se dissimuleraient dans les muscles et que l’on n’a mis en évidence que
plus tard. Parmi ces méthodes figuraient le chaud symbolisé par la douche à l’eau chaude et par
le hammam turc, le sauna finlandais (bain de vapeur chaude suivi d’un plongeon
dans l’eau glacée des mares, étangs, lacs, fjords des pays scandinaves,
baltiques et slaves) et la succession chaud-froid popularisée par la
célébrissime douche écossaise.
Vint ensuite la thalassothérapie
(bains d’eau de mer et/ou d’algues souvent projetée sous pression sur les corps
endoloris) que l’on retrouve dans les programmes de préparation, dans les
sessions de stages ouvertes (contre rétribution) au grand public de l’autre
côté de la Méditerranée. Hormis la thalassothérapie, les autres appartiennent à
une époque où l’eau n’était pas courante dans les robinets de France et de
Navarre, des départements et territoires d’outre-mer dont notre pays avait fait
partie. Lorsque la douche à domicile était un luxe inaccessible à beaucoup. A
moins de chauffer les bassines d’eau.
Nous avons le souvenir d’une photo publiée par
Azzedine Talhi (entraîneur de Triki Yasser Mohamed Tahar, 4ème de
l’épreuve du saut en longueur des championnats du monde junior de cette année
2016) nous montrant son athlète utilisant les installations de cryothérapie du
centre de préparation olympique de Formia (Italie) puis, quelques jours après, une
autre photo montrant Larbi Bourraâda (5ème du décathlon des jeux
olympiques de Rio) plongé dans une baignoire installée au stade annexe. Une
baignoire de récupération dans laquelle surnagée une quantité de bouteilles
d’eau congelée pour une séance de cryothérapie du pauvre. Ces deux photos ont
été diffusées pendant les vacances de printemps.
La photo de Larbi Bouraâda sera
partagée des centaines de fois sur Facebook et exploitée, en pleine « crise
de Rio », par les télévisions clandestines privées, pour servir de
témoignage et de preuve de l’insignifiance des moyens de préparation mis à la disposition de
l’athlète de haut niveau auquel les pouvoirs publics n’auraient accordé que peu
d’attention.
Ce n’était en fait qu’une
escarmouche de la guerre engagée par Mahour-Bacha (initiateur de cette
supercherie) contre le Comité olympique algérien et ensuite contre la
commission de préparation olympique présidée par l’ennemi intime, Amar Brahmia qui,
lorsque les circonstances le voulurent,
fut son allié contre les dirigeants en poste à la fédération d’athlétisme.
Ahmed Mahour Bacha est, il faut
en convenir, un redoutable stratège. Dès le printemps, après le forfait de
Larbi Bourraâda aux championnats du monde indoor, sous le prétexte d’une
blessure au dos (dont Zahra Bouras dévoila à la télévision l’inexistence)
Mahour Bacha et Amar Bouras (père de Zahra et président de la FAA) savaient que
la course à la médaille (de bronze) inscrite dans les objectifs de l’entraîneur
et de la fédération était mal engagée. Il leur fallait prévoir la campagne de
retraite et d’escarmouches déjà matérialisée dans la réaction à l’ « affaire
Lahoulou ».
L’opinion publique algérienne est
crédule. Les entraîneurs d’athlétisme (bien qu’échaudés) le sont presque autant.
La publication de la photo a participé à la manipulation des esprits candides.
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