lundi 27 mars 2017

Aden et les Algériens (2), Makhloufi au milieu de la nasse

 Lorsque l’on se plonge dans les événements qui émaillent la décennie en cours de coureur au statut national et international affirmé que vient de vivre Toufik Makhloufi, on remarque que celle-ci a débuté en 2008 avec son intégration au sein du GSP.
Depuis, il  baigne dans un univers dont émanent des remugles, des émanations désagréables. Un univers dans lequel le dopage est présent en permanence. Ne serait-ce qu’en toile de fond. Un arrière-plan qui fait que tout nouveau venu dans les strates les plus élevées des bilans mondiaux est l’objet d’idées préconçues, d’interrogations et de suspicions encouragées par les multiples prises dans les filets de la lutte contre le dopage.
Pour ce qui concerne Makhloufi, il suffit de constater que trois de ses entraineurs ont un lien supposé (et malheureusement inquiétant) avec le dopage pour que la machine à commentaires se mette en marche et fasse des ravages. La notoriété sportive inattendue est sans doute à ce prix.
Amar Brahmia (son entraîneur de 2008 à 2011) a été suspecté de s’y être plongé. Mahour Bacha, qui fut un temps son allié contre les notables de l’époque avant de devenir son adversaire résolu, affirma  que deux des athlètes (non identifiés) qu’il entraîna firent l’objet d’un « no show », qu’il en fut témoin et que, en outre, il en aurait eu entre les mains la preuve revêtant la forme du courrier adressé, par les instances habilitées à le faire, aux auteurs de l’infraction aux règles et procédures du système Adams.
Cette déclaration a une valeur indicative de l’ambiance qui régnait au Sato. Elle est à remettre dans son contexte de luttes intestines au sein des instances sportives nationales (FAA et COA) sur un fond de distribution de privilèges. De conflits menés en sous-main tendant à porter atteinte à l’intégrité morale, à la réputation de l’Autre. Ahmed Mahour Bacha fut l’entraîneur de deux athlètes suspendus en juin 2012 (Zahra Bouras et Larbi Bouraâda) pour utilisation de produits interdits. Une formule allusive et ritualisée qui permet aux instances sportives internationales et nationales d’évoquer le dopage.
La déclaration sur les réseaux sociaux de Mahour Bacha est concomitante à une prise de position de Brahmia (en sa qualité de président de la commission de préparation olympique)  qui l’aurait mené (à titre de revanche ?), au printemps 2016, à semer le trouble dans les projets de Mahour Bacha en épluchant les factures de stages de ses imitateurs et en décortiquant les dossiers de sortie présentés.
Dans une autre déclaration, ce dernier a répliqué, en publiant sur Facebook des documents présentés par Brahmia et des relances de la FAA pour rectifier le tir, qu’il aurait suivi les traces de son aîné sur la piste des voies parallèles à l’éthique sportive et à l’administration des moyens logistique et financier mis à la disposition des athlètes par les pouvoirs publics.
Jama Aden, l’entraîneur qui succéda à Amar Brahmia, est lui aussi suspecté d’être un adepte de ses pratiques répréhensibles, selon la morale sportive. Des preuves flagrantes ont été trouvées dans son environnement immédiat.  Dans les affaires personnelles et professionnelles du kiné du groupe et d’un athlète.
Les athlètes qu’il entraîna et entraîne sont pour l’heure sortis indemnes des analyses subies. Sauf, Hamza Driouch dont le passeport biologique montra des variations inexplicables ayant débuté dès le moment où il quitta les centres de préparations marocains. Ce fait suscita une polémique intéressante que l’on se doit de considérer en se référant aux très nombreux cas de dopage aujourd’hui avérés (listés par l’IAAF) parmi les athlètes qui ont représenté le royaume et leurs compatriotes qui choisirent d’acquérir une autre nationalité sportive et civile (Driouch et Traby en font partie).
Pendant sa période qatarie, Hamza Driouch fut entraîné par un entraîneur marocain avant de revenir, juste avant la sanction, dans le groupe Aden. L’existence d’un système marocain de dopage peut être entrevu au regard des informations liées au statut du centre renommé internationalement de préparation en altitude d’Ifrane qui serait devenu un centre de deal. Un centre de préparation apprécié par Amar Brahmia.

Son troisième entraîneur, celui qui a en charge sa préparation depuis le printemps 2015, Philippe Dupont a marqué l’histoire de l’athlétisme algérien en étant l’entraineur, au tournant du millénaire, de Ali Saidi Sief, vice-champion olympique du 5 000 mètres à Sidney, contrôlé positif aux championnats du monde d’Edmonton (2001). 

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