Les témoignages apportés par deux personnalités honorables du
mouvement sportif ont le mérite d’éclairer autrement la situation de Kamel
Benmissi. Le mandat olympique de ce dernier a été interrompu suite à un énième
changement des dispositions législatives et réglementaires.
Nous avons vu trop rapidement que les statuts prétendument
adoptés en janvier 2016 ne sont pas disponibles sur (le site obsolète à tous
points de vue) de la FAA qui ne propose que ceux de 2013. Après avoir remarqué
la courte durée de vie de ces statuts (3 années, 2013-2016) que nous dirons rédigés
sur mesure, nous observerons que la
structure fédérale fait appel dans son fonctionnement à l’oralité. Un mode de
fonctionnement, favorisant la propagation de rumeurs, emprunté à la tradition
sociétale et au fonctionnement des sphères structurantes de la société
algérienne moderne.
Dans le milieu, l’impétuosité, le franc-parler de Benmissi sont connus. Il nous apprend
qu’il n’a pas fait recours à la décision de la commission de candidatures qui
(explique-t-il) à manquer à ses devoirs. Ce serait par « les rumeurs »
qu’il aurait appris le rejet de sa candidature. A ce sujet, il indique que
« à la veille de l’assemblée générale (nous devons
comprendre l’AGE du 9 mars annulée et reportée à une date non fixée avant de
l’être pour le 16 mars), j’ai demandé une notification sur le rejet de ma
candidature et on n’a pas pu taper trois lignes durant toute la journée ».
Et que les membres de la commission se dispersent.
Kamel Benmissi, comme beaucoup, ne connait pas les raisons
réelles du report des élections. A ce sujet, il affirme simplement
qu’ « il y a beaucoup de non-dits et de rumeurs »
avant d’assener le coup de massue qui se veut décisif : « on
murmure qu’il y a un candidat que le Ministère veut imposer ».
Encore et toujours ces rumeurs dont quelques-unes pourraient (comme souvent)
être malveillantes, servir de ballon-sonde.
Notre ami l’ « expert » est
quant à lui plus affirmatif. Ce candidat (Abdelhakim Dib) porté par des « sous
fifres du MJS » est unique, le seul sauvé de la bourrasque, un
cadre du MJS, un rescapé de la réglementation sur le cumul des fonctions. Celle
qui fut allégrement piétinée pendant des années (et lors des dernières AGE de
ligues de wilayas) qui empêcherait (on s’en rend compte seulement maintenant, dans
les sphères habituellement manipulatrices, à l’occasion de l’AGE de la
fédération échappant à leurs griffes) un cadre administratif ou technique du
secteur de postuler à une fonction élective.
C’est un effet boomerang pour le clan au pouvoir depuis des
années au sein de la FAA. Sa connivence avec d’autres « sous fifres
du MJS » ayant quitté inéluctablement l’espace sectoriel, n’est
plus. Il assiste surpris à l’émergence
d’une autre génération de cadres ministériels qui habilement, en utilisant les
mêmes moyens que leurs prédécesseurs, auraient su conduire au retrait ou à
l’éviction des poulains des clans connus et mettre fin à l’impérialisme népotique
initialement existant. Le clan est pris à son propre piège.
Benmissi semble ne pas accorder « beaucoup
d’intérêt aux rumeurs » et à ces agitations qui pourtant sont
légions dans le microcosme qu’est l’immense complexe olympique du 5 juillet et ses
dépendances et la Place du 1er Mai. Ce sont ces rumeurs (reprises
par la presse nationale) qui expliquent les retraits de deux candidats (Saïd
Ahmim et Yacine Louail), soumis, selon la vox populi sportive, à des pressions
faisant appels aux menaces et aux chantages.
Benmissi, détenteur de la première médaille algérienne en
cross-country (elle est exposée au musée olympique), qui dit avoir « mal
au cœur de voir notre fédération et notre athlétisme partir ainsi en vrille »,
en a pourtant vu d’autres au cours de son existence consacrée à la promotion de
l’athlétisme et à la dénonciation de la mauvaise gestion de la FAA.
A une question sur les déclarations d’inéligibilité d’un
grand nombre de présidents de fédération prononcées par la commission
d’évaluation mise sur pied par le MJS et
l’interventionnisme du secteur ministériel, il observe que les « gens
qui sont éliminés ont des choses à se reprocher et ils n’ont pas d’ailleurs
réagi » et, que de son point de vue, « les pouvoirs
publics ont amorcé une campagne d’assainissement (qui) est la
bienvenue même si elle est quelque peu maladroite ».
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