Aden dispose de
plusieurs bases d’entraînement savamment réparties en Afrique et en Europe. La
première base d’entrainement du groupe Aden était installée à Sulultha (en
Ethiopie). Dans cette Corne de l’Afrique si prodigue en champions de courses à
pieds. Une base a acquis une notoriété médiatique pour avoir accueilli, à la
même période, sur les mêmes installations sportives de ce centre de préparation
en haute altitude, Hamza Driouch et
« Mo » Farah à l’époque où tomba la décision de
suspension du premier nommé.
Cette proximité de
Farah (déjà suspecté de pratiques illicites et de participation à des
expérimentations à la limite de la légalité du simple fait de son appartenance
au groupe Salazar) avec les athlètes (plus particulièrement de ce jeune coureur
de demi-fond qatari d’origine marocaine qui a fait l’actualité athlétique
d’abord par des performances de très haut niveau (3.34) dans la catégorie
junior puis pour un passeport biologique anormal lui valant une suspension) du
groupe Aden a accru les controverses. Elles reviennent régulièrement dans les articles de
la presse britannique portant sur le thème du dopage au Royaume Uni.
En plus de Sulultha et
de Sabadell, le groupe Aden disposait d’une troisième base en Scandinavie
utilisée en été, en prévision de l’entame de la campagne des meetings nordiques
de notoriété (Oslo, Stockholm, Helsinki).
Une année plus tôt, en
juillet 2015, Kyle Barber avait tenté de prendre à défaut Aden et son groupe.
Il avait échoué de peu dans son entreprise. Il avait cependant acquis le
soutien des autorités espagnoles (agence anti-dopage et les services de
police). L’opération ratée avaient permis aux Espagnols d’engager une
collaboration avec l’IAAF.
En préparant
l’ « Opération Rial », Kyle Barber savait que
l’agence anti dopage espagnole et la police espagnole l’appuierait. L’échec de l’opération
de juillet 2015 avait montré aux Catalans que les données communiquées par
l’IAAF étaient fiables.
La première opération
menée en commun avait consisté en l’interception, entre Sabadell et Font Romeu (centre
de préparation altitude dans les Pyrénées, montagnes séparant l’Espagne de la
France suspecté, au vu de nombreux cas de dopage enregistrés sur place ou au
retour d’un stage, d’être une plate-forme de deal de produits interdits) d’une
voiture dans laquelle voyageait la championne éthiopienne Genzebe Dibaba.
Les performances de la
star du demi-fond défrayaient l’imagination humaine en améliorant les records
des athlètes chinoises de « l’armée de Ma ». Les
chronos de l’Ethiopienne avaient fait naitre des soupçons qui s’ajoutaient et
relançaient les soupçons précédents. Selon son programme de préparation, Dibaba
devait rester plusieurs semaines à Font Romeu.
Le véhicule ne fut pas
intercepté (comme cela était prévu). Pourtant, finalement, à peine arrivée à
Font Romeu, Genzebe Dibaba avait remis le cap sur la base habituelle de
Sabadell, dans la banlieue de Barcelonaise, pour poursuivre son programme de
préparation à l’issue duquel elle battra un record du monde. Le groupe
d’athlètes dont elle faisait partie avait été alerté, dès son arrivée sur les
lieux, de la présence de contrôleurs diligentés par l’AMA.
L’opération n’avait
pas atteint son objectif consistant à trouver des produits illicites. Malgré
cet échec, Kyle Barber préférait rester positif. L’un des aspects qu’il mit en
valeur, en tant qu’élément prometteur pour une seconde opération, est que selon
ses propos, « On a déjà collaboré
avec eux ». « Eux » signifiant dans le
contexte les autorités espagnoles. Pour lui, dorénavant tout serait « plus
facile. Ils ont vu qu’on a des bonnes données, des bonnes informations. Les
gendarmes et douanes sont prêts à travailler avec nous».
La persévérance est un
atout. Près d’une année plus tard, l’ « Opération Rial »
permettra de saisir, selon la presse espagnole reprise par la presse américaine
puis européenne, des preuves de cette activité que l’on cherchait à prouver.
Selon les rapports des
autorités espagnoles il avait été découvert à l’hôtel de Sabadell dans lequel
résidaient les athlètes du groupe Aden, dans
le fameux appartement dont avait parlé David Torrence ainsi que dans les
bennes à ordures (en dehors des chambres) de l’hôtel, 62 seringues et des
flacons d’EPO. Trois différents types d'EPO ! En outre, 320 bouteilles et
flacons d'autres médicaments injectables ont été saisis dans l’armoire du kiné
du groupe. Les policiers et douaniers s’emparèrent également des documents, des
ordinateurs et des téléphones cellulaires.
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