David Torrence, selon la première partie de son témoignage rapporté précédemment, n’a finalement
joué qu’un rôle secondaire dans l’ «Opération Rial », l’aboutissement
d’investigations menées en secret pendant trois années (depuis 2013).
Par un curieux hasard, l’année du déclenchement de l’enquête
sur les pratiques du groupe Aden est aussi celle qui a vu le changement de
nationalité de David Torrence. Elle est également celle qui succéda aux jeux olympiques
de Londres marqués par la victoire inattendue de Toufik Makhloufi sur le 1500.
L’année qui vit également le champion olympique algérien se faire discret
prétextant une maladie.
Depuis le printemps 2012 (certains « experts »
algériens prétendent qu’il aurait été en contact avec Aden dès le début de
l’année 2012 à l’occasion d’un stage organisé au Kenya), Makhloufi fait partie conventionnellement
du groupe entraîné par le coach somalo-britannique. Il le restera ( ?) jusqu’à
la fin de la saison sportive 2014.
Nous avons écrit précédemment que David Torrence ne fit pas
partie du premier cercle des athlètes entraînés par Aden Jama. Cette notion
doit être éclaircie. Nous la devons à Kyle Barber, responsable des
investigations auprès de l’IAAF.
Selon des déclarations à la presse française, il avait acquis
la conviction, après un nombre important d’informations glanées au cours de
mois d’enquête, que le groupe dit d’Aden était composé de deux cercles. Le
premier de ces deux groupes est «un petit groupe à l’intérieur qui est
assez protégé, assez solide ». Un groupe d’athlètes qui
s’entraînent en permanence avec lui. Kyle Barber dit de ce groupuscule qu’il
« le suit jusqu’au bout ». Selon lui, ce groupe serait
au cœur du système de dopage mis en place par Aden Jama.
Le second groupe serait « plus externe ».
Il serait composé, toujours selon les propos de Barber, d’ « athlètes
qui vont, qui viennent, qui s’entraînent avec eux pendant les mois d’été, les
stages, en Suède, en Espagne. Puis ils repartent », s’entraînant à
distance avec un programme qu’il leur a concocté.
Les lecteurs algériens doivent maintenant voir des informations
remontées à la surface de leurs mémoires. Celles publiées par la presse
nationale. Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que Toufik Makhloufi, s’il
ne fut pas au cœur du système, en était proche. Kyle Barber, pour ce qui le
concerne, le croit fermement. C’est une des raisons qui fit qu’il tenta de
prendre langue avec lui.
Selon Barber, pour démonter les mécanismes du système de
dopage d’Aden, il fallait accéder à ce groupe central : « Si on
ne réussit pas à pénétrer au milieu, on ne saura jamais. C’est pour cela qu’il
faut un athlète qui était vraiment au milieu. Là, il n’y a que deux personnes,
Makhloufi et Driouch. Car les autres qui se sont entraînés 6 mois avec lui n’étaient
jamais dans le centre».
Makhloufi et Driouch ont en commun d’être maghrébins et de ne
plus appartenir au groupe. Nous savons aussi que le nombre de Marocains
impliqués dans le dopage, objets de sanction est important. Sans exagération,
ils sont aussi nombreux que les Russes, les Kenyans ou les Turcs. Un
raisonnement facile que celui de Barber. Mais, reconnaissons que les deux
athlètes ont été (à un moment donné) proches d’Aden.
Etrangement, l’IAAF et
Kyle Barber obtiendront quelques informations par le second cercle, par le
cercle externe, celui qui leur semblait peu concerné par le dopage (ou du moins
peu accessible aux arguments pouvant être présenté) car n’ayant rien à déclarer,
car non concerné. Selon la thèse de Barber.
Kyle Barber a pourtant
été en contact, à la fin de l’année 2015, avec le jeune qatari d’origine marocaine
Hamza Driouch convaincu de dopage et suspendu pendant deux ans en raison d’une
anomalie de son PBA (passeport biologique d’athlète.
Le désir de Barber
était de persuader le jeune coureur, fragilisé par une série d’événements
malheureux (décès de son père, devenu qatari quasiment par obligation et
maintenant suspendu), de raconter son vécu avec le groupe Aden.
A ce moment (après
près d’une année de suspension), Hamza Driouch, déstabilisé par ce qui lui
arrive, était prêt à tout dévoiler. Dans la presse électronique française, il
laisse percer des éléments accusateurs et incrimine directement Aden dans ses
malheurs. Une année plus tard, il niera ses déclarations.
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