jeudi 30 mars 2017

Les Algériens et le dopage, La foire aux rumeurs

La proximité en Ethiopie et en Espagne des athlètes d’Amar Benida  et des athlètes de Jama Aden eut une conséquence immédiate : la naissance d’une rumeur qui se propagea à la vitesse de l’éclair. Elle faisait état d’un contrôle positif des deux athlètes. Elle est apparue immédiatement avec la prise de connaissance du raid policier, avec  la médiatisation de l’ « Opération Rial ».
Les deux athlètes (Belferrar et Hathat) étaient dans la ville (nous ne saurions dire s’ils résidaient dans le même hôtel), s’entraînaient sur les mêmes installations sportives, le même stade que les poulains de l’entraîneur anglo-somalien lorsque eut lieu le raid de la police et de la douane catalane. Un raid qui deviendra célèbre sous le nom d’ « Opération Rial » associant la royauté en espagnol et la monnaie des royaumes et émirats du Moyen Orient.
L’opération jumelée des forces de police et de la douane catalane donna, il ne faut pas le nier, de la consistance à un de ces rapprochements dont sont friands le Sato et la forêt de Bouchaoui. Un de ces raccourcis qui font le bonheur et la richesse des débats autour des installations sportives et des lieux de rencontre aux alentours du stade d’entraînement.
Comme le dit si bien l’adage, dans ce milieu, « il n’y a pas de fumée sans feu ». On aura remarqué, à l’instar des petits villages où les commères et les corbeaux foisonnent et espionnent, l’avidité de la communauté athlétique pour toutes les infos (vraies et fausses) susceptibles de déranger, de perturber les ténors de la discipline, ceux qui occupent une belle place dans la hiérarchie fédérale. Ceux qui ont mis la fédération en coupe réglée, exerçant une emprise ayant conduit à de nombreuses dérives mises sous le boisseau.
La rumeur réapparaitra quelques mois plus tard  lorsqu’une nouvelle publiée dans la presse nationale évoqua 5 contrôles positifs parmi les membres de la délégation algérienne ayant participé aux jeux olympiques. Il ne fallut pas longtemps pour que les noms de ces deux athlètes soient à nouveau cités.
Dans un contexte où tout le monde tout  sait tout sur les autres, cette information non vérifiée semblait normale. Pire, l’information est à situer dans un mode pavlovien où l’ébruitement de genre de nouvelles est courant. Elle concourt à ce que la manifestation de ce type de question entraîne une réponse attendue par tous. Manifestement, quand on connait les dessous et les intrigues, la réponse est plus rapide.
Il va sans dire que les deux athlètes et leur entraîneur, depuis le temps, en ont certainement pris l’habitude. En effet, juste après les épreuves du « National Open 2016 » (donc si l’on revisite le calendrier, avant le départ pour les jeux)  les noms de ces deux athlètes furent les seuls à circuler dans le milieu sur une liste de 11 noms prétendument positifs.
Il est à relever qu’au grand jamais ces deux listes n’ont été confirmées par les instances nationales. Aucun athlète algérien n’a été déclaré positif. Depuis 2012 !
Nous devons toutefois affiner notre affirmation en disant qu’en athlétisme, aucun cas ne fut découvert sur le territoire national. Si l’on excepte celui de la spécialiste des haies et de l’heptathlon de Bejaia, Samira Messad qui le fut au « National Open » d’août 2015.
A l’époque, il fut dit que dans cette même compétition, trois athlètes (non identifiés) auraient été pris dans les filets. Deux d’entre eux échappèrent à une sanction. Samira Messad fut la troisième.
L’athlétisme algérien, depuis le début du 21ème, depuis que le dopage est devenu une réalité incontournable, a connu quelques cas de dopage d’athlètes. Ali Saidi Sief, Tayeb Kalloud, Réda Megdoud, Zahra Bouras et Larbi Bouraâda sont les athlètes qui défrayèrent la chronique. Curieusement, ils ont été dépistés à l’étranger. En Europe. Dans des meetings de moyenne importance.

Le quatrième élément du quatuor d’athlètes ayant été en relation avec le groupe d’Aden est Ramzi Abdenouz, un jeune coureur de 800 dont la saison sera interrompue, après le stage, par un accident. Alors que comme nombre de coureurs algériens, il tentait de réaliser les minima de participation aux jeux olympiques en écumant les meetings d’athlétisme français et européens.

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