L’athlétisme algérien, tout comme la société humaine en
général, vit une guerre permanente de clans avec des affrontements incessants,
des escarmouches entre des groupes sociaux, les rivalités de lobbies.
Il ne peut en être autrement dans un système social où
chacune des activités humaines qui y est exercée est étroitement imbriquées aux
autres, chacune d’elles influence les autres, place ses pions dans un immense
jeu d’échecs à l’échelle d’une nation.
Il y a bien des siècles, Ibn Khaldoun, père de la sociologie
et de l’histoire moderne, en a décrit les mécanismes. Depuis, on ne peut
s’empêcher d’affirmer que peu de choses ont changé.
Cette lutte aussi vieille que l’histoire de l’humanité oppose,
cela semble être le dénominateur commun, deux groupes sociaux, deux classes sociales, pourra-t-on trouver dans les
réflexions inspirées par la littérature marxiste ou marxisante dans laquelle
abonde les idées progressistes.
Dans l’activité sportive, ces deux groupes préexistent. Le
premier de ces groupes est celui considéré comme étant le représentant de la classe des « nantis ».
Une classe regroupant les détenteurs d’une
des formes multiples de ce pouvoir défini en tant que forme de maîtrise des
événements présents et à venir. Et du passé sans cesse remodelé au gré des
influences du moment présent.
Une catégorie sociale puisant sa légitimité dans l’autorité
que lui assurent la puissance administrative et /ou la possession de
ressources financières. Des ressources qui ne lui appartiennent pas en propre
et qui le plus souvent sont octroyées, allouées en contrepartie d’une
allégeance, par l’Administration élevée au rang de divinité super-structurelle,
dispensatrice d’oboles, de privilèges ou d’avantages divers dont ces voyages
qui font de la fédérations une véritable agence de voyage.
L’univers associatif sportif, on ne le sait que trop, n’est
pas rémunérateur. Il n’est pas financièrement enrichissant. Du moins, il ne
l’est pas directement. Le monde des associations est décrit d’ailleurs dans le
discours juridique et réglementaire dominant comme l’univers par excellence du
bénévolat. Un univers dans lequel on donne et dont on n’attend rien. Sans trop d’exagération,
nous aurions envie d’affirmer qu’il est très proche du sacerdoce religieux si
ce n’est que le clergé fut et est encore une classe intermédiaire.
La détention de ces atouts que sont le pouvoir administratif
et la puissance financière concourt fatalement à la réussite dans la course à
la possession de fiefs ressuscitant la période féodale ou tribale.
Le fonctionnement des associations, depuis l’association
locale jusqu’aux fédérations, montre qu’il s’agit de toute évidence d’une catégorie
sociale ayant recours à tous les moyens, à toutes les alliances pour s’emparer
des rênes ou se placer sur un strapontin en attendant mieux, une position plus
élevée dans la hiérarchie associative.
Le second groupe est celui des « démunis »,
des prolétaires du sport, de ceux qui voudraient emprunter l’ascenseur social pouvant
les conduire de leur classe originelle dans laquelle ils sont englués pour
l’éternité, de leur milieu naturel (celui dans lequel ils sont nés et ont
grandi) fait d’habitats précaires, de bidonvilles, de favelas aux…..suites
luxueuses des grands hôtels de la capitale symbolisant l’appartenance
provisoire à la classe espérée des « nantis ».
La nouvelle fédération faisant partie des nouveaux nantis, s’est
lancée dans une politique de communication décousue, débridée comme si elle
voulait se mettre à la portée de la base athlétique, des dirigeants de la base,
des entraineurs et des athlètes. De ceux avec qui quelques-uns de ses membres
étaient hier associés.
On apprend à la lecture des informations publiées sur le site
que la fédération a procédé à la « dissolution » de la
DTN. Une action qui est en fait le renvoi arbitraire (jusqu’à preuve du
contraire) des cadres permanents nommés par le ministère.
La « dissolution » de cette DTN
montre que le nouveau bureau fédéral (?) est entré en guerre contre les anciens
détenteurs du pouvoir technique, contre le système en place. Il s’est donc
engagé dans une révolution sans doute nécessaire pour la renaissance de
l’athlétisme moribond.
Le plus extravagant dans tout cela est que le bureau fédéral
s’arroge un pouvoir dont il n’est pas doté. L’autorité de légiférer, d’amender
de modifier un texte législatif, paraphé par les représentants élus et/ou
nommés de l’Etat algérien (président de la République, premier ministre),
définissant l’organisation et les structures de la fédération.
Il est vrai qu’il ne s’agit que d’une information que nous
devinons maladroitement rédigée mais reflétant pleinement et entièrement la
pensée de son concepteur (ou de son rapporteur). Celle de remettre la fédération
….sur ses pieds par la force des baïonnettes administratives, d’édits seigneuriaux.
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