Si l’on s’intéresse à la situation de Ramzi Abdenouz on se
rend compte qu’elle est totalement différente de celle de ses trois compagnons
du stage éthiopien. Elle illustre parfaitement les paradoxes de la politique
fédérale.
Alors que les trois autres athlètes (Bettiche, Hathat et
Belferrar) font l’objet d’une prise en charge par l’Etat algérien via la
FAA/CPO, le fils de Réda Abdenouz (lui aussi ancien coureur de 800 de très bon
niveau mondial dans les années 90, à la belle époque des Boulmerka et Morceli),
était en butte aux tracasseries (administratives) de la part du DTN.
Des désagréments en tous genres que l’on dit être la
conséquence d’une mésentente entre le responsable fédéral et celui qui fut 7ème de la finale du 800 mètres
des jeux olympiques de Barcelone 1992. Une brouille trouvant des explications à la fois par la présence passée de Réda
Abdenouz au sein de la DTN et des relations professionnelles qui, selon des
indiscrétions, auraient été plutôt tendues. Une fâcherie qui, comme tant
d’autres, font partie de l’histoire de la fédération et motive les polémiques
du présent.
Selon des déclarations privées de Réda Abdenouz, si Ramzi a
réussi à rejoindre ses compatriotes et ses deux rivaux sur 800 mètres (il en
est deux ou trois autres du même niveau) ce fut grâce aux bonnes relations
qu’il entretenait avec le coach anglo-somalien. La fédération n’était pas
concernée par l’accord conclu entre le coach algérien et Aden.
En nous référant à la classification des athlètes que nous avons
définis, Ramzi Abdenouz appartient à la « troisième classe ».
Une catégorie qui regroupe les athlètes qui doivent se débrouiller par leurs
propres moyens pour émerger et ensuite bénéficier de quelques avantages
(stages) de la fédération. Des athlètes tributaires de la modeste aide que
peuvent leur accorder les clubs (trop souvent désargentés) dans lesquels ils
sont signataires et des efforts financiers de leurs familles.
On retiendra que Ramzi Abdenouz (comme tant d’autres athlètes
aux performances proches de ce niveau international ouvrant les portes des
meetings labellisés par les confédérations) n’ont pas accès aux meetings
rémunérateurs. Il fait partie des semi-pros. Ceux doivent se contenter des maigres
ressources engrangées suite à leurs participations aux meetings à participation
internationale découlant de la signature de licences avec des clubs européens
et des aides multiformes qui leur sont accordées dans le cadre des objectifs de
ces clubs.
Ils illustrent parfaitement le phénomène des « athlètes
migrateurs » dans lequel apparaissent quelques entraineurs algériens
introduits dans les circuits de ces meetings ouverts qui, portant la casquette
de managers sans statut officiel, servent d’intermédiaires entre les
organisateurs de meetings et des athlètes qui quelquefois n’ont aucun lien
organiques avec ces entraîneurs-managers.
Une analyse, la lecture (aussi superficielles soient elles)
des articles de presse consacrés au cas de dopage en France, en Espagne, en
Belgique ou en Italie montrent que les cas de dopage recensés dans ces pays
touchent essentiellement des athlètes marocains ou d’origine marocaine dont le
parcours sportif ressemble grandement à celui de nos « athlètes
migrateurs ».
Observons qu’Ahmed Mahour Bacha, décrit comme le symbole
vivant du dopage algérien, s’est présenté comme un fervent défenseur de ce qui
est à considérer, par la force des choses et la prolifération du fait, comme un
phénomène à la fois social et sportif.
Dans un commentaire publié sur les réseaux sociaux, il a
tenté une plaidoirie pour ce qui est présenté comme une politique mise en place
sciemment par le précédent bureau fédéral présidé par son ami l’ex-président de
la FAA, Amar Bouras, père de l’athlète qu’il entraîna, Zahra Bouras, convaincue
à deux reprises (en une semaine) de dopage et à ce titre sanctionnée et
interdite de participation aux jeux olympiques de Londres 2012.
Alors que le stage du
trio Bettiche, Belferrar et Hathat était à la charge des autorités
algériennes dans le cadre de cette préparation olympique qui fit couler
beaucoup de salive, Réda Abdenouz, devenu entraîneur de club au Qatar où il
avait l’occasion de côtoyer régulièrement Aden (patron de l’équipe de demi-fond
qatarie et quoiqu’on en dise également entraineur (certes controversé) figurant
parmi les entraîneurs les plus en vue de
demi-fond) avait pris personnellement en charge les frais de stage de son fils
en payant la somme rondelette qui était la contrepartie d’une place convoitée
par beaucoup.
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