dimanche 23 avril 2017

Samira Messad (5), Un combat inégal

En tête de la liste des âmes charitable, elle porte, on ne sait trop pourquoi, bien qu’on le pressente, « Dda Djoudi Messaoudi », le vénérable phare indestructible de l’athlétisme bougiote et un vieux routier de la transmission des valeurs éducatives du sport par le biais du sport scolaire.

Alors que certains noms sont précédés par la formule tout aussi respectueuse de « cheikh », elle accole à Djoudi cette formule amazighe (elle est présente essentiellement en Kabylie et dans les Aurès et au sein des populations urbaines qui sont issues de ces régions) du respect que l’on accorde aux personnes considérées comme porteuses de valeurs morales et de savoir. « Dda », à l’instar de « cheikh » (en arabe dialectal et en amazigh) véhicule la même sémantique. Il renvoie en premier lieu, dans une société agnatique, à l’appartenance au cercle familial (l’oncle, l’ainé, le premier dans la chaîne de succession héréditaire) puis, par extension, à toute personne pouvant, par adoption, y être intégrée. C’est dire toute l’importance, la place qu’il revêt implicitement dans l’esprit de Samira Messad. Sans doute aussi les 10 années passées au sein du MBB.

Nous avons maintenant une idée globale sur les protagonistes de l’ « affaire Samira Messad ». Cette idée doit être précisée. On retrouve dans cette affaire les catégories structurantes de l’analyse des contes  avec une héroïne (qui est ici  beaucoup plus une anti-héroïne comme a pu l’être Don Quichotte), des adjuvants - les alliés, les amis qu’elle a certainement recensé à travers ceux (dont au moins trois anciens présidents de la FAA) qui, sur les réseaux sociaux, ont eu une pensée à l’occasion de son récent anniversaire - et les opposants (adversaires).

Samira Messad, peut être vue comme une des Cendrillon de l’athlétisme algérien renfermant aussi quantité de Cosette et de Gavroche. Il s’agit aussi dans cette mystérieuse affaire de la lutte du pot de terre contre le pot de fer, d’une confrontation directe, asymétrique et invisible entre l’athlète dopée qu’elle serait si l’on accorde crédit aux rapports officiels  et la fédération algérienne d’athlétisme se caractérisant par ses rapports louches avec les pratiques du dopage.

Cette bataille inégale devrait se poursuivre dans les prétoires sportifs auxquels Messad ne peut accéder. Cendrillon, opposée aux Rastignac de tous bords, ne dispose pas des moyens financiers pour envisager cette possibilité de faire appel aux TAS algérien et international. Cosette a d’autres préoccupations. Elle doit avant tout survivre.

Elle a bien sur envisagé la possibilité de s’adresser à ces instances de recours. Mais, elle affirme sans fard ne pas disposer des 30 000 dinars nécessaires pour déposer un dossier au TAS algérien et encore moins des 300 millions indispensables pour un traitement de son dossier par celui de Lausanne.

Par dérision, son ultime arme, elle déclare que si elle détenait ces 300 millions, elle en ferait autre usage tel qu’acheter un appartement et…se marier. Comme toutes les jeunes femmes de son âge, elle attend son champion. Un chevalier que cette affaire de dopage pourrait avoir  fait fuir.

La fédération algérienne est un espace de schizophrénie. Ainsi que le sont toutes les institutions où s’affichent des courants idéologiques divers et antagonistes se disputant des parcelles de pouvoir.  D’aucuns diront qu’elle a perdu le Nord, ne sachant plus si elle doit encourager le dopage (Larbi Bouraâda, Zahra Bouras) ou entreprendre des actions dissuasives (Samira Messad). 

La documentation officielle de la FAA montre que la position du bureau fédéral aurait varié en quatre années de mandat. Dans le procès-verbal n° 4/13 (disponible sur le site officiel de la FAA) de la réunion du 17 juin 2013 qui s’est tenue au siège de la fédération, il est possible de lire « III. Cas Bourrada Larbi et Bouras Zahra. A l’unanimité, les membres du bureau fédéral, ont approuvé la proposition de M. le DTN quant à la mise en œuvre de leurs préparations aux échéances nationales ».

Dans un autre PV (n°5 du 4 août 2013), celui de la réunion suivante,  il est décidé que dans le cadre des « stages précompétitifs organisés par la FAA » il est constaté la participation de «  3- Messieurs Mahour Bacha Ahmed – Rahmani Miloud- Hadj Lazib Othmane – Bourrada Larbi du 20/07/2013 au 05/08/2013 à Leverkussein Allemagne ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire