A partir de 2012, il a été observé qu’au stade annexe, le
déroulement des championnats nationaux Open ainsi que chaque manifestation athlétique
internationale majeure offre une opportunité idéale pour mettre en marche
l’unité de fabrication des rumeurs sur le dopage.
Ces rumeurs (définies
comme des informations qui ne sont pas portées par des voix et des voies officielles)
puisent leurs sources dans des informations ayant fuitées de ces instances
sportives aussi repliées sur elles-mêmes que le sont des escargots anticipant
un danger. Des instances où aussi on ne sait pas garder le secret des
délibérations. Des informations sur
lesquelles on pose un couvercle renforçant le brouillard opaque qui entoure la
fédération algérienne d’athlétisme.
Au début du mois
d’août 2015, pendant que se déroulaient les championnats d’Algérie d’athlétisme
« Open » (ouvert à toutes les catégories d’âge une
preuve s’il devrait en être du talent méconnu des compétiteurs des catégories
cadets et juniors toujours bien représentés en nombre, délaissés par la FAA et
pris en charge par le COA dans la perspective des jeux olympiques de la jeunesse),
ce que dans d’autres pays on dénomme « championnat national Elite »,
une rumeur se répand avec une vélocité rarement connue.
Nous sommes (il est
indispensable de le souligner à titre indicatif puisque le même scénario se
reproduira un an plus tard aux championnats nationaux de 2016 précédant les
jeux olympiques de Rio 2016) à la veille des championnats du monde de Pékin. Cinq
athlètes auraient été positivement contrôlés à des produits prohibés (en 2016
on parla de 11 athlètes dont 2 sélectionnés pour les jeux olympiques).
Très rapidement, la
rumeur s’est éteinte. Nous avons une forte envie d’écrire qu’elle a été
étouffée dans l’œuf. Elle renaitra, avec plus d’intensité, au début de l’automne.
Nous ne sûmes pas alors pourquoi. La rumeur initiale fut rectifiée : ce ne
seraient plus cinq athlètes qui étaient dopés mais trois.
Encore quelques
semaines, l’information devient concrète. On appris toujours par la rumeur (qui
sera cependant étayée par de courts articles de presse peu explicites) qu’une
athlète est effectivement positive et que les deux autres ont été blanchis par
la présentation d’autorisations à usage thérapeutique, la fameuse autorisation
de traitement médical à l’aide de produits pharmaceutiques interdits dans le
cadre de la pratique sportive de compétition que présentent les plus grands
champions que l’on découvre grands malades.
La « rumeur »
(bien que tout à fait réelle ainsi que cela sera montrée plus tard, la nouvelle
n’a pas fait l’objet d’une publication dans les canaux officiels habituels,
ceux qui pourraient la valider) dit également que l’athlète dopée est détentrice
d’une licence dans un club de Bejaïa et que les deux autres le sont
respectivement à Alger et Bordj Bou Arreridj. Point à la ligne. La vie
continue. Sauf pour l’athlète restée (anonyme et inconnue du public) à l’écart
des pistes d’athlétisme.
A la même période, des
cas de dopage sont révélés avec profusion dans des articles publiés dans la
presse nationale sportive et généraliste. Ils concernent des footballeurs de notoriété
nationale et internationale avérée, figurant parmi les mieux payés de l’armée
des professionnels. L’un d’entre eux, celui qui incita le plus aux commentaires
percevrait quelque chose comme un demi-milliard de centimes. On comprend donc
l’intérêt qui est accordé à Youcef Belaili dont la situation connaitra (notons-le)
de multiples rebondissements au plan national, continental et mondial.
Il sera révélée plus
tard dans la presse nationale que la première athlète algérienne contrôlée
positivement en Algérie est la spécialiste des haies (100 mètres haies et 400
mètres haies) et des épreuves combinées Samira Messad, athlète licenciée à
l’ASFJ. Cette année-là (2015), ses meilleures performances sont 14.06 au 100
mètres haies, 60.30 au 400m haies, 56.03 au 400 et 24.03 au 200 ainsi que 4 864
points à l’heptathlon.
Des chronos qui ne
sont pas fracassants bien que l’on puisse noter une progression notable
comparativement à ses performances antérieures. A cet Open 2015, Samira Messad
couru, dit-elle, (les résultats ayant été effacés des tablettes suite à la décision
prise par la commission nationale anti dopage, CNAD) le 100 mètres haies en 13.94 et le 400 mètres haies en 58.78. Un autre bond qui la rend
suspecte. Une progression que nous tenterons d’expliquer (autrement que par le
dopage) un peu plus tard.
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