La forêt de Bouchaoui
et le Sato bruissent sans arrêt de rumeurs et d’intox s’écoulant en un flot constant et inépuisable. En ces
deux hauts lieux de l’athlétisme, elles naissent et s’y propagent à la vitesse de
la lumière. Les clones de Mahour Bacha s’en plaignent lorsqu’elles le visent.
Ces dernières années,
sans doute parce que nous suivons quelques-uns des protagonistes, nous avons
observé que la propagation de ces rumeurs est aidée, démultipliée à l’infini
par cet accélérateur technologique matérialisé par les supports de diffusion
instantanée que sont les réseaux sociaux, ces modes modernes de transmission
instantanée de nouvelles ayant supplanté ou complétant la presse traditionnelle
écrite et audiovisuelle. Des canaux de communication utilisés à d’autres fins
dont des tentatives de déformation de la vérité et de désinformation.
Les rumeurs naissent
le plus souvent dans des esprits aux desseins connus et identifiés (en ces
lieux de détente et de travail athlétique) par leurs proximités avec l’ancienne
fédération et le comité olympique qui ont accaparés l’attention de tous au
cours des derniers mois par les polémiques qu’ils ont initiés. Sans oublier
ceux dont l’objectif est de perpétuer le statu quo présent que l’on dit
profitable à leurs intérêts.
Remarquons aussi que
ces « rumeurs » sont quelquefois des
informations bien réelles, bien documentées et souvent livrées au public par le
biais de notables du sport agissant en coulisses, par des voies détournées pour
déstabiliser les Autres. C’est le fameux « off » qui
s’étend par des réseaux informels et fait de ces notables des vecteurs de
propagation.
Les 101 chroniques de
la série « Polémiques » ont tenté avec difficultés de débroussailler
cet environnement opaque, de décortiquer, de décrypter les vastes enjeux qui
semblent se dissimuler derrière les paravents dressés, les écrans de fumée
placés entre leurs initiateurs et le public.
Contrairement au monde
du football examiné quotidiennement à la loupe par une presse sportive proche
de la presse people avide de scandale, le petit univers de l’athlétisme se
rétrécissant d’année en année y est bien silencieux. Il prend sa revanche sur
le web.
Le phénomène du dopage,
que nous avons à peine effleuré dans nos chroniques, n’intéresse en réalité guère.
Pourtant, lorsque la question est abordée, il est condamné par tous les membres
de la « famille » y compris paradoxalement ceux qui
seraient des agents de dissémination. Et, quand bien même il suscite un intérêt,
celui-ci est fugace. La page est rapidement tournée pour laisser place à une
chape de plomb qui interdit toute véritable investigation ou une simple
appréhension globale des faits.
C’est un véritable
embrouillamini auquel la recherche d’information est confrontée. Alessandro
Donati, un technicien italien auteur d’un rapport sur le dopage, avait quelque
part raison lorsqu’il assimila le royaume du dopage à l’empire de la drogue. Le
silence (l’omerta complice) et les rumeurs lui sont favorables.
C’est sous le manteau,
par des indiscrétions que nous avons appris le couac des championnats du monde
d’athlétisme de Moscou 2013 qui vit la délégation algérienne acheter pour une
somme coquette des produits pharmaceutiques disponibles dans les officines du
pays.
Kamel Benmissi, après
son éviction des élections à la présidence de la FAA, en parla. Il est réputé
être en conflit permanent avec des membres de l’ancien bureau fédéral présidé
par Amar Bouras. Ce dernier est lui-même connu pour être un partisan de la
préparation biologique (si extensible qu’elle est proche du dopage) ainsi que
de ses accointances avec Ahmed Mahour Bacha.
La réputation
d’entraîneur de haut niveau d’Ahmed Mahour Bacha est accompagnée depuis
toujours (y compris pendant sa carrière d’athlète) par des rumeurs insistantes de dopage. Des
rumeurs qui se sont renforcées (par accumulation) au fil des années avant d’être fortifiées par la polémique étouffée causée par le cas de
dopage de deux athlètes algériens de premier plan. Zahra Bouras (fille d’Amar
Bouras) et Larbi Bouraâda qui furent contrôlés positivement à l’étranger. Ils
étaient alors sous sa coupe.
Benmissi a été un des
rares notables de l’athlétisme (si ce n’est le seul) à dénoncer publiquement (et
à avoir évoqué à de multiples reprises devant des journalistes sans que ses
propos ne soient repris) cette situation préjudiciable à la bonne réputation de
l’athlétisme national.
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