lundi 24 avril 2017

Samira Messad (6), Le brouillage du président Bouras

La réunion du bureau fédéral de la FAA, celle s’étant tenue le 17 juin 2013, celle qui a autorisé (ainsi qu’on peut le lire sur le site de la FAA) la prise en charge d’athlètes dopés, a été suivie immédiatement d’effets.

On observera qu’à la date de la réunion, Larbi Bourrrada est suspendu depuis une année pour usage de produits prohibés et que le stage auquel il a participé en Allemagne prendra fin le lendemain de la réunion du BF du mois d’août. Le mal est fait.

Le stage a débuté seulement un mois après que la décision ait été prise. Cette préparation se déroulant en Europe a bien évidemment nécessité un dossier de sortie présenté par la fédération algérienne d’athlétisme au ministère de la  jeunesse et des sports qui (nous devons le supposer) l’a accepté permettant ainsi à l’athlète de participer à ce stage, d’être pris en charge et enfin de bénéficier de l’argent de poche.

On remarquera à la lecture du procès-verbal que la décision prise lors de la réunion du mois de juin l’a été à l’unanimité  des membres présents. Un membre du bureau fédéral était absent excusé : le président de la commission sponsor et communication, Adli Abdelaziz.

Il est curieux d’observer que ce  dernier, alors président de la ligue Djelfa, sera quelques semaines plus tard, le chef de la délégation algérienne aux championnats du monde de Moscou. Il sera ainsi mêlé à des faits étranges. La délégation qu’il dirigeait aurait ramené 2 000 euros de produits pharmaceutiques et de produits dopants. Il serait étonnant qu’il ait fait cette acquisition de sa propre initiative. Cela fut sans doute à l’incitation du président de la fédération, présent sur les lieux en sa qualité de candidat (malheureux) au comité exécutif de l’IAAF.

Postulant au bureau fédéral de la fédération algérienne des sports scolaires lors du renouvellement de 2017, sa candidature aurait fait l’objet d’une opposition de la part du ministère de la jeunesse et des sports. Il avait été suspendu de son mandat avant d’être réhabilité par la FAA (à l’insu du ministère ?) quelques mois plus tard.

Parmi les membres présents à cette réunion et ayant en conséquence approuvé la dite-décision, on trouve deux vice-présidents (Abdelhakim Dib, l’actuel président de la FAA et anciennement président de la commission juridique ainsi que Nouria Benida-Merah, la championne olympique du 1500 de Sidney) ainsi que les cadres permanents qui ont cautionné la décision des élus.

Kamel Benmissi est, cela est de notoriété publique dans l’athlétisme algérien et le mouvement sportif national, un empêcheur de tourner en rond. Il est connu aussi pour ne pas partager les idées du duo composé par Bouras et Mahour Bacha. Apparemment, il a mis du temps pour prendre connaissance de cette décision du bureau fédéral. Il ne pouvait pas rater une telle opportunité de mettre un grain de sel.

Dans un courrier, daté  du 27 janvier 2014, adressé à « Monsieur le président de la fédération algérienne d’athlétisme » et à « Messieurs et Mesdames les membres du bureau fédéral », avec copies aux autorités sportives nationales habilitées à connaître ce type d’informations (le ministre de la jeunesse et des sports, le secrétaire général du MJS, le directeur général de la promotion du sport, le président du comité olympique algérien et le directeur général de l’agence nationale antidopage) l’ancien président de la fédération, intervenant en sa qualité de membre de l’AG, relève à son grand étonnement d’abord une déclaration faite à la presse dans laquelle le président (Amar Bouras) « fraichement élu en mars 2013 » avait l’intention de « porter l’aide fédérale aux athlètes suspendus pour dopage » que le président de la FAA, réfutera dans une réponse datée du 10 mars 2014.


La réponse de Bouras est sublime de rouerie. Elle emprunte aux pratiques politiciennes. Le président Bouras porte à la connaissance de Benmissi que la « fédération n’a transmis aucun communiqué aux organes de presse à ce sujet ». Il sait pourtant qu’il n’est point question d’un communiqué de la fédération. Pour rétablir la vérité, il s’agit plus exactement d’une déclaration qu’il a faite le 23 mars 2013 à un quotidien de la presse publique dont Benmissi s’est fait un plaisir de lui transmettre une copie.

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