vendredi 30 octobre 2015

A l’ère de la communication, Fuites à la FAF et …ailleurs



D
epuis que Mohamed Raouraoua  a été élu président de la FAF, cette institution régentant le football nationale s’est mise à l’heure de la communication. Certainement la conséquence du formatage à cette activité de celui qui fut le premier responsable de l’ANEP, l’agence nationale de distribution de la publicité et de l’édition et du développement de cette activité dans tous les milieux et en particulier dans celui du football où les recettes de sponsoring permettent d’envisager de s’émanciper de toutes les tutelles.
Les résultats de l’Equipe nationale ayant accompagné la mise à niveau de cette institution sportive ont permis à celle-ci de s’autoriser, ayant trop rempli ses comptes bancaires, de vouloir en restituer une partie, celle qui lui a été et lui est octroyé par l’Etat. Oubliant que l’abondance de biens ne nuit jamais. Mais, ceci est une autre question qui n’est pas notre propos d’aujourd’hui.
La FAF est une institution. C’est d’une telle évidence qu’il serait inutile de le rappeler. Pourtant, nous le devons. En tant que telle (institution), la FAF se doit d’avoir une communication institutionnelle, de disposer de canaux permettant la circulation d’informations crédibles et sérieuses accessibles à tous et à tous les titres de la presse qui se doivent d’être à l’écoute de cette institution et de ses démembrements.
Il fait partie des règles non écrites du jeu de cache-cache entre ces deux acteurs que les journalistes soient à la recherche d’informations qui satisfassent la curiosité des lecteurs et qui éclairassent le contexte.
Cependant, on remarque avec la « nouvelle presse sportive » que la recherche de l’information outrepasse certaines limites. On en est arrivé à un noyautage permanent de ces institutions footballistiques qui fait que les titres se sont dotés d’un service permanent de surveillance fonctionnant semble-t-il avec des agents doubles répercutant instantanément les moindres faits et gestes des locataires de Delly Ibrahim (FAF), de Belouizdad (LNF) et des centres d’intérêts des lecteurs (MCA, JSK, CSC, ESS, etc.). La plus grande partie de ces « investigations » est consacrée, noblesse oblige, à l’Equipe Nationale scannée sous toutes ses coutures et décryptée en permanence.
Il est dans la logique des choses que chacun des hauts dirigeants (chacun dans le domaine d’activités qui lui est dévolu) de la FAF se projette dans l’avenir, trace des plans de développement, des objectifs, des stratégies et que, à un moment donné choisi par lui, il les dévoile, au grand public avide de ce type d’informations qui font rêver, par l’intermédiaire des médias.   Ce qui est regrettable dans une situation qui dérive c’est que le moindre éternuement, la moindre ébauche de plan ou de projet, la moindre hypothèse de travail soit médiatisée avec ostentation avant même qu’elle ne soit approfondie et murie.
Ce type de journalisme bénéficiant d’accointances dans les rouages du monde de football a offusqué quasiment tous les sélectionneurs de l’Equipe Nationale au point que Vahid Halilhodzic, pendant tout le temps passé à la tête de l’EN, s’est isolé des supporters en mettant fermement à l’écart les hommes (et femmes) des médias obnubilés par un droit à l’expression revendiqué et exploité pour le déstabiliser et nuire à un projet sportif n’ayant pas l’assentiment de certains.
On se garde de le rappeler mais c’est cet état de fait qui a conduit la LNF à interdire les discussions dans les couloirs de ses bureaux. Même si l’échange d’informations peut se faire ailleurs, dans les bureaux, au café, etc.

Dans les rangs des équipes (professionnelles et nationales) ce sont ces « idées » en phase de maturation, encore inabouties  qui en perturbent un fonctionnement qui n’est pas (en situation normale) harmonieux. Ces ouï-dire à propos de la présence d’un jeune joueur précédemment surmédiatisé, de l’absence ou de l’éviction de tel autre qui aurait fauté ou manqué de respect à un notable de l’institution consolident sournoisement  les intérêts connexes de la périphérie de ces équipes.  Inscrits sur la « liste noire », les joueurs sont déstabilisés. Evoqués en permanence, dans une sorte de matraquage publicitaire, de jeunes joueurs au talent indéniable prennent la grosse tête, se croient tout permis et ne développent pas suffisamment leurs qualités et…ne concrétisent pas les attentes.       

mercredi 28 octobre 2015

Athlètes franco-marocains dopés, De la course aux laboratoires et aux prétoires


Le marathonien français Larbi Es Sraidi fait partie de ces deux athlètes franco-marocain que nous avons répertorié sur la liste des suspendus pour cause de dopage diffusée par l’IAAF à la date du 25 septembre dernier que nous avons évoqué dans une précédente chronique. Cet athlète fait l’objet d’une suspension de deux ans, pour usage de corticoïdes. Elle prend effet à compter du 14 juillet 2015 (date symbolique dans l’hexagone) et s’achèvera le 25 août 2017.
Larbi Es Sraidi a été sanctionné pour l’utilisation d’acétonide de triamcinolone, un produit faisant partie, selon un site d’informations sportives français s’intéressant à l’athlétisme et ayant fait  son cheval de bataille de la lutte contre le dopage, de la famille des glucorticoïdes qui aurait des visées  anti-inflammatoires.
A première vue, il s’agit d’un cas classique de dopage ne méritant guère que l’on s’y intéresse particulièrement. Si ce n’est que Larbi Es Sraidi n’est pas un inconnu dans ce milieu. C’est un récidiviste qui s’est fait remarqué lors d’une première suspension qui a donné lieu à nombre de péripéties.
Le site d’informations électronique en question observe qu’il « s’agit de la deuxième suspension pour dopage de Larbi Es Sraidi, déjà sanctionné de mars 2010 à novembre 2011 » et que « en 2006, Larbi Es Sraidi était encore de nationalité marocaine ». On doit donc comprendre qu’il appartient à la cohorte des coureurs marocains de demi-fond qui, n’ayant pu émerger dans leur pays ou pour d’autres considérations plus matérialistes, ont pris la nationalité du pays qu’ils ont rejoint, le sillonnant de long en large dans une course aux primes.
Ce que l’on sait c’est que la carrière française de Larbi Es Sraidi a débuté en 2004 sous les couleurs de l’Olympique de Marseille (il portait alors l’uniforme de la Légion étrangère) avant de prendre ensuite une licence à Le Mans puis au RC Vendée, dans cet Ouest français qui est une des régions françaises où le dopage semble être commun aux athlètes maghrébins dont les Algériens Ali Saidi Sief et Tayeb Kalloud.
La première suspension a été prononcée dans la douleur, après un long processus auquel ont participé les instances judiciaires françaises.  Elle a pris finalement effet après une décision du Conseil d’Etat français qui avait annulé un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait lui-même décidé de l’annulation de la décision de l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) prononcée en mars 2006. Les analyses avaient trouvé du Furosemide, un diurétique dont on dit qu’il permet de masquer des produits dopants.
Le site d’informations résume cette première infraction à une pratique saine de la course à pied en écrivant que « Larbi Es Sraidi sanctionné en mars 2006 avait fait appel de cette décision, mais se voyait débouté, et sa suspension s’effectuait finalement quatre ans après les faits ». Il indique également que la première sanction aurait dû l’éloigner de l’athlétisme du 22 février 2006 au 21 février 2008.
Durant cette période de  quatre ans, Larbi Es Sraidi avait poursuivi sa carrière normalement, en sillonnant le territoire français participant à des cross, des semi-marathons, des marathons et à des compétitions sur piste. Il participa ainsi à des marathons internationaux à Amsterdam (2007. 2h16’49’’), Madrid (2008. 2h16’48’’), Utrecht (avril 2009. Il y réalise son record personnel 2h10’08’’). En janvier 2010, juste avant que le Conseil d’Etat confirme sa sanction, il a couru le  marathon de Dubaï (2h13’) et le 27 novembre 2011 (soit 12 jours après la fin de sa sanction) il court le marathon de Beyrouth (2h14’42).
Le cas Es Sraidi préludait une des vagues de contrôles positifs relevés dans le rangs des athlètes marocains, franco-marocains et de leurs proches que nous avons cité précédemment dans les chroniques consacrées à Hind et Fodil Dehiba (Bouchra Ghezielle, Latifa Assarokh, Mustapha Tantan, Bouchouante, Julie Coulaud).  Khalid Zoubaa faisait également partie de ce contingent. Ce franco-marocain né dans le Sud de la France, contrôlé positif lors des championnats de France militaires de cross-country, a suivi, avec un certain succès, la voie montrée (action en justice) par Es Sraidi. Suspendu, interdit de compétitions, Khalid Zoubaa fut réhabilité en 2014 pour vice de procédure. Des laboratoires, le combat contre le dopage s’est poursuivi dans les prétoires.    

mardi 27 octobre 2015

Statut des entraîneurs, Nouvelle donne pour les "intermittents" du football


On le sait depuis la nuit des temps, en fait depuis que le football a supplanté la religion en tant qu’opium des peuples, les entraîneurs, dans le football professionnel algérien, sont  la cinquième roue de la charrette. La roue de secours, un de ces dirigeants qui doivent figurer réglementairement dans l’organigramme officiel du club mais à qui en réalité on accorde une considération variable et contrastée.
La fonction d’entraîneur fait partie de ces activités que l’on dit et que surtout l’on croit être à la portée de n’importe quel  quidam ayant eu, à un moment donné de son existence, l’opportunité (ne serait-ce dans un match de quartier) de tripoter un ballon en cuir ou mieux encore qui accumule au fil des années un temps de présence conséquent dans les gradins vermoulus des stades. On semble croire que les connaissances, l’expertise nécessaire à la maîtrise d’un groupe de joueurs au talent certes présent mais à développer, à la bonne conduite d’une préparation physique ou de la mise en place d’un schéma tactique est comme l’oxygène disponible à profusion, sans effort aucun.
Alors, lorsque, en plus d’être un citoyen dans sa plus simple expression, on fait partie des meubles du club, des accompagnateurs inamovibles qui, de temps à autre, mettent la main à la poche pour offrir aux joueurs une ou plusieurs palettes de bouteilles d’eau minérale ou de source, on devient entraîneur averti et confirmé (ou bien un super génie capable d’en remontrer au plus perspicace de cette corporation sans amour propre ainsi qu’en témoigne le sort qui leur est régulièrement fait) , dans la plus belle tradition des mécanismes de la gestion humaine participative des entreprises socialistes d’antan (et celles qui depuis les ont supplanté) où le temps de présence dans l’entreprise vaut diplôme au nom de la validation des acquis professionnels.
La fédération algérienne de football, désireuse de remettre un peu d’ordre dans un secteur qui va à vau l’eau, vient, lors d’une récente réunion du bureau fédéral, d’exiger la formalisation de la relation contractuelle entre le club professionnel et les entraîneurs par l’établissement d’un contrat-type devant être présenté avec l’ensemble de la documentation permettant l’engagement aux compétitions. Pourtant, nous semble-t-il, cette relation était déjà encadrée par des contrats conclus entre les deux parties mais qui (c’est la conclusion à laquelle malheureusement nous aboutissons) n’avaient aucune valeur juridique dans les rouages de l’administration footballistique. Les moyens et instruments de légalisation documentaire font l’objet d’une authentification par l’instance footballistique. Cette validation fédérale ouvrira aux entraîneurs, du moins cela fait partie de l’imaginaire des hauts cadres fédéraux, des moyens administratifs et réglementaires qui leur (les entraîneurs) permettra de faire valoir leurs droits éternellement spoliés par l’autre partie contractante, les présidents de clubs à travers les mêmes processus que ceux qui sont usités par les joueurs. On sait ce qu’il advient le plus souvent des recours déposés auprès de la CRL et du TAS  dont les décisions prétendument exécutoires font l’objet de manœuvres dilatoires de la part des clubs.  Ceci étant le sort connu par tous réservé aux acteurs principaux du football, qu’en sera-t-il des intermittents de ce spectacle, des saisonniers du ballon rond ?
Le milieu des entraîneurs de football est de plus en plus équivoque et de plus en plus réglementé. Les diplômes délivrés par les institutions étatiques, à la fin d’un cursus de formation de durée variable, n’ont plus guère de valeur face à ceux délivrés par les instances footballistiques à l’issue d’un parcours, de formations  accélérées et alternées (à raison de 4 jours ou 5 jours par session) évidemment accompagné de nombreuses passerelles et dérogations bénéficiant avant tout à la catégorie particulière des internationaux conduisant à ces fameuses licences validées par la confédération. Comme toujours, ces fameuses formations au rabais sont mises en œuvre au profit des pays en développement auxquels on propose un programme de prêt-à-former.    

Une nouvelle confirmation que l’univers footballistique veut se doter d’une autonomie totale vis-à-vis des institutions gouvernementales et nationales et s’instituer en Etat dans l’Etat pendant qu’ailleurs en Europe, leurs pairs rejoignent les bancs de l’université.

dimanche 25 octobre 2015

Athlètes algériens dopés, Des plagiaires désargentés ?


La fédération algérienne d’athlétisme ne communique pas sur les cas de dopage constatés. Evidemment en l’absence de transparence, la rumeur fait fureur et déstabilise encore plus une discipline sportive à la recherche d’elle-même et de ténors. Comme en de pareilles circonstances troubles, ce sont les quelques athlètes émergeants (cela existe encore, n’est-ce pas Malik Lahoulou ?) qui en souffrent le plus. Leurs résultats probants, leurs performances n’ont plus la crédibilité qui fut celles de leurs prédécesseurs.
On rapporte ici et là que deux athlètes auraient été contrôlés positivement et que l’un d’entre eux bénéficierait d’une AUT (une utilisation légalisée de produits dopants justifiée par une ordonnance médicale de prescription d’un produits à des fins thérapeutiques). Nous voulons bien le croire (la réglementation internationale sur la lutte contre le dopage permet de telles situations) mais la logique aurait voulu que l’athlète en question s’abstienne de participer aux compétitions figurant à son programme. En fait, à en croire la rumeur qui circule au SATO, ce serait une dizaine d’athlètes qui serait impliquée. Mais, comme toujours, il est difficile de faire la part de la vérité. Surtout qu’au plus haut niveau de la hiérarchie fédérale, on serait favorable à une préparation biologique que l’on dit proche des pratiques du dopage.
Il est malheureux de dire que même dans ce domaine de la tricherie, nos athlètes (ceux du moins épinglés) ne sont pas à la pointe du progrès. Les derniers officiellement reconnus et sanctionnés –précisons qu’ils ont été contrôlés positifs lors de participations à des compétitions à l’étranger (Belgique, France, Allemagne - que sont  Megdoud, Bouras et Bouraâda. Ces athlètes, faisant partie de l’élite nationale en préparation alors pour les championnats d’Afrique 2012 de la discipline, avaient utilisé un anabolisant. Celui qui avait tourné court la carrière sportive du sprinter canadien Ben Johnson pris dans un contrôle aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988.  Pour tricher, nos athlètes (ici nous incriminons les sportifs parce qu’ils ont été pris en flagrant délit tout en ayant à l’esprit que l’on pourrait imputer ces cas de dopage à leur proche entourage immédiat) ont eu recours à un produit si galvaudé qu’il doit être décelable par un apprenti expert faisant ses premiers pas dans un des laboratoires agréés par les instances mondiales de la lutte anti-dopage. Nos athlètes se comportent comme des amateurs en ce domaine.
Nos voisins Marocains dont nous avons écrit dernièrement qu’ils figurent parmi les ténors (ou du moins les plus nombreux) de la liste des suspendus au 25 septembre 2015 continuent certes de faire dans le dopage à la petite semaine, le dopage du pauvre, mais aussi semblent explorer d’autres voies comme l’utilisation de l’EPO ou (cela semble être l’apanage des Franco-marocains qui le pratique avec un certain succès) du retardement de l’application de la sanction prononcée par l’instance fédérale (nous re viendrons prochainement sur ce thème) ou des techniques sophistiquées.       
Dans cette fameuse liste du mois de septembre, on trouve un nom connu des observateurs et des passionnés d’athlétisme et particulièrement ceux suivant les compétitions internationales : Khadija Samah. Au palmarès de cette athlète au parcours atypique, le titre de championne du Maroc 2014 du 5 000 et du 10 000 mètres (à l’âge de 29 ans)  après une saison 2013 ou elle battit tous ses records sur piste après avoir bâti  sa réputation en courses sur route  courues essentiellement en Espagne. Au semi-marathon, une spécialité dans laquelle elle s’engagea dès 2004 (21 ans). Son record personnel a été réalisé en 2006 (23 ans) avec un chrono de 1 heure 16 minutes 37 secondes.
A l’international, Khadija Samah est connue pour une 2ème  place aux championnats de France de cross court (son record du 1 500 est 4.21 établi en 2013). A cette époque-là, une information avait circulé disant qu’une athlète de seconde zone avait  contrôlée positive au cross de Khouribga. Le produit décelé était la molécule GW 1516 qui serait proche d’un produit connu des experts, l’AICAR. Les deux molécules ont été testées en laboratoires pharmaceutiques en vue du traitement de plusieurs pathologies (obésité, diabète, cholestérol) mais dont le développement a été interrompu suite à la toxicité découverte lors de tests sur les êtres humains. La particularité de ces deux molécules est qu’elles modifieraient le métabolisme cellulaire et permettraient d’obtenir des résultats sans exercices. Selon des confrères qui s’intéressent de près au dopage, ces deux produits, aux effets aussi puissants que dangereux, seraient disponibles sans difficulté aucune sur internet.

Khadija Samah a été suspendue pour quatre ans. Elle a évolué pendant une saison dans un club français (Martigues) où elle aurait rejoint une autre athlète marocaine (suspendue également pour dopage) présentée comme sa cousine : Layla Traby.

Déclarations croisées, Trêve de flagornerie !


La presse sportive nationale, par les heureux hasards qu’impose quelque fois l’actualité, juxtapose des informations qui apparemment n’ont aucun lien entre elles mais expliquent certains phénomènes souvent rencontrés au gré des lectures.  Des faits qui passionnent les supporters et subjuguent les rédactions. Les allées et venues de entraîneurs et les états d’âmes de joueurs surévalués, surpayés élevés au rang de divinités sportives que l’on idolâtre comme des statues païennes animées.
José Mourinho, le manager portugais de Chelsea, fait partie de ces personnes qui attirent l’attention. Autant critiqué qu’adulé. Cet entraîneur pour le moins atypique, entraîneur adjoint-traducteur avant de devenir le « Special One », star parmi les stars, au palmarès éloquent qui fait taire les plus irréductibles, est un expert en déclarations qui font mouche et ne laissent pas insensibles. Sa stature dans le milieu lui donne un statut très envié et que peu de technicien de football (excepté Ferguson ou Wenger) n’ont atteint et donc l’opportunité de dire tout haut ce que d’autres osent à peine penser.
Sa dernière déclaration fracassante est celle qui fait suite au remplacement de Brendan Rogders par Jürgen Klopp à la tête du staff technique de Liverpool. Un de ces changements qui accompagnent les mauvais résultats même dans les pays où la retenue fait partie du flegme.
Se disant désolé de voir que « quelqu’un ait perdu son emploi », il est déçu que certains s’en réjouissent de ce départ et se félicitent de l’arrivée d’un autre manager. Mais, surtout qu’un joueur dise « maintenant, nous allons donner plus afin de séduire le nouveau manager ». Il conclue : « cela fait partie de mon monde, mais je n’aime pas ». Une anticipation peut être pour un manager en délicatesse avec les résultats.
Chez nous, c’est Velud, l’entraîneur des « Verts et noirs » du CSC qui se démet de ses fonctions. Dans les déclarations recueillies juste après l’annonce de sa démission, il remercie les supporters, les dirigeants et certains joueurs et observe que d’autres n’ont pas eu un comportement de professionnels, n’ont pas le niveau pour évoluer dans cette équipe. Jusque là rien d’anormal si ce n’est que la ₺rue constantinoise₺ fasse état d’agissements plutôt louches qui expliqueraient la défaite face à la JS Saoura, une sorte d’entente entre certains joueurs pour faire perdre l’équipe. Une formation sportive  qui assure leurs salaires…à coup de lance-pierre, il faut le dire. Au lieu de s’en pendre aux dirigeants, ils auraient trouvé un bouc émissaire en cet entraîneur qui ne les retient pas dans ₺la liste de 18₺ et puis des titulaires et ne leur permet pas de percevoir les primes de matchs qui meublent l’attente….pécuniaire. Sans compter les égos surdimensionnés par des éloges médiatiques pas toujours appropriés au vu de leur inconstance.

A Alger, dans les rangs de ce MCA qui envahit les colonnes de la presse, c’est une de ces starlettes du football national gonflées aux hormones d’une médiatisation à outrance orientée (un espoir du football resté au même plan depuis qu’il est reconnu), qui s’insurge contre le comportement de l’entraîneur-adjoint qui aurait, selon lui et sans doute ses conseillers, été l’éminence grise du staff technique et l’aurait exclu de ses projets. ₺Petite₺ ( ?) référence du football international, ce technicien au statut vacillant serait porteur de tous les maux que connait le joueur et le club. On croit comprendre que cet entraîneur serait une calamité dont l’importance dans les rangs du club cher aux Chenaoua est en régression depuis l’arrivée d’un nouvel entraîneur en chef que l’on encense et que, d’un coup de la fameuse brosse à reluire dont beaucoup sont expert, on hisse au plus haut niveau de la notoriété, « un très grand entraîneur qui est réputé pour être quelqu’un de juste et qui ne badine pas avec la discipline ».  Trêve de flagornerie, c’est sur le terrain à l’entraînement qu’il faut démontrer que l’on mérite sa place dans l’équipe. Pas dans les colonnes des journaux.   

samedi 24 octobre 2015

Les Sanafirs à genoux, Pas de résultats malgré un train de vie ahurissant


Le CS Constantine fait partie de ces clubs de football professionnel qui surprendront toujours les observateurs. En difficultés financières, les dirigeants constantinois du club, vénéré par des centaines de milliers de supporters, rival par sa popularité du Mouloudia d’Alger auquel il dispute, mais sans le dire aujourd’hui ouvertement, le titre de doyen des clubs algériens, cherchent à multiplier les sources de financement et, ainsi que nous l’avons vu antérieurement, auraient démarché plusieurs sociétés qui, jusqu’à maintenant, refuseraient de s’engager dans un partenariat avec une SSPA où l’actionnaire majoritaire est le Groupe Tassili, qu’ils considèrent comme un empêcheur invétéré de les laisser gérer le club à leur guise.
Les antécédents entre les différents protagonistes de la guerre interne du CSC sont connus. Certains dirigeants auraient tenté d’induire en erreur l’actionnaire principal et ont poursuivi  en justice la société qu’ils dirigent et dont ils sont également actionnaires. La SSPA a été condamnée par la justice à payer à ces actionnaires-plaignants une somme avoisinant les 19 milliards de centimes. Comme pour envenimer des relations qui n’étaient pas sereines, les membres du CA (son président en tête) n’ont pas estimé nécessaire d’en informer la société-mère pour qu’elle puisse prendre ses dispositions. L’objectif avoué de cette action étant de renforcer leur présence dans la société en transformant les sommes dues par la SSPA/CSC (et donc le Groupe Tassili à hauteur de sa participation au capital) en actions de capital social.     
La prospection de ces sources de financement s’étant certainement dirigée vers les firmes proches des membres du CA, on peut comprendre que la présence du Groupe Tassili soit des plus inopportunes. Ces entreprises ne sont pas intéressées par des actions de sponsoring (ou de mécénat plus en rapport avec le statut revendiqué d’amis du club) mais par la possession du ₺Club₺. Sauf que l’ouverture du capital ne peut être entérinée que par le Groupe Tassili et pilotée à sa demande.
Les membres clubistes du CA et la périphérie de celui-ci  sont dans une démarche de vampirisation médiatique des prérogatives du Groupe. L’un d’entre eux, le manager général, Samir Benkenida a en mémoire l’épisode où le CSC a été gérée par l’entreprise publique socialiste Sonacome. Il le dit d’ailleurs explicitement : «Le CSC doit éviter le remake de l’époque de Sonacome ». Il retient seulement de cette période (celle dite de la Réforme sportive 1976-1989) dont ils (les membres de la famille clubiste)  sont « sortis bredouilles ». Il faut reconnaitre toutefois que Samir Benkenida est pleinement dans son rôle de manager général de l’équipe. Pour lui,  « Il faut sortir de la réflexion des résultats immédiats, il faut travailler sur le moyen et long terme et surtout investir dans la formation dans les petites catégories».
Sauf que la traduction de cette ambition sportive, honorable au demeurant et en opposition totale avec les pratiques actuelles des autres dirigeants, n’est possible que par une implication financière plus conséquente de Tassili et des autres actionnaires que l’on a tendance à souvent oublier et qui eux-mêmes oublient cette partie de leurs responsabilités. Selon le discours sanafirien en vogue ces derniers temps, le groupe Tassili doit proposer un projet sportif et « en plus de lui construire des centres et pourquoi pas un hôtel ». Un inversement de la mécanique du fonctionnement normal du club qui voudrait que ce soit les dirigeants du club, les membres du CA qui en fassent  la proposition et le groupe qui en examine la faisabilité. Le CA doit convaincre l’actionnaire principal de s’impliquer financièrement.
Mais, ce même CA est dépourvu de crédibilité. Outre l’épisode judiciaire, le directeur financier de la SSPA estime le montant des anciennes dettes à régler à 12,6 milliards accumulés en trois ans. Un montant imposant représenté essentiellement par les dépenses de stages de préparation, d’hôtels et de restauration, de voyages auxquelles s’ajouteraient celles engagées lors de l’organisation des matchs de gala. Parallèlement à cela, en pleine contradiction avec le ₺programme Benkenida₺, la masse salariale du CSC a bondi de 2,7 milliards de centimes (époque Bentobbal) à 3,7 milliards avec Haddad.
On peut comprendre l’incompréhension des dirigeants de la compagnie aérienne dont le siège est…à Alger qui n’arrêtent pas de demander des rapports détaillés sur les dépenses folles afin de comprendre le train de vie ébouriffant d’un club qui n’a pas décroché le moindre titre ou consécration ces dernières années.


mercredi 21 octobre 2015

Les "économies" de la FAF, Pour se faire une place au soleil


Depuis 5 ans, la FAF loge dans un compte séparé les subventions que lui accorde l’Etat algérien. Ce serait 150 milliards de centimes qui, pendant cette période, auraient été gelés, immobilisés au sens bancaire du terme. Sans que l’on sache s’ils ont été producteurs d’intérêts ou pas. Un véritable pactole constitué pendant que tous les niveaux de la pratique footballistique souffrent d’absence de moyens pour…survivre, pâtissant de l’insuffisance de moyens financiers et de l’octroi de subventions modiques par les autorités locales qui se tournent vers les plus exposés médiatiquement, c'est-à-dire les équipes phares de la localité ou de la wilaya. En un mot, l’opulence capitalistique opposée à l’indigence. Une représentation très illustrative de l’environnement et du libéralisme économique dans lequel se meut la FAF.
Le geste de la FAF, le renoncement aux subventions annuelles que lui accordent les pouvoirs publics en contre partie de la délégation d’activités et de pouvoirs qui lui est concédée en tant qu’organisation d’utilité publique chargée de la gestion et le développement du football national  et l’intention de restituer celles octroyées aux cours des années précédentes), se veut et se présente comme un geste de bonne volonté des membres du bureau fédéral et de bonne gestion. Ces sommes faramineuses inutilisées et inutilisables en l’état actuel des capacités financières de l’instance suprême du football national seraient peut être utiles dans ailleurs qui n’est le football, semblent vouloir dire les membres du bureau fédéral.
Cette question de renoncement et de restitution aux subventions annuelles étatiques est, de notre point de vue, à percevoir sous un autre angle. Celui qui s’inscrit dans le crédo (maintes fois réitéré) des fédérations sportives internationales (mais surtout de la FIFA) de la non-ingérence des Etats dans le fonctionnement des fédérations nationales agissant pourtant, dans beaucoup de nations, par délégation des pouvoirs publics. En renonçant aux subventions, la fédération distant inévitablement le lien vital et ombilical avec l’Etat qui lui permet d’exister juridiquement et légalement. La capacité à subvenir à ses besoins propres est tentante et relève du dogme libéral qui transcende justement ces fédérations internationales.
En tant qu’association dotée de l’indépendance financière, la fédération se place en position d’autonomie autarcique qui dénoue les liens avec l’Etat créateur et se vassalise, sous la forme d’une concession d’activités sur un territoire donné, à une instance supranationale elle-même télécommandées par des multinationales économiques et financières. On remarquera sur ce plan-là que Joseph « Sepp » Blatter, réélu dans ses fonctions de président au début de l’été dernier, a été réduit au rang de président intérimaire (jusqu’en février 2016) par l’action de la justice américaine et suspendu de ses fonctions dans les jours qui ont suivi l’intervention médiatique des 4 sponsors majors (dont 3 américains) de cette organisation internationale qu’est la FIFA. Il en découle un transfert de la vulnérabilité juridico-politique à la vulnérabilité économico-financière.
L’on notera également que la tendance à l’éloignement du giron national (donc des pouvoirs publics mais aussi des associations subalternes que sont les ligues et les clubs) s’est amorcé avec la constitution d’un patrimoine fédéral par un financement multiple : fonds propres, Etat dont l’aide était la bienvenue à ce moment-là, aide au développement de la Fifa dont le projet Goal.
En finançant ses activités par le biais du sponsoring et des droits de retransmissions télévisées (et l’exclusion des subventions étatiques), la FAF réduit également les capacités de l’Etat à lui demander de rendre des comptes sur le plan comptable et annihile sa mission de délégation de service public pour laquelle elle reçoit la subvention. En rendant les subventions, la FAF se libère unilatéralement de cette mission et n’a donc plus de raison d’être. A plus forte raison que déchargée de cette mission, elle ne peut assurer l’autorité qui est la sienne, du point de vue de la loi, sur les ligues et les clubs qui en sont le fondement.

A remarquer aussi que cette restitution, qui se veut être un signe de bonne gestion et consécutivement d’abondance financière, indique au contraire une mauvaise gestion puisque l’article 100 de la loi 13.05 prévoit que « Les fédérations sportives nationales (…) peuvent réaliser avec le concours financier de l’Etat et des collectivités locales et selon des conditions avantageuses, toute opération d’infrastructure et/ou d’équipement liée à leur objet et en relation directe avec leurs missions ».     

mardi 20 octobre 2015

Les Sanafirs impatients, Dans l’attente d’un renflouement des caisses


Les joueurs du CSC, le doyen des clubs de l’Est, cette expression trouvée provisoirement par les inconditionnels des « verts et noirs » pour conserver ce statut de doyen revendiqué et disputé au MCA, attendent depuis quelques mois de recevoir leurs salaires faisant accessoirement l’objet d’un gel par le président du CA en représailles de la défaite face à la JS Saoura à Béchar. En fait, ils espèrent, avec une ferveur inqualifiable tant elle est forte, que leurs responsables administratifs et financiers trouvent une solution à la résolution de la quadrature du cercle et tiennent ces promesses qui leur sont faites depuis le début de la saison et dont la vanité se révèle de conseil d’administration en conseil d’administration.
La datation de cette situation ambigüe et intolérable remonte à ce coup de poignard que les dirigeants clubistes₺ ont porté à l’actionnaire principal et majoritaire de la SSPA. Un conseil d’administration composé, pour son malheur semble-t-il, pas une majorité de membres qui ne détiennent que la minorité du capital social. Rappelons que ces dirigeants n’ont pas trouvé mieux que d’ester en justice la société dont ils sont actionnaires et que les membres du CA n’ont pas daigné porter les décisions de la justice (avant qu’elles ne soient exécutoires) à la connaissance du propriétaire.
Le groupe Tassili ayant en châtiments fermé les vannes, les dirigeants ₺clubistes₺ n’ont pas su trouver les sources de financement nécessaires au bon fonctionnement de la société. Même les Sanafirs, les supporters inconditionnels ne se présentent pas en masse devant les guichets pour payer leurs billets d’entrée au stade et atténuer cette crise.
Quoiqu’il en soit, les dirigeants clubistes sont dans l’incapacité notoire d’honorer leurs engagements vis à vis des joueurs auxquels ils demandent de patienter toujours encore quelques jours se transformant en semaines se muant en mois, le temps que les membres du CA se réunissent avec les représentants de l’actionnaire majoritaire qui ne veut pas se dédire. A la reprise des entrainements, au début de la trêve pour raison de compétitions internationales de l’équipe nationale, les joueurs ont engagé un bras de fer avec la direction du club qui avait mandaté le manager général pour amadouer  les joueurs en colère.
Le président du CA s’est engouffré dans une fuite en avant en promettant que les salaires seraient réglés cette semaine en les matérialisant par des chèques, ces fameux ₺chèques de garantie₺ qui ne seront certainement pas provisionnés et que n’importe quel trublion pourra alors présenter à la banque, avec la certitude que les dirigeants du ₺Club₺ signataires sont susceptibles d’être condamnés pour ₺émission de chèque sans provision₺.  
Pourtant, à en croire la rumeur sanafirienne, la direction du club (donc les dirigeants constantinois issus du moule clubiste fortement représentés en nombre mais peu représentatifs sur le plan de la prise de décision car ne détenant que 25% du capital social et des voix) s’attèleraient à  élargir ses sources de financement et aurait entrepris des démarches auprès de plusieurs sociétés, malheureusement sans résultat palpable.
Dans des propos rapportés par les journalistes locaux proches du CSC, le président du CA, Mohamed Haddad, auraient imputé  ces multiples échecs consécutifs à «la présence du groupe Tassili Airlines (TAL)» disposant de la majorité des actions. Ce serait cet élément qui dérangerait les firmes éventuellement intéressées qui ne seraient pas désireuses ₺d’être dans l’ombre de Tassili₺. En fait, les dirigeants du ₺Club₺ ne seraient pas à la recherche de sponsors mais de nouveaux actionnaires, en alternative au groupe si dérangeant de Tassili qui aujourd’hui connait mieux ses pseudo-partenaires.

Il se dit dans ces mêmes milieux sanafiriens, prétendument bien informés, proches des dirigeants clubistes et du CA, que l’actionnaire majoritaire (le groupe TAL) serait tenté de revoir sa politique et motivé par l’idée d’un rassemblement de « la famille clubiste » dont on ne cache pas qu’elle est matérialisée par le fameux « groupe Boulhabib », constitué de l’ancien président du CSC et des dirigeants qui lui sont proches.    

lundi 19 octobre 2015

Subventions de l’Etat, Les paradoxes d’une décision


Il est difficile de tenter de comprendre la décision du bureau fédéral de la fédération algérienne de football (FAF) relative au renoncement de la subvention annuelle qui lui est accordée par les pouvoirs publics. Pour certains, cette décision fait partie d’une thématique qui serait à proposer aux romanciers et scénaristes spécialistes des sagas à succès de science fiction décrivant des situations paradoxales.
Cette décision, qui semble murement réfléchie par les instances dirigeantes du football national, confronte justement une bizarrerie, celle de l’opulence insolente de la structure associative-faitière d’une discipline sportive croulant sous les milliards de centimes au point de ne savoir que faire de 30 milliards (toujours de centimes) par an et l’indigence miséreuse des associations de base dont elle est sensée être l’émanation.
Il faut reconnaitre, toutefois à contre cœur, que transiter régulièrement  par les palaces internationaux  de Zurich, Rome, Paris, New York ou Rio de Janeiro quand ce n’est pas Doha ou Pékin éloigne les dirigeants élus de la plus haute instance nationale du football des réalités locales, celles qui voient les joueurs de quartiers et des niveaux les plus basiques se contenter (dans le meilleur des cas) des casse croutes frites-omelettes ou de cachir au risque prononcé de botulisme.
Le bureau fédéral se prévaut d’une santé financière florissante qui lui permet de se passer de la subvention de l’Etat. Elle s’enorgueillie de ses ressources en sponsoring et des droits de télévision engrangées grâce aux résultats d’une équipe nationale montée de toutes pièces à partir du produit des centres de formation de l’ex-puissance coloniale tandis que les centres de préparation et de formation des soit disant clubs professionnels algériens n’ont pas encore vu le jour et que les talents locaux s’étiolent. Il est vrai aussi que leurs dirigeants, par mimétisme compréhensible, se sont mis au diapason de leurs pairs de la FAF et de la LNF.
L’embellie financière présente n’aurait pu être sans les sacrifices consentis, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale par les pouvoirs publics (aides apportées aux fonctionnement des différentes structures du football national et dans la réalisation d’infrastructures), les institutions et les dirigeants qui se sont succédés au fil des décennies et des individualités (fort nombreuses et jamais comptabilisées à bon escient) qui se sont dévouées (trop souvent dans les pires conditions d’évolution) pour accomplir un sacerdoce rarement reconnu à sa juste valeur.  
Cette décision incongrue montre à ceux qui ne l’avaient pas encore compris que les instances sportives (celles du football en particulier) vivent en autarcie complète, sans aucune complémentarité entre elles et encore moins avec les autres d’un niveau hiérarchique et fonctionnel distinct. Elles se juxtaposent simplement les une aux autres sans aucune complémentarité et une hiérarchie de façade.
En fait, la fédération algérienne est complètement déconnectée de son milieu naturel. A force de côtoyer d’autres hiérarques du football mondial, impliqués directement ou indirectement dans un esclandre planétaire de corruption, les dirigeants de la FAF ont certainement à l’esprit un désengagement total de leur structure (fonctionnant uniquement pour elle-même et non le développement du football) et une distanciation avec les pouvoirs publics. Une sorte de privatisation de la FAF qui fonctionnerait grâce aux subsides d’entreprises publiques nationales en attendant l’apparition des multinationales liées à un titre ou à un autre avec l’instance mondiale du football.

La FAF, par cette décision, a montré qu’elle se comportait non pas en une instance de gestion et de développement du football algérien mais comme une association (c’est d’ailleurs son statut au sein de la FIFA) gérant une équipe nationale représentative de ses intérêts à court terme (celle formée par une majorité de binationaux) et portant une attention dérisoire aux autres sélections nationales dont on connait malheureusement les performances mitigées.    

dimanche 18 octobre 2015

Dopage en athlétisme, Les Marocains en premières lignes


Lorsque l’on évoque l’athlétisme marocain, on ne peut s’empêcher de citer la longue liste des athlètes qui ont fait de ce pays voisin une des grandes nations de l’athlétisme mondial, en particulier dans les courses (masculines et féminines) de demi-fond sur piste (800, 1500, 3 000, 5 000, 10 000 et 3 000 steeple) et les courses sur routes (semi-marathon et marathon). Les athlètes marocains, pendant des années, ont été des rivaux à la hauteur des athlètes de la Corne de l’Afrique (Kenya et Ethiopie).
On ne pourrait incontestablement faire l’impasse sur Nawel El Moutawakel, la première athlète arabe médaillée d’or olympique sur le 400 mètres haies des JO de Los Angeles en 1984, actuellement membre de l’IAAF et du CIO. Si les Moulay Brahim Boutayeb, Nezha Bidouane, Salah Hissou ne sont plus  très connus aujourd’hui, en dehors du cercle des amateurs de la discipline reine des jeux olympiques (malgré un palmarès que revendiqueraient beaucoup d’athlètes de très haut niveau), deux noms ressortent immanquablement : Saïd Aouita et  Hichem El Guerroudj qui ont porté haut les couleurs du royaume et fait vibrer de bonheur les téléspectateurs arabes et de tant d’autres pays. Des athlètes de très haut niveau qui ont fait naitre des vocations et participer à la médiatisation de ce sport.
On pourrait y ajouter Khalid Skah, grand coureur de cross et champion de 10 000 mètres devant l’Eternel, dont l’image malheureusement fut déteinte par une citation devant les autorités sportives mondiales comme pourvoyeur de produits dopants. Selon les dénonciations portées à la connaissance de l’IAAF, de l’agence mondiale anti dopage et de la fédération française d’athlétisme, au début des années 2000 (une dizaine d’athlètes franco-marocains ou leurs proches avait été épinglée par des contrôles anti-dopage), cet ancien grand coureur de cross aurait eu  pour terrain de chasse le centre de préparation en altitude d’Ifrane tant apprécié par les coureurs de demi-fond et de fond d’Europe et d’Algérie aussi bien pour ses bienfaits en oxygène que pour la présence massive de coureurs de qualité ainsi que, cela reste à vérifier, de la disponibilité à profusion de ces produits qui boostent les performances.  
On ne parle guère aujourd’hui des pratiques de dopage des athlètes marocains. La chose semble établie.  En effet, les athlètes de ce  pays fournissent l’un des plus forts contingents d’athlètes suspendus inscrits sur la liste du 25 septembre 2015 publiée par l’IAAF. Cette liste, qui n’est pas celle des athlètes nobélisables (loin sans faut), en recensent 15. Soit une unité de moins que le Kenya (16) que l’on cite chaque fois que l’on aborde la question et qui occupe la troisième place d’un podium où figure la Russie (29) à la première place et (on n’en parle très peu sans doute parce qu’elle ne focalise pas l’attention par le niveau de performance de ses athlètes) l’Inde (26) au second rang. Au contraire bien sur de la Russie et du Kenya qui accaparent les titres et médailles aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques
Au royaume de la tricherie et de l’éthique sportive violentée, on retrouve également (dans l’ordre d’un classement des nations non fourni par l’IAAF et que n’avons pas achevé) ex-æquo la Turquie et le Brésil (11 suspensions) suivies de l’Italie (10), la France (8), les USA (6), l’Ukraine, et la Suède (5) ainsi que l’Arabie Saoudite (4).
Cela fait d’ailleurs bien des années que la réputation des athlètes marocains est entachée.  Nous l’avons ici même relevé en nous intéressant au cas de Hind Dehiba-Chahyd qui s’est vue remettre une médaille de bronze après que les trois athlètes qui l’avaient précédé aux championnats du monde en salle d’Istanbul (2012), grande ville d’un pays  qui n’est pas indemne de tous reproches dans le domaine du dopage.
Les coureurs marocains, depuis quelques années, ont formé des cohortes de coureurs et de coureuses disposant d’une bonne formation de base écumant les meetings et les  courses sur route d’Europe (France, Espagne, Italie, Belgique) et même des Etats Unis, prenant quelques fois (si ce n’est souvent) la nationalité des pays où ils se sont installés. Deux franco-marocains figurent sur la liste IAAF.



samedi 17 octobre 2015

Fantasmes et mégalomanie, Les extravagances des dirigeants du CSC


En difficulté financière, incapables de payer régulièrement les salaires dus, le montant des dettes avoisinant les 13 milliards de centimes et tendant à augmenter en l’absence de ressources financières stables, les dirigeants exécutifs de la SSPA (les membres du CA), en bisbille avec l’actionnaire principal, voient grand. Très grand même. En fait, on pourrait presque dire que ces responsables sportifs d’une société sportive commerciale ayant posé les genoux au sol n’ont plus les pieds sur terre. L’actionnaire principal du club (75% des actions) est une filiale de la compagnie nationale pétrolière Sonatrach qui seraient, selon leur perception et sur un arrière plan d’idées préconçues, en mesure de dépenser sans compter, sans contrôle, d’effacer toutes les dettes en mettant à la disposition d’₺entrepreneurs₺ du secteur privé, habitués aux mœurs qui traversent ce secteur d’activités, les moyens financiers nécessaires à la réalisation de leurs lubies.
Les fantasmes sanafiriens débutent avec ce désir (fort louable par ailleurs) exprimé par Samir Benkenida, l’ancien joueur et actuel manager général, de voir le club disposer d’un centre de préparation financé par le groupe Tassili. On peut difficilement admettre (les dirigeants du CSC vivant en un vase clos qui n’est cependant imperméable qu’a ce qui leur sied) que les milieux proches du club ne soient pas informés que le centre de préparation est (jusqu’à preuve du contraire) pris totalement en charge par l’Etat dans le cadre de l’aide à apporter au développement du football professionnel.  S’engager dans cette voie serait un double emploi sauf si….d’autres idées trottent dans leurs têtes.
Les toquades des dirigeants sportifs se poursuivent avec cette idée (qui est partagée par tous les dirigeant des clubs professionnels  algériens) de faire construire un hôtel dont on ne nous dit pas s’il servira à loger les joueurs ou pour des prestations de service à destination du grand public. On peut déduire, en l’absence de toute précision, que les dirigeants du CSC sont en osmose parfaite avec leurs pairs qui voient dans ces hôtels et les locaux commerciaux (objet d’autres projections et de convoitises futures) une source de financement.
Comme dans tous les milieux de dirigeants sportifs et tous les supporters, la mégalomanie ₺clubiste₺ s’exprime à travers des ambitions dirigeantes que nous qualifierons de démesurées et peu en rapport avec les moyens actuels. Il ne s’agit en aucune manière de dévaloriser le groupe de joueurs et le staff technique. La valeur réelle de l’équipe ne sera déterminée qu’a postériori lorsque l’on connaitra les résultats des rencontres à disputer sachant que le niveau ne peut que s’améliorer.  

Nous noterons, encore une fois, l’absence totale de coordination préalable entre le CA et l’actionnaire principal. Les dirigeants constantinois, emballés par une participation à une compétition continentale (Coupe de la CAF), se sont empressés de donner leur accord à la fédération nationale….sans s’être assurés de la présence des moyens matériels et financiers nécessaires à une participation honorable. Le président du CA  en convient en déclarant à des confrères, qu’une « participation aux joutes continentales nécessitent des frais énormes » avant de conclure « on va étudier et analyser tout ça ». Pourtant, il s’attendait au retrait du RCA et aurait du se préparer en conséquence. Ne dit-il pas « j’étais en attente de ce genre de nouvelle depuis un mois, car je savais que le RCA a des difficultés pour participer ». Une nouvelle preuve s’il en était de l’imprévoyance des dirigeants clubistes à moins qu’il ne s’agisse d’un plan concerté pour mettre l’actionnaire principal devant le fait accompli. Le fondement de la conception du CA de la SSPA/CSC semble être que le CSC dépense comme il l’entend et que Tassili paye sans voir. Dans leur folie des grandeurs, les dirigeants du CSC, les membres du C.A se sont dotés de tous les droits. Y compris celui de faire payer par des tiers la réalisation de leurs rêves les plus fous nés d’une politique de surendettement effrénée.

Le retour de Liliya Shobukhova, Come back en vue des J.O de Rio


Liliya Shobukhova a achevé, le 23 août dernier, la sanction prononcé à son encontre par l’agence mondiale contre le dopage (AMA). Après avoir retrouvé la compétition à la mi-septembre, elle ambitionne de se qualifier pour les jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Liliya Shobukhova n’a pas attendu longtemps pour s’aligner sur la ligne de départ d’une course sur route. A peine deux semaines se sont écoulées entre la fin de la suspension  et le retour à la compétition. Le 12 septembre, il y a un mois, elle a fait son come back au championnat de Russie de semi-marathon en terminant à la 5ème place et un chrono de 1h16’20’’.
Alors que l’agence Tass, agence de presse officielle russe, affirme formellement que Liliya Shobukhova veut se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio, son époux déclare qu’elle vise une sélection en équipe de Russie.
Rappelons que la marathonienne russe avait été sanctionnée le 29 avril 2014 (deux ans de suspension et retrait des victoires et records à partir du 09 octobre 2009) pour des irrégularités relevées sur son passeport biologique et que la durée de sa suspension a provoqué une détérioration des relations entre la fédération russe, l’IAAF, le tribunal arbitral du sport et l’agence mondiale anti dopage surtout après que cette dernière ait décidé de raccourcir de 7 mois, la sanction qui aurait du normalement s’achever au printemps 2016.
Ainsi que nous eu à le raconter ici même, Liliya Shobukhova a bénéficié de la mansuétude de l’AMA après que l’athlète eut accepté de collaborer avec l’AMA dans la lutte anti-dopage en livrant des informations sur la filière russe du dopage qu’elle connaîtrait parfaitement et sur laquelle elle aurait beaucoup à dire puisque la marathonienne a accusé la fédération russe de lui avoir soutiré de l’argent (450 000 euros) en échange d’annulation de contrôles positifs.
Ayant purgé la sanction qui lui a été infligée, Liliya Shobukhova peut et veut  maintenant tourner la page et renouer avec la compétition de haut niveau. Après cette période difficile, la marathonienne de 39 ans semble vouloir décrocher sa première sélection nationale sur marathon et participer aux Jeux Olympiques de Rio. Pour l’instant, elle n’a à son actif que des participations aux 5000 mètres des JO d’Athènes (13ème) et de Pékin (6ème).
Lilia Shobukhova n’est pas une débutante sur la distance du marathon. Pendant deux années (celles qui précédèrent sa suspension) elle fut une des meilleures spécialistes de cette distance en remportant des victoires sur le circuit des épreuves majeures internationales dont trois victoires à Chicago (2009, 2010 et 2011) et une à Londres (2010) qui ne figurent plus aussi bien à son palmarès qu’à celui de ces courses que sur les tablettes de la « World Marathon Majors » et de l’IAAF depuis sa sanction.
On notera également, ce qui risque d’accroitre la difficulté à revenir au plus haut niveau, qu’elle est interdite de participation à toutes les courses du « World Marathon Majors » (regroupant dans un circuit de courses bien médiatisées et bien rémunérées les marathons de Berlin, Boston, Chicago, Londres, New York et Tokyo) dont les organisateurs (essentiellement ceux de Chicago et de Londres) ont lancé une action à son encontre pour obtenir le remboursement des primes versées à l’occasion des victoires annulées. Bien sur, elle pourra toujours courir des marathons de second ordre. Mais pour briller, faire valoir ses performances, elle n’aura plus que les compétitions officielles (Jeux Olympiques, championnats du monde, championnats d’Europe) auxquelles vu son âge relativement avancé elle ne pourra pas postuler longtemps.
Des observateurs avertis de l’athlétisme mondial doutent qu’elle puisse réussir ce challenge qu’est une qualification pour les jeux olympiques. En plus de relever son âge, ils remarquent qu’elle est restée quatre années sans compétitions

Et s’interrogent aussi et surtout sur la fiabilité et la crédibilité qu’il y aura lieu d’accorder à ses performances futures puisque pendant longtemps elle n’a pas fait l’objet d’un suivi par les contrôleurs de la lutte anti dopage. Bien que son mari prétende qu’elle aurait été récemment contrôlée à trois reprises. Mais, sur ce plan, les championnats du monde de Pékin ont montré que les ex-dopés brillent encore (Assafa Powell, Justin Gatlin, Larbi Bouraâda, etc.). 

mercredi 14 octobre 2015

Salaires impayés, Khaled Gourmi n’est pas une bonne poire


 Les salaires impayés sont la principale pomme de discorde entre les joueurs et leurs clubs. Il ne se passe pas un jour sans que cette question ne soit évoquée dans les colonnes de la presse sportive nationale. On sait tous aujourd’hui que les joueurs (surpayés soit dit en passant mais à qui on ne peut reprocher de percevoir des salaires aussi élevés que ceux qui leur sont proposés et consignés dans des contrats de travail négociés avec des dirigeants de clubs conscients, nous semble-t-il, des conséquences que ces salaires auront sur les finances et le fonctionnement  du club) sont près à tout (comme tout autre travailleur, serait-il payé au SMIG)  lorsqu’il s’agit de défendre leur beefsteak, ce salaire qui n’arrive pas à la fin du mois.
Tous les moyens pour faire bouger les dirigeants sont bons. Faire grève, quitter les lieux de stage ou d’entraînement, se présenter au stade en tenue civile et ne pas se mettre en tenue de sport, ne pas se présenter à un match, s’absenter sous des prétextes, aussi spécieux les uns que les autres, aux entraînements et aux matchs, etc.  font partie de l’arsenal dont ils disposent. Un seul n’a pas été employé jusqu’à présent, bien que celui-ci soit tout à fait légal et légitime : déposer une requête collective auprès de la CRL lorsqu’on est encore en activité au sein du club.
Le dépôt d’une plainte auprès de cette commission de résolution des litiges se fait généralement lorsque le joueur n’est plus engagé contractuellement avec le club  ou lorsque le joueur veut se désengager, obtenir à bon compte sa libération avant l’heure, avant que le contrat soit arrivé à son terme.
Khaled Gourmi, anciennement joueur de l’Entente sportive de Sétif et actuellement dans l’effectif du Mouloudia d’Alger a attendu, selon les informations qui nous parviennent, une quinzaine de mois pour faire valoir ses droits sur quatre mois de salaires impayés. C’est ce que les dirigeants qu’ils le veuillent ou pas, qu’ils alertent leurs plumes ou pas, considèrent comme un impair de la part du joueur qui devrait, selon leur point de vue, se laisser plumer comme une alouette. Sans rien dire.
Khaled Gourmi a été, convenons en, plus que patient. Attendre plus d’un an, près d’un milliard de centimes (les correspondants de la presse nationale de Sétif précisent qu’il s’agit de 880 millions de centimes) n’est pas à la portée d’un joueur impétueux. Il faut voir dans cette attente qui n’a que trop duré qu’une forme de respect aux couleurs d’un club qui ne mérite pas le déshonneur qui lui est fait.
Il est évident qu’aucun des responsables de cette Entente n’aurait attendu aussi longtemps un tel magot et qui, aujourd’hui par des journalistes à leur solde,  se présentent en donneur de leçons. Ces honorables dirigeants espéraient-ils que Gourmi efface une ardoise aussi importante ? Peut-on reprocher à un joueur de rejoindre un club qui lui propose mieux et que l’on n’a pas su retenir à la fin de son contrat ? Pourquoi n’ont-ils pas su régler ce passif en proposant et en respectant (ce qui est mieux mais malheureusement impossible pour des responsables en permanence insolvables) un calendrier de paiement qui se serait étalé dans le temps et aurait satisfait les deux parties ? Réclamer ses droits est-ce un acte d’ingratitude ?
Dans le plaidoyer présenté en faveur de l’Entente et de ses dirigeants, des arguments démontrent en fait que l’on prend les supporters pour des naïfs qui s’ils étaient placés dans la même situation que Khaled Gourmi n’auraient pas bondi sur l’opportunité d’augmenter leurs salaires mensuels de 60 millions de centimes.
Le plus risible dans cette affaire est cette surprise feinte des proches de l’ESS, toujours à en croire les échos venus d’Aïn Foura, qui pourtant savaient la réputation du joueur qui aurait été taxé, du temps où il évoluait dans l’équipe, de syndicaliste.  

La CRL en examinant ce dossier, en étudiant les arguments des deux parties, prendra une décision qui ne satisfera personne. L’essentiel est que les dirigeants comprennent qu’il existe une législation à respecter scrupuleusement et que le paiement des salaires à échéance en fait partie.    

mardi 13 octobre 2015

Fodil et Hind Dehiba, Les héros d’un "polar" à l’américaine


Hind Dehiba est une spécialiste franco-marocaine des courses de demi-fond qui a connu très tôt le haut niveau. Toute jeune, elle a fait partie des meilleures spécialistes marocaine. En 1994, elle est sélectionnée (elle était âgée de 14 ans) dans l’équipe marocaine qui participa aux championnats d’Afrique juniors d’Alger. Elle s’y  classa à la 6ème place avant de se classer à la 2ème place des championnats du monde scolaires de cross country (1996) et de battre de multiples records nationaux. En 1998, elle délaisse le sport pour suivre des études de cadre des sports. En 2003, elle épouse Fodil Dihaba (un Marocain, champion de France espoirs de 10 000 mètres qu’elle avait rencontré au cours d’un stage à Ifrane, haut lieu marocain de la préparation en altitude) et reprend l’entrainement avec son mari pour entraineur. En même temps, elle prend la nationalité française et est sélectionnée, une semaine plus tard, pour les Jeux Olympiques dans l’équipe de France et est inscrite sur le 1 5OO mètres par le Maroc et la France et créé une formidable polémique entre les deux fédérations..
Suspendue en janvier 2007, à la suite d’un contrôle positif à l’EPO, Hind Dehiba, comme par hasard et comme d’autres athlètes dopés, après sa suspension, était revenue au plus haut niveau en sa qualifiant pour les championnats du monde Berlin (elle est éliminée en demi-finales) et, à partir de 2010, elle réalise de belles performances : records de France, du 800 m (1’58’’67) et du 1500 m (3’59’’76) puis ceux du mile et du 800 m en salle.
Les circonstances du contrôle positif sont particulières. En janvier 2007, de retour, avec son mari-entraineur, d’un stage à Albuquerque (Etats Unis), elle avait été interpellée par des douaniers de l’aéroport de Paris-Roissy qui avaient alors découvert un stock d’ampoules d’hormone de croissance dans leurs bagages. Son mari avait été condamné (en août 2011) à 5 mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal de grande instance de Paris pour « importation non déclarée de marchandises prohibées » et avait été relaxé de l’accusation « d’offre ou cession à un sportif de produits interdits ».
Selon ses déclarations, les produits interdits transportés dans ses bagages étaient destinés à son usage personnel et n’avaient pas été utilisés par son épouse. C’était sans doute vrai. Mais, un prélèvement effectué sur Hind Dehiba a permis la découverte d’EPO (un autre produit dopant) ce qui conduisit à sa suspension. Elle détenait alors deux records de France (1500 m en salle et 3000 m,) et elle s’en appropriera quatre autres après sa suspension.
Notons aussi que le site Bladi.net titre, dans un article datant de juillet 2007, « Hind Diaba balance les autres pour avoir une réduction de peine ». Dans cette dénonciation d’athlètes prétendument dopés se trouve impliqué également Aïssa Dghoughi qui lui aussi n’est pas un inconnu. Cet ancien athlète marocain, spécialiste du 10 000 m, suspendu pour dopage, s'est fait un nom en balançant une dizaine de sportifs français dans le dossier remis par le mari de Hind Dehiba à l’IAAF qui l'aurait, selon le journal Le Monde, transmis à la FFA.
Dans ce dossier, l’athlète franco-algérien Bouabdellah Tahri est accusé de « se fournir en produits dopants » auprès d'une certaine Dorothée Paulmann, manager agréée par l'IAAF, qui serait, à cette époque-là dans le collimateur de la justice allemande. Médaillée de bronze aux Championnats du Monde 2005, Bouchra Ghezielle récuse les affirmations du trio et dénonce de telles informations à la veille des Mondiaux d'Osaka.
Deux autres athlètes marocains (Latifa Essarokh et Khalid Zoubaa) tous les deux suspendus pour dopage, « auraient eux aussi "pris de l'EPO et des hormones de croissance à Ifrane" en avril 2003 avec le Marocain Khalid Skah, champion olympique en 1992 ». Julie Coulaud, son compagnon Mustapha Tantan et Yamina Bouchaouante sont eux aussi visés.
Selon Bladi.net, les Dehiba ont passé des aveux afin d'obtenir une réduction de la suspension de Hind, comme en avait bénéficié les protagonistes de l' « affaire Balco ». Le directeur technique national français de cette époque, Franck Chevallier, observa que « celui qui tient ces propos est en ce moment en difficulté par rapport à la justice et à l'IAAF et, par ses déclarations, essaie de négocier une réhabilitation ».


Le président de la FAA, Bernard Amsalem, partagea aussi cet avis. Il affirma alors « Il peut y avoir manipulation, ce n'est pas les délations d'une lettre anonyme qui me suffisent » avant d'ajouter « Il me faut des preuves. Trois des noms cités dans ce dossier ont été contrôlés positifs. Pour les autres, on ne peut pas se prononcer », avait-il conclu. 

lundi 12 octobre 2015

Hind Dihaba-Chahyd, Dopée en 2007, elle reçoit une médaille de bronze



Dans les milieux sportifs, l’été 2015 a été très tumultueux avec le dopage pour fil rouge et pour leitmotiv. Des articles de presse, des documentaires télévisés, des polémiques à n’en plus finir. Les Russes et les Kenyans visés. Des champions déclassés et d’autres par contre ont été récompensés par les médailles retirées à des athlètes dopés. Des champions pincés par des contrôles positifs qui reviennent en compétition, à l’issue de la période de suspension, meilleurs qu’ils ne l’ont jamais été. Des repentis qui bénéficient de réduction de peine pour avoir fournis des informations aux enquêteurs. De quoi être déboussolés par des histoires sans queue ni tête. Alors que la Turquie collectionne une liste interminable d’athlètes dopés et sanctionnés (on parle d’une cinquantaine de coureurs et coureuses), que la Russie et le Kenya sont sur la liste des nations pourvoyeuses d’importants contingents d’athlètes tricheurs, la France et les pays européens d’une manière générale engrangent des médailles ristournées et au rabais. Des médailles certainement méritées en d’autres circonstances mais dévaluées car acquises sur ce ₺tapis vert₺, honorables certes mais dégriffées par les images de la télévision.
Un cas mérite qu’on s’y attarde un instant parce qu’il déstructure tous les systèmes de pensées et introduit un doute sur l’intégrité, l’honnêteté et la sincérité de tous les athlètes sans aucune exception y compris ceux et celles qui ne méritent pas un tel anathème. La suspicion est née et reste dans les esprits.
La nouvelle de l’attribution de la médaille de bronze du 1 500 mètres des championnats du monde en salle qui s’étaient disputés en 2012 à Istanbul (capitale de la Turquie) à l’athlète française Hind Dehiba était connue depuis la mi-août. Depuis quelques jours, elle est officielle suite à la disqualification, pour cause de dopage, de l’athlète turque Asli Cakir.  Au fil des ans, Hind Dehiba a grimpé lentement au classement, de la 5ème qui avait la sienne à l’arrivée de sa course à d’abord la 4ème place après la disqualification de la Biélorusse Natalia Kareiva et donc maintenant à la dernière place du podium consécutivement à la disqualification de la coureuse turque.
Les analystes de l’athlétisme mondial ont fait un étrange constat. Dans les résultats de cette course,  trois noms sont suivis des lettres ₺DQ₺ (signifiant disqualifié) : la Russe Elena Karzakhova, la Biélorusse Natalia Kareiva (4ème de la course) et maintenant Asli Cakir (3ème). Les trois athlètes ont été disqualifiées après que des sanctions pour dopage aient été prononcées (dans les trois cas des anomalies ont été relevées dans le passeport biologique).
Asli Cakir, en ce mois d’août 2015,  a d’abord écopé d’une suspension de 8 ans décidée par le TAS (tribunal arbitral du sport) pour dopage sanguin après que son passeport biologique ait révélé des valeurs sanguines anormales. La fédération turque avait refusé de la sanctionner contraignant l’IAAF (empêtrée depuis des mois à des polémiques sans fin) à porter l’affaire devant le TAS.
Cette instance internationale n’a eu aucune mansuétude pour Cakir qui avait déjà purgé une suspension de deux ans en 2004. Pour cette athlète, cette dernière sanction est accompagnée par la perte de sa médaille d’or des JO de Londres et donc de sa médaille de bronze conquise au Mondial en salle 2012, chez elle.
Pour Hind Dehiba, cette décision du TAS lui permet de décrocher une 3ème  médaille en grandes compétitions : elle avait remporté le bronze du championnat d’Europe en salle en 2005 et l’argent du championnat d’Europe en 2010.
Pourtant, Hind Dehiba n’incarne pas la pureté sportive.  En 2007, elle avait été contrôlée positive à l’EPO et avait été suspendue pour une période de 2 ans (jusqu’à l’été 2009). Notons aussi que, par un curieux hasard, lors des championnats du monde en salle de 2012, trois athlètes précédemment dopées et suspendues avaient concourues dans la même série de 1500 mètres (Hind Dehiba, Asli Cakir, et la Marocaine Mariem Alaoui Selsouli, positive à un diurétique).


dimanche 11 octobre 2015

Logements, Les joueurs de foot confrontés à la crise


Les joueurs de football professionnels sont en butte avec le phénomène de la crise du logement. Comme tous les Algériens d’ailleurs, quel que soit leur statut social, ils éprouvent des difficultés à se loger. Malgré les salaires faramineux que la plupart d’entre eux perçoivent, ils ne peuvent se loger décemment. Il est vrai aussi que, comme certaines professions, les joueurs de football professionnels sont, dans le contexte algérien de contrat de courte durée, astreints à une certaine mobilité qui fait d’eux  des nomades qui, contrairement à leurs ancêtres, veulent profiter des commodités que propose la vie moderne. Surtout que les villes dans lesquelles ils exercent leurs activités professionnelles font partie des grandes villes du pays où les loyers sont élevés. La demande, disent les agents immobiliers, étant plus élevés que l’offre.
Le hic, car il y en a un, c’est que le contrat-type de la LNF prévoit que, à l’instar du transport et de la restauration, le logement fait partie des avantages en nature dont doit bénéficier le joueur. En conséquence, les joueurs doivent être logés par le club ou, c’est une autre option, les frais de logements doivent être supportés par les clubs.      
Dans le créneau qui intéresse cette frange de la société et des coûts qui peuvent être supportés, le choix doit être cependant relativement large avec tous ces appartements de standing et ces villas qui sont proposés à leur attention.
La gestion des clubs professionnels étant ce qu’elle est, la question du logement des joueurs ou de la prise en charge des loyers est au cœur (au même titre que le paiement des salaires ou de l’assurance sociale ou des impôts) de toutes les polémiques, les débats et proposent mille et un scénarii.
Salif Keita, sujet d’une précédente chronique, déjà au centre d’une question qui pourrait faire l’objet d’un traitement au TAS de Lausanne et compliquer encore plus les relations FAF-FIFA (résiliation du contrat et d’une tentative d’abaissement de la rémunération alors qu’il est blessé) s’ingénie à exiger via son agent un logement individuel.
Quelques semaines plutôt, Kamel Yesli, joueur franco-algérien de la JS Kabylie a fait l’objet de menaces et de harcèlement qui l’ont conduit à se réfugier dans sa famille, en France. On apprit plus tard qu’il aurait pu bénéficier d’un logement mieux sécurisé. Après une escapade de 3 semaines, il a rejoint son équipe qui lui a attribué un autre logement, condition sine qua non posée pour son retour.
Autre affaire du même genre, celle qui oppose Chicoto à son club, l’ASM Oran. Au départ, une affaire d’absence à l’entrainement la veille du repos accordé par les dirigeants du club aux joueurs avant l’Aïd El Adha. Chicoto, qui dit être un joueur qui ne crée pas de problèmes, est aussi une personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et connait ses droits. Toujours laissé en dernier quand il s’agit d’être payé, il a avancé, pour justifier son départ anticipé pour rejoindre sa famille installée en Tunisie, d’abord le nombre réduit de vols en direction de Tunis puis l’absence de logement à Oran puisque, le contrat de location de la villa qu’il occupait  étant arrivé à expiration, il s’est retrouvé contraint de restituer les clés (par l’intermédiaire de son agent) aux dirigeants du club.

Pour ces derniers, la solution a été vite trouvée : Chicoto devait se mettre à la recherche d’un logement, le louer et puis se faire rembourser les frais de location. Une option que l’intéressé a refusée catégoriquement. Chicoto sait lire les clauses contenues dans le contrat : «…dans mon contrat, il est mentionné que c’est la direction du club qui doit se charger des frais du logement et du transport » et, comme le dit si bien le proverbe : « Chat échaudé craint l’eau froide ». 

samedi 10 octobre 2015

Liliya Shobukhova, "Repentie du dopage", sa sanction est raccourcie


Liliya Shobukhova est le dernier cas connu de repentance. En échange d’informations de pratiques de dopage dans l’athlétisme russe, elle a bénéficié d’un raccourcissement de la peine précédemment prononcée. Selon un communiqué publié par l’AMA pour annoncer cette décision, Liliya Shobukhova semblerait être en possession d’informations très intéressantes qu’elle aurait donc négocier pour jouir d’une atténuation de sa peine.
Des informations qui sont certainement de grande valeur puisque le communiqué diffusé indique que « les informations et les documents fournis par Madame Shobukhova sont d’une valeur substantielle dans la découverte et l’investigation des violations des règles anti-dopage commises par d’autres personnes, incluant des soutiens personnels des athlètes». Ces « soutiens personnels » étant, dans le jargon juridique qui prévaut dans ces instances, des entraîneurs, des coaches, des médecins et autres soigneurs, on est amené à  constater que la lutte contre le dopage ne se limite pas seulement aux seuls consommateurs mais s’étend aussi à leurs supposés complices. Nous observerons que dans notre pays, nonobstant les investigations qui pourraient être menées par les services de sécurité pour démanteler les réseaux de commercialisation, seuls les athlètes coupables de dopage ont été sanctionnés. Alors qu’il ne fait aucun doute que leur entourage (camarades d’entrainement, entraineurs, dirigeants, médecins, etc.) est incriminé.
En échange de ses révélations, Liliya Shobukhova a vu sa peine s’alléger de sept mois (elle s’est achevée le 23 août 2015  permettant à l’athlète de réintégrer le circuit des marathons rémunérateurs). Cette décision a provoqué une surprise générale, puisque la suspension de deux ans prononcée par la fédération russe avait parue trop courte à l’IAAF qui avait fait appel auprès du TAS (tribunal arbitral du sport) et avait obtenue satisfaction, à la fin du mois de juin, avec une suspension se terminant en mars 2016.
La décision de l’AMA n’a pas seulement choqué l’IAAF. Au début du mois d’août (s’appuyant sur l’appel de l’IAAF), les organisateurs des marathons de Londres et Chicago avaient annoncé l’engagement d’une action légale contre la coureuse en vue d’obtenir le remboursement des primes reçues dans leurs épreuves (et pour le circuit mondial de marathon), entre 2009 et 2011. Ils réclamaient le remboursement de 1.4 millions d’euros.
L’annonce de ce raccourcissement de sanction a incité les organisateurs du marathon de Londres a évoqué une règle de l’IAAF interdisant la participation d’un athlète à une compétition tant qu’il n’a pas remboursé les primes acquises illicitement.
Bien qu’elle ait été désavouée par l’instance suprême de lutte contre le dopage, l’IAAF paraît soutenir l’accord passé entre l’AMA et la marathonienne. A n’en pas douter, celle-ci aurait beaucoup à révéler sur le système russe. Dans le premier documentaire diffusé (en décembre dernier. Un second l’a été au début de l’été) par la chaine publique allemande ARD, elle avait prétendu avoir payé 450 000 euros à des officiels russes pour éviter une sanction pour dopage. Mais, des embrouilles auraient conduit  finalement à un contrôle positif. On peut donc comprendre que Liliya Shobukhova puisse se sentir trahie et dénonce ces dirigeants. 
Nul (à part l’AMA) ne sait quelles sont les révélations faites par Liliya Shobukhova. Le  secret est bien sur nécessaire ainsi que l’affirme l’AMA qui veut protéger les données communiquées pour mieux traquer les tricheurs.
Toutefois, un lien peut être étable dans l’enchaînement des faits, survenus en un trimestre, dont nous disposons. A la fin du mois de juin, Liliya Shobukhova est suspendue (par l’AMA, suite à l’appel de l’IAAF) jusqu’au mois de mars 2016. Quasiment à la même époque, la fédération russe annonce le démantèlement de son équipe de marche et l’absence de ses marcheurs aux épreuves des championnats du monde de Pékin (fin août). En début septembre, 6 marcheurs russes de très haut niveau sont suspendus pour dopage et…. Liliya Shobukhova voit sa peine raccourcie de 7 mois.

Notons que le dispositif de repentance implique que non-observance des obligations prévues dans l’accord autorise l’Agence Mondiale à suspendre à nouveau l’athlète pour la période initialement prévue. On peut croire que la marathonienne a respecté jusqu’à présent sa part du contrat.