Les salaires impayés sont la principale
pomme de discorde entre les joueurs et leurs clubs. Il ne se passe pas un jour
sans que cette question ne soit évoquée dans les colonnes de la presse sportive
nationale. On sait tous aujourd’hui que les joueurs (surpayés soit dit en
passant mais à qui on ne peut reprocher de percevoir des salaires aussi élevés
que ceux qui leur sont proposés et consignés dans des contrats de travail
négociés avec des dirigeants de clubs conscients, nous semble-t-il, des
conséquences que ces salaires auront sur les finances et le fonctionnement du club) sont près à tout (comme tout autre
travailleur, serait-il payé au SMIG)
lorsqu’il s’agit de défendre leur beefsteak, ce salaire qui n’arrive pas
à la fin du mois.
Tous les moyens ₺pour faire
bouger les dirigeants₺ sont bons.
Faire grève, quitter les lieux de stage ou d’entraînement, se présenter au
stade en tenue civile et ne pas se mettre en tenue de sport, ne pas se
présenter à un match, s’absenter sous des prétextes, aussi spécieux les uns que
les autres, aux entraînements et aux matchs, etc. font partie de l’arsenal dont ils disposent.
Un seul n’a pas été employé jusqu’à présent, bien que celui-ci soit tout à fait
légal et légitime : déposer une requête collective auprès de la CRL
lorsqu’on est encore en activité au sein du club.
Le dépôt d’une plainte auprès de cette commission de résolution des
litiges se fait généralement lorsque le joueur n’est plus engagé
contractuellement avec le club ou
lorsque le joueur veut se désengager, obtenir à bon compte sa libération avant
l’heure, avant que le contrat soit arrivé à son terme.
Khaled Gourmi, anciennement joueur de l’Entente sportive de Sétif et
actuellement dans l’effectif du Mouloudia d’Alger a attendu, selon les
informations qui nous parviennent, une quinzaine de mois pour faire valoir ses
droits sur quatre mois de salaires impayés. C’est ce que les dirigeants qu’ils le
veuillent ou pas, qu’ils alertent ₺leurs
plumes₺ ou pas, considèrent comme
un impair de la part du joueur qui devrait, selon leur point de vue, se laisser
plumer comme une alouette. Sans rien dire.
Khaled Gourmi a été, convenons en, plus que patient. Attendre plus d’un
an, près d’un milliard de centimes (les correspondants de la presse nationale
de Sétif précisent qu’il s’agit de 880 millions de centimes) n’est pas à la
portée d’un joueur impétueux. Il faut voir dans cette attente qui n’a que trop
duré qu’une forme de respect aux couleurs d’un club qui ne mérite pas le
déshonneur qui lui est fait.
Il est évident qu’aucun des responsables de cette Entente n’aurait
attendu aussi longtemps un tel magot et qui, aujourd’hui par des journalistes à
leur solde, se présentent en donneur de
leçons. Ces honorables dirigeants espéraient-ils que Gourmi efface une ardoise
aussi importante ? Peut-on reprocher à un joueur de rejoindre un club qui
lui propose mieux et que l’on n’a pas su retenir à la fin de son contrat ?
Pourquoi n’ont-ils pas su régler ce passif en proposant et en respectant (ce
qui est mieux mais malheureusement impossible pour des responsables en
permanence insolvables) un calendrier de paiement qui se serait étalé dans le
temps et aurait satisfait les deux parties ? Réclamer ses droits est-ce un
acte d’ingratitude ?
Dans le plaidoyer présenté en faveur de l’Entente et de ses dirigeants,
des arguments démontrent en fait que l’on prend les supporters pour des naïfs
qui s’ils étaient placés dans la même situation que Khaled Gourmi n’auraient pas
bondi sur l’opportunité d’augmenter leurs salaires mensuels de 60 millions de
centimes.
Le plus risible dans cette affaire est cette surprise feinte des proches
de l’ESS, toujours à en croire les échos venus d’Aïn Foura, qui pourtant
savaient la réputation du joueur qui aurait été taxé, du temps où il évoluait
dans l’équipe, de syndicaliste.
La CRL en examinant ce dossier, en étudiant les arguments des deux
parties, prendra une décision qui ne satisfera personne. L’essentiel est que
les dirigeants comprennent qu’il existe une législation à respecter
scrupuleusement et que le paiement des salaires à échéance en fait partie.
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