mercredi 28 octobre 2015

Athlètes franco-marocains dopés, De la course aux laboratoires et aux prétoires


Le marathonien français Larbi Es Sraidi fait partie de ces deux athlètes franco-marocain que nous avons répertorié sur la liste des suspendus pour cause de dopage diffusée par l’IAAF à la date du 25 septembre dernier que nous avons évoqué dans une précédente chronique. Cet athlète fait l’objet d’une suspension de deux ans, pour usage de corticoïdes. Elle prend effet à compter du 14 juillet 2015 (date symbolique dans l’hexagone) et s’achèvera le 25 août 2017.
Larbi Es Sraidi a été sanctionné pour l’utilisation d’acétonide de triamcinolone, un produit faisant partie, selon un site d’informations sportives français s’intéressant à l’athlétisme et ayant fait  son cheval de bataille de la lutte contre le dopage, de la famille des glucorticoïdes qui aurait des visées  anti-inflammatoires.
A première vue, il s’agit d’un cas classique de dopage ne méritant guère que l’on s’y intéresse particulièrement. Si ce n’est que Larbi Es Sraidi n’est pas un inconnu dans ce milieu. C’est un récidiviste qui s’est fait remarqué lors d’une première suspension qui a donné lieu à nombre de péripéties.
Le site d’informations électronique en question observe qu’il « s’agit de la deuxième suspension pour dopage de Larbi Es Sraidi, déjà sanctionné de mars 2010 à novembre 2011 » et que « en 2006, Larbi Es Sraidi était encore de nationalité marocaine ». On doit donc comprendre qu’il appartient à la cohorte des coureurs marocains de demi-fond qui, n’ayant pu émerger dans leur pays ou pour d’autres considérations plus matérialistes, ont pris la nationalité du pays qu’ils ont rejoint, le sillonnant de long en large dans une course aux primes.
Ce que l’on sait c’est que la carrière française de Larbi Es Sraidi a débuté en 2004 sous les couleurs de l’Olympique de Marseille (il portait alors l’uniforme de la Légion étrangère) avant de prendre ensuite une licence à Le Mans puis au RC Vendée, dans cet Ouest français qui est une des régions françaises où le dopage semble être commun aux athlètes maghrébins dont les Algériens Ali Saidi Sief et Tayeb Kalloud.
La première suspension a été prononcée dans la douleur, après un long processus auquel ont participé les instances judiciaires françaises.  Elle a pris finalement effet après une décision du Conseil d’Etat français qui avait annulé un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait lui-même décidé de l’annulation de la décision de l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) prononcée en mars 2006. Les analyses avaient trouvé du Furosemide, un diurétique dont on dit qu’il permet de masquer des produits dopants.
Le site d’informations résume cette première infraction à une pratique saine de la course à pied en écrivant que « Larbi Es Sraidi sanctionné en mars 2006 avait fait appel de cette décision, mais se voyait débouté, et sa suspension s’effectuait finalement quatre ans après les faits ». Il indique également que la première sanction aurait dû l’éloigner de l’athlétisme du 22 février 2006 au 21 février 2008.
Durant cette période de  quatre ans, Larbi Es Sraidi avait poursuivi sa carrière normalement, en sillonnant le territoire français participant à des cross, des semi-marathons, des marathons et à des compétitions sur piste. Il participa ainsi à des marathons internationaux à Amsterdam (2007. 2h16’49’’), Madrid (2008. 2h16’48’’), Utrecht (avril 2009. Il y réalise son record personnel 2h10’08’’). En janvier 2010, juste avant que le Conseil d’Etat confirme sa sanction, il a couru le  marathon de Dubaï (2h13’) et le 27 novembre 2011 (soit 12 jours après la fin de sa sanction) il court le marathon de Beyrouth (2h14’42).
Le cas Es Sraidi préludait une des vagues de contrôles positifs relevés dans le rangs des athlètes marocains, franco-marocains et de leurs proches que nous avons cité précédemment dans les chroniques consacrées à Hind et Fodil Dehiba (Bouchra Ghezielle, Latifa Assarokh, Mustapha Tantan, Bouchouante, Julie Coulaud).  Khalid Zoubaa faisait également partie de ce contingent. Ce franco-marocain né dans le Sud de la France, contrôlé positif lors des championnats de France militaires de cross-country, a suivi, avec un certain succès, la voie montrée (action en justice) par Es Sraidi. Suspendu, interdit de compétitions, Khalid Zoubaa fut réhabilité en 2014 pour vice de procédure. Des laboratoires, le combat contre le dopage s’est poursuivi dans les prétoires.    

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