Les joueurs de football professionnels sont en butte avec le phénomène
de la crise du logement. Comme tous les Algériens d’ailleurs, quel que soit
leur statut social, ils éprouvent des difficultés à se loger. Malgré les
salaires faramineux que la plupart d’entre eux perçoivent, ils ne peuvent se
loger décemment. Il est vrai aussi que, comme certaines professions, les
joueurs de football professionnels sont, dans le contexte algérien de contrat
de courte durée, astreints à une certaine mobilité qui fait d’eux des nomades qui, contrairement à leurs
ancêtres, veulent profiter des commodités que propose la vie moderne. Surtout
que les villes dans lesquelles ils exercent leurs activités professionnelles
font partie des grandes villes du pays où les loyers sont élevés. La demande,
disent les agents immobiliers, étant plus élevés que l’offre.
Le hic, car il y en a un, c’est que le contrat-type de la LNF prévoit
que, à l’instar du transport et de la restauration, le logement fait partie des
avantages en nature dont doit bénéficier le joueur. En conséquence, les joueurs
doivent être logés par le club ou, c’est une autre option, les frais de
logements doivent être supportés par les clubs.
Dans le créneau qui intéresse cette frange de la société et des coûts
qui peuvent être supportés, le choix doit être cependant relativement large
avec tous ces appartements de standing et ces villas qui sont proposés à leur
attention.
La gestion des clubs professionnels étant ce qu’elle est, la question
du logement des joueurs ou de la prise en charge des loyers est au cœur (au
même titre que le paiement des salaires ou de l’assurance sociale ou des
impôts) de toutes les polémiques, les débats et proposent mille et un scénarii.
Salif Keita, sujet d’une précédente chronique, déjà au centre d’une
question qui pourrait faire l’objet d’un traitement au TAS de Lausanne et
compliquer encore plus les relations FAF-FIFA (résiliation du contrat et d’une
tentative d’abaissement de la rémunération alors qu’il est blessé) s’ingénie à
exiger via son agent un logement individuel.
Quelques semaines plutôt, Kamel Yesli, joueur franco-algérien de la JS
Kabylie a fait l’objet de menaces et de harcèlement qui l’ont conduit à se
réfugier dans sa famille, en France. On apprit plus tard qu’il aurait pu
bénéficier d’un logement mieux sécurisé. Après une escapade de 3 semaines, il a
rejoint son équipe qui lui a attribué un autre logement, condition sine qua non
posée pour son retour.
Autre affaire du même genre, celle qui oppose Chicoto à son club,
l’ASM Oran. Au départ, une affaire d’absence à l’entrainement la veille du
repos accordé par les dirigeants du club aux joueurs avant l’Aïd El Adha.
Chicoto, qui dit être un joueur qui ne crée pas de problèmes, est aussi une
personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et connait ses droits.
Toujours laissé en dernier quand il s’agit d’être payé, il a avancé, pour
justifier son départ anticipé pour rejoindre sa famille installée en Tunisie,
d’abord le nombre réduit de vols en direction de Tunis puis l’absence de
logement à Oran puisque, le contrat de location de la villa qu’il occupait étant arrivé à expiration, il s’est retrouvé
contraint de restituer les clés (par l’intermédiaire de son agent) aux
dirigeants du club.
Pour ces derniers, la solution a été vite trouvée : Chicoto devait se
mettre à la recherche d’un logement, le louer et puis se faire rembourser les
frais de location. Une option que l’intéressé a refusée catégoriquement. Chicoto
sait lire les clauses contenues dans le contrat : «…dans mon contrat, il est
mentionné que c’est la direction du club qui doit se charger des frais du
logement et du transport » et, comme le dit si bien le
proverbe : « Chat échaudé craint l’eau froide ».
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